jeudi 17 décembre 2015

43.Vous êtes suibi.

  

  L'obsession de revenir sur le Net ces derniers temps m'a coopté, capté, captivé. Cela ne m'empêcha pas de trouver des journaux dans le marchand plutôt que de me les procurer au noir (si on ajoute à ça que mon marchand est de couleur, c'est le pompeintre !). Ce qui est dommageable pour mon portefeuille, qui ressemble à un papillon xylophage avec des grands yeux de biche et des pattes de cafard du nom de Grégor, alors que c'est si joli Gérard. Mais je vous dis des fadaises (pluriel de conneries) car je n'ai pas de portefeuille en banque, j'ai tout vendu au plus offrant à la bourse de Saint-Jacques, en forme ronde cuir Bordeaux, en vente dans toutes les bonnes abbayes. J'ai des poches de jeans sous les yeux et une coquille Saint-Brel qui ne contient que des menues piécettes pour le bus. Ding, il est temps de tourner la page. 
  J'ai ces temps-ci trouvé le cheminement long (encore, mais tu te répépètes mon vieux !) dur de m'y remettre à quoi Auguste ? Happé par les informations tronquées du monde et les guerres des arbres marcheurs, j'oculais les drosophiles épelant Cronenberg (là il faudrait une référence cinhématome-graphique). Nos monstres nous précèdent la place dans le métro. Quand on s'assoit dessus, c'est mieux. Raconter lentement les vies humaines et le respirement des bois n'enthousiasme pas toujours le faiseur pressé d'images (pas le temps Coco !). Marcher avec mon libraire, main dans la main au milieu de toutes ces tiges vouées à la glorification des mots. Cette phrase est obscure, ou ambivalente, ou les deux. Éclairons. 
  Le journalisme rend compte plus que ne prend en compte, oui, et le livre obscurcit, sinon je laisse tomber. Oublies ton montage vidéo, camarade fouisseur, va manger du fromage avec les autochtones, ils sont sympas passé les quelques relents de nationalisme Suisse planté comme un couteau au milieu de la miche. Posons. Relu deux dernières pièces, refais pour la quarante troisième fois le plan du récit songe de cette vie passée future, monde comédie où l'on joue dans les jardins botaniques et où l'on se course poursuite dans les rues pavées inégales. J'ai lâché prise sur bien des monuments de vaisselle, raté quelques autres en pétant une grenouille, une que j'avais trouvé dans un magasin de pauvres avec maman, céramique aux gros yeux imprimée en Chine. J'ai, grave, sociologisé vos histoires et vos faces (car je vais toujours à la source de vos trombinoscopes, Never Trust Un Fil D'actualité !) on se voit tous en train de faire ce qu'on devrait faire au moment où on ne le fait pas. Le temps passe et je n'ai toujours pas créé ma compagnie de marionnettes. Nous ne battmannerons pas la bêtise en culculklanpabilisant la bêtise, merci Bernard (Stiegler), qui écrit dur à suivre mais se pige sec après trois fines. Ni en la jugeant (la bêtise, suivez le guide) elle n'attend que ça pour faire la sourde et claquer la porte-oreille. 
  Pour contrer la bêtise il faut, un peu, lui faire de la place, la laisser entrer, lui donner le temps de raconter sa vie. Quand ce n'est pas payé, c'est ennuyeux. Comprendre l'épanchement sans pleurer avec elle, sans la juger, c'est difficile. Parfois on monte des reportages belges et tout le monde applaudit. C'est un peu pathétique ou ça touche au sublime. Et lui donner une ou deux pistes aux étoiles pour s'écouter elle-même, remplacer ses boucs émissaires par un gâteau, peut-être. Un Kouglof ? C'est long à faire, la bonne pâte se repose. Chanter. Retrouvé tout plein de livres fameux, vu trois à quatre hydres-séries d'un coup, avec soucoupes, trips et plein de sang qui fait vrai. Dormi avec les minous la tête engoncée dans un sac de voyage, et soudain, m'affalant, bave aux lèvres, frissonnant, porte ouverte, réveillé par mon étouffement, courant moitié cul nu à cinq heure du mat dans l'herbe mouillée pour séparer un feu de bengale de félidés noir et blanc faisant Yin et Yang comme dans le dessin-animé du Panda Kung-Fu, deux : "Et je vous mets Charlie avec le Canard ? - Non, merci non. Je vais vous prendre un Figaro pour changer."

vendredi 20 novembre 2015

42.Aventureux.

