jeudi 16 mai 2024

115.Déboulé de canon.

  Je suis totalement bordélique, mais moins que ma sœur. Je récupère de nombreux livres parce que j'ai toujours envie de lire et je sais, comme tout bon lecteur, qu'il est important quand on lit de ne PAS lire les livres qu'on a et d'en trouver d'autres qu'on lira peut-être un jour. Je zone dans mes désirs multiples d'idées démultipliées inachevées ouvertes en collectant illustrés, récits, guides et poèmes qui me parlent (je ne reparlerais pas ici de ma méthode de classement en trois où on peut tout classer, littérature(s), livres méthodes ou parlant d'un sujet précis, et le reste, incluant tout le bizarre, théâtre ou poésie, fanzines inclus). Quand je classe mes livres, je me détends. C'est la raison pour laquelle il m'en faut quelques uns à domicile et à portée de main. Je rêve d'avoir une bibliothèque, le meuble, dans chaque pièce de ma future maison de je sais vraiment pas si j'en aurais une à moi un jour. Les prix sont élevés, on achète pas une maison comme une toile de Jean-Martial Estève en direct de l'atelier Demi-Cachalot. 
  Y'en avait, y'a quatre ans, mais les gens fortunés ou avec le pouvoir du crédit ancestral, ont pris les moins chères rapidos pour fuir l'épidémie de chiasse (vu que les gens se sont jetés sur le papier toilette je crois que c'était ça) et depuis, macache pépètes, le bon coin en pointe dans ton Q. Des mages inspirés un soir de pleine lune autour d'un feu de Saint Jean avec les manèges, m'ont dit en levant les yeux : "ça va baisser ça va baisser...". Pas trop, là où je suis. 
  Rester locataire n'est pas si sot quand on voit les frais que ça engendre, une maison à soi. Je préfère m'acheter des livres. En même temps, j'ai le désir d'une pièce de peintre et d'une pièce de petit bureau de travail à écrire scotcher coller découper avec vue sur du lierre. Mon temps n'étant pas extensible, je m'interroge sur la durée de mon corps pour étirer des toiles et passer le gros pinceau queue de morue sur mes baleines couleur girafe. Maintenant que les américains ont trouvé qu'Alzheimer était génétique, on va sans doute déceler chez l'artiste dispersé une propension à manger ses chaussettes.
  Il y a toujours des études différentes, c'est la science contre l'expérience, Parfois on dit, une vie pleine de stress, de bouffe dégueu et d'isolement avec une connasse, joue. Je ne parle pas pour moi.
  Je suis dans le questionnement du comment vieillir dans un monde qui couille, et ça m'obsède pas plus que ça mais j'y travaille. La vie dans les bois, ou du moins pas loin des bois, m'a amené à me tordre le pied, à me couper le pied (plus tôt mais le même) à me gripper, à me bloquer le dos et à pester mais peu, vu que dans ces cas là je range mes livres, contre le mauvais temps cette année très mauvais. Plus j'en apprends sur l'eau et les gros groupes qui la vendent et la laissent s'abimer pour qu'elle devienne plus chère encore plus tard pour être mieux pas filtrée mieux pas traitée mieux pas gérée et provoquer des embouteillages dans les océans, plus je me dis que foutu pour foutu, autant niquer des chèvres.
  Non, je n'en suis pas là. J'ai trop de respect pour le fromage. Qui a doucement pompé un pis de la main, ne peut pas avoir l'attitude rustre du berger solitaire au fond des maquis un soir d'orage, développant par là-même un attachement contre-nature woke inspiré par le diable qui comme chacun se rappelle a des pochettes surprises filles sur le crâne et des serpentins à la place du manteau. Mais pour moi le diable aurait plutôt la forme d'un cintre. Cet objet est plus maléfique qu'une arme.
  Quand on pense à Zeus qui pour se taper Europe s'est déguisé en taureau blanc, enfin métamorphosé, parce que déguisé je sais pas si ça passerait. Oui Europe est une femme grecque, des questions ?
  Rien à voir mais si, j'ai retrouvé trois lots de cassettes, une pour apprendre le russe, une pour l'italien, une pour l'anglais. Manque plus qu'à trouver un lecteur cassette, ou un walk-man. Je suis sûr qu'ils en refont des walk-man(s).
  Quand j'étais à Libourne, je me souviens, les soirs où ça merdait à la maison, je passais beaucoup de temps dehors à zoner sur les quais, en écoutant du Bach et d'autres trucs. J'avais une veste à poches avec une cassette par poche, et je me disais, quand j'aurais écouté toutes les poches, je rentrerais et ça ira. Bon ça marchait pas à chaque coup, mais des fois si.

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