samedi 31 août 2024

133.Le contraire de rien à faire.

  Je ne sais jamais par quoi je vais commencer, et encore moins si je dois faire le lien avec le post précédent, et encore moins si je dois rester sur le ton de la satire, celui de la caricature, de l'ironie que je ne pratique pas j'ai envie d'y croire, ou même celui du conte moral, du conte à thème attractif ou de l'épisode à suivre en dix messages, narrant l'épopée du caméléon-paon à couleur unie, qui avait les yeux et la langue orientés partout pour voir venir les ennemis du capital et se changeait en couleur brique dés qu'il arrivait à Londres pour masquer ses avoirs en investissant dans des laveries spéciales couleurs.
  Cet espace de défoulement de mes doigts me rappelle à chaque exercice que mon temps n'est pas mis à profit pour mon profit et que je devrais, bien avant ma retraite minimum, commencer à être sérieux, adulte et responsive ou tenter quelque chose d'approchant à ces définitions stylées (genre mouler des gaufres avec des structures jetables en carton super solides et recyclables pour éviter le téflon) afin, dans ma mansuétude mentale que j'ai réussi à cerner avec un haut-parleur sifflant de manif cégétiste contre la casse de tout ce qui vient, de trouver l'idoine activité couverture pouvant m'extirper de ma condition sociale basse d'homme du bourg statique avant l'héritage et même pas au RSA.
  Me réaliser à travers une publication, un spectacle, une BD, que sais-je j'en parle à chaque fois, et of course un album de chansons pas piqué des vers, grosse pomme milieu de 33 tours, hommage à Kate, qui ferait date dans l'international m'autorisant à frimer en party chez Elton, tel un David Bobo qui louche un peu j'en ai conscience, habillé en chemise col Mao bleu, sarouel indigo, chaussures de punk à chienne, exposé en page une d'un magazine français détenu par un actionnaire majoritaire de gauche, ou de plusieurs dont un sans étiquette, me propulsant enfin vers l'achievment de mon existence, à savoir, être connu pour pouvoir enfin m'isoler dans les bois, dans une île, dans un tonneau.
  Ce qui est assez stupide car on peut le faire sans bruit ni tambour, déguisé en sanglier d'or pour le folk, armé d'arbalètes empoisonnées je ne sais vraiment pas qui a tiré monsieur le commissaire, je n'ai rien vu j'étais dans ma cabine que j'ai appelé Huckleberry en hommage au célèbre brigand, tout concentré à polir mes carreaux, je croyais que les gilets oranges étaient en kevlar, c'est pour ça.
  Que dois-je écrire, que dois-je dévoiler, pourquoi est-ce que je me pose encore la question ? Le divertissement talentueux n'a pas de frontière Charlie, il est une lubie saine qui permet de transcender sa frustration et une habile parade à la pulsion fréquente de revêtir des perruques et porter des robes. Et puis douter ce n'est plus de mon âge. En plus j'ai promis à ma compagne d'aller à la rivière, pas de rallumer l'ordinateur pour savoir combien de vues ont fait les précédents post et si la vidéo 142/143 va enfin passer la barre des 200 vues pour que je puisse entamer le montage de la 146 qui fera aussi 9 minutes (et si elle fait 222 vues, je me peins en bleu et je mange du raisin) n'en déplaise aux détracteurs de la vidéo de la semaine qui sont prêts à tout pour me voir tomber dans la fange et l'excès, quitte à promouvoir un shampoing, et je ne vois pas le mal, car le mélange aux œufs a fait ses preuves depuis des millénaires, il suffit juste de nettoyer la coquille avant et d'enlever le blanc puis de mélanger avec le produit secret des entreprises SHAMPOO SHAMPOO GLOU GLOU™, SHAMPOO SHAMPOO GLOU GLOU™, une marque de qualité pour une confiance des cheveux renouvellée !
  Au point où j'en suis rendu, rien ne me semble impossible tant que j'ai des genoux. Il suffit juste de se faire croire que les gens sincères au charisme minimum sont prêts à tout pour avoir le poste, et tenter d'une manière totalement désintéressée de sauver dauphins, baleines, Paul Watson et la bibliothèque d'Alexandrie. 
  Comme disait Démocrite, le monde grec, c'est toujours en flamme, capitaine.

132.L'équilibre endémique des coalitions pathogènes.

