mercredi 9 octobre 2024

140.Suppurer l'incongru.

  Nous avons tous des moments de déphasage plus ou moins constants avec le matériel, mais chez certains, c'est presque parfaitement toujours. Ferais-je partie de l'élite ? J'arrive parfois à m'en convaincre, rater la marche est un art à part entière, il suffit de ne pas trop souvent se tordre la cheville gauche pour éviter d'aller regarder le singe au plafond. Comme ça, ça ne veut rien dire mais rassures-toi Christine, je vais expliquer.
  Samedi dernier, mu par un élan de voyageur poussé dehors par le beau temps, j'ai tenté d'aller au festival de BD local pas trop loin en voiture, et c'est avec joie que j'ai fait trois arrêts boites à livres dans des localités inconnues. La boite à livre (avec ou sans s) dénote la mentalité du lieu. Quand elle est pourrie, mal rangée et placée à un endroit minable en proie à la pluie, au soleil ou au vent, ou les trois en même temps, je me dis, bon, c'est pas ici que je viendrais acheter ma ruine. Par contre, lorsqu'elle est bien entretenue et qu'on sent que certains locaux ont fait l'effort de classer les magazines avec les encyclopédies, je me dis, peut-être qu'ici, un bibliothécaire à la retraite prend soin de la cabine téléphonique.
  Mon voyage n'était pas initialement prévu pour des arrêts, mais je ne calcule pas toujours mon calcul, sinon jamais, dés que je sors, je sais que la réalité va me donner un coup de boule alors autant prendre son temps pour voir venir le tractopelle. Et mes loupés n'ont pas loupés.
  J'ai la chanceuse et malchanceuse déconnexion de ce qui m'entoure, me considérant plus petit que ma taille et moins fort que ce que je montre, j'ai une inconscience de moi-même qui frise le génie. Si je veux prendre en photo la drôle d'église, je me prends en reculant, un bitte dans la cuisse. Avec deux t, oui, et pam. Pourquoi cette commune a-t-elle eue l'idée de mettre des plots de bois élevés partout qu'on peut plus faire un demi-tour correct, aucune idée. Les décisions les plus crétines sont souvent motivées par le consensuel. Monique a dit à Martine que les gens se garaient trop sur la pelouse qui en a parlé au maire et sa femme a dit oui. Résultat, obligé de faire cinq cent mètres pour un demi-tour décent sans manœuvrer comme un âne. Bien que personnellement je n'ai jamais vu d'âne conduire un break, même dans les livres de Richard Scarry, c'est vous dire.
  Arrivé au festival de BD, j'ai compris en parlant à une dame bien mise sur elle (le genre de celles qui font des enfants pour pouvoir les ranger dans des boites) réglée comme du papier à musique et si ça dévie d'une note le sourire reste là mais on sent que la hache est dans le coffre, que le festival de BD c'est la semaine prochaine, j'en ai parlé à mon mari pas plus tard que tout à l'heure, ah oui je suis sûre, haha, désolée, haha. Je ne lui ai pas dit que ce n'était pas la peine d'être désolée, elle est partie vroum vroum dans sa grosse auto, droite sur son siège sans arrêter de sourire dans le rétro, et je me suis posé la question de que vais-je faire dés lors dorénavant à partir de ? Le pas qui suit enchaîne souvent l'autre qui vient.
  Ayant vu un homme passer lors de mon palpitant échange, et revenir presque aussi sec avec une baguette sous le bras, je me suis dit, mais oui voilà, je vais aller prendre une baguette. Ce que j'ai fait. À défaut de festival, autant coller des miettes.
  J'ai descendu les marches de la poste/mairie, sans avoir oublié de fouiner dans la boite à livre imitation chalet tout devant, et je suis allé chercher ma baguette. Devant le PMU jouxtant la boulange, j'ai vu de joyeux drilles qui sirotaient le pastis de 11h00 (on était samedi, ça va) et j'ai vite pris ma baguette, et un croissant amandes, et une chocolatine (j'habite le Sud-Ouest) mais pas un pain raisins (dit aussi pain aux raisins mais j'ai habité la Belgique) car pour des raisins, raisons, pardon, d'une mode qui m'échappe, il était farci sur le dessus de grosses boulettes de sucre blanc compactes, et c'est pas possible. Que revienne le temps de la part de flanc à 1euro50 qui nous comblait l'estomac et pesait 500 grammes, oh passé révolu, tout ça.
  Puis en remontant à mon break, j'ai failli me faire écraser par un jeune à casquette qui roule à cinquante musique à fond dans le petit virage derrière la mairie/poste pour se mettre sur le parking musique à fond, alors que franchement c'est pas une route non mais n'importe quoi lui. Je me suis demandé si je devais lui apporter un livre de la boite à livres (on peut mettre un s à livre des fois et laisser boite au singulier, je suis free dans ma tête, c'est quoi le problème ?) pour enrayer son destin de jeune qui roule trop vite en écoutant une musique de merde à fond, mais qui suis-je pour juger et en plus je n'avais pas de bombe anti-agression ce jour-là.
  L'an passé, j'ai descendu une pente en roulé-boulé pour suivre ma chienne, j'en parlais dans les vidéos de l'hiver, peut-être la 115 ou la 117 je ne sais plus, tout ça est si loin, et je me suis tordu le pied, je crois que c'est bien la 115 (qui m'a motivé à quitter la chorale pour commencer vraiment à m'occuper de faire des trucs pour moi après une réflexion pas trop poussée), en me disant ça va, l'angle du pied était bizarre à l'atterrissage, il y a eu un bruit chelou, mais ça va, je peux marcher jusqu'à la maison, en boitant. Et puis en fait non, ça n'allait pas. Et quelques mois plus tard (pourquoi avoir tant attendu, mystère de mon masochisme latent, même si ça va beaucoup mieux merci, je ne le répéterais jamais assez) je me suis tout de même résolu à aller chez mon ostéopathe où quand on s'allonge dos sur la table on voit, collé sur une image au plafond, un chimpanzé souriant qui vous regarde. Ça fait réfléchir.
 
  Quant aux livres potentiels pour supporter la fin du monde, je vous encourage à commencer par Le Nain qui disparaissait, de James P. Blaylock, Bilbo le Hobbit bien sûr, de Tolkien, Les Chroniques de Wildwood, le tome 1 déjà, de Colin Meloy (musicien du groupe les Decemberists, dont les clips sont pas piqués des vers) illustré par sa femme Carson Ellis qui a un instagram qui donne envie d'être un bobo riche de l'Oregon habitant à Portland, et La course au mouton sauvage de Haruki Murakami, parce que. Je vous donnerais d'autres idées au fil des futurs posts afin de sécuriser le périmètre mental de nos vies attaquées de toutes parts par des charençons géants qui ne connaissent pas, hélas, le goût du thé chaud l'après-midi qui, certes, jaunit les dents, mais aide à la digestion du chili sans carne qui nous robore l'esprit autant que l'estomac et c'est pas dommage. Merci Kiki.

lundi 7 octobre 2024

139.Là où je rêve debout.

  L'histoire ne dira pas si je réussirais à mener à bien un de mes nombreux projets, mais elle parlera malgré tout de ma capacité à me souvenir de mes rêves chelous. L'ambition d'un artiste, je ne sais pas, mais la mienne, un peu mieux. Développer un sens de la concentration qui m'amène chaque jour un peu plus à me transformer en œuf dur sur un mur.
  Cette nuit, je tentais de trouver un lieu pour habiter et travailler, je visite quelque chose de délabré mais avec des pièces correctes, pas de chauffage, un peu de plafond, tout à faire. Proche d'un centre ville de petite ville, une ancienne usine peut-être, avec vue sur une grande cour bétonnée, des hangars, des bâtiments plus ou moins en état dont un qui attire mon attention, avec toit en tôle et poteaux troués à la Eiffel, solides, pouvant abriter des avions. Je me dis ça : on pourrait y mettre des avions. 
  Je pense aux avions ronds privés que j'ai vu où déjà ? un cartoon ? Un film de Hitchcok ? La Mort aux trousses ? Et je demande au propriétaire si justement je ne pourrais pas y fabriquer des avions, taille 1 mais en carton, des sculptures quoi ! Plus tard, je revenais dans la pièce habitable, le proprio est parti, pour montrer l'espace à Aurélia, et sur le lit de camp (il y a un lit de camp) un gamin moitié endormi qui me dit qu'il doit rentrer chez lui mais ne sait pas bien comment. Je crois qu'Aurélia n'est pas enchantée par le lieu et s'en va. Il me montre le trajet et je l'accompagne. Arrivé chez lui il va direct se coucher, écrasé de fatigue dans la chambre où, si je pige bien, il dort avec ses deux frères. Dans la salle de bain, je trouve une chasse d'eau bouchée pleine de crottes et de papier cul, et du linge salle humide qui déborde de la cuvette jusqu'à la cabine de douche. J'enlève comme je peux les vêtements salis pour faire un tas à nettoyer et je tire la chasse et, heureusement, ça part dans un tourbillon océanique, qui réveille les trois frangins, dont un ado, qui sortent endormis et en pyjamas de leur chambre, blasés, comme si leurs nuits n'étaient qu'interruptions de sommeil, pour s'installer avec leurs matelas et couvertures dans le salon qui ne donne pas sur la salle de bain. Je leur dis que je les réveillerais pour l'école demain matin (il ne faut pas que l'on s'aperçoive qu'ils n'ont pas de parents à la maison) et je lance une machine avant de cleaner la salle d'eau de fond en comble, tout en me disant que leur journée demain va être un peu rude avec ce sommeil haché.
  Un autre, deux nuits avant, après les frites et les deux bières où selon des sources proches j'ai ronflé un peu fort : mon grand-père venait de mourir et j'avais été mis au courant un peu tardivement, alors que j'habite à côté maintenant, il me fallait vite m'y rendre pour sélectionner quelques affaires m'appartenant avant que les autres (mes oncles) débarquent. Dans la réalité mon père avait fait ça dans le dos de ses frangins, remplissant une remorque d'objets avant tout le monde sans prévenir personne...
  Un dernier que je n'avais pas fait depuis un moment, et qui revient comme un espace de joyeuse panique et me rappelle combien l'organisation de mon départ de l'atelier fut source de montées de glurp... Je retourne rue Bouquière pour un été, j'ai la clef et j'y entrepose mes affaires, beaucoup trop pour changer, pour profiter gratuitement de l'espace et y travailler sans autorisation, je sais que le proprio peut débarquer n'importe quand mais je m'entête, et je sais que je devrais tout virer et faire un déménagement express avant que les guetteurs ne reviennent pour me faire leur rapport. C'est super stressant et je me réveille en me disant que je suis bien débile de m'ajouter du taf en plus, il faut parfois quelques minutes pour être sûr que le déménagement est bien terminé et que je ne reviendrais plus dans la ville honnie.
  Il va y avoir, peut-être, un énorme travail intérieur à réaliser pour tapisser de bleu nuage notre esprit atterré par les nouvelles du monde dans cette humidité compacte de nos bunkers en cours. Je passe ma journée en petits temps sur chaque idée, ça avance mieux comme ça. Mes réveils ces temps-ci, sont calqués sur la pluie, ma vessie me lève avant la catastrophe. Je m'extirpe, rampe, tousse, le sentiment de vivre dans Blade-Runner avec des moutons pas électriques autour. Les livres me sauvent tout en nourrissant mes rêves. J'en ferais une liste dans le post 140 si le temps ne s'améliore pas. Et même s'il s'améliore d'ailleurs. 
  Je risque de vous décevoir, c'est souvent les mêmes.

samedi 5 octobre 2024

138.Le mec plus ultra.

