mardi 25 juin 2024

125.Frankenstein au Pôle Emploi.

  On aurait pu penser que la créature avait péri dans les glaces du Pôle Nord, meurtrie et brisée de s'être acharnée sur son créateur, lui prenant amis, femme et parents pour lui montrer à quel point, sans personne autour de soi, la vie est difficile, il n'en est rien. L'histoire de sa chute est véritable, sa bestialité, le pathétique de son réveil au monde, les éclairs, le cerveau improvisé, tout est vrai, mais après avoir vu son créateur passer d'un monde à l'autre dans le bateau de Walton prisonnier de l'Arctique, le monstre n'est pas allé s'immoler sur un bûcher dans les brumes, comme il l'avait pourtant juré dans un accès lyrique. D'abord il n'y a pas beaucoup de bois là-bas, et pour mener son projet à bien, il fut assez embêté. Et lorsqu'il réalisa très justement que plus personne ne le traquerait et que les témoins de son histoire étaient en quelque sorte tous décédés, il s'assit sur la glace et réfléchit un peu. Ayant froid aux extrémités, il fit demi-tour et se cacha quelque temps dans une grotte proche d'un village Inuit où il se fit passer pour un chamane. Il avait combattu sans mal un ours vieillissant qui n'attendait pas mieux que de mourir en brave et s'était vêtu de sa peau qu'il avait tanné comme un pro.
  Les hommes et les femmes du village le nourrirent, et il leur prodiguait des conseils farfelus qui semblait convenir à tout le monde. Lorsqu'il en eut marre et qu'il se sentit en forme, il disparut une nuit en volant l'unique avion du coin pour se rendre en Europe.
  Le voyage fut périlleux car on était encore au 19eme siècle et l'essence était rare, mais il réussit à rejoindre Paris, atterrissant discrètement sur le Champ-de-Mars en passant sous la tour Eiffel pour frimer. Il se cacha quelques années dans les catacombes, se nourrissant de quiches lorraines et de brocolis, laissant passer les deux guerres et les trente glorieuses comme si de rien n'était. Apparemment, son corps recréé avait une manière de régénérescence qui lui permettait de vieillir moins vite qu'une brosse à dent. Sa longévité ne l'étonnait pas plus que ça et il aimait à croire qu'il était un rat idiot actif aux multiples vies sombres.
  Quand il comprit que le monde était plus calme, d'après les journaux qu'il pêchait et faisait sécher dans les égouts quand il remontait respirer un peu, il prit contact avec un homme transformé en rat (mais pas métaphoriquement, lui, l'origine était confuse) qui trainait toujours en robe de chambre mais ça ne le gênait pas, et avec qui il entretenait une passion commune pour les tortues jetées malencontreusement par des enfants gâtés dans les cabinets de la ville pour voir si ça flotte.
  Il lui demanda de prendre un rendez-vous dans une clinique privée de chirurgie esthétique, de préférence Suisse, au vu de ses origines. 
  Avec quelques généreux émoluments, rendez-vous fut pris et rapidement obtenu. Il y avait du boulot