  Dans le guide galactique de Douglas Adams, une trilogie en cinq volumes (véridique !) la planète terre (avec ses humains dessus) est une sorte de grand programme géant et génial, créé par des souris, qui est censé apporter la réponse à la vie, l'univers et le reste. Même si on se demande si la question sera cette fois la bonne. Dans le premier tome, on comprend assez vite que la terre va être rasée pour laisser passer une autoroute spatiale, idée qui sera abandonnée plus tard mais qui ne fera pas forcément revenir notre planète. Quoique. J'ai passé ma jeunesse, et je veux croire qu'elle dure encore, à lire de l'anticipation, des scénarios improbables, des BD fabuleuses, de la science-fiction en boucle en écoutant Gotainer, Dorothée, Anne Sylvestre et les B52's, fumant des saucisses dans le tuyé de mon enfance. 
  Aujourd'hui mûr et responsable (j'ai arrêté les gens), après avoir passé mes deux dernières années dans des lieux de vie pas sympathiques et sans assez de flouze pour réparer la piscine en forme de guitare, je peux dire, repu et comblé dans mon fauteuil mémère, que Terry Pratchett, qui a eu comme Ayerdhal la mauvaise idée de mourir en 2015, ou la bonne, c'est à eux de le dire maintenant, que Terry Pratchett, donc, écrivait de la fantasy. Et ses personnages ont une fâcheuse tendance à voir le monde tel qu'il est vraiment, sans craindre d'y mettre les mains dans le cambouis (Ayerdhal aussi quoique je connaisse moins bien son œuvre, j'en ai lu que deux pour l'instant, c'est d'une lucidité qui claque l'élastique de jogging et j'y vais à petits pas mollo mollo). 
  Le monde tel qu'il est c'est quoi ? Le bordel, oui, quelqu'un d'autre ? Le monde tel qu'il est c'est le pétrole (j'ai fait une faute de frappe que j'ai corrigée mais je voulais écrire le prêtrôle). C'est tout. Et un peu le fric aussi, mais c'est pareil. Je ne peux pas vraiment me prononcer en profondeur pour le monde, c'est trop grand. Mais pour ma gouverne, je peux naviguer deux choses. Un, j'ai un peu faim. Deux, je suis pour toute forme de paix et de méditation qui permette de lâcher prise et d'aller faire un tour plutôt qu'aller tuer un bœuf. Sans gourou à la con qui te ponctionne ton foi en te faisant croire que tu progresses à chaque versement. Les purifications non gratuites sont des analyses non remboursées, là. Je n'exclue pas l'effort d'aller vers pour comprendre mais on en reparle dans vingt ans. 
  Je peux pas obliger mes connaissances et amis à lire Terry Pratchett, si ? Ou alors vous commencez par la série avec Tiphaine Patraque (tome 1, Les Ch'tits hommes libres). Top série. L'histoire d'une fillette qui devient sorcière, y'en a quatre tomes comme ça, le dernier est le plus fou simple et réussi. C'est pas tout à fait les sorcières de chez Harry Potter, y'a pas d'étincelles et pas trop de baguettes. Enfin pas toujours. La bonne magie c'est s'occuper des gens. D'abord l'humain, ensuite la sorcière, très facile à se rappeler, très dur à s'en souvenir. Surtout dans les moments de crise.

mardi 10 novembre 2015

41.Et des cheminements doux nous prendrons la descente.

  Je suis l'ordinant, tu es l'ordinateur. On se tape dessus et on joue à touche touche. Parfois sur l'Azerty, je mets du vinaigre, pour que les doigts décollent. Aujourd'hui, je cherche des phrases sous le marteau piqueur. Il y a une mise à jour chez Pôle agence, où l'on t'encourage à cocher, il y a quelques pistes vers le désir de cycle, et des recherches encore sur le prochain terrain à engager. Voir Flora, peut-être, féministe avant l'heure, il faudrait enquêter, je ne suis jamais très doué au delà de cinq ans. La mémoire se dédouble et mon Jekyll s'enrhume. Moloko. Le lait concentré sucré. Voyons. Regardions. Tartempion. 
  J'ai pas mon vélo, il est resté avec le cheval, donc je n'irais pas à la bibli today car mon Dark Vador débarque dans moins d'une heure, ou un peu plus. Le soleil pourra illuminer les coteaux si l'on évite les bouchons, mais avec lui, j'en doute. Je cherche ma lampe de poche pro qui me permet de remonter doucement dans la boue pour découvrir sous orage un corps désartibulé qu'on a laissé pourrir faute de coupable. Et le shérif Clint sort de l'ombre et fait sans rigoler : "Posez vous mains sur le volant et sortez votre permis, comment c'est impossible ? Ne jouez pas au plus malin avec moi blanc bec. Vous êtes Marty Mac Fly ? J'ai un message pour vous qui date de 1881, on se demandait avec les collègues si vous seriez là au rendez-vous, signez là, et là.". 
  Je devrais faire un peu plus attention à mes références américaines, ça va finir par se voir. Nous avons beau tous être tombés dedans quand on était petits, il serait de bon ton d'ouvrir d'autres opercules, que nos effluves nationales reprennent du poil de quoi, et bien de la bête, assurément. C'est d'époque. Avec un petit drapeau bleu blanc rouge planté dans le fessier, il en reste un peu je vous le mets quand même ? Multiples nuits stressées à l’accoutumasse, et une recherche de recentrage autonome sans batterie. Me répéterais-je ? Un peu. Baste. Court passage à l'atelier ce mardi au milieu des idées en jachère. Une sur trois qu'on peut brouter sans crainte. J'ai le dossier orange des notes des pièces, et le dossier transparent des notes des livres, et le carnet des dessins sur les scènes à tourner. Et même le plan des vidéos qui commence à prendre forme. Je refais une cartographie et j'essaie de revenir demain. Des bisous à ton hamster.

vendredi 23 octobre 2015

40.Espace de quoi ?