  Comme prévu, je remonte lentement mais sûrement le nombre, le chiffre, des posts de ce blog pour rejoindre ceux de la vidéo de la semaine, et tout sera parfait dans une harmonie qui apportera la paix dans le monde et dans les cœurs blessés du capitalisme galopant plus vite qu'un cheval au galop sur les rives du mont Saint-Michel.
  Bien sûr, la vidéo de la semaine comme qui me suit m'aime, est très en retard sur mon timing. L'automne, nous l'avons vu dans le scandaleux post précédent, a pris le pas de m'empêcher d'aller dehors faire des prises dans le vent et la pluie, et c'est une excuse toute pourrie, tu pourrais parler dans la caméra depuis ton intérieur si fonctionnel et spacieux pour nous ragaillardir de quelques vannes hésitantes dont tu as le secret. 
  N'en jetons plus de casino, je vais m'y remettre, d'ailleurs cet après-midi, je vais me promener dans la campagne, il fait beau, c'est l'occasion.
  En même temps, j'y habite dans la campagne, donc si je sors de chez moi, dois-je dire, je vais automatiquement me promener dans la campagne ou je vais me promener tout court ? C'est délicat à trancher. Je vais me promener marche aussi. Et pourtant beaucoup moins. Je n'aime pas la promenade. Je suis bien obligé parfois, mais je ne vais jamais très loin. Mon genou me fait souffrir, souvenir d'une blessure de la bataille d'Arras, foutu éclat d'obus. Et puis il faut dire que je gamberge un max et les maximonstres. Je réfléchis beau cou, délicatement caressé sur le coin d'un rayon lumineux quand tu rêves à l'avenir glorieux de nos plantes grimpantes.
  Mes arrivées de dossiers sont nombreuses, chaque jour je dépiaute les lettres de fans et tente d'y joindre en retour un petit cadeau, une signature enlevée, une dédicace de mes dernières mémoires, et cela prend du temps. Temps que je ne peux pas utiliser pour me frictionner les cheveux avec un produit supposé empêcher leur chute, et c'est bien fâcheux. Obligé par mes obligations, je trouve encore des excuses pour traîner dans ma loge en fumant des bidis fabriquées par des enfants et tout aussi toxiques sinon plus que les bouteilles d'eau en plastique, à vous dégouter d'être breton. Alors, dans cette étrange mélancolie de gouttes, je vais et viens entre les feuilles où l'on trouve parfois un hérisson rescapé des autoroutes de l'information qui a pris sa retraite au village, pour voir.
  J'ai bon espoir de retrouver la frite. Le bar à côté en sert ce soir, c'est l'occasion. Il s'agirait de synthétiser mes courants pour faire du petit ruisseau un barrage à castors qui fait chier les pégus : "Ah bah y z'ont niqués mes pommiers les dents longues !"... C'est vrai que j'en ai marre des bouses. Bientôt trois ans que je me sers des parts de tartes tatins en kaï, en loucedé, en fignou (j'invente n'importe quoi) devant les trognes hilares du concours de boules d'octobre qui savent que le grand ne fait pas grand chose mais il est artiste, il chantait dans la chorale mais maintenant il fait quoi, allez reprend du rosé Michel, on s'en fout les jeunes, ils sont pas comme nous, y'en a qui votent à gauche.
  Je dis des bêtises, ici les gens sont merveilleux, je pense racheter une ferme qui s'écroule pour en faire une ferme qui s'écroule un peu moins vite que si on la laissait s'écrouler, et concocter un espace de travail pour les animaux réfugiés des chasses en cour. J'ai l'âme à rester en décalage constant, sans vraiment l'avoir choisi, je subis davantage ma manière d'être que je tente de maîtriser dans les règles du bonjour bonsoir ça va et vous et vos projets oh j'en ai plein, pour pouvoir me lancer la tête la première dans le retour sur scène avec un texte tellement fringuant qu'on me demandera comment je fais pour faire aussi bien le cheval.
  Quand vous entendrez la clochez faire, ding, c'est qu'il sera temps de tourner la page.

mercredi 25 septembre 2024

137.L'étendue sereine du meurtrier polyglotte.