  Pour financer la réfection de sa tronche (et du reste), la créature avait retrouvé au fil (c'est le cas de le dire) des nombreuses décennies passées sous terre, plusieurs trésors anciens en or véritable, qu'elle fit expertiser par un archéologue égaré qui bien qu'il lui demanda, au premier contact, de mettre ces pièces (il n'y avait pas que de la monnaie mérovingienne) dans un musée, ils trouvèrent un accord en faisant cinquante cinquante. On ouvrit un compte bancaire au nom de la Société des Amis du Nord, et l'argent qui y fut posé fructifia assez considérablement. L'archéologue mourut simplement en avalant une olive de travers pendant une partie de jambes en l'air dans un hôtel de luxe aux Bahamas, et la créature se retrouva deux fois plus riche que prévu.
  Après un voyage en Uber jusqu'à Gstaad, la première opération se concentra sur son visage tuméfié et couturé de partout. Puis on attaqua gentiment les mains et les pieds. Vinrent ensuite les jambes, le torse, les bras, les fesses et même la partie anatomique utile à la reproduction qui fonctionnait très bien et ce qu'il y avait dessous tout pareil. De nombreuses infirmières vinrent admirer l'ensemble, et même un infirmier. Tout fut repris, limé, raboté, retapé, sécurisé, cicatrisé et enfin, guéri. Aux endroits où vraiment on ne pouvait pas totalement effacer les traces de couture faites à la va vite par le docteur disparu, on ajouta un ou deux tatouages maoris à suivre pour faire un rallye coquin. La double couleur des yeux rappelant Bowie, on laissa tel quel au cas où il se lancerait un jour dans le rock'n'roll.
  Il se fit appeler James Pagnozi, parce que ça faisait bien d'avoir double nationalité, et comme il parlait italien et anglais couramment, on ne s'étonna pas. C'était pour lui une manière de rendre hommage au colosse de cirque récupéré pour le créer, qui fut, en quelque sorte, son premier père. Il obtint des papiers réglementaires, cadeau de la maison, un mois après sa sortie. Son pote a tête de rat vint le chercher en voiture de sport pour aller fêter ça au Meurice.
  Ils firent une bamboche de tous les diables et au matin, ils nagèrent dans la Seine en chantant des chansons cochonnes. Immobiles après l'effort, alors que le soleil orange dardait ses rayons juste au dessus d'un bassin olympique pas inauguré, ils prirent un moment pour penser chacun à leur histoire et se séparèrent en se jurant de ne pas oublier que l'amitié est plus forte que la mort.
  Après une bonne nuit de sommeil pour récupérer ses forces, James Pagnozi pris rendez-vous à France Travail pour trouver à quoi s'occuper. Comme une coalition RN LFI venait d'atteindre les sommets de l'État, il fut directement reconduit au Pôle Nord (un anonyme informé avait su et avait cafté) avec pour mission de nettoyer la banquise. Sa fortune servit à construire un pont entre deux rives trop éloignées d'un pays où l'on allait peu. Il ne fut pas terminé par manque de moyens et on se désintéressât du projet avant de l'oublier tout à fait.