  Les délimitations sont donc à découper. Trouver une manière de classements à cet ensemble d'idées possibles et imaginables. L'espace atelier. L'espace du site Internet. L'espace des liens de ce site. L'espace client ? Non, je n'ai pas la carte du magasin, merci. On avait pas besoin de délimiter nos courses avec un petit panneau à pub sur le tapis roulant, avant. Une étendue comme une planche de dissection de l'esprit. Attitude de dévoilement qui masque. Passer de bons moments. Je bifurque d'Ulysse à la série de cartes, tarots, bataille. Bifurquer. 
  Pour commencer, un fond d'écran qui m'attire. Une couleur à choisir parmi celles que j'ai, à moins que je n'aille faire un tour chez le vendeur de papier, ce qui me permettrait de passer chez le cordonnier pour voir si mes chaussures bruxelloises peuvent se faire mettre une semelle de renfort et éviter mes bondissements à chaque caillou. Je suis d'une nature douillette sous la voûte, le hobbit fait partie du héros, et la quête envisage de m'offrir un certain relâchement sur la route de briques jaunes. Provisoire, peut-être. J'aspire à plus de nanotechnologie et de temps solitaire dans une durée définie. Comme glander est le principe qui permet à la création de monter, il me faudrait ma cabane où m'isoler sans failles. Sans remontrances. Sans justifications. Avec du matériel. Le fantasme saisonnier.
  Odyssée, trajet, zonage. Je vais tenter de vous mettre en image de fond de site, une carte, donc, de mon territoire mobile. Après le cordonnier. Car il est déjà 17h30. Vivre en permanence (et impermanence, ha ha qu'est-ce qu'on se marre à bout) dans des mondes qui s'offrent à toi, à soi, vivre. Bon. Assailli par ces hordes d'images qui veulent passer par ce corps possédé. Mais je n'ai pas de démarche. j'ai dû déjà le noter quelque part, la démarche n'est qu'une invention marketing de plus, bande de surréalistes avachis, les ronds-points sont partout et Toutes directions notre lot. 
  Laisser venir, et pratiquer un sport de combat quand la muscu aura réussi à effacer les traces des os apparents sur mon costume naturel d'Halloween. Déjà un an d'errance dans les cimetières à glaner ça et là les sujets gracieux de mon album vaudou. Zombie ! Cette ambition bizarre de créer malgré ses crises me vient de quelque malédiction merveilleuse contractée avec la varicelle un soir de fièvre. Le monsieur gentil s'était fait passer pour un docteur, il m'a demandé de signer la feuille couleur rouge. Papa était absent, en séminaire aux antipodes, et maman à la cuisine à plumer une bouteille de Martini. Je revois ma sœur entrer et se saisir du tison de la cheminée et frapper un grand coup sur le chapeau claque du bonhomme, et puis plus rien, la poussière, le vent. Et le bout de papier, bien sûr, avait disparu. L'homme est revenu avant hier, il voulait me redonner le papier, en échange, je m'engageais à écrire neuf livres en moins de dix ans, et des bons, si possible. Si j'y arrivais, je pourrais récupérer ma signature et on en resterait là. "- Cependant tu dois savoir que lorsque tu auras de nouveau ton âme en main, toute cette création merveilleuse de bête s'envolera à jamais.".
  Je m'en fous, j'ai dit, je suis un saule-pleureur en souffrance, et les rats d'eau viennent manger mes branches qui trempent dans le sens de l'onde, ça vaut mieux qu'une vie éternelle dans un python (monty) de la fournaise, no ? Haroun Tazieff dans ta face. Les paradis sont nombreux, les enfersaussi. Lequel choisir selon sa religion ou son éducation sociale ? L'enfer est une salle d'attente où l'on ne peux pas parler et où les numéros de Paris-Match parlent de mecs de droite qui font des bises à des femmes de gauche en gloussant. Et on écoute RFM sans pouvoir changer la station.

jeudi 22 octobre 2015

39.Cartographe

  Des cartes of course. Des cartes au trésor pour aller creuser. Des cartes du monde en évolution. des cartes transparentes qui se superposent pour donner la piste véritable. Et là le sage en toge bleue avec sa face sinisante et sa barbe en tortillons de nuage dragon, lève un sourcil broussailleux et fait (notons que cette fois ce n'est pas forcément un vieux) : "Tu vas chercher longtemps ton chemin de perfection à travers cette quête de l'organisation des choses, tu aimeras empiler mais aussi jouer au badaboum, tu aurais tout aussi bien pu t'assoir avec moi écouter la radio.". Il se tait une heure histoire de reprendre sa respiration, et il lève l'autre sourcil, car il en a bien deux, et fait : " Et tu devrais arrêter le tabac et me rouler un clope avant de partir.". - Mais maître, comment réussir mes missions dans l'ordre de chaque jour si l'automne me transforme en souche ? "Je n'en sais rien. L'automne est fait pour les chaudières bruyantes et les chevaux peureux, suis le fil électrique de tes sentiments sans prendre de châtaigne et ferme la porte en sortant, je me les gèle ici.". 
  J'ai rabattu consciencieusement et avec dos courbé, la porte qui était un paravent de papier enduit de cire, et je me suis retourné vers le jardin luxuriant rempli de fontaines, de rochers, de bambous, de mousses et de fleurs dont le nom rouge m'échappe car je ne me spécialise pas assez dans la nomination des choses depuis trop longtemps. Je ressens ça comme un défaut personnel profond, ne pas savoir dire, ne pas savoir transmettre avec la fiche technique et les petites vis au bon endroit. 
  Je sais plein de choses mais plutôt générales (Comme tout le monde ai-je envie d'écrire pour me rassurer) l'eau chaude brûle et les chaussures trop petites font mal aux pieds. Il me faudrait des obsessions saines et faire quelques listes. Commencer sérieusement à étudier ce livre du apprendre à apprendre ou faire un pèlerinage sur les stations services de mon enfance, je ne sais pas trop. J'ai plusieurs noms de territoires possibles mais j'ai toujours peur de m'enfermer dans un monde, alors je préfère un champ de bulles. D'où l'absence de spécialisation, peut-être. Il n'est jamais trop tard. Vivre la vie comme si c'était ton dernier jour sur terre n'oblige personne à organiser des orgies. Regarder les arbres plier sous le poids des corbeaux de passage dans cette fraîche bruine, c'est bien aussi. Mais regarder, je sais.

mercredi 21 octobre 2015

38.Monde ordinaire.

