vendredi 18 janvier 2019

70.Je refais (l'idéal).

   Ce qui serait bien pour moi cette année, ce serait d'avoir un bon radiateur bain d'huile essentiel, que j'ai pas besoin de triturer pour qu'il s'allume, et des pâtes avec des tas d'assaisonnements tout prêts à côté de mon bureau pour finaliser un peu tout ce que j'ai dans les doigts et dans la tête. Parce que maintenant que la fin du monde est proche, et qu'il ne restera rien, même pas un nécessaire à fondue pour des marmottes suisses excentriques, je me vois dans l'obligation de me mettre au travail pour trouver un logement proche du cinquième dans un hôtel grand luxe sur la costa del sol anglaise, un peu à côté de Brighton, là où il y a des pédalos tout terrain roses, avec des bandes à la Buren dans le tissu. Je connais un migrant qui l'a testé au salon de l'automobile, ça vaut rien en haute mer.
  J'ai écouté pas mal de fois l'opéra de Mozart (trouvé dans la rue avec 150 CD dans le boitier qui sent un peu le moisi, il en manque 20, faudra que je demande à David de me prêter les disparus que je les grave, mais grave) la clémence de Titus, en italien dans le texte, avec des perruques et tout, et y'a des passages qui m'ont fait beaucoup pensé à des trucs contemporains, genre musique de films de SF ou Western, mais j'arrive pas à me souvenir desquels. Enfin tout ça pour te dire que Mozart était très en avance sur son temps, ça me semble si actuel (parfois un tout petit mouvement mais quand même) que j'ai du mal à croire que ce soit de cette époque d'avant la guerre de sécession. Ou alors c'est moi.
  Disons que je ne sais plus comment vivre ma vie de tous les jours depuis si longtemps, enfin, c'est plus compliqué que ça, j'aime beaucoup beaucoup la vie, quand je trouve à Saint-Michel des cassettes d'Anne Sylvestre en concert au théâtre de la Potinière (1995) et de Tous les matins du monde, la bande originale du film de Marin Depardieu. 
  Attends. Disons que, oui, disons-le, je voudrais bien être un architecte Maya à qui l'on ne vient pas chercher des poux dans la tête sinon on se doute que je vais brûler ton cœur de bichette dans la marmite en chantant des gwerz(s) de ta grand-mère l'aïeule de sa race d'Albator en short, et tu fers boïng boïng jusqu'en bas des marches tellement elles sont pentues qu'on pourrait y installer un félétérique.
  Alors oui, plus discret, toujours loyal, et très mais très motivé pour tenter des solutions un peu radicales pour aboutir mes images et mes chansons dans la tête et mes pièces dans ma poche et mes trucs, que si j'y arrive jamais c'est pas grave, je fais un trou et je mets tout dans une malle en fer et je pars vendre des armes de jets en Nouvelle-Guinée, qui reviennent toujours dans la main de celui qui l'a dit le premier. 
  Sinon je pourrais faire un petit événement à l'atelier pour me mettre en jambe avec la bouche au milieu des serpents, je veux dire un truc où je parle devant des gens qui mettent pas trop de parfum sinon on s'asphyxie la cocotte avant Pâques et c'est pas bon pour les pifs gadgets. Mais pas de vernis sur les oncles, ça suffit les vernis, y'a jamais personne et le ponche est dégueulasse.
  Et si les chameaux ont des dents de devant si grandes, c'est pour mieux épater les castors en voyage.