lundi 24 juin 2024

124.Ferris Bueller's Day Off.

  Aujourd'hui défi, je ne me connecte pas aux réseaux, je ne vais même pas faire de publicité pour ce message blog (menteur tu tiendras pas jusqu'à ce soir) que je fais d'habitude le lien sur ma page Anje Lamatis (oui cette phrase est incorrecte) je ne fais pas tourner la molette vers le bas avec mon index de la main gauche, je ne regarde pas la réponse de Chamu à qui j'ai demandé son adresse pour l'ajouter aux abonné(e)s de mes cartes postales (ambitieux que je suis, la liste d'attente est longue car j'ai l'esprit occupé, mais j'y crois !) je ne poste rien sur ma page Tutube Les nuits sont courtes dont la dernière vidéo postée a fait peu de vues au vu de l'actualité époustouflante de ces deux dernières semaines et il ne nous en reste qu'une (c'est une bonne excuse, m'en fous j'ai cinq like, la gloire).
  Je me concentre, je serre les fesses (cette expression m'a toujours surpris) je touche du bois, je lance des javelots, je fais du disque 33 tours, je remets sur l'ouvrage les quatre fantastiques pistes de ma vie qui s'ouvre et vient.
  Lâcher un peu prise avec l'actu qui sursaute pour me concentrer sur la suite. Garder mon trajet nécessaire de santé mentale devant l'accumulation totale de connerie déchainée des médias télés qui bavent en boucle ou analysent plus posés en écrit quand ils ne sont pas possédés par le trou de balle noir vivant ultra réac aux projets de lave plus blanc la société du spectacle. En décidant de ne pas me connecter ailleurs que sur l'essentiel, et de seulement me concentrer sur ce message blog, j'ai automatiquement cliqué sur le lien Fbk de ma page perso, avant de me reprendre illico le lien vers gouglou bloggou et de me dire, non, non, tu ne dois pas aujourd'hui, repose-toi, respire du lait par le nez, glandouille un peu, distance-toi de l'écran happeur.
  Je me rêve de pause quelques jours, une journée, dix heures, je ne sais, et tout rêveur doit se réveiller dans son rêve histoire de reprendre un peu une conversation cohérente avec cette grosse chenille sur ce champignon où si tu manges à droite tu as un coup de matraque et si tu manges à gauche, on verra bien ce qui se passe si le rouleau compresseur en face ne passe pas son temps à l'aplatir pour qu'il se bitume en gris.
  Comme tout un chacune (je suppose que vous aussi vous vous êtes abonnés à Libé) j'ai gobé l'actu, les extraits tronqués, les petits phrases clash gratos, les montées d'adrénaline face au vieux ronchon qui oh la la que dire sinon qu'on ne fait pas cinquante ans de politique sans désirer encore le poste suprême en foutant le feu là où c'est pas le moment, sirènes de la lumière sur soi en ramassant "tout le monde est contre moi !" dans le même panier, adorateur du productivisme dont les engagement écologiques sont variables... Je me suis tourné et retourné le Santa Barbara des coups fourrés des partis si loin de nous dans les brumes du Styx, perdition lamentable des boussoles affolées d'une ligne claire pour ne pas gagner vers le lien social qui permet et la réforme des forces de l'ordre en agents de la paix. J'ai réfléchi sur ma perplexité hagarde face à la formation scolaire des mis en avant journalistiques tévélisuels qui cherchent à plaire au boss en posant la même question huit fois pour faire dire pas grand chose sinon une indignation de plus en petit format vidéo vu en boucle sur twittix, posté reposté rereposté pour s'indigner ou s'ésbaudir ad lib, surtout sans écouter les réponses en face, sans élever le débat, défendant becs et ongles le pognon et le conflit pour éviter surtout de créer un espace où on puisse se comprendre et sortir de la loi du plus faible écrasé par le constat que l'homme est ainsi fait qu'on ne peut l'aider à rien ma pauvre dame. 
  Bref, j'ai mangé de l'information en masse jusqu'à l'indigestion pleinelunesque insomniaque comme ça m'était pas arrivé depuis ma dernière investiture, et j'en retire la même conclusion qu'à chaque fois, à savoir, il n'y a pas de réponse simple à des problèmes compliqués et séparer une société en deux n'amène que du bouzouki électrique saturé un soir de pluie dans une foule aussi serrée qu'un string deux tailles en dessous avec au matin une grande brésilienne souriante à la voix rauque et un mal de crâne à désirer un scalp pour en finir avec l'Amérique.
  J'ai pourtant, bien entendu, des choses à partager, des images à monter et montrer, un style mon vieux, une patte ! Des farces à faire, des trucs à dire, un espace de consécration/considération entamé au début de cette année fiole, inondée d'un huit fois octobre multiplié en deux, avec la foi chevillée foulée au meuble, conscient de mes lacunes et de ma fragile énergie, où je m'interroge sur la potentialité de mener à bien des contrats si je dois me glisser dans un emploi du temps à suivre avec une productrice blonde et belge qui gagne à être connue, JE SUIS CHARLINE, comme j'ai lu quelque part sur le fil conducteur des écoutants du direct (dix ans de règne au compteur, j'ai confiance, il y aura du nouveau partout après la fin du capital, ça aussi c'est une blague).
  Comme là je suis tout seul avec mes deux chats, que ma cops est partie dans la montagne perdre sa maman et accessoirement se tremper les os dans une eau chaude qui relaxe, alors je profite.
  Peut-être réussir à mettre deux planches sur deux tréteaux et m'essayer à faire des formes avec du plastique coloré liquide, sous des nuages changeants en modèles, ça faisait longtemps. Retrouver des moments de rien me demande toujours une journée ou deux d'agitation avant la détente. 
  Écouter Stupéflip, c'est une option.


mercredi 19 juin 2024

123.Champignons de Pologne.