  Je sais pas pourquoi j'ai mis ce titre. Peut-être parce que je viens de voir la série Le monde n'existe pas sur Arte tv (avec un Niels Schneider en forme)  du mec qui a aussi fait le film Perdrix, d'ailleurs l'actrice principale de Perdrix elle joue dans la série aussi. Un univers français marrant qui aurait pu durer un peu plus longtemps, brouiller davantage les pistes et moins se répéter, peut-être. Je ne suis pas d'accord avec le critique de Libé qui dit que ça ressemble à un téléfilm policier hexagonal, et puis d'abord quel téléfilm hexagonal ? C'est doux-amer étrange et ça détonne tout en restant ancré dans le réel classique d'un monde qui se cherche encore tant mieux. Un épisode en plus pour développer la tension lentement, faire se rencontrer les fugitifs, diluer le tragique, prendre le temps de l'errance et de la perdition pour une fin plus souple ? J'aime les fins qui finissent bien, non, j'aime les fins qui ne finissent pas.
  Lorsque la brume attaque sévère sur nos nerfs fragiles, et que la pluie froide remplit les puits cachés sous les fondations de l'ancienne mairie où je crèche, je me nourris de ce que je ne connais pas et qui possède un brin de poésie et d’ammoniaque, histoire de remplir mon existence lorsque rien ne sort, rien ne vient, tout s'étonne et le corps cède.
  L'imagerie cérébrale est une connerie limpide, ni cerveau gauche, ni cerveau droit, juste des courants électriques qui voyagent et se touchent, on a des croyances dures. Les chambres résonnent, les liens se font, se fondent, se croisent, se réinventent, se bousculent, se créent et se détruisent dans une anarchie toute ronde. La bile remonte le soir en gorgée de bière avalée de traviole quand tu me parles pour la huitième fois alors que je regarde la série, je tousse, tousse et pleure. Je tousse surtout du désir de vide abyssal nécessaire au plein dans ces journées sans particulière mousse. Faire ce plein, reprendre ma route, sentir le vent dans les cheveux courts, couvrir sa gorge, jeter enfin ces clopes dégueulasses que je me sens toujours dans l'obligation de finir quand je trouve un paquet gratuit abandonné sur un banc.
  Je repense à l'ado que je fus à l'affût du coup qui pleut, maigre et fou sans permis, déconcentré des suites, je ne me fais plus mal pour ça c'est bien. Je le revois ce type d'archétype, pas pressé d'arriver, pas content d'échouer, fâché de tout, n'apprenant rien, peignant juste, à peine, découvrant lentement ce qui fait une vie de recherche, petits tubes d'acryliques, dorés, argentés, magentas, bleus et jaunes primaires, petites toiles formats angelots, papiers d'affiches, avec l'envie d'en découdre, de découvrir un espace secret où l'on me laisse vivre sans bruit (les courriers de papa : attention plus que deux mois et je ne t'aide plus, attention) avec mes jouets plein d'histoires, sans ignorer l'angoisse du monde barbare de l'emploi qui sourd, vivre en équipe, faire sa place dans l'équipe, j'ai pas pu, et pas d'avenir ou de projet autre que tenter de ne pas suivre le chemin merdique de ses parents largués sur le côté de la réussite à tous prix ou de l'hébétude non soignée dans l'isolement subi. L'entourage, c'est aussi important qu'un paquet de palets bretons.
  Et si j'étais maintenant le même, dans cette époque là, avec cette actu là, avec la même mère à éponger, le même père à détester, me répétant, je travaille pour ton avenir quand mon présent suait le pauvre, hurlerais-je plus fort encore contre l'hôpital sans moyens, l'école sans moyens, laïcité sélective, me ferais-je déboiter tout pareil par des musclés qui n'aiment pas lire, parce que mes tendons non développés, pompes en toiles, déconcentration ligne principale, éducation corporelle floue, ou parce que je ne sais pas ce que je fais encore là, mon rôle, mon but, mon ordre dans un monde désordre.
  Le début, le retard, le retour, lalala, l'histoire personnelle, les échecs personnels, l'absence de soutien ou le refus de soutien se mélangent, gros mots, c'est compliqué. La connaissance des codes sur le pont Napoléon un matin bondé, et la détestation de ces codes, pas le temps de parler, vite vite au boulot, ce qu'il faut dire, ce qu'il faut taire, les années d'errance et l'atelier boulet au pied, ne sachant pas quoi faire d'autre, parlant aux administrés qui ne comprennent pas qu'on aille mal, après tout, on fait ce qu'on aime, non ? Non. On ne fait pas toujours ce qu'on aime, on ne choisit pas toujours, on se laisse bercer, on fait ce qu'on peut même si on n'ose pas. Des regrets ? Bof. Le Yi-Jing est sage, plus sage que le sage et plus sage que moi. Il me dit dégage d'ici, rentre dans d'autres rangs, facilite lentement le départ vers un ailleurs aisé, embrasse une châtelaine, mets des bas pour le débat, déguise-toi en renarde, épile ton dos, mâche une gomme, fume un Schtroumpf.
  Cette aprèm dans le bureau du maire (mardi). Il a une toile du Général jeune qui devait appartenir au précédent mais qui est restée. C'est flippant. Des photos de ses gosses prêt de l'imprimante, tout le monde sourit. Un grand bureau avec dessus quatre range-documents noirs rectangulaires les uns à côté des autres. Les arrivées, les départs, les réglés à emporter, les en souffrance. Il ne connaît pas le studio Ghibli, j'ai cité Totoro, Mononoké, Chihiro, rien. Je fabrique des marionnettes, je veux fabriquer des marionnettes. Paul Klee en a fait pour ses gosses à une époque, et Calder un petit cirque, et Kveta Pacovska et son théâtre de minuit, non ? Vous connaissez le Muppet-Show ? Mon entretien est mal préparé. Il n'a pas d'écran dans son bureau, on a pas pu voir mon site Internet. Il a 74 ans, délègue-t-il pour les recherches ? Je le sens ailleurs. Loin. On parle de l'ancien Syndicat d'Initiatives, c'est pour ça que je suis venu, vingt mètres carrés au bas mot, plus salle d'eau, deux grandes vitrines. Combien le loyer ? Oh pas très cher. Oui mais combien ? J'ai pas très envie de refaire vivre un lieu dans un village qui a placé la député RN en tête. Fuir ou rester ? Partir en courant le portrait du général sous le bras ? Le maire parle parle, des choses qu'il fait pour la commune, des choses à faire, et pourquoi vous n'iriez pas dans ce petit local dégueu sans toilettes et sans arrivée d'eau. Vous pourriez demander quand il y a urgence à l'association artistique à côté. Sinon il y a les toilettes publiques plus bas. Personne ne s'en plaint. J'ai pas préparé cet entretien. Je prends des notes pour le prochain, ailleurs. L'idée que les vieux élus se font des artistes.
  En me repassant le film, comme je n'ai pas pu montrer de peintures, je sors des carnets, des frises, des dessins. Trop à la fois. Je ne le laisse pas prendre le temps sur les premiers. Brouillon je suis. Ah oui c'est pour les enfants, mais vous les vendez sur Internet vos travaux ? Non, je les vendais, mais là plus, je pourrais mais non, je fais des tas de choses, j'ai plein d'idées (je remarque en croisant les jambes que j'ai une tâche de soupe au potiron sur le bas de mon pantalon que j'essaie de gratter discrètement pour la faire partir) enfin, au fond de moi je sais que je ne fais pas grand chose, mais je tente d'y croire, le foyer où je réside n'est pas un espace de rebondissements créatifs, les animaux ronronnent, le chien fait oua oua. Je lui dit pas ça. S'intéresse t-il ? Oui. Un peu. Je ne sais pas. Combien le loyer ? Il me parle des gens qui ont appelé, comme si j'avais envie d'être en compétition, une boite de graphisme qui voulait un peu plus grand, je sens qu'il préfèrerait un truc de commerce. Il leur faudrait peut-être un peu plus d'espace, pour une photocopieuse, une grande imprimante. Vous m'aideriez à installer des étagères pour des caisses de rangements, je demande. Il ne répond pas. A t-il entendu ? A t-il des appareils audio ? Et il y a aussi une troisième boite qui voulait un bureau, ils ont trouvé l'info, ça s'est su, j'ai eu des appels. Mais ils ne sont pas passés. Il n'y a pas beaucoup d'endroits à louer, à moins qu'un particulier achète un bien et loue à des particuliers au rez-de-chaussé. Il me dit des choses que je sais déjà, je trouve l'entretien un peu long.
  Il me parle des bâtiments autour à vendre, de l'ancienne pharmacie du haut que personne ne loue, c'est un agent qui doit s'en occuper, il y a le téléphone sur la porte, ça allait se louer et puis non, et avant il y avait deux pharmacies, une en haut une en bas, mais la nouvelle est très bien et au dessus, il y aura des appartements, on en manque vous savez. Je m'en fous. Est-il heureux d'être maire ? Je ne sais pas. Dans cette grande salle, une autre toile peinte dans un coin à l'ombre, de moyen format, avec un hors bord vu de haut et la peinture qui imite bien l'écume de son sillon. Je trouve que cet espace pourrait être une salle de danse. C'est très vide.
  Son accueil était cordial, sincère, mais je ne sais pas très bien pourquoi je suis passé. Pour me présenter. Bon. Il a beaucoup parlé, qu'est-ce que je garde de cet échange, 200 euros de loyer ça ira ? Avec ou sans charges ? Il ne dit pas. Je n'ai pas visité le lieu, on verra début octobre, je vous rappellerais, c'est mieux d'avoir un locataire qui dure. J'ai plein d'idées mais mon cœur n'y est pas vraiment. En sortant je croise de gens que je connais un peu, sur la place, on parle météo.
  Un lieu qui m'accueille où je puisse écrire, inventer, avec de la lumière et du temps. Bon. Où qu'elle est ma résidence ?
(Ajout de 17h00, après le rendez-vous, je suis allé voir le syndicat d'initiative d'angle de rue passante/pas passante, vidé depuis peu, avec encore un tas de prospectus par terre, depuis dehors, en me penchant, pour vérifier pour la huitième fois comment c'était petit dedans. J'ai, un peu avant, trouvé trois livres dont vous êtes le héros dans la boite à livre cassée du village tout prêt du supermarket, ça m'a un peu remonté le moral).

lundi 23 septembre 2024

136.Kant on veut, pareil.

  Il n'est pas utile de venir et revenir sur Lavis Sauvage avec ferveur, ou fiévreur ou fierté je ne sais pas qui vous êtes, pour savoir si enfin un article est pondu, car l'on a soif de culture, de lumière et de chaleur noumène, comme disait Emmanuel Kant qui savait rigoler entre deux prises de tête (c'est lui qui a inventé la fameuse blague avec les petits singes en culottes à boutons). Je vais vous expliquer pourquoi ici-même, et entamer une étonnante conversion pendulaire au rythme fiable d'un homme constant aux talents versatiles qui se découvre à 49 ans bien tassés des vertèbres une vocation de régularité qui étonnerait ma mère, voire ma grand-mère (mon père il s'en fout).
  À chaque nouveau post, presque après publication, je le signale sur ma page Anje Lamatis Everest, mon profil privé public où je n'ai bloqué à ce jour que trois personnes, et encore, ce n'est que provisoire. Allez quatre. Bien sûr, il y a des provisoires qui durent et c'est embêtant, mais je peux vous assurer si vous paraphez là et là, et encore là merci, que vous ne perdez pas grand chose, je suis surfait et je ne poste plus de bêtises depuis quelques temps déjà, Je me concentre, j'infuse, la pluie tombe en vrac, je dors.
  J'ai arrêté les annonces immobilières débiles, n'en déplaise à Benjamin V. qui attend comme moi le déclic pour le fanzine qui va bien, condensé de hangars, de villas et de piscinables à souhait, je suis dessus. Mes photos de bandeau Facebook sont changées tous les six mois et ma tête de profil deux fois par an, ce qui veut dire la même chose mais ça semble plus lointain encore.
  Je pourrais, je devrais, je serais à même de tenir un engagement deux fois par semaine, disons le lundi et le jeudi soyons fous, aux alentours de dix-huit heures, soyons marteaux, qui permettrait de ne plus venir ici pour rien en se disant, ah zut, pas de nouveau post, mais qu'est-ce qu'il branle, il avait dit qu'il en ferait un par semaine, voire deux, le mardi et le dimanche, attends, non ça c'est pour les images sur son site, ah merde je sais plus, Janine, va me chercher l'agenda ! (j'ai un public mûr et racé qui a des habitudes propres). 
  C'est tout comme pour la vidéo du même nom, mais qu'est-ce qu'il branle ? Il avait dit une fois par semaine, il se prend pour la chanson du Dimanche ou quoi ? 
  Pour qui n'a pas accès à ma page Facebook publique/privée où l'on peut s'abonner quand même (ou suivre je ne sais plus) si je ne vous ajoute pas en ami, c'est parce que c'est comme cliquer sur des numéros pour dire si j'ai bien aimé la caissière et la propreté de l'échange, c'est terrifiant pour moi, ce monde est vil qui nous veut noteurs à étoiles des performances de gens dont le métier ingrat est de répondre à d'autres gens jouant les gens passablement agacés d'avoir été surtaxés quel scandale, pour appeler un numéro vert censément gratuit qui nous expliquait enfin comment adorer avec de l'encens et des petits biscuits langue de chatte, le président génial, et lui faire un petit temple japonais mimi dans son jardin, sur son balcon ou dans les chiottes si vraiment vous êtes réfractaires à ces vingts ans de règne qui arrivent sans faire de bruit, dans le feutré, à la hussarde mais avec des gants en peau de chamois dans ton cul. 
  J'ai parmi mes amis des morts/vivants qui ne postent plus rien mais dont on peut puiser le fond de pensée de leur vivant/vivant en descendant leur fil dans les profondeurs des stocks de bits de l'autre côté du miroir des choses qu'on aimerait cacher, mais qui nous suivent hou hou jusqu'à l'arrivée d'un empereur digital guidant enfin nos choix délicats et troubles de ce monde flottant, le mercredi et le samedi c'est possible aussi, vous me dîtes. Si encore ils postaient de l'au-delà, on s'amuserait, plus besoin de regarder des films horrifiques avec de vieux acteurs qui pensent encore nous épater alors qu'ils sont mous même au montage et c'est embêtant, il vaut mieux ne pas, comme disait le regretté Bartleby qui aurait pu tirer le Yi-Jing pour savoir s'il faut tourner à droite ou à droite, il aurait sans doute gagné du temps et profité de la vie qui s'envole, on aimerait tant la retenir par le suaire afin qu'elle tombe dans un bruit d'osselets cligueling boumbadaboum clang, c'était un chevalier teuton, et même peton. Sacré Emmanuel. Frapper des croques-morts à coups de pelle sinon, pour accompagner.
  Il y a encore les gens que je ne vois plus et qui regardent de temps en temps pour faire comme si, des gens que je pourrais voir mais que je ne verrais sans doute pas, des gens que je vais voir, mais qui ne postent rien sur Facebook et qui n'y vont plus. Des gens qui sont super actifs et qui ne mettent aucun like à rien à se demander s'ils s'intéressent à autre chose qu'à poster des trucs. On dirait moi. En plus j'ai même pas de chambre d'amis. 
  Honestly, vous devez être une vingtaine de vraies personnes à me lire, ce qui est à mes yeux énormissime, je ne sais pas comment vous remercier d'être les petits chiffres qui font vibrer mon compteur de statistiques et m'aident à tenir bon et recommencer à taper sur des bambous dans les soirées d'automne si fraîches qu'on en oublierait les chaleurs estivales qui ont cessé du jour au lendemain pour faire genre c'est fini les vacances il faut se remettre au boulot, que voulez-vous, il n'y a plus de saisons, on dirait la Bretagne sans les éclaircies sporadiques ou boulières, heureusement que l'essence a baissé. La réalité tangible, c'est surtout quand on se cogne à la hotte aspirante en se penchant sur le gaz.
  Un avantage à ne pas négliger, le lien vers ce blog est aussi sur mon site, en page d'accueil. c'est écrit en petit, en bleu, Quelques posts, ça permet de vous orienter électroniquement sans heurts, projeté dans les filets du ouèbe en ion positif galopant. Je n'aurais alors pas besoin de vous faire des grands signes sur un canot pourri qui prend l'eau au milieu d'un lac Suisse à la dérive sous l'orage avec un drapeau togolais délavé tenu à bouts de bras pour attirer votre attention (drapeau chouré à l'Epadh de mon vieux quand il râpait des carottes pour l'activité râpage de carottes pendant la semaine à thème Togo où on colorie le drapeau du Togo, c'est difficile) tandis que d'un slurp léger dans votre infusion bissap, postée au chaud devant la baie vitrée de l'hôtel grand luxe donnant sur la rive, avec un châle en mohair sur vos épaules, vous hésitez encore à alerter les secours. 
  Mary Shelley en a chié. Un bon titre de biographie.