  Pas de magie au coin de la rue, pas de sorcier dans un chapeau, pas de solutions miracles pour les réfugiés dessous le pont, rien qui ne vaille la peine de remonter son moral d'un coup. Marcher, voir les travaux, sentir l'appel d'autre chose, quelque part, plus loin peut-être, ou là, si prêt, dans le ronron du chat, dans la lumière changeante étonnante d'hier soir, sans gros bateau de croisière qui nous pollue l'espace, HLM flottant où l'on se sent heureux d'être à l'étroit parce que le billet était cher. Un moment d'évasion pour décoller avec RyanAir, affiche désuète d'irlandais sans crise. Et puis le bouillonnement de l'eau crème, les oreilles froides et le passage enveloppé d'une robe un peu plus jolie que les autres. Un clin d’œil entre deux klaxons, une main levée pour saluer quelque chose derrière toi. Tu regardes les commentaires des riches et des pauvres, de ceux qui savent qu'on se zyeute pour savoir qui te zyeute, et tu attends. Pas de roman policier déprimant, si cruel de vérité, ou de nouvelle du monde terrible pour ajouter à ta fatigue. Miss Marple fera l'affaire. Quelques souvenirs flottants d'un passé proche quand tu regardais ces étendues si vastes en te demandant pourquoi tu n'y étais pas toute l'année. Rabattre son manteau, étouffer le bruit des voitures avec un casque bon marché. Quelle musique choisir, chanson française ou mexicaine à squelettes ? Et des chaussures neuves, ce serait pas du luxe, les rouges sont usées et font mal aux pieds. 
  Quelques nouvelles salles ouvertes, le soir tombe tranquillement, tu reposes ton âme en essayant de raccrocher les wagons de tes rêves de la nuit passée. S'il n'y a que ça, suis-je une part de ce ça ? La quête de l'argent nécessaire, les contrats, les disputes, une ou deux phrases en l'air qui ne veulent rien dire pendant quelques secondes, ça va ? Oui oui, ça va, ça va.... Et ces crétins qui massacrent le monde en faisant des bénéfices sur le dos des crétins qui acceptent leurs usines de merde. Il y a sûrement autre chose. Inutile de se perdre dans le sucre. Quelques fleurs qui fanent, des pétales par terre. Un vol de grue qui se cassent au chaud. Derrière les phrases qui s'accumulent, trouver le bonheur parfait d'un monde ordinaire qui brise sa croute briochée après 45 minutes de four combi. Les personnages invasionnent l'atelier pour une bataille de playmobils qui risque de durer un peu. Neuf histoires, je tiendrais l'haleine, moi ? Les héros sont plusieurs et trépignent à vouloir le premier raconter ce qu'ils me disent. Sans éviter les drames. C'est l'heure du bubus et des clients sont entrés, ne pas s'inquiéter, il y a de bonnes pizzas qui m'attendent quelque part, sans sauce tomate chinoise s'entend.

mardi 20 octobre 2015

37.Le sorcier de la malédiction du chaos de l'enfer.

  J'essaye de travailler avec ordre et dédicace. Je sais pas si le deuxième mot est juste. j'essaye de travailler avec patience et mère de sûreté. La salope. On avait dit pas les pulls pas les mères pas les gros mots, surtout qu'à chaque gros mot il y en a trente qui sautent en parachute avec un sac de pommes de terre. Et ça fait boum. Les gnomes en parachute, ils sont tellement légers qu'ils peuvent atterrir dans les bouses de vaches sans se faire mal. Les gendarmes aussi. Je parle des insectes.
  Docteur, depuis mes deux derniers messages j'ai le sentiment de revenir à un stade très centré sur le caca. Revenons à nos crottes de moutons. J'essaye de travailler avec ordre et organisation, ce qui est à peu de choses prêt la même chose, et depuis que j'ai décidé de ne plus me laisser happer que par la beauté et les impôts, je tente de revoir à la baisse mes exigences de succès pour me concentrer sur la réussite. Regardez cette petite lumière rouge, vous n'avez pas encore trouvé la véritable mission qui soit digne de vous et vous allez vous efforcer de vous extirper de cette machine pour vous mettre à manger de la bouillie dégueu avec des mecs qui sentent la sueur dans un vaisseau étroit. La vérité est ailleurs. La vérité est partout. 
  J'ai sorti la trentaine de livres dont vous êtes le héros de leur boite, je regarde avec avidité les images qui me faisaient peur à douze ans, je réfléchis toujours dans le désordre à ce que je vais faire dans la journée, combiner l'Odyssée avec un récit BD pour faire rire ? Raconter son Odyssée perso en expliquant que si j'ai raté mes études c'est parce que j'étais un héros depuis si longtemps ? L'atelier commence à peine à ressembler à l'image que je me faisais d'un atelier, bordélique et confus, froid et chaleureux. Oxymorien du tout. 
  Cette semaine qui s'avance me voit affamé de plans de travaux autour de : comment être drôle et bon et fun et branché et un peu naze en même temps sans se poser trop de questions. Mon Dieu, si tu existes, offres-moi un cerveau non névrotique à Noël, que je passerais certainement ailleurs qu'ici si jamais j'obtiens des billets pour la finale de championnat du monde d'affûtages de sapins d'un pays froid où l'on se saunarise en masse. Je suis obsédé par les cookies, avec des petites pépites australiennes qui volent en tourbillons sur le dessus des cheveux crépus.

lundi 19 octobre 2015

36.Rendez-vous à l'auberge du gras cochon.

