lundi 23 septembre 2024

136.Kant on veut, pareil.

  Il n'est pas utile de venir et revenir sur Lavis Sauvage avec ferveur, ou fiévreur ou fierté je ne sais pas qui vous êtes, pour savoir si enfin un article est pondu, car l'on a soif de culture, de lumière et de chaleur noumène, comme disait Emmanuel Kant qui savait rigoler entre deux prises de tête (c'est lui qui a inventé la fameuse blague avec les petits singes en culottes à boutons). Je vais vous expliquer pourquoi ici-même, et entamer une étonnante conversion pendulaire au rythme fiable d'un homme constant aux talents versatiles qui se découvre à 49 ans bien tassés des vertèbres une vocation de régularité qui étonnerait ma mère, voire ma grand-mère (mon père il s'en fout).
  À chaque nouveau post, presque après publication, je le signale sur ma page Anje Lamatis Everest, mon profil privé public où je n'ai bloqué à ce jour que trois personnes, et encore, ce n'est que provisoire. Allez quatre. Bien sûr, il y a des provisoires qui durent et c'est embêtant, mais je peux vous assurer si vous paraphez là et là, et encore là merci, que vous ne perdez pas grand chose, je suis surfait et je ne poste plus de bêtises depuis quelques temps déjà, Je me concentre, j'infuse, la pluie tombe en vrac, je dors.
  J'ai arrêté les annonces immobilières débiles, n'en déplaise à Benjamin V. qui attend comme moi le déclic pour le fanzine qui va bien, condensé de hangars, de villas et de piscinables à souhait, je suis dessus. Mes photos de bandeau Facebook sont changées tous les six mois et ma tête de profil deux fois par an, ce qui veut dire la même chose mais ça semble plus lointain encore.
  Je pourrais, je devrais, je serais à même de tenir un engagement deux fois par semaine, disons le lundi et le jeudi soyons fous, aux alentours de dix-huit heures, soyons marteaux, qui permettrait de ne plus venir ici pour rien en se disant, ah zut, pas de nouveau post, mais qu'est-ce qu'il branle, il avait dit qu'il en ferait un par semaine, voire deux, le mardi et le dimanche, attends, non ça c'est pour les images sur son site, ah merde je sais plus, Janine, va me chercher l'agenda ! (j'ai un public mûr et racé qui a des habitudes propres). 
  C'est tout comme pour la vidéo du même nom, mais qu'est-ce qu'il branle ? Il avait dit une fois par semaine, il se prend pour la chanson du Dimanche ou quoi ? 
  Pour qui n'a pas accès à ma page Facebook publique/privée où l'on peut s'abonner quand même (ou suivre je ne sais plus) si je ne vous ajoute pas en ami, c'est parce que c'est comme cliquer sur des numéros pour dire si j'ai bien aimé la caissière et la propreté de l'échange, c'est terrifiant pour moi, ce monde est vil qui nous veut noteurs à étoiles des performances de gens dont le métier ingrat est de répondre à d'autres gens jouant les gens passablement agacés d'avoir été surtaxés quel scandale, pour appeler un numéro vert censément gratuit qui nous expliquait enfin comment adorer avec de l'encens et des petits biscuits langue de chatte, le président génial, et lui faire un petit temple japonais mimi dans son jardin, sur son balcon ou dans les chiottes si vraiment vous êtes réfractaires à ces vingts ans de règne qui arrivent sans faire de bruit, dans le feutré, à la hussarde mais avec des gants en peau de chamois dans ton cul. 
  J'ai parmi mes amis des morts/vivants qui ne postent plus rien mais dont on peut puiser le fond de pensée de leur vivant/vivant en descendant leur fil dans les profondeurs des stocks de bits de l'autre côté du miroir des choses qu'on aimerait cacher, mais qui nous suivent hou hou jusqu'à l'arrivée d'un empereur digital guidant enfin nos choix délicats et troubles de ce monde flottant, le mercredi et le samedi c'est possible aussi, vous me dîtes. Si encore ils postaient de l'au-delà, on s'amuserait, plus besoin de regarder des films horrifiques avec de vieux acteurs qui pensent encore nous épater alors qu'ils sont mous même au montage et c'est embêtant, il vaut mieux ne pas, comme disait le regretté Bartleby qui aurait pu tirer le Yi-Jing pour savoir s'il faut tourner à droite ou à droite, il aurait sans doute gagné du temps et profité de la vie qui s'envole, on aimerait tant la retenir par le suaire afin qu'elle tombe dans un bruit d'osselets cligueling boumbadaboum clang, c'était un chevalier teuton, et même peton. Sacré Emmanuel. Frapper des croques-morts à coups de pelle sinon, pour accompagner.
  Il y a encore les gens que je ne vois plus et qui regardent de temps en temps pour faire comme si, des gens que je pourrais voir mais que je ne verrais sans doute pas, des gens que je vais voir, mais qui ne postent rien sur Facebook et qui n'y vont plus. Des gens qui sont super actifs et qui ne mettent aucun like à rien à se demander s'ils s'intéressent à autre chose qu'à poster des trucs. On dirait moi. En plus j'ai même pas de chambre d'amis. 
  Honestly, vous devez être une vingtaine de vraies personnes à me lire, ce qui est à mes yeux énormissime, je ne sais pas comment vous remercier d'être les petits chiffres qui font vibrer mon compteur de statistiques et m'aident à tenir bon et recommencer à taper sur des bambous dans les soirées d'automne si fraîches qu'on en oublierait les chaleurs estivales qui ont cessé du jour au lendemain pour faire genre c'est fini les vacances il faut se remettre au boulot, que voulez-vous, il n'y a plus de saisons, on dirait la Bretagne sans les éclaircies sporadiques ou boulières, heureusement que l'essence a baissé. La réalité tangible, c'est surtout quand on se cogne à la hotte aspirante en se penchant sur le gaz.
  Un avantage à ne pas négliger, le lien vers ce blog est aussi sur mon site, en page d'accueil. c'est écrit en petit, en bleu, Quelques posts, ça permet de vous orienter électroniquement sans heurts, projeté dans les filets du ouèbe en ion positif galopant. Je n'aurais alors pas besoin de vous faire des grands signes sur un canot pourri qui prend l'eau au milieu d'un lac Suisse à la dérive sous l'orage avec un drapeau togolais délavé tenu à bouts de bras pour attirer votre attention (drapeau chouré à l'Epadh de mon vieux quand il râpait des carottes pour l'activité râpage de carottes pendant la semaine à thème Togo où on colorie le drapeau du Togo, c'est difficile) tandis que d'un slurp léger dans votre infusion bissap, postée au chaud devant la baie vitrée de l'hôtel grand luxe donnant sur la rive, avec un châle en mohair sur vos épaules, vous hésitez encore à alerter les secours. 
  Mary Shelley en a chié. Un bon titre de biographie.

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