lundi 26 avril 2021

85.Le tournant de ma carrîère.

 En rangeant mes cartons, je crois que je ne fais que ça en ce moment, et aussi me masturber (et écrire une nouvelle pièce, et chercher ma maison) l'esprit essentiellement, je tente de me détendre. 
  Heureusement, grâce à Internet, la vie n'est pas si triste et j'aspire à étudier la sociologie des positions à prendre face aux opportunités inventives que je caresse dans le bon sens du poil, et ce dans le but avoué clerc de notaire de donner un ordre nouveau au processus interactif de ma création foutraque de reproducteur de glande, surrénale essentiellement. Don Cortisol, priez pour nous ! (Faudrait que je mette six/six liens mais j'ai pas le temps.).
  À chaque masturbation spirituelle, j'ai des bouts de cerveaux qui fusent comme une araignée, au plafond. Ces prises de tête colossales sur le devenir de mon humanité intérieure et mon relationnel avec l'extérieur, ou immunité je ne sais plus, un pour poulpe, poulpourin ! Reprenons.
  Ces prises sont survoltées ! Ça permet d'égayer un peu mon quotidien et de perdre mes neurones ailleurs que dans des produits addictifs que je préfère fabriquer à travers mes images, souvenirs, écrits, que j'assemble et ressemelle à la va comme je se faire se peut. L'imagination est ma principale toxicomanie, je pars souvent en couille et je reviens à pied.
  Je me suis souvent posé la question de la masturbation intellectuelle, c'est péjoratif quand on vous dit qu'on se masturbe le cerveau, c'est esseuprès blessant, alors que, la masturbation en soi, entre soi disons, c'est plutôt sympa, quand c'est bien fait. Je manque de muscles. Un jour, peut-être, je sortirais d'une douche en ne demandant pas la serviette, fier comme un nu de David. Je parle du sculpteur pas de mon pote alsacien.
  J'ai cette obsession de pourfendeur de tort, de redresseur de trucs, l'amitié virile doit servir à quelque chose après tout. 
  La masturbation intellectuelle serait-elle le schtroumpf à lunettes de notre libido mentale ? Je m'explique : enfin plutôt je ne me l'explique pas, le schtroumpf à lunettes c'est celui qui se prend des pains parce qu'il pinaille. il pose des questions, il sermonne et pontifie, c'est le premier sur qui on se défoule, alors que merde, si ça se trouve, il a un truc intéressant à dire, un bouquin à conseiller qui permettrait de sortir de cet état débilitant de lala la schtroumpf lala, vient schtroumpfer en cœur. Assurancetourix, le barde, celui qui chante, assez mal j'en conviens en regardant de plus prêt les phylactères, est peut-être le schtroumpf à lunettes du village gaulois. Car si un barde sait, connait des choses, on règle plus souvent les problèmes compliqués des phrases trop longues ou des créations en jachère avec des baffes, il parait, je ne vais plus trop aux manifestations en ce moment.
   L'intellectuel serait-il donc un masturbateur pas heureux à la nouille sans sauce ? Je diverge. Comme à mon accoutumée, je retombe sur mes pâtes, même si ce soir je m'ai fait du riz. 
  Mais oui hélas encore aujourd'hui, celui qui pense n'est pas celui qui chante, y'a pas de pianos debout à jouer derrière pour faire se trémousser les télétravailleurs du village dans les nuages. Un homme assis qui se prend la tête est suspect, il ne joue pas au ballon. 
  Notez que j'adore voir des hommes musclés courir les uns derrière les autres en se passant un truc caoutchouteux à la main, au pied, par devant ou par derrière. Cela me rappelle les efforts à fournir pour sortir du lot à mon âge avancé, et réussir à faire marcher les parties carnées de mon esprit rebelle des bois qui pourra prouver un jour que ce collage vivant de créateur multipistes vaut la peine d'être vrai cul.

samedi 24 avril 2021

84.Dans le dur de la feuille.