  Il arrive que des mots s'offrent à nous et qu'il soit difficile de les comprendre. Manque cruel de vocabulaire, mot parti du dictionnaire pour faire de la place, indigestion à la recherche, panne de courant, batterie déchargée, bibliothèque brûlée, tous les moyens sont bons pour trouver une excuse à l'absence de recherche. On attend les prochaines élections, on choisira dans l'isoloir.
  Le secret de l'art d'être cultivé (qui n'est pas forcément le secret de l'art d'être intelligent) tient en deux activités principales : lire et lire. Que ce soit sur un écran qui vous envoie des ondes nucléaires qui vous transformeront en blob avec des yeux en forme de tomate, je l'ai lu sur Internet, c'est vérifié par des savants et tout, ou simplement, sur un rectangle de papier fabriqué avec des arbres dont les techniques passent par tant de transformations qu'on se demande si la magie de l'objet n'est pas aussi forte que le contenu qui ne l'est pas toujours.
  Après il y a les images qui bougent, reportages, films, séries, j'en passe et des montagnes, mais même après avoir visionné des trucs, je ne peux pas m'empêcher de regarder ce qu'on a écrit, du quidam au chercheur, et de me poser des questions sur le fonctionnement, le purpose, l'essence et l'origine. Qui a fait ça comment, de quelle façon et est-ce bien raisonnable ?
  Inventer, ça m'intéresse. Et Ça m'intéresse est une propriété du milliardaire qui veut des curés blancs au pouvoir, enfin encore plus blancs, comme lui quoi, enfin ce qu'il croit être lui. La personnalité c'est très flou quand on y réfléchit sans mots assis sous un pêcher déguisé en panda. Je confronte les désirs de reprendre les titres de curiosité de ma jeunesse avec la réalité actuelle, et souvent c'est pas tout à faire pareil. Les contenus varient, les journalistes n'existent pas, les sujets sont moins bien traités, orientés vers le goût du patron, ou vers une certaine idée de ce que veulent les gens, c'est embêtant.
  Il y a des mots qui voguent d'une semaine à l'autre, et prennent place dans nos cerveaux bouffis d'infos, pour ceux qui se bouffissent, mais parfois même sans se bouffir, on en trouve qui s'immiscent dans des conversations, à un feu rouge, entre des paquets de gâteaux au blé pas du tout issu de l'agriculture biologique. On les saisit, et on ne connait pas trop leur sens, mais il peut nous arriver de les ressortir. Je m'en amuse. Et en écrivant je m'en amuse j'ai le sentiment d'être une statue de droite d'un monument aux morts pour le gaullisme.
  C'est comme quand je lis lambertiste, libertarien ou libéral, plus je les vois, moins je les comprends, et mon cerveau a envie de remplacer ces mots par d'autres pour rigoler un peu, genre, pastèque, boulgour et chamonix. D'ailleurs quand tu regardes l'historique des chamonix, les gâteaux qu'on trouvait bon petits et que maintenant c'est dégueulasse et ça fout des aphtes, tu t'aperçois que c'est plus l'Alsacienne, qui a deux grandes oreilles, mais un groupe américain qui a englouti des tas d'autres petits groupes, selon la technique connue du je garde le nom mais c'est pas bon.
  J'ai bien fait de faire des confitures de poires, de prunes et de Reine-claudes pour l'hiver, c'est un problème de ne pas beaucoup bouger hors de son bourg, surtout pour les autres, autrement que pour se réapprovisionner en chamonix et en nouilles. Je repense à cette rencontre de Nicolas Bouvier avec je ne sais plus qui, je cite de mémoire c'est à vérifier, dans le livre l'Usage du monde, un monsieur avec qui il parle de son voyage loin de chez lui et qui lui dit avec conviction :"Ich bin nicht verrückt, ich bleibe zu Hause !" (je ne suis pas fou, moi je reste à la maison). Il y a des coalitions sucrées qui permettent de passer l'hiver en tartine.

vendredi 30 août 2024

131.Dans le piétinement du mammouth.