  Rester drôle, c'est important, le père Ubu l'a bien compris. Il connait son rôle, il gesticule, gigote, s’époumone et passe à la machine à décerveler tous les opposants potentiels à son régime de roi fainéant ivre absolument intéressé par tout ce qui peut l'enrichir sans travailler. Il tue, pille, démembre, trahit sans cesse tous et toutes, cavalcade en pachyderme sur un hippopotame, personne ne l'aime et il n'aime que lui, seule sa femme le fera plus bête qu'il n'est déjà, et il finifuira nu, dans les bois, loin du palais, avec plus rien plus rien, poursuivi par ses fantômes.
  Ubu, pièce de Alfred Jarry, est une grosse blague à la face de la vie qui passe à bicyclette, on rit de cette horrible bonhomme qui fait ce qu'il veut et se prend les pieds dans sa haine de tout, et qui ressemble pas mal à Ooggy Boogie dans L'étrange Noël de monsieur Jack, la spirale de la chandelle verte sur le ventre en moins. 
  Relisons Ubu Roi, il y plein d'histoires marrantes, d'inventions grotesques, de machines improbables et de petits personnages qui courent dans tous les sens pour aller guerroyer, festoyer, se cacher et même pleurer leur sort ridicule de pantins à têtes de bois (c'est une histoire à l'origine pour des marionnettes). C'est un peu beaucoup anarchiste, et ça tape sur l'autorité qui s'en tape et qui tape sur tout le monde.
  Nous sommes des humains évolutifs, se jeter en l'air n'est pas toujours une solution, à moins d'avoir un deltaplane. La douceur est souvent reléguée à un programme à suivre quand on aura résolu tous les autres, et c'est bien dommage, car une caresse dans ta journée te permet, si tu y prêtes une attention soutenue au moment où tu la reçois, de passer des heures agréables devant un tableur excel où tu dois lister les ingrédients de la potion qui permet de rendre le boss plus fort dans la jungle de l'offre. Tout envoyer chier et élever trois biquettes est aussi une option. Un jour peut-être nous n'aurons pas trop le choix, nous serons pieds nus à bouffer du fromage de chèvre et faire notre pain sur une terre mer qui n'aura que des archipels.
  Les tumultes sont passagers, on aime à croire que quelqu'un d'autre va résoudre le problème à notre place. Ou si on tente de le résoudre, d'autres vont nous dire que ce n'est pas la peine, ou qu'il vaut mieux éviter de s'occuper des affaires du monde, ça ne sert à rien de s'agiter, on s'agitera pour toi. À moins qu'on t'explique carrément que si tu cherches à comprendre ce qui se passe, on va t'empêcher de marcher et te passer à la machine à décerveler, encore.
  Internet est une révolution, les dictatures l'ont bien saisi, au propre comme au figuré, c'est un outil fabuleux que les gens curieux, les chercheurs et les savants adorent, car tout y est, le monde entier, les radios du globe, documents anciens, cartes de toutes époques, livres de partout, images, histoires, photos. Biographies, langages, cultures épatantes qu'on ignorait jusque là. Du cul, des astres, des failles, des bêtises en stock, de l'horrible et du n'importe quoi. L'humanité est réunie par cette énergie invisible qu'on peut expliquer de toutes les sensibles ou scientifiques façons, mais qui semble tout de même magique. 
  Et qu'est-ce qu'on en fait ? Du bien et du mal, des infos contradictoires à vérifier sur place, des nuées de bullshit et des chatons endormis, des heureuses manifestations de l'humour licencié.
  Dans l'Europe que j'aime, je peux acheter des champignons de Pologne dans le supermarché du coin où j'appelle Thibault M depuis le parking avec vue sur les arbres. Je ne fais pas toujours le choix de consommer local, la pulsion de la pizza est parfois plus forte. Mon pouvoir d'achat me pousse à me sentir heureux.
  Quand les idiots sont légion, il ne reste plus qu'à sortir un bon livre et se cacher sous les couvertures tendues comme une tente berbère dans le salon bibliothèque cuisine, et continuer de croire fort fort que s'envoler avec de la poudre de fée, c'est possible, et que les salauds n'existent que dans les pièces de théâtre pour guignols à bâtons.
 

mardi 11 juin 2024

122.En italique dans le test.