  Les vieux m'agacent. Ils sont pénibles. Il faudrait leur ôter le droit de vote passé la cinquantaine. Les vieux ont cinquante ans. Au delà ça varie. Soit ils rajeunissent, soit ils s'écroulent dans leur passé. Je viens d'écraser un moustique sur le mur, il ne faisait même pas de bruit le pauvre. Les vieux ne sont pas des moustiques. Il vaut mieux leur subtiliser la télécommande.
  J'ai aujourd'hui réussi à me déplacer chez mon ami T., dont je tairais le nom pour éviter qu'on s'y rende à plus nombreux, car il est généreux et des gens pareils se gardent sous le coude sans trop diffuser l'info. Sinon c'est l'alarme, l’hallali, la curée et la charlotte tout en même temps. Partager les bons plans lorsqu'il s'agit de prendre une douche dans la baignoire huit places qui fait des bulles et spa et des tas d'autres trucs à vapeur, je ne peux pas vous dire. J'ai donc réussi à me déplacer, déjà, c'est une information importante. 
  Se déplacer, en ce moment, je faisais moins. D'ailleurs il me faudrait une prise au jardin botanique pour égayer mon décor. Je vois bien que mon programme de bras, de jambes de torse, reste au point mort, et que mon ventre replet vient enlaidir cette surface de réparation dont je parlais déjà dans le post précédent (vous ne l'avez peut-être pas lu, je ne vous en veux pas, il y a tant de choses qui nous distraissent, oui.). 
  Aller du point A au point B. De l'atelier qui finit à la maison qui rigole, mais ce n'est pas une fuite. Je me projette dans le mur avec un matelas coton autour de moi, bien enserré pour pas faire d'inutiles bleus. 
  Le couscous est meilleur quand la nuit est tombée. 
  Il y a des indices, des point précis, des requêtes, des impératifs peut-être, qui s'ajoutent à chaque journée de recherche supplémentaire. Je me sens jeune encore, prêt à en découdre, à croire que l'abdomination de Dunwich (c'est comme ça que je parle de mon ventre) reviendra sur le devant et repartira sur l'arrière. 
  Il me faut un évier sur fenêtre, une vitrine sur rue (même si c'est pour des vaches), un chapeau de ciel (quelques velux suffisent), un grenier, une cave ou une grange ou un garage pour ma collection de lamborghinis (c'est des pâtes) minimum deux mètres cinquante de haut sur trente de large pour pouvoir lever les bras sans toucher.
  J'ai pour principe d'éviter de m'attarder sur le résultat. Le chemin est tout de même plus important, même si comme pas mal de monde je ne m'en rends compte que quand je suis mort.

jeudi 22 avril 2021

83.En attendant l'A87.

  Je me demande si j'ai bien fait de commencer à faire quelque chose. C'est le problème quand on commence. Il est difficile de s'arrêter. Des pelleteuses se massent devant l'entrée, avides de mottes, prêtes à sauter les unes par dessus les autres, comme des titres, des moutons ou des truites dans un bac à surgelé. Je me demande. Vraiment. L'irascible m'habite. L'irascible me plante. Au milieu de ma terre.  
  Chanter des phases. Appliquer des crèmes. Je m'en fous si ma photo est un peu serrée. Je pose pour personne. Tout seul devant le réglage automatique. Possibilité multiple m'a toujours attitré. Attiré. Atrabilé. Je perdure. 
  Magiquement parlant, les poules me font des œufs. Petit coq pousse un peu le cou, se pavane devant les plus grosses, gratte un peu la poussière et la paille, silence dans le studio, retour à l'autoroute.
  Des possibles je te dis. T'es pas âgé, moins qu'elle, c'est sûr. Dans les starters je relance des bafouillements ultimes, quelques clins d’œils (oui au pluriel, les yeux de Laura cachent son sourire) et une pièce à dérouler qui m'obsède. En huit jours c'est possible non ? Non ? Avant la maison dans les Landes. 
  Toujours les mêmes sujets, les mêmes obsessions pour tout ce qui courbe et fluidifie. Ce mélange savant de dialogues enlevés, j'écris en définitif. Pas que je frime. Juste ça vient comme ça. 
  Je me dis : tout peut s'arrêter si vite (il se dit : tout peut s'arrêter si vite). On retrouva l'auteur sur son clavier, la tête appuyée sur le Q.
  J'envisage sérieusement de me mettre au foot. Mais plutôt comme arbitre. De loin. De très loin. Sur une soucoupe. Et à chaque manquement, chaque coup de boule illégal, ce sera une décharge. Rien de grossier. Mais plusieurs petits tas brûlés à la fin sur le gazon maudit. On comptera les barbecues depuis le nouveau satellite d'un richissime crétin qui préfère envoyer les masses aussi dorées que lui se faire balader dans les surfaces rouges en préparation sur une planète pas plus isolée du système qu'une autre. 
  Et dire qu'on vote encore. 
  Vivement le conseil des sages. Ils ne décident rien, et on prend leurs vents pour des réponses. Les os ont parlés !
  Ce que c'est que d'être maigre.