  Aaah, cette auberge, combien de fois et dans combien de multivers ne nous y sommes-nous pas rencontrés. Attends, ne nous sommes-nous. Merde. Aaah, cette auberge. Où qu'on allait gaiement pour commencer l'aventure. Elle nous mettait du baume au cœur, et on y mangeait rarement du cochon. Lorsque l'on était tous attablés et prêt à écouter le vieil étranger mystérieux qui tousse avec sa capuche trop grande qui le rend encore plus mystérieux, on voyait une lumière s'éclairer derrière lui pour un power-point de l'aventure qui nous emballait aussi sec, juste avant que les gardes du roi viennent nous emprisonner pour qu'on puisse rencontrer dans la prison un vieil étranger encore plus mystérieux et plus malade que le précédent qui nous indiquait le plan d'évasion par le trou des égouts avant de mourir en bavant alors que le lendemain on était libérés pour erreur judiciaire, comme quoi il vaut mieux faire confiance au destin, mais pas toujours, c'est ce qui rend l'aventure si aventureuse. 
  J'ai noté plusieurs trucs avec des posts-it de couleur différentes. 1, le post-it bleu, Atelier Demi-Cachalot suite et fin, un livret une série de cartes qui résume en quelques phrases bien pesées la vie d'artiste à venir et à passé de tous les jours, on y trouvera du client relou aux rencontres merveilleuses, ça aidera à comprendre qu'il est bien de tabler sur les artistes bio et sans galeries parce que j'en ai pas trouvé une seule qui puisse me salarier en CDI. 2, le post-it jaune, tout ce que qui concerne le livre M2M, la grande série qui se décline en 1 seul épisode pour commencer, avec la pièce dedans. Sous post-it jaune, je pourrais aussi parler de cette envie de faire 4 pièces par an, selon les saisons nucléaires à venir. 3, post-it vert, se raconter son histoire personnelle de comment j'y arrive pour faire envie mieux que pitié comme le dicton dit. Et continuer de nettoyer les cabinets au vinaigre blanc. Après, la difficulté, c'est que je fais comme ça vient. Mais à force d'essayer d'en parler, peut-être j'arriverais à faire comme ça vient sans tenter d'expliquer, mais ce serait moins marrant.

samedi 17 octobre 2015

35.On va bien se narrer.

  Les semaines se poussent, comme des plantes. J'en ai une qui était à l'atelier et qui à la maison maintenant fait un peu la gueule, c'est Grégo qui me l'avait amenée pour un anniversaire tardif. Je t'avais pas dit mais je suis à la campagne, enfin, c'est pas parfait, mais y'a du soleil si tu vas le chercher chez les voisins en montant sur les petites marches en hiver. faudrait un poêle à bois. Je regarde toutes les petites histoires en jachère qui font des piles de livres à venir, merveilles. Je t'ai pas beaucoup donné de nouvelles simples, je m'amuse souvent à diverger. Et les vergers en fleurs sont si beaux au printemps. 
  L'aventure de mon existence est liée à la tienne, que tu pollues ou non. Je vis grâce à toi depuis toujours. J'arrive à déconnecter mon cerveau des problèmes (après les avoir traités un à un, of course) en laissant venir le grand vide, et je souris dans le camion. Le désir de monter une compagnie de spectacle est toujours aussi violent en moi, puissant, continu, organisé, planifié, je sais que ça m'arrivera, et si ça n'arrive pas, ce n'est pas grave, parce que je vais y arriver. N'étant pas le vieux sage à qui l'on vient demander conseils et histoires, restant le jeune sot sous son arbre mouillé dans la rosée du matin (les images varient, hier j'étais une femme du 13eme) je t'appelle encore et encore et encore. J'ai soif de savoir ce que tu deviens et si tu as une caméra.
  Pour mémoire, je te donne mon parcours en tentant d'être clair. J'ai commencé tôt à me déguiser, malle aux costumes. On venait faire le défilé dans la maison et les adultes étaient compatissants, bien que participant peu. Le pâtisson est un légume oublié qui a goût de je ne sais plus quoi au juste, mais la forme est marrante. Ensuite maman allait moins bien et le rire est parti faire un tour au bar, papa a voulu serrer la vis alors qu'il n'y en avait pas. Heureusement il y avait les fils du Dieu Noir, soirées pas mondaines de héros dans la maison pour tous. L'adolescence m'a vu me blinder contre toute forme de simplicité, croyant bien faire en me faisant excentrique, colère ou drôle ou les deux. Les familles d'amis se construisaient et déconstruisaient au gré du vent. 
  Arrivé en Aquitaine, j'ai réuni un maximum de monde, croyant que j'étais déjà prêt. Mais comment suivre quelqu'un qui ne s'aime pas vraiment, se livre si peu et mélange toutes les colères ? Planning planning planning. Amour gloire et beauté, désir choucroute et falafels ? Puis les serpentins me sont tombés dessus en quelques clics, j'ai compris que je n'étais pas seul à faire le bizarre. J'ai aperçu les levers de soleil de la vie qui clignotent en épisodes de Simpsons. Je me suis souvenu de tous les petites détails qui font qu'on peut se déclarer sa flamme en évitant de se brûler les doigts, et j'ai hérité de deux chats gentils et d'une femme qui est plus simple que moi pendant trois semaines par mois. 
  Je pense aux Deschiens, au théâtre du Soleil (ou de l'épée de bois), à tous les marionnettistes (TOUS), les bons et les mauvais, qui apportent du fil à notre retour des enfers. Et puis j'ai cessé de me dire que je pouvais réunir le monde en provoquant les rencontres. Je me suis mis à me polir comme un caillou, et penser à une stratégie du retour, un story-telling qui te permette de participer à mon stage sans préinscription. Nous allons nous revoir, à un moment donné, c'est sûr, un instant T, un temps X, ici ou là-bas, un petit souffle peut-être, je m'en moque. Serons-nous pas très à l'aise ou oui ? Ce sera simple et nous applaudirons. On se moquera des ceux qui ne croient pas à la résurrection des courges.