  De l'espace, du temps, de l'organisation. Le luxe. Le luxe tel que je le visualise. Prendre le temps dans l'espace pour m'organiser. C'est très simple, un peu crétin aussi. Le genre de truc qu'on apprend tôt à l'école. Mais l'école, j'ai pas vraiment réussi. À comprendre comment l'éducation française fonctionnait, déjà. Apprendre sans comprendre pourquoi j'apprenais m'a longtemps empêché d'apprendre. Nous ne mettons pas tous les mêmes sens aux mêmes mots, et c'est compliqué parfois de se faire comprendre. Faire comprendre qu'on a pas compris, alors qu'en face la personne te dit que c'est évident, voyons. Rien de mieux pour que je me ferme. Ce qui est évident c'est que dés que tu dis de prendre exemple sur quelqu'un d'autre qui a compris, je vais détester quelqu'un d'autre qui va me regarder de haut et je vais te détester parce que tu ne peux pas avoir le temps de m'expliquer vu qu'on est 32 dans la classe et que le programme.
  Je suis à la fois très lent, et très rapide. C'est la confiance en soi dans un monde tordu où la compétition reste la compétence, ou le timing est chronométré pour que tu rendes à temps ta copie. Non pas que j'exclus complètement cette matrice naturelle des vingt quatre heures terrestres et que l'obsession du perfectionnement imbécile qui prend des heures de trop m'obsède, mais j'eus aimé vivre dans un monde ressemblant davantage à une recherche sur comment mieux vivre entre humains plutôt que se marcher dessus pour avoir le poste manquant. Car toujours quand tu gagnes, quelqu'un perd. Enfin même de ça je suis pas convaincu. Je dirais toujours quand tu gagnes quelqu'un gagnera un peu après. Mieux. Même si c'est un peu optimiste. Mon premier voyage en mer. 
  La compétence c'est assez souvent ne pas remettre en question ce qu'on te demande de faire. Après, tu fais la vaisselle, bon, sans lave-vaisselle, là, j'ai la compétence, je connais l'éponge, l'eau, le savon liquide, et tiède c'est mieux. Froid j'aime moins, et pour le gras j'aime moins aussi. Faut que je pense à racheter de l'huile. 
  Lorsque je zonais à l'école des Beaux-Arts de Bordeaux, des années à m'en remettre, je me souviens avoir montré, fier de moi et tout sourire, en première année, à un enseignant ruminant d'en bas, un papier avec écrit dessus, tapé à la machine à écrire électrique (je n'avais pas d'ordinateur à la maison) : « Des feuilles volantes, des chemises à élastiques, des trombones, des crayons, des carnets, une agrafeuse... ». Pour moi c'était limpide, ça faisait sens, avec peu on fait tout ! Allait-il comprendre mon génie et me pousser du haut d'une tour pour voir se je volais ? L'enseignant me regarde, voit la feuille toute blanche en dessous, sans développement, avec juste écrit ça en haut et me dit un truc du genre ; « Oui... Et... ? ». Et... ? Et bien j'avais déjà toute ma vie sur ce morceau de presque feuille blanche. C'était (pour moi) évident et j'allais me heurter à l'incompréhension parce que je ne savais pas faire vibrer le sens de la gomme parfumée fraise à chaque rentrée des classes en rajoutant des explications en explosions de couleurs enrubannées qu'on agite sur le tapis bleu en ondulant comme une sirène trop musclée à queue de cheval à chouchou étoilé. Peut-être si j'avais mis un déguisement de cosmonaute, je ne sais pas. 
  Des trucs ultra basiques, des listes, des photos pas très créatives, des choses banales. Le sel de la vie lumineuse impossible à décrire et à partager. Avec tout ces trucs que je possède, je peux tout faire, voilà ce que je voulais dire. Un rayon de fournitures scolaires pour se relier à l'école ratée, et avec des outils de bureau, sculpter des histoires imaginaires qui font des trous métaphoriques dans la conscience. Une ambition pleine de sucre. Sans les caries. 
  L'envisagement d'un avenir plein de présents qui affolerait les foules, une révolution qui ne se fait pas étouffer par des règles qui restent immuablement identiques : percer, se faire connaître et quand t'es connu tu peux percer des plus gros trous. L'envie de faire confiance au premier venu à qui l'on demanderait d'observer un caillou jusqu'à ce qu'il y trouve la porte. Et il aurait le droit de dessiner des passages piétons avec des bonhommes dedans. En plus il pourrait mettre des barrières où il veut pour délimiter le chantier rien que pour faire chier les gros cubes. 

lundi 19 août 2024

130.Confitures de poires.