jeudi 12 septembre 2024

135.Déstabiliser le processus.

  D'aucuns trouveront que parfois même en parlant, mon langage châtié de blogueur compulsif, rend perplexe, et je les comprends, je les cajole et les pouponne car, comme disait Robert Smith dans chacun de ses albums, il est malaisé d'entrer dans la tête d'un autre que soi-même et pourquoi ne puis-je être toi, hein ? Moi-même qui vous parle, c'est avec circonspection que j'embrasse le monde moderne, sans toujours arriver à saisir la finalité d'un grand magasin géant monté sur un parking non moins géant, avec des allées des allées des allées à n'en savoir que faire, où tout se trouve sauf de l'eau de Cologne Mont Saint-Michel, qui ne doit pas venir du Mont Saint-Michel mais des parfumeries d'Orléans, ce n'est pas mon sponsor mais j'y suis né et y serait peut-être un jour brûlé, car nul ne peut savoir ce qui l'attend au coin d'une conférence sur la reproduction des prêtres en milieu clos lors d'un conclave inopiné où les sujets fâchent et les anges passent.
  J'ai eu des bouffées de chaleur, je regardais dans un rayon, je ne trouvais pas, dans un autre, je ne trouvais pas non plus. Il y avait un gros monsieur avec une casquette et un T-Shirt, ce n'était pas facile de se concentrer, non pas que les gros monsieurs m'inquiètent, d'ailleurs on dit les gros messieurs. Regardez Raymond Devos, c'était un gros monsieur et il était plusieurs, on peut dire que c'était un pluriel singulier, si je l'avais croisé dans un super supermarché, je l'aurais directement abordé pour lui demander s'il savait où se trouvait l'eau de Cologne, peut-être en mettait-il lui aussi, c'était sa génération après tout, ils l'ont envahi, Cologne, c'est sans doute pour ça qu'elle est fabriquée au Mont Saint-Michel, ils ont dû trouver la recette, à Cologne. Bon.
  Il m'aurait sans doute dit que oui, il cherche aussi, et une autre personne serait arrivée dans le rayon et nous aurait demandé, vous ne sauriez pas si par hasard, au fil des étagères avec tous ces produits d'hygiène, il n'y aurait pas un peu de cette eau miraculeuse qu'on se frotte vigoureusement sur le dos avec les mains en arrière comme ça, et il nous aurait montré en faisant le geste, et Raymond Devos aurait répondu que lui, il demandait à sa femme, c'était le mieux, elle se mettait comme ça, sur son dos, car c'était une toute petit femme et il avait un énorme dos, et avec ses petits pieds, elle frictionnait, elle frictionnait jusqu'à ce que CLAC, comme dans le bain, j'en parlais dans la vidéo 146, je sais neuf minutes c'est un peu long, il faut faire un effort, mais j'ai fait un montage qui me semble bien achalandé, avec des coupures surprenantes qui permettent de rester dans le film pendant toute la vidéo. Où j'en étais ?
  Alors tous les trois on s'est mis à chercher dans les rayons, et on ne voyait rien, et on se demandait si il n'y avait pas de vendeuses, ou de vendeurs qui auraient pu nous éclairer, c'est tellement grand ici, six rayons rien que pour l'hygiène, deux pour les parfums et onguents de pieds, trois pour les savons, un pour les rasoirs et les mousses à blaireaux.
  Comme j'avais de plus en plus chaud et que la bande-son du spectacle était très techno forte (la caissière m'a dit, ah bon, ça vous dérange, c'est parce que vous êtes un homme, vous ne pouvez pas faire deux choses à la fois, et je lui ai répondu, non, c'est qu'il y a tellement de choses à gérer, entre les arrivées de stars sur le retour qui se font masser le dos avec les pieds par leurs petites femmes et l'absence de vendeuses ou de vendeurs, on s'y perd, et elle m'a regardé drôlement et elle a passé mes articles en se demandant si elle avait bien fait de prendre un dernier client alors que c'était fermé monsieur, il faut aller sur la caisse 8, mais la caisse 8 est remplie à ras bord et je n'ai que quatre articles, bon alors passez passez, mais mettez un petit panneau caisse fermée pour pas que quelqu'un subrepticement vienne se loger dans la file et me mange mon temps de pause qui est déjà bien rikiki, et c'est amusant, rikiki c'est le même nom que cet acteur néo-zélandais qui a joué Hitler dans Jojo Rabbit et qui va tourner l'Incal, vous savez cette BD de Jodorowsky, au scénario, parce que le dessinateur c'était Mœbius, Jean Giraud, oui, le lieutenant Blueberry, le garage hermétique tout ça) je suis allé à l'accueil pour me complaindre, et je suis tombé sur une dame qui m'a dit qu'elle n'était pas là depuis longtemps et qu'elle ne savait pas.
  Après avoir payé mes articles, la caissière m'a dit, mais vous devriez aller à la parapharmacie, c'est juste là, et juste là je retombe sur ma dame qui n'était pas là depuis longtemps et qui m'a dit, ah oui j'en ai, mais ce n'est pas pour la friction, ce sont des bouteilles un peu luxueuses, plutôt parfum de fête, vous devriez aller voir dans un plus petit supermarché, c'est la marque Saint-Michel des parfumeries d'Orléans.
  J'ai dit merci Raymond. Elle m'a regardé bizarrement.

lundi 9 septembre 2024

134.La vie déréso.

  Je ne fais pas forcément de mon mieux pour arriver au but. Je tourne autour je sais, c'est un de mes défauts/qualités principaux. Qui lit ce blog depuis une dizaine d'années, comprend certainement pas très bien comme je fais pour aller d'un point B à un point Z en passant par l'hypoténuse du triangle isocèle. Tourner autour du labyrinthe permet de ne pas chercher la sortie. 
  La déferlance de curiosité, parce que fer de lance et défection, j'invente des mots je fais ce que je veux, me pousse à des retranchements délicats, mot usité une centaine de fois dans ces posts, en compétition avec d'autres mots que je pourrais certainement rechercher si je savais utiliser la recherche automatique de mots avec ces technologies formidables qui ne servent pas à tout le monde sauf si on se relit avec compulsion pour éviter la redite et tenter dans une arabesque des plus loopings de décupler son enthousiasme. Encore un mot usité à donf dans cet exercice pas quotidien mais un jour peut-être qui me rappelle que "à donf" est une expression d'homme qui a connu la baguette de pain de un mètre à 80 centimes de francs.
  Je tente depuis plusieurs jours de me projeter dans la vidéo 147, et ce n'est pas probant. J'ai bien conscience (comme me le répéte avec fougue et dans un vocabulaire fleuri mon plus grand fan @yahoobondodo348) que j'ai quatre vidéos de retard depuis août et que je pourrais sortir la carte jokari qui revient toujours à la fin, et dire, hop hop, quatre à la suite, vous allez voir, à la façon finale de Questions pour un champion (encore une obsession de Lavis Sauvage) et vous allez voir ce que vous allez vivre, comme si j'étais un publicitaire à pulls en véritable laine de mouflon, je ne comprends toujours pas pourquoi il n'y aurait pas un moratoire de la chasse afin de réfléchir à la vie des animaux qui sont nos frères dans la vie et dans nos assiettes.
  L'hiver automnal a succédé comme une brute à l'août estouffade, et j'ai à peine trois stères de bois de réserve, mais j'ai pas envie de commander à (nom masqué) parce qu'il laisse son bois dehors et c'est déjà mouillé. Même si c'est bâché du dessus, l'humidité vient aussi du sol, et c'est bien dommage. Ne pourrait-on pas utiliser des granges moitié vide pour les gens de peu qui ne sont en fait que des gens tout court, où l'on classerait les bûches laissées à l'abandon dans les bois par d'autres gens qui ne savent qu'en faire et les laissent pourrir depuis des siècles parce que le stockage n'est pas possible ailleurs c'est ben dommage ? On mettrait les morceaux par années, comme le vin, et on pourrait voir le séchage se faire à la manière d'un spectacle vivant japonais qui demande patience, estime de soi et abnégation, encore un mot usité un grand nombre de fois dans ces lignes passées et futures, on ne remplace pas une équipe qui gagne. Encore une expression usitée au moins douze fois dans ce. Le monde gratuit n'est qu'une force solidaire d'organisation conquise par l'intelligence du collectif et l'abandon du déterrage des blaireaux.
  Que l'on soit un suédois buteur d'ours, un danois insulaire éventreur de dauphins ou un préfet coupeur d'arbres centenaires pour laisser passer une autoroute privatisée inutile de plus dans un décor qui n'en a pas besoin, c'est le lot du quotidien des infos rapides, et il arrive de penser à toute âme sensée (et sensible, mais l'âme pense t-elle ?) que parfois se battre face à la furie stupide des humains semble superflu, déplacé, et tellement hors-norme fiché S woke écoterror et moulin à vent, qu'on préfère se focuser sur la compote de pommes au couteau pété au bout mais je l'aime bien celui-là et le bien être des animaux qui sont, je le répète, les plus intéressants extra-terrestres qu'on possède sous le coude dans cette planète qui reste, pour des très très lointains voisins, une exoplanète de plus abritant potentiellement la vie, mais il faudrait y aller et on va d'abord tenter de finir le mois en beauté alors qu'on en est pas à son milieu.
  Internet est un vivier de connaissances que même les encyclopédies surannées des années 70 ne peuvent dépasser, et pourtant, compulser ces antiquités me remet prêt de la petite fenêtre avec un livre d'images de la préhistoire de l'époque en main, après les devoirs et la punition du jour (je ne dois pas parler en classe à ma voisine copié cent fois en collant trois bics avec du scotch l'un sur l'autre ça va plus vite) concentré encore à cet âge sur autre chose que les grands m'ennuient, sans conflits intérieurs ou extérieurs énormes, avec l'espoir de regarder mon émission préférée où il faut coller des formes en plastique prédécoupées pour faire les vaisseaux spatiaux sur le petit téléviseur cathodique sous la grosse table massive disparue avec un éternel napperon ouvragé fait par qui donc, et aussi peut-être finir sur papier classeur A5 perforé à gros carreaux cette histoire de bête, hérisson dragon qui parlait à tout le monde et sauvait des chats.
  Le bonheur, c'est sûrement faire le gros dos dans la tempête en mangeant des flageolets froids.