jeudi 15 octobre 2015

34.Minute papillon.

  L'extase, le cheminement lent doux. J'apprivoise mon mantra transgironde. Les poils dans la main sont devenus des cannes, c'est l'image qu'on veut me faire porter. Je porte. Des valises. Les malles sont pleines et les souvenirs nombreux. J'ai une énorme confiance dans la paresse. Car l'hiver est à nos quoi ? Portes, encore. L'envie de poulailler où, renard content, je fais des omelettes. Ma mère-grand me disait toujours ça, minute papillon, l'ivre d'heures que je devenu suis-je, se gausse de l'enfant impatient du gâteau. C'était elle l'impatiente. J'aimerais revivre tout avec conscience, et c'est ce que je tente, camping. Recréer, réparer. Pas d'envie particulières d'expositions, je sortirais de l'atelier les pieds devant, sur une couche portée par des divinités égypto-syriennes, les muses. Les neuf muses me flattent. 
  Je suis dans le sofa, et mollement les palmes donnent de l'air à mes yeux. Il est un grand chemin où se promener aide, c'est celui de l'absence de tracas. Je meurs trop. L'impression que cette mise à jour cérébrale met trop de temps. J'appuie sur aluner et je décolle. Mes deux merveilleux boulets de parents qui me sommèrent d'être autre chose queue même. Et puis les soirs d'automne en attendant les chats, qui gratouillent à trois heures pour squatter sur le lit. Aurélia me maudit car je me lève trop de la couche vissée, et c'est l'heure du marché.

mercredi 14 octobre 2015

33.Petites touches.

   Donc, l'Odyssée, que je lis en long en large et en travers, à pied à cheval et en voiture, en notant qu'à l'époque, la voiture était l'attelage, la carriole, le truc qui roule derrière. Donc l'Odyssée, est mon livre de cheval. Dans l'Odyssée, il y a un Ulysse qui s'appelle Odysseus en version originale, ce qui aurait fait doublon, on a préféré l'appeler Ulysse en français parce que c'est du latin et qu'il était fort, et quand on le voyait tracter des bûches on disait toujours ho hisse et il mettait de l'huile pour faire briller ses pectoraux sous les doigts roses du nouveau jour, qui est devenu Ulysse allez savoir pourquoi, il m'arrive de sentir dans le temps que l'écriture d'un blog est vaine, mais je reprends confiance en songeant à cette journée où je rencontre beaucoup de monde ancien qui me donne du nouveau et puis c'est aujourd'hui le jour pour les cartes horizontales et quelques mises à jour de bon aloi sur mon regaloebsite, histoire de montrer que peut-être je. En voiture Simone vient de plus loin qu'on se souvient (d'ailleurs de quelle Simone parlait-on ?, certainement pas de ma cousine, que je ne connais pas que je ne connais plus parce que j'ai oublié de garder le contact et réciproquement, que voulez-vous, l'absence de confiance en soi et l’ascenseur social qui est fracture, il faudrait trouver du liant à travers une simple carte, j'y reviens). En long, disais-je plus haut, car étendu de ton talent, et en large car, j'en mène pas mieux, je sais pas lire le grec. En travers pour finir, car ce sont les images qui m'intéressent, en doutions-nous ? Depuis un mois je planche sur des nouvelles cartes postales, des dessins en horizontal et en vertical, le portant des cartes fait en horizontal et en vertical. C'est des quarts de A4 et je me pose cent questions, comment choisir son sujet et faire des images que j'ai envie d'avoir sur mon frigo ou dans mes toilettes ? Comment m'y mettre vraiment sans me poser de questions ? Mais comment puis-je ? Oui comment ? Mon idéal serait de pouvoir créer une ligne de cartes, mais j'ai pas l'envie d'en poser partout car la gestion de stock n'est pas mon point fort. Que l'atelier Demi-Cachalot soit le seul endroit AU MONDE où l'on puisse se fournir en came Demi-Cachalot, voilà l'idée. Sniffer du requin, manger du poulpe. Je rêve d'espace et de collaborateurs dans un bureau comme dans les films américains, mais sans les américains. Ou alors un accordéon, des cartes en accordéon. Il est où mon diatonique ?

mardi 13 octobre 2015

32.Peintre à tout faire.