  S'excuser du monde, c'est tout moi ça. Comme si en tant que représentant particulier de l'espère humaine je devais demander pardon pour les horreurs commises par mes pairs. Le pardon c'est pour les faibles, comme disait Conan à son père après avoir été privé de dessert parce qu'il avait étranglé une vache pour voir comment c'est à l'intérieur. Les enfants ça joue.
  L'actualité c'est pas vraiment l'actualité. On a tous notre actualité. Ce matin je me suis levé super tard. Et même quand ma copine m'a poussé pour que je me lève pour aller m'occuper des chats ou je ne sais quoi qu'est-ce, j'ai feint le sommeil (ce qui était idiot parce que j'avais envie de pisser depuis une heure environ). J'avais décidé la veille de ne pas me lever avant 9h30, de ce fait j'ai fort mal dormi, prévoir m'angoisse. Plus tard, dans ma semi-somnolence concomitante à cette exécrable nuitée (ne pas hésiter à aller deux fois pisser avant de dormir) quand la chienne est venu me lécher les pieds qui dépassent, j'ai feint le coma. Plus petite elle ne s'y laissait pas prendre et me sautait sur la tête, maintenant qu'elle est bien éduquée et qu'elle ne mord que les chasseurs, elle couine un peu et abandonne. C'est important la ténacité. Résultat, je me suis levé à 10h30 et j'ai eu la tête dans le cul jusqu'à 17h00 environ, je suis pas sûr parce que j'ai pas de Rolex® à mon poignet droit (et dire que j'ai bientôt cinquante ans). Le passage au lavoir a aidé un peu. Il faut dire que se faire pousser à l'eau par un essaim de libellules, ce n'est pas courant.
  Le monde tourne, nous avons nos joies, nos drames, intimes et publics, nos humiliations, nos faiblesses, nos montages ratés de vidéo de la semaine. Ensemble, tout devient possible comme disait Nicolas S, dont les mises en examen par la justice sont aussi nombreuses que les boules d'un chapelet bouddhiste, la vie est pleine de rebondissements, il suffit de voir les jeux paralympiques pour s'en convaincre.
  Devenir artiste, c'est compliqué. D'abord on se demande si c'est un statut. Pour les impôts, oui, pas de problèmes, si tu commences à gagner de l'argent, tu dois en donner un peu, c'est normal, la société est solidaire et nous avons tous besoin d'un sénateur comme ami. Des fois je me perds dans mes propos belliqueux d'anarchiste à l'ironie galopante qui n'échappe pas à mon auto-censure, si les sénateurs existent, c'est que ça doit être utile. Eux-mêmes le disent, ça doit être vrai. Alors je relis Platon et je me dis, quel standuper ce mec, né en 428 av JC et toujours aussi fun. Les sénateurs devraient lire Platon. Ils commenceraient par Le Banquet et finiraient par La République. Ça finirait sûrement par La République du Banquet et tout le monde se dirait entre deux fines et un cigare que Astérix, c'est quand même 'achement bien troussé. Y devient quoi Goscinny déjà ? Y bosse pas sur Netflisque ?