  Dans son livre pamphlet : "Domination de la bourgeoisie et politique de merde", Jean-Marsoual L'Esthète dénonce le système bien rôdé d'une domination masculine au service de l'argent pour faire la dette pour mettre la pression à tout le monde, domination qui n'est pas très bien cachée et qu'on devrait pas s'en rendre compte selon Léodagan de Carmélide, et qui en plus n'est même pas un complot compliqué avec des lézards de la septième compagnie planqués dans un plat à tarte volant au dessus de la maison blanche et que Mac Gyver va sauver le président in extremis déguisé en (remplisez cette partie). 
  Tout au long de ces 700 pages beaucoup plus soporifiques que le dernier Harry Potter, il livre un témoignage accablant sur le rapport qu'entretiennent les financiers sans scrupules avec leurs scrupules (du latin scrupulus un diminutif de scrupus qui signifie pierre pointue dans ta godasse, merci maître Capello) qui depuis leurs SPAS en or massif (volé aux druides) à bulles de chouchen très très tièdes, tapotent leurs smartphones en platine pour lancer des satellites dans l'espace, qui, parce que comme chacun sait que la terre est plate, passent en dessous trop facilement pour voir les jupes de la terre. Ce sera d'ailleurs son prochain titre de série polarisée, en trois tomes, Les jupes de la terre. Le tome 1, Léonard le renard se fait la malle, sortira en juillet aux éditions Dusnob.
  Il est important de décompresser en regardant Fantômas chez la marquises des anges au pensionnat, lorsque l'urgence climato-sceptique de la fin du monde des dinosaures du 19eme siècle se met en place. Oh un météore ! Attention derrière-toi, c'est affreux ! Car après tout, pourquoi ne pas respirer un peu d'hélium avant d'aller au cinéma pour mater le nouveau Mad Max, sans Mad Max. Ou alors si, j'ai cru le voir un court instant au moment où la meuf se casse la gueule dans le désert alors qu'elle rentre chez elle juste après avoir rongé son bras on sait pas trop comment vu qu'elle était attachée de l'autre, pour échapper à une mise-à-mort sadique par le méchant (elle a quand même buté une trentaine de ses copains comme dans un jeu vidéo de tir au but, pour sauver son amoureux d'accord, mais bon) qui aime beaucoup se rendre antipathique parce qu'il a souffert jeune, le pauvre. ll n'y a pas beaucoup de psys spécialisés dans l'anthropophagisme chez les jeunes après parcoursup après la fin du monde en Australie (ce qui fait beaucoup d'après, je vous le concède). Ailleurs, on ne sait pas.
  Il abuse le Miller, ses scénaristes sont nuls. Je vous raconte le début du film, attention je cafte (pas tant que ça), mais pourquoi diable les méchants brimés par leur chef et considérés comme des moins que rien (c'est eux qui le disent dans la course-poursuite qui suit leur départ précipité) ne restent-ils pas au paradis qu'ils viennent de trouver ? Genre je fais trois jours de moto sable à me crever le dos et à sentir la moufette, et je me retrouve devant une oasis avec plein de fruits, de bouffe, de gens beaux, un air respirable et de l'eau de source et ma première idée c'est de buter un cheval, de lui couper la tête comme un je préfère ne pas reparler de cet incident