J'ai un mal fou avec les réseaux, mais je tente de me rester dedans quand même. Pour pas se faire coiffer au poteau par les papis du ouèbe qui avaient quarante ans quand l'Internet il commençait et qui aujourd'hui ont le double et sont toujours à la pointe parce qu'ils ont débuté dans des ateliers informatiques où on apprenait le DOS, langage aussi charmant que l'elfique mais avec les hobbits en moins.
Je tente, donc, de garder le rythme de publication quelque part, avec des fois plutôt des vidéos de la semaine, et des fois je parle de mon enfance meurtrie dans le pensionnat de la mort au milieu des bouseux avec la gardienne/pionne de ferme rousse aux jambes comme des poteaux électriques (elle portait toujours des jupes droites assez courtes) que Roger, le mec qui avait redoublé cinq fois et qui fumait dans les toilettes, allait voir le soir quand on faisait le mur, ce qui nous permettait de rentrer à point d'heure après s'être réunis dans une grange rustique au milieu des vaches, éclairés à la lampe à huile de phoque pour lire des poètes disparus de la campagne, genre Jo Dassin, Michel Sardou ou Francis Lalanne. Pour Jo Dassin je suis pas sûr
J'ai préféré décliner une année de mieux dans ce lieu de perdition et j'ai eu mon brevet des collèges du premier coup, comme mon permis de conduire mais vingt cinq ans plus tard environ, ce qui ne m'a pas permis (hum) de me crasher contre un platane planté là pour faire joli en sortant de boite de nuit jeune et bourré c'est triste, et j'ai envie de dire heureusement, j'étais un inadapté du pare-brise, à la vue en colère hypermétrope de la gauche, haro sur les lapins qui traversent sans mettre leur cligno ! On est pas très sérieux quand on a dix-sept dents... Quelquefois je me demande si Albert Camus aurait pas mieux fait ce matin là de se casser une jambe, même si je préfère Saint Exupéry qui a quitté les radars en vol pour aller rêver sans entraves dans un ailleurs exonéré de frais d'obsèques inutiles, ce qui dénote une élégance anarchiste assez rare pour un chevaucheur de comètes amoureux des déserts sucrés et des renards roses.
L'envie de trouver un rythme dans l'existence, de finaliser un roman français qui claque avec des phrases sobres, de danser online dans un vidéo clip avec des supers décors et finaliser un album de BD et de chansons ou les deux en même temps, mélangés dans une symbiose tutélaire qui engendrera, au choix, des maux de tête pour qui n'a pas beaucoup de vocabulaire, ou une admiration délicate et feutrée dans un vernissage simple avec des bulles et un aspirateur à confettis.
J'ai du possible, je suis doué, je sais plus qui m'a dit ça dans une administration quelconque et c'est un problème les gens comme vous parce qu'il ne savent pas se fixer sur quelque chose, on va voir ce qu'on peut faire avec ce programme d'insertion où l'on détourne de l'argent de l'Europe pour financer les poules du patron, c'est un grand céréalier, je préfère que ça reste entre nous vous pouvez vous rhabiller.
Je ne fais que répéter ce qu'on m'a dit, ne pensez pas une micro-seconde que je puisse avoir la démesure de prendre en main ma vie pour exposer partout des arbres format 140x130cm avec des traits blancs et puis des traits noirs qui font une mega souche ondulante comme si la toile vibrait de plaisir sous le regard du spectateur qui se demande si chaque peinture est une autre ou si c'est la même mais ça ne peut pas être la même car c'en est une autre, l'artiste n'est pas une machine, j'ai vraiment trop de choses à faire dans une journée.
L'idée maîtresse reste de possiblement égayer le quotidien d'une ou deux personnes de la bonne société, genre Jonathan et Jennifer les justiciers milliardaires, on a les références qu'on peut je suis vieux (mais pas assez pour maîtriser le DOS) et j'avais la cinq de Berlusconi sur ma télé miniature dans ma chambre avec des posters de Mylène Farmer et Vanessa Paradis, mais il faut pas en mettre trop Jean-Martial parce que les punaises ça abime le placo, même si en fait ça passait sur la une.
Je n'ai jamais eu de télé miniature dans ma chambre, pour Mylène Farmer et Vanessa Paradis par contre, c'est possible, j'ai une photo témoignage quelque part avec un peu de moustache au saut du lit superposé avec encore des peluches à 14 ans. Je collectionnais aussi les grosses poitrines découpées dans des magazines je sais plus où je me fournissais, classées par formes, par couleurs, par tailles, dans un classeur secret planqué derrière des tas de trucs, mais un jour ma belle-mère m'a engueulé parce qu'il n'y avait plus de protèges feuilles à classeur (on en consommait beaucoup à l'époque) et elle a fait une réflexion sur mes poitrines, c'était évasif mais clair, elle avait fouillé dans mes affaires. De ce jour j'aurais pu mettre un verrou à ma chambre mais je n'avais pas encore vu (ni lu) Orange Mécanique, et mon père avait déjà pour plan de m'éloigner de la ville en se trouvant une maison encore plus loin de mes amis que je ne voyais déjà plus que le week-end, il n'aurait pas apprécié que j'ai un espace à moi vu qu'il me faisait bien comprendre que j'étais chez lui et que tout ça était provisoire on est déjà bien gentils de te garder tu sais pas ce que tu nous coûtes et sans moi et mes largesses, l'école ne te garderait pas.
Mon père adolescent s'était fait virer d'absolument tous les lycées de son rectorat, et c'est sa mère qui était venue depuis l'étranger pour plaider sa cause auprès du recteur en personne pour qu'on lui trouve un bahut où il puisse finir sa scolarité, légende familiale. Moi quand je faisais une connerie en pension et que je me prenais une grosse baffe du directeur alcoolique pour aller voir dans les coins de la pièce si c'était pas poussiéreux, il fallait mieux que je n'en parle pas à la maison parce que c'était en général bien cherché qu'on me disait.
Ma grand--mère qui avait des bons conseils de merde, m'avait-dit une jour :
- Toi qui fait des dessins, tu devrais noter les phrases que te dit ton père pour réussir et mettre un marteau au dessus du crâne d'un personnage avec la phrase :"Enfoncez-vous bien ça dans la tête !".
C'est dommage que l'expression "Et dans ton cul ?" n'était pas encore à la mode, parce que je pense que j'aurais pu la placer.
Des images de mes expos passées et potentiellement futures sur insta, je crois c'est bien, c'est porteur, s'abonner est easy. Et des photos de ma jeunesse, peut-être, avec ou sas moustache.
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