  Je m'étais dit en commençant ce blog il y a dix ans, que je ne ferais pas de message sur l'actualité, seulement la mienne, c'est raté, en plus n'ayant pas relu dernièrement mes 130 messages, je suis sûr d'avoir dérogé à la règle plus souvent qu'à mon tour.
  Nous vivons une époque politique où les règles du jeu sont détournés au profit de quelques uns qui pensent que le plein emploi c'est la solution aux problèmes de l'humanité française, alors que la solution aux problèmes, c'est de faire des confitures avant 21h00 et j'ai vraiment pas le move. 
  Ce message est de toutes façons dystopique, ou uchronique, je confonds, en tout cas il couvre deux périodes, celle du postage le dimanche, et celle de la suite d'écriture de ce post le lundi. D'ailleurs ce post sera identifié ce lundi, alors que cinq minutes plus tôt il restait dans la tranche du dimanche à 22h30, mais Aurélia voulait aller se coucher et j'ai éteint l'ordinateur, je suis comme ça, que voulez-vous. J'aurais pu comme elle me l'a suggéré plusieurs fois, déplacer mon ordi tour de contrôle sur ma table à dessin du salon/salle-à-manger/cuisine mais ça boufferait l'espace table à dessin. Avec ma copine on a toujours eu des apparts à deux pièces, d'où l'obsession de la maison à trois pièces, qui permettrait de faire un espace séparé pour un bureau de plasticien, donnant sur le jardin luxuriant, ou luxurieux, je sais jamais. Je ne crois pas que la chienne changerait son habitude de venir se coller au fauteuil à roulettes trouvé à l'ancien centre de tri avec la table, comme je le disais si justement dans un des deux posts précédents. Je ne me relis pas. Enfin je me relis dés que Cham Chamu like un de mes posts sur FBK et en général je corrige une heure de plus jusqu'à ce que mes yeux saignent, mais rien de grave, j'ai du sérum phy, ça détend.
  La température est tombée, on a un chat noir qui fait baromètre, il est venu pioncer sur le fauteuil que j'ai trouvé avec la table devant l'ancien centre de tri de Belcier, ça y est je me souviens du nom du quartier ! C'est devant cet ancien centre que je passais à vélo pour aller chez Thibault à Bègles pendant la période des confinements. J'enterrais ma grand-mère deux fois par semaine sur le papier de sortie, personne n'a vérifié.
  Quand le chat noir est sur le fauteuil, je n'allume par l'ordinateur, je suis comme ça, que voulez-vous, je pourrais avec ma grande fortune me trouver un autre fauteuil à roulettes dans un magasin de fauteuils à roulettes, mais j'ai peur qu'un autre chat ait l'idée de s'y installer, et il faudrait alors que je trouve un troisième fauteuil à roulettes, et j'ai beau avoir une grande chambre, le sommier n'est pas pliable et ça serait tout un pataquès pour qu'Aurélia le matin fasse ses étirements sur le tapis de sol.
  Une quatrième pièce pour les étirement, ce serait pas du luxe.