diplomatique et de retourner voir leur chef taré qui vous défonce pour un oui pour un non, parce que comme ça il nous estimera enfin et on pourra revenir à toute l'équipe pour tout saloper le monde qu'on vient de trouver qui sera sans doute beaucoup moins sympa que celui qu'on vient de découvrir. Saloperie d’Œdipe. J'ai jamais pu saquer les freudiens du désert. Ce qui ne fait pas de moi un anti quoique ce soit, mon psychiatre m'a quand même permis de découvrir l'opéra et les baleines du Saint-Laurent.
  Bon, je veux bien comprendre que le groupe rende stupide, y'a qu'à voir le vote raciste pour des gens qui feraient forcément pire socialement, et c'est déjà pas brillant, que l'actuel (et qui d'ailleurs ont voté tout comme il voulait chaque fois) et qui seront jugés en septembre pour détournements de fond public au parlement européen. Qu'est-ce qui leur passe par la tête (de cheval) à ces votants qui croient en des sauveurs à l'envers (comme dans Mad Max pas Mad Max, notez, le subtil lien) ? 
  Ils ont lu les petites lignes avec les alinéas a b et c ? Se monter les uns contre et sur les autres, c'est la bonne idée, vraiment tout à fait ? On a toujours besoin d'un ennemi invisible pour cracher son venin accumulé par le venin plus haut.
  Partager simplement avec les qui en ont beaucoup beaucoup beaucoup, pour créer du temps en moins de travail qui aiderait au projet de société défendu par Meurice 2027 : "Venez, on essaie d'être moins cons tous ensemble" ? Cela ne serait-il pas un poil plus malin ? Le ruissellement, enfin ! À moins que vous ne préférassiez qu'on réfléchissasse collectivement sur l'argent (dans le hall de Canal+) : à quoi sert-il, peut-on s'en passer, aurions-nous moyen de partager ces choux dans une soupe commune pour une soirée sympa, je sais couper les cheveux en quatre et vous ?
  La société clivée et divisée qui en bave part à vau l'eau et veut des messies qui manipulent les chiffres comme des billes de loto, au hasard Malatazar, le célèbre magicien des grandeurs natures de mon enfance, c'est la base pour rafler la mise en bière d'une société qui pleut. Diviser pour mieux marcher sur ta main qui te nourrit pas, je peux vous en parler, moi qui ai vu la connerie dans les yeux au fond de la grotte, et qui était aussi bête que la peur sa copine (leurs mecs étaient partis chasser du mouflon à la mitraillette, allez pas me faire dire ce que je ne pense pas).
  Avoir peur de quelque chose ou avoir peur de la peur elle-même, les péteux en poste élevé le savent, on ne rigole pas avec la guerre, on ne se moque pas des malheurs du monde, sinon, et bien on s'en amuse et c'est embêtant parce que ce n'est plus très sérieux et comment est-ce qu'on va faire pour que vous reveniez travailler lundi ?
  Pour installer un ossuaire au cimetière, le maire a fait abattre une magnifique haie de tuyas à dix troncs qui séparait bien le haut du bas, en pleine forme, qui faisait quatre mètres de haut et dix mètres de long. Je m'y posais dessous parfois lorsque la course avec Loupette me demandait un repos haletant. J'avais l'impression de m'y sentir protégé. Je pourrais faire une métaphore avec la république française mais c'est l'heure du rameur.