samedi 31 août 2024

133.Le contraire de rien à faire.

  Je ne sais jamais par quoi je vais commencer, et encore moins si je dois faire le lien avec le post précédent, et encore moins si je dois rester sur le ton de la satire, celui de la caricature, de l'ironie que je ne pratique pas j'ai envie d'y croire, ou même celui du conte moral, du conte à thème attractif ou de l'épisode à suivre en dix messages, narrant l'épopée du caméléon-paon à couleur unie, qui avait les yeux et la langue orientés partout pour voir venir les ennemis du capital et se changeait en couleur brique dés qu'il arrivait à Londres pour masquer ses avoirs en investissant dans des laveries spéciales couleurs.
  Cet espace de défoulement de mes doigts me rappelle à chaque exercice que mon temps n'est pas mis à profit pour mon profit et que je devrais, bien avant ma retraite minimum, commencer à être sérieux, adulte et responsive ou tenter quelque chose d'approchant à ces définitions stylées (genre mouler des gaufres avec des structures jetables en carton super solides et recyclables pour éviter le téflon) afin, dans ma mansuétude mentale que j'ai réussi à cerner avec un haut-parleur sifflant de manif cégétiste contre la casse de tout ce qui vient, de trouver l'idoine activité couverture pouvant m'extirper de ma condition sociale basse d'homme du bourg statique avant l'héritage et même pas au RSA.
  Me réaliser à travers une publication, un spectacle, une BD, que sais-je j'en parle à chaque fois, et of course un album de chansons pas piqué des vers, grosse pomme milieu de 33 tours, hommage à Kate, qui ferait date dans l'international m'autorisant à frimer en party chez Elton, tel un David Bobo qui louche un peu j'en ai conscience, habillé en chemise col Mao bleu, sarouel indigo, chaussures de punk à chienne, exposé en page une d'un magazine français détenu par un actionnaire majoritaire de gauche, ou de plusieurs dont un sans étiquette, me propulsant enfin vers l'achievment de mon existence, à savoir, être connu pour pouvoir enfin m'isoler dans les bois, dans une île, dans un tonneau.
  Ce qui est assez stupide car on peut le faire sans bruit ni tambour, déguisé en sanglier d'or pour le folk, armé d'arbalètes empoisonnées je ne sais vraiment pas qui a tiré monsieur le commissaire, je n'ai rien vu j'étais dans ma cabine que j'ai appelé Huckleberry en hommage au célèbre brigand, tout concentré à polir mes carreaux, je croyais que les gilets oranges étaient en kevlar, c'est pour ça.
  Que dois-je écrire, que dois-je dévoiler, pourquoi est-ce que je me pose encore la question ? Le divertissement talentueux n'a pas de frontière Charlie, il est une lubie saine qui permet de transcender sa frustration et une habile parade à la pulsion fréquente de revêtir des perruques et porter des robes. Et puis douter ce n'est plus de mon âge. En plus j'ai promis à ma compagne d'aller à la rivière, pas de rallumer l'ordinateur pour savoir combien de vues ont fait les précédents post et si la vidéo 142/143 va enfin passer la barre des 200 vues pour que je puisse entamer le montage de la 146 qui fera aussi 9 minutes (et si elle fait 222 vues, je me peins en bleu et je mange du raisin) n'en déplaise aux détracteurs de la vidéo de la semaine qui sont prêts à tout pour me voir tomber dans la fange et l'excès, quitte à promouvoir un shampoing, et je ne vois pas le mal, car le mélange aux œufs a fait ses preuves depuis des millénaires, il suffit juste de nettoyer la coquille avant et d'enlever le blanc puis de mélanger avec le produit secret des entreprises SHAMPOO SHAMPOO GLOU GLOU™, SHAMPOO SHAMPOO GLOU GLOU™, une marque de qualité pour une confiance des cheveux renouvellée !
  Au point où j'en suis rendu, rien ne me semble impossible tant que j'ai des genoux. Il suffit juste de se faire croire que les gens sincères au charisme minimum sont prêts à tout pour avoir le poste, et tenter d'une manière totalement désintéressée de sauver dauphins, baleines, Paul Watson et la bibliothèque d'Alexandrie. 
  Comme disait Démocrite, le monde grec, c'est toujours en flamme, capitaine.

132.L'équilibre endémique des coalitions pathogènes.

  Il arrive que des mots s'offrent à nous et qu'il soit difficile de les comprendre. Manque cruel de vocabulaire, mot parti du dictionnaire pour faire de la place, indigestion à la recherche, panne de courant, batterie déchargée, bibliothèque brûlée, tous les moyens sont bons pour trouver une excuse à l'absence de recherche. On attend les prochaines élections, on choisira dans l'isoloir.
  Le secret de l'art d'être cultivé (qui n'est pas forcément le secret de l'art d'être intelligent) tient en deux activités principales : lire et lire. Que ce soit sur un écran qui vous envoie des ondes nucléaires qui vous transformeront en blob avec des yeux en forme de tomate, je l'ai lu sur Internet, c'est vérifié par des savants et tout, ou simplement, sur un rectangle de papier fabriqué avec des arbres dont les techniques passent par tant de transformations qu'on se demande si la magie de l'objet n'est pas aussi forte que le contenu qui ne l'est pas toujours.
  Après il y a les images qui bougent, reportages, films, séries, j'en passe et des montagnes, mais même après avoir visionné des trucs, je ne peux pas m'empêcher de regarder ce qu'on a écrit, du quidam au chercheur, et de me poser des questions sur le fonctionnement, le purpose, l'essence et l'origine. Qui a fait ça comment, de quelle façon et est-ce bien raisonnable ?
  Inventer, ça m'intéresse. Et Ça m'intéresse est une propriété du milliardaire qui veut des curés blancs au pouvoir, enfin encore plus blancs, comme lui quoi, enfin ce qu'il croit être lui. La personnalité c'est très flou quand on y réfléchit sans mots assis sous un pêcher déguisé en panda. Je confronte les désirs de reprendre les titres de curiosité de ma jeunesse avec la réalité actuelle, et souvent c'est pas tout à faire pareil. Les contenus varient, les journalistes n'existent pas, les sujets sont moins bien traités, orientés vers le goût du patron, ou vers une certaine idée de ce que veulent les gens, c'est embêtant.
  Il y a des mots qui voguent d'une semaine à l'autre, et prennent place dans nos cerveaux bouffis d'infos, pour ceux qui se bouffissent, mais parfois même sans se bouffir, on en trouve qui s'immiscent dans des conversations, à un feu rouge, entre des paquets de gâteaux au blé pas du tout issu de l'agriculture biologique. On les saisit, et on ne connait pas trop leur sens, mais il peut nous arriver de les ressortir. Je m'en amuse. Et en écrivant je m'en amuse j'ai le sentiment d'être une statue de droite d'un monument aux morts pour le gaullisme.
  C'est comme quand je lis lambertiste, libertarien ou libéral, plus je les vois, moins je les comprends, et mon cerveau a envie de remplacer ces mots par d'autres pour rigoler un peu, genre, pastèque, boulgour et chamonix. D'ailleurs quand tu regardes l'historique des chamonix, les gâteaux qu'on trouvait bon petits et que maintenant c'est dégueulasse et ça fout des aphtes, tu t'aperçois que c'est plus l'Alsacienne, qui a deux grandes oreilles, mais un groupe américain qui a englouti des tas d'autres petits groupes, selon la technique connue du je garde le nom mais c'est pas bon.
  J'ai bien fait de faire des confitures de poires, de prunes et de Reine-claudes pour l'hiver, c'est un problème de ne pas beaucoup bouger hors de son bourg, surtout pour les autres, autrement que pour se réapprovisionner en chamonix et en nouilles. Je repense à cette rencontre de Nicolas Bouvier avec je ne sais plus qui, je cite de mémoire c'est à vérifier, dans le livre l'Usage du monde, un monsieur avec qui il parle de son voyage loin de chez lui et qui lui dit avec conviction :"Ich bin nicht verrückt, ich bleibe zu Hause !" (je ne suis pas fou, moi je reste à la maison). Il y a des coalitions sucrées qui permettent de passer l'hiver en tartine.

vendredi 30 août 2024

131.Dans le piétinement du mammouth.