samedi 17 août 2024

129.Trois pattes à un canard.

  Après je sais pas ce que j'ai, ça doit être le café. J'ai bien conscience d'être un chichillou dont les biceps pendouillent, et que mon engagement pour la cause anticapitaliste passe d'abord par la mienne. Résister à l'éparpille, retenir les idées pour tenter de trouver un prétexte à me faire des bras dans une manif contre les poires de mon bourg, je les jette à Loupette en rêvant de cocktails (et j'ai envie de dire aille) même pas russes. Ma seule motivation est de transformer ma bosse en cuisses (ah ! sonner les cloches les jambes croisées en cochon-pendu !) et peut-être enfin ce soir commencer mes cases.
  Le mieux serait de s'assoir jusqu'à ce que ça sorte, plus rien d'autre, je disparais, je m'enveloppe, je me décuple, je me décapsule, je me transforme en cocon liquide en attendant les formes, je fais ma Jane Campion de compét' qui écrit sans lâcher son vide.
  Il me l'a dit le Yi-Jing : Dans ta profusion, tu sectionneras les pousses.
  Je ne fais pas de sport collectif et pourtant être dans une équipe, même pour mon numéro de claquettes en chaussons de gruyère, aiderait. Je pourrais passer en deux ou en trois sans avoir à acheter un chapiteau et louer une camionnette à foin. Symbiose ou parasite ?
  Je vois pas très loin sans mes lunettes, je mange des infos et fais des phrases qui me semblent connecter des trucs entre eux qui n'ont rien à voir, je fais des liens à force d'ingurgiter, je ne crois pas à un complot particulier hégémonique et fat, juste des gens qui sont motivés pour tirer des ficelles quand ils le peuvent et dont l'opportunisme lié à un sens du spectacle affirmé, aide à devenir chef d'un truc et au choix, nuire ou développer une action qui élève l'espèce vers une liberté de mouvement accrue, mais pas trop parce que danser à poil dans un clip peint en bleu, ce n'est pas raisonnable.
  Je ne suis pas non plus à me plaindre de ce qui m'entoure, à part ma copine qui voyage, mes deux chats et demi et la chienne, je reste dans des problématiques assez réduites. Les seuls problèmes sont ceux de mon cerveau connecté à mon dos qui prend la forme d'une planche à clou quand j'ai trop d'idées à la fois et que mes émotions me sortent pas les narines. Il y a un moment où la beauté me submerge, ou la tondeuse je sais plus, et j'ai envie d'être Hulk dans un coin.
  Le papier peint détend, c'est vrai. Même si encore une fois je trouve que c'est plutôt un papier avec motifs imprimés en série. Qu'il fut peint il y a des milliers d'années, je veux bien croire, on a sculpté des rouleaux de bois bien avant l'invention de la roue, mais aujourd'hui, pourquoi n'appellerions-nous pas un bœuf, un âne ?
  J'ai peine à commencer mes paragraphes avec un je, c'est vous dire mon niveau de névrose. Je me sens mythomane bipolaire à tendances autistiques incapable d'aller faire un CV pour devenir le guide de visite de la grotte du sorcier qui n'est pas si grande que j'aurais cru, et qui en plus depuis l'année passée est redevenue un espace privé pour les petits hommes à têtes de cerfs, alors que les tags néolithiques à figurations hominidées magdaléniens, c'est quand même pas banal. 
  Et pourtant, sous ma peau, ça gonfle vert. Non pas que je m'ensoleillasse dans une orgie de vitamine D sur le ponton avant d'un yacht dont je prononçais logiquement les lettres (avant qu'on me rabroue pour me dire mais que tu es bête on dit yoote, et moi de me demander si les gens savaient lire), ça gonfle vert parce que je suis débordé de rage mal contrôlée en cause de cette stupide inaction à freiner nos manies technologiques au lieu de privilégier la veillée conte à la carte avec les Chipmunks qui te mettent un dawa à ravir tes zygomatiques, quoique je préférasse le chaos padingtonien, c'est parce que je fus conçu à Londres, excusez-moi du peu.
  L'ambivalence est une racine de pied qui va profond dans le mouvement, ça ne veut rien dire mais je trouve que c'est assez bien envoyé et ça clôt bien l'ensemble.
  Faire court quand on déborde, voilà le secret du résumé.