  En fait je n'ai pas 37 ans, j'en ai 35, car je rajeunis un peu plus chaque jour, comme Benjamin Bouton de manchette qui fut écrit en son temps par un vieux cintre d'Hollywood. Je me souviens souvent, ému, de cette époque bénie, étrange et pénétrante, qui fut mienne, où les fêtes improbables battaient leur plein avant la crise de 29, et je pleure comme une fontaine de Vegas, celle du Bellagio, avec le désert au loin qui nous rappelle que la beauté sans néons vaut bien un serpent à queue plate. J'exprime donc des choses et tente par mes méthodes de trouvaille d'avancer démasqué dans une optique à double tranchant. Peindre, écrire, dessiner, photographier, chanter. Pourtant, en vieillissant un peu, je sens que j'ai moins de désir pour la perfection (qui n'existe pas, comme chacun sait) et surtout pour la maîtrise de choses qui m'échappent. J'ai cru et on me fit croire, qu'il me serait possible, voire aisé, de mettre en page seul, tout en faisant publier sur des îles chinoises et devenir chef d'entreprise avec Spoke comme second et Mickey sur le tableau de bord qui gigote sur un ressort à mouvement perpétuel. Mais c'était peine perdue, la galaxie Klingon n'était pas sur la carte et nos ennemis lançaient des éclairs au chocolat dans leurs yeux humides et vaincus, tout en touillant leur milk avec la passion dodelinante d'une adolescente dans un bar où j'aurais mangé les mille francs de réserve que mon père m'avait laissé sur un compte en pensant que j’achèterais un cheval pour gagner aux courses. Mais les chevaux ne sont pas des bêtes, et il est préférable de ne pas les doper comme ces cyclistes belges qui marchent au vin rouge jusqu'en 1902. Après ça se complique. Le travail passe par mes mains et je dois garder confiance à 10h25. J'aime énormément Shakespeare, mais pas assez pour ne pas me dire que je vais faire mieux. Allez différent. C'est le lot des égos surdimensionnés de n'être pas modestes. Mais discret. Contradictoirement heureux de se savoir fringant et apte à mater sa bile en suçant un stylo. Cette mâtinée me verra sympathique d'enchanter quelques pages. La linéarité nous perdra.

lundi 12 octobre 2015

31.Michel Drucker

  Dans la vie, j'ai décidé de devenir Michel Drucker. Parce que j'ai 37 ans et que lui en a 73. Je serais décoré de la légion d'honneur de-ceux-qui-font-des-choses-à-quarante-ans, car j'aurais sauvé des vies dans mon émission télévisée, "Je sauve des vies", des gens appellent à la rescousse et c'est l'animateur qui les sauve. Et puis être un animateur connu, c'est être toutes les stars en même temps sans les inconvénients. Parce qu'on ne se fait pas bousculer dans la rue pour avoir un autographe sans réussir à faire comprendre à l'autre que c'est elle la star et que c'est à elle de signer, car nous sommes tous des Victor Lanoux en puissance. Et tout le monde de rentrer chez soi heureux, et il y a du potiron dans la cocotte et le pape François montre ses fesses culottées (donc vêtues, ne me faîtes pas hérétique avant que je m'apostasie) aux capitalistes, en chantant La Marseillaise à des supporteurs du PSG qui se sont trompés de fête. C'est beau la Nouvelle-Zélande. Bien sûr, en attendant, il n'est pas le besoin de me battre ma coulpe pour expliquer sans cesse combien il me serait utile à l'agréable qu'on me laisse en paix dans la petite chambre bleue du palais de l'Élysée, qui ne se trouve pas dans la rue de Rivoli (à côté du Louvre) mais bien à côté des champs, d'où le nom. Je m'étais dit que devenir Claude François, qui lui a tout appris (à Michel) ce serait fabuleux aussi, mais je n'ai pas le téléphone à la campagne, et même pas non plus Internet, ce qui est un handicap majeur quand on ne l'est plus. Alors je glande les marrons dans leurs bogues, je ramasse des figues et du raisin chez les voisins qui me regardent d'un drôle d'air, car les braves gens n'aiment pas que l'on suive une autre route qu'eux, et je tente de me laisser bercer par le dadouronron du bus qui mets entre 35 minutes et 45 secondes, ça dépend du conducteur. Moustache est teigneux, il accélère comme un con et quand arrivent les dos d'ânes, pouf, il ralentit sec et nos cœurs se serrent là-bas devant la maison, la voilà la blanche Hermine vive la mouette et l'ajonc. Mais je déconne à vous paumer dans des références bretonnes que ne comprendront que ceux qui ont la chance d'avoir le best of des chansons celtiques avec la fille rousse dessus qui a les grains de beauté au vent et les cheveux sur le nez, ou le contraire, regardant au loin passer la guerre avec un air de s'en moquer qui me ressemble, car l'envie de vivre est plus forte et le chemin jusqu'au bonheur n'est pas écrit dans un livre à la con de Jacques Salomé, qui aurait mieux fait d'écouter les Pogues avant d'essayer de nous bassiner la tronche avec l'art et la manière de se bien parler dans les asiles psychiatriques ou les centres des impôts pour se comprendre enfin et jouer à la vie avant que tout s'éteigne à Ikéa. J'ai moi aussi une famille humaine, et personne ne s'y comprend. Tout le monde croit se connaitre mais on ignore les soirées autour du feu à écouter le blaireau japper, blottis que nous fûmes dans nos sacs de couchage en téflon qui font radio en position couché et sous-marin en position superposée. Je m'en fous, je vais bien finir par l'écrire ce livre, et il plaira bien à celui qui le lira.

dimanche 24 mai 2015

30.Sympathie pour le débile.