  De l'espace, du temps, de l'organisation. Le luxe. Le luxe tel que je le visualise. Prendre le temps dans l'espace pour m'organiser. C'est très simple, un peu crétin aussi. Le genre de truc qu'on apprend tôt à l'école. Mais l'école, j'ai pas vraiment réussi. À comprendre comment l'éducation française fonctionnait, déjà. Apprendre sans comprendre pourquoi j'apprenais m'a longtemps empêché d'apprendre. Nous ne mettons pas tous les mêmes sens aux mêmes mots, et c'est compliqué parfois de se faire comprendre. Faire comprendre qu'on a pas compris, alors qu'en face la personne te dit que c'est évident, voyons. Rien de mieux pour que je me ferme. Ce qui est évident c'est que dés que tu dis de prendre exemple sur quelqu'un d'autre qui a compris, je vais détester quelqu'un d'autre qui va me regarder de haut et je vais te détester parce que tu ne peux pas avoir le temps de m'expliquer vu qu'on est 32 dans la classe et que le programme.
  Je suis à la fois très lent, et très rapide. C'est la confiance en soi dans un monde tordu où la compétition reste la compétence, ou le timing est chronométré pour que tu rendes à temps ta copie. Non pas que j'exclus complètement cette matrice naturelle des vingt quatre heures terrestres et que l'obsession du perfectionnement imbécile qui prend des heures de trop m'obsède, mais j'eus aimé vivre dans un monde ressemblant davantage à une recherche sur comment mieux vivre entre humains plutôt que se marcher dessus pour avoir le poste manquant. Car toujours quand tu gagnes, quelqu'un perd. Enfin même de ça je suis pas convaincu. Je dirais toujours quand tu gagnes quelqu'un gagnera un peu après. Mieux. Même si c'est un peu optimiste. Mon premier voyage en mer. 
  La compétence c'est assez souvent ne pas remettre en question ce qu'on te demande de faire. Après, tu fais la vaisselle, bon, sans lave-vaisselle, là, j'ai la compétence, je connais l'éponge, l'eau, le savon liquide, et tiède c'est mieux. Froid j'aime moins, et pour le gras j'aime moins aussi. Faut que je pense à racheter de l'huile. 
  Lorsque je zonais à l'école des Beaux-Arts de Bordeaux, des années à m'en remettre, je me souviens avoir montré, fier de moi et tout sourire, en première année, à un enseignant ruminant d'en bas, un papier avec écrit dessus, tapé à la machine à écrire électrique (je n'avais pas d'ordinateur à la maison) : « Des feuilles volantes, des chemises à élastiques, des trombones, des crayons, des carnets, une agrafeuse... ». Pour moi c'était limpide, ça faisait sens, avec peu on fait tout ! Allait-il comprendre mon génie et me pousser du haut d'une tour pour voir se je volais ? L'enseignant me regarde, voit la feuille toute blanche en dessous, sans développement, avec juste écrit ça en haut et me dit un truc du genre ; « Oui... Et... ? ». Et... ? Et bien j'avais déjà toute ma vie sur ce morceau de presque feuille blanche. C'était (pour moi) évident et j'allais me heurter à l'incompréhension parce que je ne savais pas faire vibrer le sens de la gomme parfumée fraise à chaque rentrée des classes en rajoutant des explications en explosions de couleurs enrubannées qu'on agite sur le tapis bleu en ondulant comme une sirène trop musclée à queue de cheval à chouchou étoilé. Peut-être si j'avais mis un déguisement de cosmonaute, je ne sais pas. 
  Des trucs ultra basiques, des listes, des photos pas très créatives, des choses banales. Le sel de la vie lumineuse impossible à décrire et à partager. Avec tout ces trucs que je possède, je peux tout faire, voilà ce que je voulais dire. Un rayon de fournitures scolaires pour se relier à l'école ratée, et avec des outils de bureau, sculpter des histoires imaginaires qui font des trous métaphoriques dans la conscience. Une ambition pleine de sucre. Sans les caries. 
  L'envisagement d'un avenir plein de présents qui affolerait les foules, une révolution qui ne se fait pas étouffer par des règles qui restent immuablement identiques : percer, se faire connaître et quand t'es connu tu peux percer des plus gros trous. L'envie de faire confiance au premier venu à qui l'on demanderait d'observer un caillou jusqu'à ce qu'il y trouve la porte. Et il aurait le droit de dessiner des passages piétons avec des bonhommes dedans. En plus il pourrait mettre des barrières où il veut pour délimiter le chantier rien que pour faire chier les gros cubes. 

lundi 19 août 2024

130.Confitures de poires.

  S'excuser du monde, c'est tout moi ça. Comme si en tant que représentant particulier de l'espère humaine je devais demander pardon pour les horreurs commises par mes pairs. Le pardon c'est pour les faibles, comme disait Conan à son père après avoir été privé de dessert parce qu'il avait étranglé une vache pour voir comment c'est à l'intérieur. Les enfants ça joue.
  L'actualité c'est pas vraiment l'actualité. On a tous notre actualité. Ce matin je me suis levé super tard. Et même quand ma copine m'a poussé pour que je me lève pour aller m'occuper des chats ou je ne sais quoi qu'est-ce, j'ai feint le sommeil (ce qui était idiot parce que j'avais envie de pisser depuis une heure environ). J'avais décidé la veille de ne pas me lever avant 9h30, de ce fait j'ai fort mal dormi, prévoir m'angoisse. Plus tard, dans ma semi-somnolence concomitante à cette exécrable nuitée (ne pas hésiter à aller deux fois pisser avant de dormir) quand la chienne est venu me lécher les pieds qui dépassent, j'ai feint le coma. Plus petite elle ne s'y laissait pas prendre et me sautait sur la tête, maintenant qu'elle est bien éduquée et qu'elle ne mord que les chasseurs, elle couine un peu et abandonne. C'est important la ténacité. Résultat, je me suis levé à 10h30 et j'ai eu la tête dans le cul jusqu'à 17h00 environ, je suis pas sûr parce que j'ai pas de Rolex® à mon poignet droit (et dire que j'ai bientôt cinquante ans). Le passage au lavoir a aidé un peu. Il faut dire que se faire pousser à l'eau par un essaim de libellules, ce n'est pas courant.
  Le monde tourne, nous avons nos joies, nos drames, intimes et publics, nos humiliations, nos faiblesses, nos montages ratés de vidéo de la semaine. Ensemble, tout devient possible comme disait Nicolas S, dont les mises en examen par la justice sont aussi nombreuses que les boules d'un chapelet bouddhiste, la vie est pleine de rebondissements, il suffit de voir les jeux paralympiques pour s'en convaincre.
  Devenir artiste, c'est compliqué. D'abord on se demande si c'est un statut. Pour les impôts, oui, pas de problèmes, si tu commences à gagner de l'argent, tu dois en donner un peu, c'est normal, la société est solidaire et nous avons tous besoin d'un sénateur comme ami. Des fois je me perds dans mes propos belliqueux d'anarchiste à l'ironie galopante qui n'échappe pas à mon auto-censure, si les sénateurs existent, c'est que ça doit être utile. Eux-mêmes le disent, ça doit être vrai. Alors je relis Platon et je me dis, quel standuper ce mec, né en 428 av JC et toujours aussi fun. Les sénateurs devraient lire Platon. Ils commenceraient par Le Banquet et finiraient par La République. Ça finirait sûrement par La République du Banquet et tout le monde se dirait entre deux fines et un cigare que Astérix, c'est quand même 'achement bien troussé. Y devient quoi Goscinny déjà ? Y bosse pas sur Netflisque ?
  Je m'étais dit en commençant ce blog il y a dix ans, que je ne ferais pas de message sur l'actualité, seulement la mienne, c'est raté, en plus n'ayant pas relu dernièrement mes 130 messages, je suis sûr d'avoir dérogé à la règle plus souvent qu'à mon tour.
  Nous vivons une époque politique où les règles du jeu sont détournés au profit de quelques uns qui pensent que le plein emploi c'est la solution aux problèmes de l'humanité française, alors que la solution aux problèmes, c'est de faire des confitures avant 21h00 et j'ai vraiment pas le move. 
  Ce message est de toutes façons dystopique, ou uchronique, je confonds, en tout cas il couvre deux périodes, celle du postage le dimanche, et celle de la suite d'écriture de ce post le lundi. D'ailleurs ce post sera identifié ce lundi, alors que cinq minutes plus tôt il restait dans la tranche du dimanche à 22h30, mais Aurélia voulait aller se coucher et j'ai éteint l'ordinateur, je suis comme ça, que voulez-vous. J'aurais pu comme elle me l'a suggéré plusieurs fois, déplacer mon ordi tour de contrôle sur ma table à dessin du salon/salle-à-manger/cuisine mais ça boufferait l'espace table à dessin. Avec ma copine on a toujours eu des apparts à deux pièces, d'où l'obsession de la maison à trois pièces, qui permettrait de faire un espace séparé pour un bureau de plasticien, donnant sur le jardin luxuriant, ou luxurieux, je sais jamais. Je ne crois pas que la chienne changerait son habitude de venir se coller au fauteuil à roulettes trouvé à l'ancien centre de tri avec la table, comme je le disais si justement dans un des deux posts précédents. Je ne me relis pas. Enfin je me relis dés que Cham Chamu like un de mes posts sur FBK et en général je corrige une heure de plus jusqu'à ce que mes yeux saignent, mais rien de grave, j'ai du sérum phy, ça détend.
  La température est tombée, on a un chat noir qui fait baromètre, il est venu pioncer sur le fauteuil que j'ai trouvé avec la table devant l'ancien centre de tri de Belcier, ça y est je me souviens du nom du quartier ! C'est devant cet ancien centre que je passais à vélo pour aller chez Thibault à Bègles pendant la période des confinements. J'enterrais ma grand-mère deux fois par semaine sur le papier de sortie, personne n'a vérifié.
  Quand le chat noir est sur le fauteuil, je n'allume par l'ordinateur, je suis comme ça, que voulez-vous, je pourrais avec ma grande fortune me trouver un autre fauteuil à roulettes dans un magasin de fauteuils à roulettes, mais j'ai peur qu'un autre chat ait l'idée de s'y installer, et il faudrait alors que je trouve un troisième fauteuil à roulettes, et j'ai beau avoir une grande chambre, le sommier n'est pas pliable et ça serait tout un pataquès pour qu'Aurélia le matin fasse ses étirements sur le tapis de sol.
  Une quatrième pièce pour les étirement, ce serait pas du luxe.

samedi 17 août 2024

129.Trois pattes à un canard.

  Après je sais pas ce que j'ai, ça doit être le café. J'ai bien conscience d'être un chichillou dont les biceps pendouillent, et que mon engagement pour la cause anticapitaliste passe d'abord par la mienne. Résister à l'éparpille, retenir les idées pour tenter de trouver un prétexte à me faire des bras dans une manif contre les poires de mon bourg, je les jette à Loupette en rêvant de cocktails (et j'ai envie de dire aille) même pas russes. Ma seule motivation est de transformer ma bosse en cuisses (ah ! sonner les cloches les jambes croisées en cochon-pendu !) et peut-être enfin ce soir commencer mes cases.
  Le mieux serait de s'assoir jusqu'à ce que ça sorte, plus rien d'autre, je disparais, je m'enveloppe, je me décuple, je me décapsule, je me transforme en cocon liquide en attendant les formes, je fais ma Jane Campion de compét' qui écrit sans lâcher son vide.
  Il me l'a dit le Yi-Jing : Dans ta profusion, tu sectionneras les pousses.
  Je ne fais pas de sport collectif et pourtant être dans une équipe, même pour mon numéro de claquettes en chaussons de gruyère, aiderait. Je pourrais passer en deux ou en trois sans avoir à acheter un chapiteau et louer une camionnette à foin. Symbiose ou parasite ?
  Je vois pas très loin sans mes lunettes, je mange des infos et fais des phrases qui me semblent connecter des trucs entre eux qui n'ont rien à voir, je fais des liens à force d'ingurgiter, je ne crois pas à un complot particulier hégémonique et fat, juste des gens qui sont motivés pour tirer des ficelles quand ils le peuvent et dont l'opportunisme lié à un sens du spectacle affirmé, aide à devenir chef d'un truc et au choix, nuire ou développer une action qui élève l'espèce vers une liberté de mouvement accrue, mais pas trop parce que danser à poil dans un clip peint en bleu, ce n'est pas raisonnable.
  Je ne suis pas non plus à me plaindre de ce qui m'entoure, à part ma copine qui voyage, mes deux chats et demi et la chienne, je reste dans des problématiques assez réduites. Les seuls problèmes sont ceux de mon cerveau connecté à mon dos qui prend la forme d'une planche à clou quand j'ai trop d'idées à la fois et que mes émotions me sortent pas les narines. Il y a un moment où la beauté me submerge, ou la tondeuse je sais plus, et j'ai envie d'être Hulk dans un coin.
  Le papier peint détend, c'est vrai. Même si encore une fois je trouve que c'est plutôt un papier avec motifs imprimés en série. Qu'il fut peint il y a des milliers d'années, je veux bien croire, on a sculpté des rouleaux de bois bien avant l'invention de la roue, mais aujourd'hui, pourquoi n'appellerions-nous pas un bœuf, un âne ?
  J'ai peine à commencer mes paragraphes avec un je, c'est vous dire mon niveau de névrose. Je me sens mythomane bipolaire à tendances autistiques incapable d'aller faire un CV pour devenir le guide de visite de la grotte du sorcier qui n'est pas si grande que j'aurais cru, et qui en plus depuis l'année passée est redevenue un espace privé pour les petits hommes à têtes de cerfs, alors que les tags néolithiques à figurations hominidées magdaléniens, c'est quand même pas banal. 
  Et pourtant, sous ma peau, ça gonfle vert. Non pas que je m'ensoleillasse dans une orgie de vitamine D sur le ponton avant d'un yacht dont je prononçais logiquement les lettres (avant qu'on me rabroue pour me dire mais que tu es bête on dit yoote, et moi de me demander si les gens savaient lire), ça gonfle vert parce que je suis débordé de rage mal contrôlée en cause de cette stupide inaction à freiner nos manies technologiques au lieu de privilégier la veillée conte à la carte avec les Chipmunks qui te mettent un dawa à ravir tes zygomatiques, quoique je préférasse le chaos padingtonien, c'est parce que je fus conçu à Londres, excusez-moi du peu.
  L'ambivalence est une racine de pied qui va profond dans le mouvement, ça ne veut rien dire mais je trouve que c'est assez bien envoyé et ça clôt bien l'ensemble.
  Faire court quand on déborde, voilà le secret du résumé.

128.Un philosophe dans ma bouilloire.

  Tout remettre en question, bien sûr, c'est l'option la plus punk. Même si le punk est un voleur de tirelire de la forme d'une canette de boisson non recyclable pour les intestins, avec Marylin Monroe en noir et blanc dessus. Dedans il y a des pièces de dix francs et ça ne monte jamais, on ne comprend pas pourquoi, si on vit en Bretagne on se dit que c'est la faute à quelqu'un de petit et qu'on doit redoubler d'efforts pour avoir la moyenne en maths.
  L'humanité s'est basée sur l'idée que l'économie doit être centrale pour survivre au lieu de partager avec les plus faibles. Les plus faibles sont certainement des affreux, ils sentent, ils ont la télévision qui gueule avec des émissions créées par des plus forts qui pensent que les plus faibles ne verront rien, puisque ce sont d'autres plus faibles momentanément plus forts qui jouent dans l'émission. C'est important la visibilité, un essuie-glace cassé et c'est l'automne dans ton cœur.
  L'économie, c'est d'abord la dette, sans dette pas de carotte, sans carotte pas de lapin. Soyons sérieux. Il y a les matières premières, le fait de se chauffer ou d'avoir frais, la nourriture et les zombies. Nous ne sommes pas un pays d'armes à feu, enfin pas tout le monde, on n’achète pas son fusil n'importe où. Se procurer un gun quand on veut défendre son pré carré de crack, c'est une spirale en papier qui brûle en flèche dans la kermesse qui tourne mal parce que j'ai réussi à saboter le tableau électrique en enlevant les plombs. Joie ancienne. Les blaireaux n'ont pas pu faire leur choré de mascus où les filles sont des cruches déguisées en radis. On en sort pas.
  J'ai toujours un doute quand il faut prendre un emprunt.
  Emprunt pour une photocopieuse couleur qui fait des carnets agrafés tout seuls aussi y'a plus qu'à couper le bord pour que ça se feuillette égalitaire avec l'emprunt pour la machine à couper le bord, emprunt pour une machine à fabriquer d'autres machines, emprunt pour un convecteur temporel ou un hyperdrive coaxial qui permettrait de multiplier par deux la vitesse de l'hydropropulseur tantrique de la tourelle huit.
  L'économie a pris tellement de place dans nos vies qu'on ne pense plus vraiment à une autre option quand il faut dormir au camping sauvage et que le tapis de sol made in ailleurs n'est pas assez épais pour contrer les bosses des roches du dessous, il faudrait une pioche au magasin de pioches et araser tout ça. Sinon on peut faire un détour par le grand terminal de sport dans la zone bétonnée de partout, à côté des outils de chasse, il y a un rayon papis de sols confortables par devant et bien garnis du compte en banque qui rêvent encore de promenades bucoliques dans les champignons, de fellations sans dentier et de pot-au-feu qui crépite. La Mercedes rouge décapotable est dans le parking. Je répète.
  Que nous puissions, avant l'invasion du virus météoritique incontrôlé anti-dinos (rassurez-vous on maîtrise, enfin on maîtrise rien du tout mais l’hôpital est super en façade, il y a des distributeuses mécaniques qui marchent avec des pièces de dix francs, justement, vous avez bien fait de prévoir, et font tomber des mars en ruissellement salvateur dans le réservoir à bascule à l'entrée et ça fait didou comme dans questions pour un champion quand tu marques un point, les soignants au top on les dope au kawa bizarre, on a pas du tout détruit la facilité d'accueil, soyez confiants, on gère la suite doucement vers le privé, le bunker sous le palais du président a une réserve d'eau assez importante pour tenir quelques mois), nous organiser en meutes de plus en plus fidèles, loups salutaires confiants vers l'abandon de l’État qui t'abandonne. Ce serait marrant de renverser la guerre. 
  Puisque vous ne vous occupez plus de nous et que votre projet c'est de détruire le peu que certains avant vous ont tenté de solidariser et que le vivant est un documentaire sur France 5, on vous lâche. On ne paie plus. On disparaît des radars dare-dare. Y'a pas moyen Djadja.
  La guérilla tranquille où, face à l'ennemi imposant sa loi, on évite de rentrer dans son jeu, la dédomination pour les nuls. Démonter lentement sans heurts et sans fumée jetée par des lances-palets de ball-trap modifiés pour la rue, les crétines rêveries des buildings refroidissants plantés comme des os de seiches dans le sable sans plage.
  La piscine municipale avec des mosaïques inspirées d'un dessin de plusieurs enfants cherchant des solutions pour plus d'arbres dans la cour avec des ponts en cordes et planches qui relient. Et des cabanes. Important les cabanes.
  Sinon un territoire spécial chefs d'états, on y cale tous les dirigeants du monde et on leur fait croire qu'ils gouvernent dans une contrée avec des vidéos où ils voient partout chez eux dans leur tête seulement sur des écrans. Y'aurait du boulot pour des scénaristes et des monteurs, des résidences de cinéma pour leur faire croire que leur pays est bien dans la merde et que tout va bien, donc, on est payé quand même, les gens d'en bas ont besoin de nous qui sommes si forts et intelligents pour gérer nos idées qu'ils comprendront plus tard c'est pour leur bien. Et pour les voyages en Sarthe avec le falcon millenials, on leur fait une cosmoschtroumpf.
  Et on ferait pousser un monde plus vert tout autour sans plus aucune livraisons de sous marins nucléaires, de rafales, de portes-avions ou machine à guerroyer qui renflouent un budget amené à promouvoir des réformes dont on veut pas.
  L'ambition humaine dans la pousse d'un poireau.

vendredi 16 août 2024

127.Le plus bel été de l'année.