128.Un philosophe dans ma bouilloire.

  Tout remettre en question, bien sûr, c'est l'option la plus punk. Même si le punk est un voleur de tirelire de la forme d'une canette de boisson non recyclable pour les intestins, avec Marylin Monroe en noir et blanc dessus. Dedans il y a des pièces de dix francs et ça ne monte jamais, on ne comprend pas pourquoi, si on vit en Bretagne on se dit que c'est la faute à quelqu'un de petit et qu'on doit redoubler d'efforts pour avoir la moyenne en maths.
  L'humanité s'est basée sur l'idée que l'économie doit être centrale pour survivre au lieu de partager avec les plus faibles. Les plus faibles sont certainement des affreux, ils sentent, ils ont la télévision qui gueule avec des émissions créées par des plus forts qui pensent que les plus faibles ne verront rien, puisque ce sont d'autres plus faibles momentanément plus forts qui jouent dans l'émission. C'est important la visibilité, un essuie-glace cassé et c'est l'automne dans ton cœur.
  L'économie, c'est d'abord la dette, sans dette pas de carotte, sans carotte pas de lapin. Soyons sérieux. Il y a les matières premières, le fait de se chauffer ou d'avoir frais, la nourriture et les zombies. Nous ne sommes pas un pays d'armes à feu, enfin pas tout le monde, on n’achète pas son fusil n'importe où. Se procurer un gun quand on veut défendre son pré carré de crack, c'est une spirale en papier qui brûle en flèche dans la kermesse qui tourne mal parce que j'ai réussi à saboter le tableau électrique en enlevant les plombs. Joie ancienne. Les blaireaux n'ont pas pu faire leur choré de mascus où les filles sont des cruches déguisées en radis. On en sort pas.
  J'ai toujours un doute quand il faut prendre un emprunt.
  Emprunt pour une photocopieuse couleur qui fait des carnets agrafés tout seuls aussi y'a plus qu'à couper le bord pour que ça se feuillette égalitaire avec l'emprunt pour la machine à couper le bord, emprunt pour une machine à fabriquer d'autres machines, emprunt pour un convecteur temporel ou un hyperdrive coaxial qui permettrait de multiplier par deux la vitesse de l'hydropropulseur tantrique de la tourelle huit.
  L'économie a pris tellement de place dans nos vies qu'on ne pense plus vraiment à une autre option quand il faut dormir au camping sauvage et que le tapis de sol made in ailleurs n'est pas assez épais pour contrer les bosses des roches du dessous, il faudrait une pioche au magasin de pioches et araser tout ça. Sinon on peut faire un détour par le grand terminal de sport dans la zone bétonnée de partout, à côté des outils de chasse, il y a un rayon papis de sols confortables par devant et bien garnis du compte en banque qui rêvent encore de promenades bucoliques dans les champignons, de fellations sans dentier et de pot-au-feu qui crépite. La Mercedes rouge décapotable est dans le parking. Je répète.
  Que nous puissions, avant l'invasion du virus météoritique incontrôlé anti-dinos (rassurez-vous on maîtrise, enfin on maîtrise rien du tout mais l’hôpital est super en façade, il y a des distributeuses mécaniques qui marchent avec des pièces de dix francs, justement, vous avez bien fait de prévoir, et font tomber des mars en ruissellement salvateur dans le réservoir à bascule à l'entrée et ça fait didou comme dans questions pour un champion quand tu marques un point, les soignants au top on les dope au kawa bizarre, on a pas du tout détruit la facilité d'accueil, soyez confiants, on gère la suite doucement vers le privé, le bunker sous le palais du président a une réserve d'eau assez importante pour tenir quelques mois), nous organiser en meutes de plus en plus fidèles, loups salutaires confiants vers l'abandon de l’État qui t'abandonne. Ce serait marrant de renverser la guerre. 
  Puisque vous ne vous occupez plus de nous et que votre projet c'est de détruire le peu que certains avant vous ont tenté de solidariser et que le vivant est un documentaire sur France 5, on vous lâche. On ne paie plus. On disparaît des radars dare-dare. Y'a pas moyen Djadja.
  La guérilla tranquille où, face à l'ennemi imposant sa loi, on évite de rentrer dans son jeu, la dédomination pour les nuls. Démonter lentement sans heurts et sans fumée jetée par des lances-palets de ball-trap modifiés pour la rue, les crétines rêveries des buildings refroidissants plantés comme des os de seiches dans le sable sans plage.
  La piscine municipale avec des mosaïques inspirées d'un dessin de plusieurs enfants cherchant des solutions pour plus d'arbres dans la cour avec des ponts en cordes et planches qui relient. Et des cabanes. Important les cabanes.
  Sinon un territoire spécial chefs d'états, on y cale tous les dirigeants du monde et on leur fait croire qu'ils gouvernent dans une contrée avec des vidéos où ils voient partout chez eux dans leur tête seulement sur des écrans. Y'aurait du boulot pour des scénaristes et des monteurs, des résidences de cinéma pour leur faire croire que leur pays est bien dans la merde et que tout va bien, donc, on est payé quand même, les gens d'en bas ont besoin de nous qui sommes si forts et intelligents pour gérer nos idées qu'ils comprendront plus tard c'est pour leur bien. Et pour les voyages en Sarthe avec le falcon millenials, on leur fait une cosmoschtroumpf.
  Et on ferait pousser un monde plus vert tout autour sans plus aucune livraisons de sous marins nucléaires, de rafales, de portes-avions ou machine à guerroyer qui renflouent un budget amené à promouvoir des réformes dont on veut pas.
  L'ambition humaine dans la pousse d'un poireau.