dimanche 2 juin 2024

121.Surface de réparation.

  Toute la complexité dans la profusion aura été de classer l'équilibre instable du funambule en collant frère Jacques vers un filet de réception à mailles assez serrées pour laisser passer les trous. L'obélisque n'est pas un mur d'escalade et si Napoléon n'a pas inventé l'eau froide, c'est tout de même une source inépuisable de rigolade quand on voit son chapeau ridicule et sa propension à jeter les gens dans la panade pour élargir les frontières d'une idée pas facile à tenir sur la durée, car comme dirait Jame Webb, à qui il ne manque que la parole, plus c'est loin, plus la lumière fut. Ce qui ne veut pas dire que les pays conquis le temps d'une razzia sont retors aux supposés éclaircissements de leurs fenêtres de tir, mais bien que, quand on t'envahit pour t'expliquer que c'est pas comme ça qu'on fait, tu peux avoir un soupçon de doute quand à la véritable intention de tes nouveaux amis intéressés par tes sous-sols. 
  Après, il faut reconnaître que notre empereur post-révolutionnaire avait une obsession perfectionniste pour les gilets de flanelle. Il était capable de prendre en otage tous les fabricants de mode de son époque, dispersés de là à là, pour trouver le vêtement idéal lui permettant de glisser sa main sur son torse chaud et doux dans un mouvement suave qui rendait perplexe ses généraux venu lui annoncer une dégelée cuisante, me faisant du même coup douter de mon désengagement dans l'armée et concomitamment de mon hétérosexualité solide mais fluctuante lorsque le ciel se couche à l'horizon et que la randonnée en cheval fut douce et remplie d'attentions sympathiques allant du bouquet de fleurs au bouchonnage de ta jument devant les troupeaux de vaches complices autour du feu de camp et personne ne saura rien c'est notre petit secret. 
  Si Napoléon a voulu conquérir l'Europe, c'est surtout pour trouver la bonne laine.
  L'histoire c'est comme après le bac, on oublie tout pour entrer en psycho alors qu'on voulait faire foot, et deux ans plus tard au détour d'un meeting avec des idées creuses, on vote sans réfléchir pour des crétins qui confondent fraternité avec Jeanne d'Arc, qui ne prendrait pas forcément parti pour les inquisiteurs chasseurs de Maures après avoir testé le sèche-cheveux intégral sur bois sec de deux ans bien stocké à l'abri de mousses. C'est si beau l'Espagne. Je suis pas né à Orléans pour rien.
  La question cruciale aujourd'hui, c'est encore de choisir un bon ostéopathe. Mes soignants sont des soignantes. C'est une question d'haleine. Aussi loin que ma mémoire me porte, je n'ai jamais été à l'aise avec les praticiens. Les hommes docteurs (entendez-par là, tout les ceux, des dents aux os, qui sont supposés soigner) m'ont toujours semblé sur le point de me vendre un truc en plus. Et au lycée, y'en a même un qui m'a touché les couilles. Supposément pour voir si il y en avait bien deux, mais sans prévenir, c'est très très surprenant. On en avait parlé entre internes, on trouvait ça curieux, et surtout c'était pas Noël. S'il avait seulement prévenu : "Attention, je vais te toucher les testicules pour savoir si elles sont paires", ça m'aurait peut-être rebuté, mais après tout, la vie, comme disait mon psychiatre, c'est des expériences (ah tiens, je ne suis donc pas sectaire). Cependant, qu'un médecin s'autorise à palper toutes les bourses des garçons sans avertissement préalable, cela aujourd'hui me semble suspect. Peut-être c'était dans le cahier des charges. Je vois bien le mec qui part de chez lui le matin : 
  - Chérie, j'y vais, ah et, oui, je compte toucher une centaine de testicules de gosses, histoire de comparer les poids pour mon prochain livre sur le poids des boules chez les jeunes, mythe ou réalité.
  - Au revoir mon chéri, amuse-toi bien !
  Bien sûr en fouillant un peu dans mes souvenirs, j'ai aussi rencontré une ou deux femmes pas très compétentes. Surtout des dentistes. Une m'avait assommé avec sa fraise en ratant six fois l’anesthésie, j'étais parti sans payer (même si elle m'avait envoyé une facture plus tard qui avait autant gonflé que mes lèvres après mon départ précipité, vu que j'ai rechigné à payer l'intervention dans les temps...). Une autre m'avait tout simplement troué une mauvaise dent. Est-ce par faute des éclaboussures sur ses lunettes au moment fort du forage ? Je me souviens lui avoir pincé la jambe sous la douleur. Elle s'était excusée, avait rebouché le tout illico et offert une sucette. Depuis je fais une fixette sur les cuisses des dentistes.
  Il faudrait quand même que j'aille me faire ressemeler ce trou dévitalisé dont la résine dentaire est partie dans mon dernier combat contre la mafia locale des récolteurs de noix sauvages, ça fait puruler les chips et c'est pas bon pour mes aphtes. Le désert médical et la prise de rendez-vous sur six mois me pousse à repousser, pas du goulot mais bien de l'appointement. 
  Les gens qui veulent plus de grands espaces devant leur baie vitrée, devraient passer plus souvent la tondeuse à main, ça motive pour se contenter d'un jardinet fleuri.