  Comme tu l'auras remarqué, je me suis fait couper les cheveux, et ça c'est classe. C'est ma belle-mère qui a tenté la coupe. Bon, ça fait un peu quatorzième siècle mais c'est réussi, le côté champignon qui revient quand ça repousse comme quand j'étais jeune chez les coiffeurs sadiques (parce que c'est pas cher, tu comprends) qui n'étaient pas vraiment parisiens. Il doit tout de même exister des mauvais coiffeurs à Paris, sinon comment justifier le salaire de celui qui coiffait l'ancien président mouillé devenu député. De gauche. Le coiffeur, pas le président. De gauche de gouvernement de toutes façons c'est de droite. Il vaut mieux rester dans l'opposition.
  L'idée, les idées actuelles restent les mêmes, je défile en pointillé et en molette de souris sans pancarte (les souris manifestent, ne le vîtes-vous point encore ?) je revis à l'aune de mon état de droit, mou mais dur, ici maintenu, je pose mes rames again et vide méthodique mon bureau penché trouvé dans la rue devant la biblio moderne devant le centre de tri postal fermé. Une bibliothèque intégrée à l'immeuble, au rez-de chaussée, c'est mieux qu'un magasin. Bon ça dépend du magasin, si c'est un cordonnier ça va. Après il faut aimer le cuir, c'est toujours des bêtes qui n'ont rien demandé, bon. C'est ça ou du pétrole, tu choisis. Les livres ne sont pas comestibles, c'est embêtant. Une bibliothèque de nourritures où on goûte aux cultures du monde après un abonnement gratuit à l'année et recevez chez vous plusieurs réfugiés plasticiens qui vous conteront comment on passe d'un pays sans lumières à un pays qui n'en veut plus. 
  Elle était posée là, cette table, avec un fauteuil, je crois, je ne sais plus, c'est si loin tout ça.
  Ma copine travaille puis va se promener, moi aussi mais pas de la même façon, je passe pas les plats, je reste hagard sous les tropiques ou détendu dans le vent à zyeuter l'ordre des idées à suivre. Je tourne autour du village à cloche-pied et parfois je descends prêt de l'eau pour voir passer les touristes. Les listes aident. 
  Je fais moins de rencontres et je ne cède pas à la pression de la chienne, car je connais le nécessaire concentré pour arriver à me mettre à la tâche. Pourtant je cède (aouuuuuu) quand même, car une bestiole a besoin d'air et de lancers de pommes, c'est le défi de la vie. Il faut parfois arrêter le tir pour se concentrer sur la ballade. Encore des chansons (pose/la/pomme!).
  J'ai retrouvé ma clef USB jaune avec les films copiés dessus. Perdre et retrouver des choses, ça occupe. Et les photos de ma jeunesse enfuie dans le café perdu, ou le contraire je sais plus, et je range encore mes morceaux de dessins. Je commence un récit à cases, j'arrête pas de le dire, et j'écris quelques lettres, vous êtes dans la liste d'attente, promis. Même si l'attente est longue. 
  J'ai trouvé un subterfuge à mes quatre cases, à mes cartes cases aussi, envoyer un résumé aux aficionados impatients qui se demandent comme moi si je vais arriver au bout de mes projets et si Béatrice et Véronique vont enfin se plonger dans mon disque-monde.
  Toujours en mémoire l'histoire de ce type qui disait qu'il allait faire une longue série polar pour sa retraite et qui au premier tome est mort d'une attaque cardiaque, ou cet autre qui voulait couvrir les aventures d'un héros jusqu'à la révolution française et qui est décédé avant la Bastille. Y'a t-il quelqu'un pour sauver l'arène ? Oui je pense, mais ce ne sera pas moi. Gladiatus, Spartacor et Matamos, les tridents mousquitaires Greco-Phrygiens-Numides, sauveurs du climat cinématosceptique français, engagés pour tuer sur le sable ce doux visage qui me souriait.
  En prévision, il faudrait apprendre à ton apprenti(e) comment ça se passe dans l'impasse, qu'en peinture comme en écriture il ne faut pas avoir peur de se tromper et de partir dans une mauvaise direction, ça n'a aucune importance, surtout si tu n'es pas sous contrat.
  Je percute plus vite, je reconnais, et j'ai un peu flemmassé sur le rameur, ou flemmardé sur le masseur, rien de mal, et racheté du beurre de cahuète, c'est embêtant (mais avec du miel dessus, vous comprenez...) je me retrouve avec du gras de jambon autour, dessous les côtes méditerranéennes, et sans la bouée, c'est pas évident. Il paraît que les baskets roses aident au running, ont-ils des tailles 44 au Vietnam ? 
  Il s'agit de se laisser emporter par le globuleux bouillonnement du désir d'inventer, même ténu, et de s'amuser comme quand tu t'amusais, c'est aussi difficile et simple que ça. Comprendre les règles, ne pas déranger, s'imposer sur le parking de chasse avec un tank Panzerkampfwagen VIII Maus afin d'éviter les garages intempestifs de borrachos en gilets oranges fluos sur le chemin de randonnée, qui restent plantés là avec un portable allumé pour savoir si à cent mètres y'a du gibier, ou jusqu'à ce que leur moustache pousse et leur hypotalamus mute et s'ils vont pouvoir changer de sexe en mairie pour devenir enfin amazone en collants comme quand ta femme est partie chez sa mère.
  J'ai encore deux trois cartouches, quatre à dire vrai, elles ressemblent à s'y méprendre aux balles du détective dans Qui veut la Peau de Roger Rabbit ?. elle touchent au but quand le contexte est propice, sinon elles font ce qu'elles veulent et privilégient surtout l'entertainment, la blague, le non sens, le mauvais chemin, le but raté, le circuit de travers quand tu butes sur les rebords sans pouvoir demitourner et que ça mène à une fin qui twist. 
  Rester troll, la vie des bois.

dimanche 21 juillet 2024

126.La route chantante.

  J'ai une vidéo de retard. Personne ne s'en est rendu compte mais si tu observes bien, c'est comme dans la folie des grandeurs, il en manque une (et il faudrait pour équilibrer cette semaine que j'en postasse deux sur ma chaîne dont je ne mettrais plus le lien ici, non non, c'est trop de publicité, tout le monde qui s'y intéresse est déjà au courant, inutile d'insister, je ne céderais pas). J'aimerais (conditionnel) arriver aussi à mettre à niveau les messages blog avec les deux vidéos de retard. Aimer arriver, voilà le programme. Important les intros. 
  C'est-à-dire, au niveau des chiffres : si j'ai 142 vidéos et que j'arrive à 142 en messages blog, ça permettrait d'être au même chiffre, tu vois. Tu vois ? Après cet exploit, je pourrais me donner un rythme à suivre sur les Internets, une vidéo par semaine, un message blog par semaine, trois cent trente trois coups de rameur et une planche de BD postée quelque part où personne ne la voit tant que je le dis pas, histoire d'avoir un peu avancé avant de dire que j'en fais une par jour et que je fais comme si j'en faisais une par jour alors qu'en fait j'en ai 25 derrière moi et ça me rassure parce que quand je posterais la 25eme, j'en aurais cinq d'avance. Ce serait bien (?).
  Mais d'abord je dois écrire tous les messages jusqu'à 142 et j'en suis à 126, 126 ôté de 142 ça fait... 16 ! Les quinze prochains messages de Lavis Sauvage parleront du spectacle en cours de stock (lui aussi). Pas sûr. En plus la vidéo 142 je l'ai même pas encore montée (mise à jour du dimanche, je suis dessus). J'ai dû faire six à sept prises tout seul dans la forêt, ou tout seul dans l'espace cartons, ou tout seul à côté du poulailler où il n'y a plus de poules, ou tout seul dans les bois (je peux faire ça longtemps), on est déjà jeudi et je suis fatigué.
  C'est épuisant la fin du monde, les ministres de l’intérieur demandent aux gendarmes de brûler des champs de blé pour défendre des plans d'eau, c'est un peu déroutant. On a chaud, on a froid, il pleut tout le temps, manquerait plus qu'il y ait des guerres. Bon chez nous ça va, enfin, techniquement, y'a pas de bombes. Après je sors pas beaucoup en ce moment, vous me direz (vous me direz ?). C'est ce que disait ce regretté PD (Pierre Desproges pour les intimes) "Les gens qu'on connaît pas, on s'en fout". Il peut en mourir ou s'en massacrer des millions, c'est pas en bas de la rue de mon village, alors ça va, ça dérange pas les moutons qui paissent en paix sous la chaleur estivale Zia Tao les cités d'or.
  Parler à la place des gens qui ne sont plus là c'est un peu comme manger une poire en récitant l'alphabet araméen à l'envers, c'est difficile, surtout quand tu n'as pas de poire.
  Le pathétique des guerres c'est que parfois, ça dure. Innover et jouer à un jeu avec un petit plateau multicases en spirale serait inventif, une sorte de jeu de l'oie croisé avec les petits chevaux, je sais pas. Décider aux dés qui c'est qui a gagné, qui c'est qui a perdu, pour redessiner une carte en disant ok, là et là c'est chez moi t'as perdu, mais sur la carte seulement. Le reste du temps on se promène tout pareil comme on veut et on a droit d'installer tranquille sa tente superstorm™, qui résiste à tous types de commentaires haineux du moment qu'on met pas la musique trop fort et la friteuse à côté de la costumerie.
  Quand le monde flambe, on est embêté parce qu'on peut plus faire des messages blogs et des vidéos de la semaine. D'aucuns trouveront mon propos d'artiste privilégié qui a décidé il y a longtemps de s'amuser à vivre, clivant, ordurier, antisocial tu perds ton sang froid, d'extrême gauche écoterroriste woke antisémite et va bosser feignasse, tout ça, je peux comprendre même si ça va un peu trop vite en besogne. Il y aura toujours quelqu'un quelque part qui s'ennuie et possède un clavier d'ordinateur, pour t'expliquer courageusement anonymement que ce que tu fais ça ne va pas parce que ça ne sert à rien tes trucs, et parfois on se fait insulter et c'est fascinant parce qu'on voudrait aider le commentateur mais il n'écoutera pas, il a raison, il sait et toi tu ignores, il insulte et tu perds ton temps parce qu'il veut se convaincre qu'il est le détenteur de la vérité vraie comme sur un plateau télé de droite. 
  Il faudrait des psys IA lancés automatiquement à chaque fois qu'on dit une connerie en commentaire, plutôt que le blocage ou un avertissement d'une firme américaine qui t'explique qu'on ne dit pas de gros mots et qu'on ne se moque pas des (mettre ici ce que tu veux). Lancer une conversation qui inviterait toujours à réfléchir au sens de la vie que l'on mène au quotidien, pourquoi le café, pourquoi les petits pains beurre de cacahuète/miel, la base.
  Même en pleine panade, j'espère avoir assez de recul pour continuer à garder une distance de sécurité à deux grandes bandes blanches sur la route de la vie. Poser lentement dans un mouvement gracieux son dos, allongé en lézard sur un rocher tiède, et penser aux étoiles qui vont poindre avec le soleil tournant, enfin la planète tournante, bref.
  Cela ne me dit pas comment je vais planifier cet été bien entamé pour bien mener à bien les potentiels projets qui m'aideront à nourrir ma famille de trois chats et une chienne et acheter du sucre blond pour les confitures de l'hiver à renouveler d'urgence parce que le stock est bien bas.