vendredi 16 août 2024

127.Le plus bel été de l'année.

  Comme tu l'auras remarqué, je me suis fait couper les cheveux, et ça c'est classe. C'est ma belle-mère qui a tenté la coupe. Bon, ça fait un peu quatorzième siècle mais c'est réussi, le côté champignon qui revient quand ça repousse comme quand j'étais jeune chez les coiffeurs sadiques (parce que c'est pas cher, tu comprends) qui n'étaient pas vraiment parisiens. Il doit tout de même exister des mauvais coiffeurs à Paris, sinon comment justifier le salaire de celui qui coiffait l'ancien président mouillé devenu député. De gauche. Le coiffeur, pas le président. De gauche de gouvernement de toutes façons c'est de droite. Il vaut mieux rester dans l'opposition.
  L'idée, les idées actuelles restent les mêmes, je défile en pointillé et en molette de souris sans pancarte (les souris manifestent, ne le vîtes-vous point encore ?) je revis à l'aune de mon état de droit, mou mais dur, ici maintenu, je pose mes rames again et vide méthodique mon bureau penché trouvé dans la rue devant la biblio moderne devant le centre de tri postal fermé. Une bibliothèque intégrée à l'immeuble, au rez-de chaussée, c'est mieux qu'un magasin. Bon ça dépend du magasin, si c'est un cordonnier ça va. Après il faut aimer le cuir, c'est toujours des bêtes qui n'ont rien demandé, bon. C'est ça ou du pétrole, tu choisis. Les livres ne sont pas comestibles, c'est embêtant. Une bibliothèque de nourritures où on goûte aux cultures du monde après un abonnement gratuit à l'année et recevez chez vous plusieurs réfugiés plasticiens qui vous conteront comment on passe d'un pays sans lumières à un pays qui n'en veut plus. 
  Elle était posée là, cette table, avec un fauteuil, je crois, je ne sais plus, c'est si loin tout ça.
  Ma copine travaille puis va se promener, moi aussi mais pas de la même façon, je passe pas les plats, je reste hagard sous les tropiques ou détendu dans le vent à zyeuter l'ordre des idées à suivre. Je tourne autour du village à cloche-pied et parfois je descends prêt de l'eau pour voir passer les touristes. Les listes aident. 
  Je fais moins de rencontres et je ne cède pas à la pression de la chienne, car je connais le nécessaire concentré pour arriver à me mettre à la tâche. Pourtant je cède (aouuuuuu) quand même, car une bestiole a besoin d'air et de lancers de pommes, c'est le défi de la vie. Il faut parfois arrêter le tir pour se concentrer sur la ballade. Encore des chansons (pose/la/pomme!).
  J'ai retrouvé ma clef USB jaune avec les films copiés dessus. Perdre et retrouver des choses, ça occupe. Et les photos de ma jeunesse enfuie dans le café perdu, ou le contraire je sais plus, et je range encore mes morceaux de dessins. Je commence un récit à cases, j'arrête pas de le dire, et j'écris quelques lettres, vous êtes dans la liste d'attente, promis. Même si l'attente est longue. 
  J'ai trouvé un subterfuge à mes quatre cases, à mes cartes cases aussi, envoyer un résumé aux aficionados impatients qui se demandent comme moi si je vais arriver au bout de mes projets et si Béatrice et Véronique vont enfin se plonger dans mon disque-monde.
  Toujours en mémoire l'histoire de ce type qui disait qu'il allait faire une longue série polar pour sa retraite et qui au premier tome est mort d'une attaque cardiaque, ou cet autre qui voulait couvrir les aventures d'un héros jusqu'à la révolution française et qui est décédé avant la Bastille. Y'a t-il quelqu'un pour sauver l'arène ? Oui je pense, mais ce ne sera pas moi. Gladiatus, Spartacor et Matamos, les tridents mousquitaires Greco-Phrygiens-Numides, sauveurs du climat cinématosceptique français, engagés pour tuer sur le sable ce doux visage qui me souriait.
  En prévision, il faudrait apprendre à ton apprenti(e) comment ça se passe dans l'impasse, qu'en peinture comme en écriture il ne faut pas avoir peur de se tromper et de partir dans une mauvaise direction, ça n'a aucune importance, surtout si tu n'es pas sous contrat.
  Je percute plus vite, je reconnais, et j'ai un peu flemmassé sur le rameur, ou flemmardé sur le masseur, rien de mal, et racheté du beurre de cahuète, c'est embêtant (mais avec du miel dessus, vous comprenez...) je me retrouve avec du gras de jambon autour, dessous les côtes méditerranéennes, et sans la bouée, c'est pas évident. Il paraît que les baskets roses aident au running, ont-ils des tailles 44 au Vietnam ? 
  Il s'agit de se laisser emporter par le globuleux bouillonnement du désir d'inventer, même ténu, et de s'amuser comme quand tu t'amusais, c'est aussi difficile et simple que ça. Comprendre les règles, ne pas déranger, s'imposer sur le parking de chasse avec un tank Panzerkampfwagen VIII Maus afin d'éviter les garages intempestifs de borrachos en gilets oranges fluos sur le chemin de randonnée, qui restent plantés là avec un portable allumé pour savoir si à cent mètres y'a du gibier, ou jusqu'à ce que leur moustache pousse et leur hypotalamus mute et s'ils vont pouvoir changer de sexe en mairie pour devenir enfin amazone en collants comme quand ta femme est partie chez sa mère.
  J'ai encore deux trois cartouches, quatre à dire vrai, elles ressemblent à s'y méprendre aux balles du détective dans Qui veut la Peau de Roger Rabbit ?. elle touchent au but quand le contexte est propice, sinon elles font ce qu'elles veulent et privilégient surtout l'entertainment, la blague, le non sens, le mauvais chemin, le but raté, le circuit de travers quand tu butes sur les rebords sans pouvoir demitourner et que ça mène à une fin qui twist. 
  Rester troll, la vie des bois.