samedi 18 mai 2024

117.Une chanson douce.

   À vouloir trop se placer, on perd le sens de la mesure. Voyez, moi, je fais des finaux de messages un peu surprenants, des fois, soit pour tenter la pirouette (même si ce n'est pas maîtrisé, disons, calculé) soit parce que ça vient tout seul et j'ose pas reprendre parce que c'est joli. Mais la plupart du temps, je ne comprends pas très bien de quoi que j'ai voulu parler ou le lien avec la choucroute. Il faut que je me relise de la même manière que quand je regarde encore et encore la vidéo montée, et le montage de la vidéo avant, pour être sûr d'avoir bien dit n'importe quoi et que je me doute que je vais encore avoir des personnes qui se demandent si je suis réellement dépressif et hésitant ou si ce n'est qu'une façade de bon aloi, j'ai jamais compris cette expression. Pas la façade, le bon aloi. Quoique la façade je la remplacerais bien par la pergola. Il avait une expression digne de pergola qui masquait son bouillonnement intérieur.   
  J'ai la vengeance mesurée, voyez, encore un sujet qui se glisse après une intro et qu'on se demande où il veut aller. Comme si j'avais un plan secret dans un laboratoire pour mes expériences génétiques sur des moutons, caché à Étretat, et un ULM. Je sais pas pourquoi, ça me semble plus secure qu'un deltaplane (on en saura plus dans la vidéo 135) et encore plus qu'un mégaphone, alors que bon, les planeurs, hein. (Les planeurs quoi ? Il est con ce type, il veut dire quoi, nan mais on comprend rien à tes messages blogues, je vais arrêter de te lire, attention, ne me pousse pas à bout !).
  J'ai le vengeance mesurée, je n'en veux pas trop à mon père qui a bien fait ce qu'il a pu et sous ses dehors bourru cachait un cœur en or côté en bourse merci papa, ou aux mâles alphas cisgenres (mais pourquoi ces mots ?) qui ont fait 68 en pensant que la fête allait leur permettre de continuer de se la péter en expliquant à qui veut bien l'entendre que c'est le fun de faire des trucs non capitalistes (même si eux étaient salariés pour te dire que tu n'allais pas réussir) mais en même temps, si je veux un atelier et faire des gros tableaux avec des images pleines de bêtes, va bien falloir que je serre des louches un peu grasses ou qui piquent (?... Même si jusque là j'ai eu la chance de ne croiser que des bonnes âmes sincères aimant mon graphisme construit pas à pas dans l'incertitude de l'acrylique et du pinceau ancien). 
  Investir dans l'art, c'est aussi placer son argent sale en sécurité, un investissement qui vous permettra de laisser passer la guerre comme une plume glissante entre des barreaux d'une banque anglaise au vernis aussi léger qu'une fumée de thé Earl Grey dans un pavillon de vieille dame guindée qui collectionne les arrosoirs. 
  Ou alors ou alors, comme je dis dans le vidéo 133, me cacher et profiter de ma fortune passagère pour fabriquer dans mon coin sans faire de vagues au bord de la grève qui rapetisse à chaque marée et font disparaître les bunkers de notre enfance.
  J'ai la vengeance mesurée car je sais qu'un jour (un jour, oui ! Début de la choré) je présenterais le festival de quelque chose et qu'à part les teubés de la buvette (je ne fais pas un amalgame, tous les gens qui sont à la buvette ne sont pas des teubés, mais l'alcool parfois aide à désinhiber la partie du cerveau qui vote rassemblement national) les ceux qui auront reconnu en moi un noble de la littérature ou un prix Goncourt, ou un prix quelconque pour pouvoir briller, j'ai une obsession harrypoteresque de la reconnaissance, je risque de glisser vers Serpentard avant la fin de la bataille, à moins que je sois honnête jusqu'au bout, et fier, et fidèle à mes convictions du plus faible avant le plus fort, avec un T-shirt J'encule Darwin en lettres dorées sur du fluo rose. Avoir conscience de ses lacunes est un grand pas pour l'homme.
  J'ai la vengeance mesurée parce que tous les échecs sociaux que j'ai pu traverser, ces moments où on débarque quelque part et qu'on sent bien qu'on gêne (trop grand trop tout qui dépasse, pas assez discret, pas dans les convenances) alors qu'on a tant à dire et tant envie de dire, qu'on sait qu'on est bon et sincère et doux et que si en face la personne s'était (je me fais croire) un peu détendue en comprenant l'animal, elle aurait pu partager ma culture, mon primesautier enthousiasme (y'avait lontemps, avec fortune c'est le mot le plus employé du mois sur ce blogue) et mes convictions connectiques uniques d'un point à l'autre, de la porte qui coince au dernier Damasio, et s'amuser avec moi sur ce moment formidable on est vivant youpi. On devrait relire Karl Marx.
  Il m'est d'ailleurs arrivé moi aussi d'être un imbécile et de ne pas accueillir les personnes ouvertes, ou de trop accueillir les personnes fermées qui se fermèrent davantage, ou de trop accueillir les imbéciles qui pensaient voir en moi un idiot à exploiter, ou un potentiel aidant qui n'avait, hélas, pas les clefs du paradis. Ah mes amis, la relation humaine est tout à fait contextuelle , c'est formidable ! 
  Mais je tourne autour sans dire encore, j'ai la vengeance mesurée, enfin, car après toutes mes années d’aïkido, je saurais envelopper l'ennemi dans un mouvement leste et l'emmener avec moi dans la chute sur l'herbe molle pour cueillir sans vergogne les pâquerettes de la vie. Je suis, comme tout un chacune, un oscillateur saisonnier, et mon orgueil d'imaginateur non binarisé (je dis ce que je veux) hérité sans doute de ma mère, est lui aussi mesuré et mesurable (je retombe sur mes pattes avec l'intro de ce post) dans un verre gradé taille pinte en plastique, où que je peux mettre, soyons fous, des graines de sarrasin j'ai jamais su combien de temps ça cuit, qu'on enfournera après cuisson au four thermostat 180 degré avec du fromage dessus si tu aimes le fromage.
  Je me demande quand même pourquoi on a gardé l'eurovision.

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