samedi 17 août 2024

129.Trois pattes à un canard.

  Après je sais pas ce que j'ai, ça doit être le café. J'ai bien conscience d'être un chichillou dont les biceps pendouillent, et que mon engagement pour la cause anticapitaliste passe d'abord par la mienne. Résister à l'éparpille, retenir les idées pour tenter de trouver un prétexte à me faire des bras dans une manif contre les poires de mon bourg, je les jette à Loupette en rêvant de cocktails (et j'ai envie de dire aille) même pas russes. Ma seule motivation est de transformer ma bosse en cuisses (ah ! sonner les cloches les jambes croisées en cochon-pendu !) et peut-être enfin ce soir commencer mes cases.
  Le mieux serait de s'assoir jusqu'à ce que ça sorte, plus rien d'autre, je disparais, je m'enveloppe, je me décuple, je me décapsule, je me transforme en cocon liquide en attendant les formes, je fais ma Jane Campion de compét' qui écrit sans lâcher son vide.
  Il me l'a dit le Yi-Jing : Dans ta profusion, tu sectionneras les pousses.
  Je ne fais pas de sport collectif et pourtant être dans une équipe, même pour mon numéro de claquettes en chaussons de gruyère, aiderait. Je pourrais passer en deux ou en trois sans avoir à acheter un chapiteau et louer une camionnette à foin. Symbiose ou parasite ?
  Je vois pas très loin sans mes lunettes, je mange des infos et fais des phrases qui me semblent connecter des trucs entre eux qui n'ont rien à voir, je fais des liens à force d'ingurgiter, je ne crois pas à un complot particulier hégémonique et fat, juste des gens qui sont motivés pour tirer des ficelles quand ils le peuvent et dont l'opportunisme lié à un sens du spectacle affirmé, aide à devenir chef d'un truc et au choix, nuire ou développer une action qui élève l'espèce vers une liberté de mouvement accrue, mais pas trop parce que danser à poil dans un clip peint en bleu, ce n'est pas raisonnable.
  Je ne suis pas non plus à me plaindre de ce qui m'entoure, à part ma copine qui voyage, mes deux chats et demi et la chienne, je reste dans des problématiques assez réduites. Les seuls problèmes sont ceux de mon cerveau connecté à mon dos qui prend la forme d'une planche à clou quand j'ai trop d'idées à la fois et que mes émotions me sortent pas les narines. Il y a un moment où la beauté me submerge, ou la tondeuse je sais plus, et j'ai envie d'être Hulk dans un coin.
  Le papier peint détend, c'est vrai. Même si encore une fois je trouve que c'est plutôt un papier avec motifs imprimés en série. Qu'il fut peint il y a des milliers d'années, je veux bien croire, on a sculpté des rouleaux de bois bien avant l'invention de la roue, mais aujourd'hui, pourquoi n'appellerions-nous pas un bœuf, un âne ?
  J'ai peine à commencer mes paragraphes avec un je, c'est vous dire mon niveau de névrose. Je me sens mythomane bipolaire à tendances autistiques incapable d'aller faire un CV pour devenir le guide de visite de la grotte du sorcier qui n'est pas si grande que j'aurais cru, et qui en plus depuis l'année passée est redevenue un espace privé pour les petits hommes à têtes de cerfs, alors que les tags néolithiques à figurations hominidées magdaléniens, c'est quand même pas banal. 
  Et pourtant, sous ma peau, ça gonfle vert. Non pas que je m'ensoleillasse dans une orgie de vitamine D sur le ponton avant d'un yacht dont je prononçais logiquement les lettres (avant qu'on me rabroue pour me dire mais que tu es bête on dit yoote, et moi de me demander si les gens savaient lire), ça gonfle vert parce que je suis débordé de rage mal contrôlée en cause de cette stupide inaction à freiner nos manies technologiques au lieu de privilégier la veillée conte à la carte avec les Chipmunks qui te mettent un dawa à ravir tes zygomatiques, quoique je préférasse le chaos padingtonien, c'est parce que je fus conçu à Londres, excusez-moi du peu.
  L'ambivalence est une racine de pied qui va profond dans le mouvement, ça ne veut rien dire mais je trouve que c'est assez bien envoyé et ça clôt bien l'ensemble.
  Faire court quand on déborde, voilà le secret du résumé.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire