Comme prévu, je remonte lentement mais sûrement le nombre, le chiffre, des posts de ce blog pour rejoindre ceux de la vidéo de la semaine, et tout sera parfait dans une harmonie qui apportera la paix dans le monde et dans les cœurs blessés du capitalisme galopant plus vite qu'un cheval au galop sur les rives du mont Saint-Michel.
Bien sûr, la vidéo de la semaine comme qui me suit m'aime, est très en retard sur mon timing. L'automne, nous l'avons vu dans le scandaleux post précédent, a pris le pas de m'empêcher d'aller dehors faire des prises dans le vent et la pluie, et c'est une excuse toute pourrie, tu pourrais parler dans la caméra depuis ton intérieur si fonctionnel et spacieux pour nous ragaillardir de quelques vannes hésitantes dont tu as le secret.
N'en jetons plus de casino, je vais m'y remettre, d'ailleurs cet après-midi, je vais me promener dans la campagne, il fait beau, c'est l'occasion.
En même temps, j'y habite dans la campagne, donc si je sors de chez moi, dois-je dire, je vais automatiquement me promener dans la campagne ou je vais me promener tout court ? C'est délicat à trancher. Je vais me promener marche aussi. Et pourtant beaucoup moins. Je n'aime pas la promenade. Je suis bien obligé parfois, mais je ne vais jamais très loin. Mon genou me fait souffrir, souvenir d'une blessure de la bataille d'Arras, foutu éclat d'obus. Et puis il faut dire que je gamberge un max et les maximonstres. Je réfléchis beau cou, délicatement caressé sur le coin d'un rayon lumineux quand tu rêves à l'avenir glorieux de nos plantes grimpantes.
Mes arrivées de dossiers sont nombreuses, chaque jour je dépiaute les lettres de fans et tente d'y joindre en retour un petit cadeau, une signature enlevée, une dédicace de mes dernières mémoires, et cela prend du temps. Temps que je ne peux pas utiliser pour me frictionner les cheveux avec un produit supposé empêcher leur chute, et c'est bien fâcheux. Obligé par mes obligations, je trouve encore des excuses pour traîner dans ma loge en fumant des bidis fabriquées par des enfants et tout aussi toxiques sinon plus que les bouteilles d'eau en plastique, à vous dégouter d'être breton. Alors, dans cette étrange mélancolie de gouttes, je vais et viens entre les feuilles où l'on trouve parfois un hérisson rescapé des autoroutes de l'information qui a pris sa retraite au village, pour voir.
J'ai bon espoir de retrouver la frite. Le bar à côté en sert ce soir, c'est l'occasion. Il s'agirait de synthétiser mes courants pour faire du petit ruisseau un barrage à castors qui fait chier les pégus : "Ah bah y z'ont niqués mes pommiers les dents longues !"... C'est vrai que j'en ai marre des bouses. Bientôt trois ans que je me sers des parts de tartes tatins en kaï, en loucedé, en fignou (j'invente n'importe quoi) devant les trognes hilares du concours de boules d'octobre qui savent que le grand ne fait pas grand chose mais il est artiste, il chantait dans la chorale mais maintenant il fait quoi, allez reprend du rosé Michel, on s'en fout les jeunes, ils sont pas comme nous, y'en a qui votent à gauche.
Je dis des bêtises, ici les gens sont merveilleux, je pense racheter une ferme qui s'écroule pour en faire une ferme qui s'écroule un peu moins vite que si on la laissait s'écrouler, et concocter un espace de travail pour les animaux réfugiés des chasses en cour. J'ai l'âme à rester en décalage constant, sans vraiment l'avoir choisi, je subis davantage ma manière d'être que je tente de maîtriser dans les règles du bonjour bonsoir ça va et vous et vos projets oh j'en ai plein, pour pouvoir me lancer la tête la première dans le retour sur scène avec un texte tellement fringuant qu'on me demandera comment je fais pour faire aussi bien le cheval.
Quand vous entendrez la clochez faire, ding, c'est qu'il sera temps de tourner la page.
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