45 pages par semaine de dessins, mon mag perso private joke, des trucs divers et variés, ce serait pas mal. Gribouiller, délirer, dire des impossibles blagues, mais pas les mettre en ligne parce que j'ai envie de vivre en bonne santé et de garder mes dents, ou alors je fais des diversions, ou je redessine le dessin, je sais pas. Collégialement débuter avec son équipe de tête, faire des réunions, recoudre mon blouson rouge (c'est à cause de la fermeture éclair qui s'est pétée) enlever mes baskets rouges (aussi, tiens) décroiser les jambes, enlever également ce casque sur mes oreilles qui ne diffuse rien du tout.
Bon, je reprends. J'ai pas réussi à me concentrer sur le premier texte parce que fallait sortir le petit chien qui déconne après les croquettes. Elle voulait pas faire pipi, juste sortir. Des fois je la fais courir, mais je fais gaffe parce qu'elle se met en travers et je chute.
J'ai des films à voir, le Procès de Orson Welles de Franz Kafka, le Fabelmans de Spielberg parce que je sais pas, ça me donne plutôt envie de revoir les Indiana Jones, les 3 premiers, les seuls. La suite je n'y crois plus. Dans le 5 (le 4 je n'en parle même pas) il est vieux et en slip avec une batte de base-ball et du brandy dans son kawa. Le Indy 5 avait une intro de fou, mais après c'est parti en saucisse. Peut-être je vieillis, mais j'accepte plus qu'on tue des gens pour rien pour montrer que les méchants sont des méchants. Un méchant qui tue, c'est ok, on a besoin de savoir que tu es méchant, mais en même temps je me dis, et si on montrait un méchant vraiment méchant qui tue pas ? Je suis un foldingo.
Les idées font un symposium, j'espère commencer à repeindre des trucs, pas forcément sur de la toile, des bouts de papiers, des bouts de tissus déchirés je sais pas. Je sens que je vais pas aller à Angoulême encore cette fois, dimanche y'a un pote qui fait un spectacle l'après-midi, je vais y aller. Avec Aurélia peut-être. La semaine prochaine s'il pleut moins j'irais voir mon vieux. Le courage du volant. J'aime pas aller là-bas. Pas que je veuille pas le voir, le trajet est trop plein de gens qui roulent et je me pose toujours la même question, mais pourquoi qu'on roule ? On est trop nombreux, on devrait pas rouler autant. Qui va où pourquoi faire, est-ce que c'est plus important que moi ? Pas que je me mette en avant, juste je m'interroge surprise. Le bruit, le vroum, la fumée, à quoi qu'on joue ? La plus grosse quéquette, la plus grosse tuture. Il serait si doux que notre monde ait axé ses motivations sur le livre qui va, se promène et voyage. Bibliobus autorisé, avec des bêtes au pas qui tirent le bus, à moins qu'on fasse pédaler dessous des anciens riches, des gnomes mécaniques ? T'as vu le dernier Wallace et Gromit ? Jamais sur de trop longs trajets assurément. La vie en ces temps sans route nous donnerait des villes plus proches, des raisons d'imaginer plus lentes. Le festival de les lunettes, spatiales et imaginaires, l'audio pour ceux qui voient pu. Pour se défendre des non lecteurs d'ailleurs, on les obligerait à faire des stages à l'imprimerie ancienne, il faudrait les olympiades du plus long mot à mettre à l'envers dans la casse. Tu m'étonnes qui z'étaient fort les intellos.
Des vendeuses au magasin Brico Brico, plein, toutes assez masculines, costaudes à charrier des planches, elles ont des lunettes, me regardent très doux, des conseils de vis et de mélaminés. Je préfère le stratifié. Vous viendriez un soir chez moi planter une cheville à expansion ? Le magasin de fringues j'ai pas pu. Je suis comme un lapin devant un fusil, comprends pas, je fais bouger les cintres comme un bruit de flipper dans Brice de Nice et je choisis rien. J'ai quand même pris des chaussures premier prix faites par un petit vietnamien, histoire de faire marcher la roue, on y revient.
J'écoute dans la voiture les chansons des dessins-animés de ma jeunesse à gober des séries, déjà, ça finit sur les feuilletons policiers. Mélanges de disco et de musique du futur qu'on imaginait comment que pourrait être le futur. L'intro des cités d'or, le passage parlé de Goldorak, gros bon trip. J'ai même une ou deux émissions de télé. Enfin Récré A2 ! Les années 80 c'était l'époque où les baguettes faisaient trois fois la taille des baguettes d'aujourd'hui, la farine était peut-être moins pure, y'avait moins de graines, mais ça croustillait sévère. Combien de temps que j'ai pas trouvé une baguette qui croustille et chauffe plus longtemps que le temps qu'elle sorte du four ? Quignon monsieur, quignon madame. Mets ta main dans le toaster tu m'en diras des nouvelles.
J'envisage l'abolition de la violence en relisant la complète d'Elric de Melniboné, avec son épée buveuse d'âmes qui a buté sa copine parce qu'elle avait faim (l'épée pas la copine, ah merde j'ai spoïlé).
Et je me suis toujours demandé, si ton épée obtient de la force (et la redonne) en butant tes ennemis et tes potes, quand l'âme est bien essorée, elle va où ? Au recyclage ? Dans les gros containers à fringues envoyés en Afrique ? On relance un programme essorage ? C'est une vraie question.