  J'ai grandes chansons et dessins idiots en tête, et mon trentième message conjointé à l'énergie du 29eme, si ces maudits enfants pouvaient avoir des fers aux pieds, ils courraient moins. Concentrons-nous. Faisons abstraction des pas bondissants sur le placoplâtre du plafonnier. Ôôôômmmmmm. Voilà. Dessins idiots dans le bon sens, dessins pour faire rigole, comme l'eau qui coule dans le caniveau et le petit bateau en papier avec. Depuis le temps que j'en parle. Si Luz quitte Charlie y'a peut-être une place à prendre. Une place à prendre un joli roman de JK Rowling on en parlait y'a trente lignes. Ne pas se disperser, garder son lectorat. J'ai grandes chansons, qu'est ce que ça veut dire ? Dix ans que je ne chante plus. Professionnellement. Bien que ce ne fut jamais très professionnellement. Y'avait pas de circuit, on y allait comme ça. On prévoyait un peu ok, mais pas plus. Bon un peu quand même. Je compliquais sûrement. Je fais des gestes qui reviennent quand je chante. La tête qui tourne d'un petit coup pour faire un effet, ça m'échappe. Fais pas ton grand Jacques. J'ai besoin de douze kilos de mieux dans les bras, ça risque de faire un peu peur. Hulk en concert. Je me peindrais le visage en vert comme Didier Wampas. J'étais jeune et beau et maintenant je suis vieux et beau. Sentir bon, se laver les cheveux tous les jours ça les abîme. Reprenons. Ces soixante jours du désert sans Net, presque sans Net, là j'y mets une majuscule, serons joyeux pour créer quoi ? Réconcilier ma vie avec tout le monde. C'est pas possible. Restons modestes. Freinons l'emphase. Je suis d'une nature performative, ça veut rien dire. J'ai confiance dans le travail qui se fait toujours comme j'avais pas prévu. J'ai très envie de faire un album de chansons. J'avais pensé Jim Le Héros, back to the factures. Non c'est nul. J'avais pensé, Rehearsalt. C'est un jeu de mot avec rehearsal qui veut dire répétitions en nanglais. On reste dans une problématique financière et on met du sel sur la queue. Cerebos. Ce n'est pas contradictoire avec le reste. Stratego. Bon, je sais pas. Faire un album de chansons qui parle d'un parcours. Plus proche d'Anne Sylvestre que de Megadeath. Plutôt Kate Bush que Gorillaz. Mac Cartney expérimentant plus que les Rolling Stones se shootant. Ou alors un album de R'N'B ? Le vent dans les soul. J'ai mes références, les plus beaux albums de tous les temps que je peux écouter en boucle. Avec le grand orchestre de Vienne. Si j'arrivais à réaliser une histoire comme ça, des plages qui s'enchaînent et qu'on écoute en passant l'aspirateur. Et en profiter pour relancer mes Soixante jours pour être honnête, aussi. Je peux le conjointer avec le roman et la série de peinture, tu crois ? Qu'est-ce que j'ai avec conjointer, moi ? Pourtant je m'ai pas pacsé. C'est toujours un peu confus quand ça se mixe. Je mange des radis, ça me donne une haleine fraîche de radis. Et puis arrêter de fumer. J'ai trop fumé. Je fume que quand j'ai du tabac, faut pas m'en donner. Avoir une haleine de cendrier, c'est toujours mieux qu'avoir une haleine de sanglier. Ou une baleine de sangria. Digresse. Je n'ai jamais embrassé de cochon sauvage, ou y sentait pas bon. J'ai des références, des envies de tubes. J'ai une petite énergie mais si on part en tournée dans un gros camping-car confortable, je ne sais pas. Un camping-car qui fait bien chier pour qu'on puisse pas doubler sur les routes de Dordogne. Ne pas mettre la charrue avant les ours, ne pas me planter de pieu dans le pied, ou de doigt dans la cuisse. On revient toujours aux arts martiaux. Souffler sur les cimes, faire plaisir à ma chérie.

(Le titre de ce post fait référence à la chanson hou hou, sympathy for the devil des rollinguestons)

samedi 23 mai 2015

29.Où l'on reprend une part de cake.

  Donc, un mois, voire deux sans net. Pas tout à fait sans net puisque je vais continuer d'écrire ici, un par jour on verra, mais tout de même si. D'abord, je n'irais plus sur Facebook, je posterais sur Twitter, en catimini, en tentant de ne pas m'absorber des nombreuses vannes qui planent, pour revenir à la peinture et à ma mission de finaliser nom de nom quelque chose qui m'habite et accessoirement d'en faire mon beurre. Donc si messages il doit y avoir, laissez un commentaire ici ou allumez la Batlight depuis votre grenier. En même temps, tout le monde ne vient pas sur ce blogue et il va être difficile de dire à tous ceux qui ne me contactent jamais que si ils veulent ne pas me contacter sur Facebook, il vaudrait mieux ne pas me contacter ici. Mais justement, ça tombe bien que je fasse mon petit plaintif mal reconnu, car c'est un peu de ça que je voulais causer. Hier, ici, peut-être 8 à 10 personnes l'ont lu et s'en moquent car je suis entouré de gens extrêmement tolérants et racés, mais tout de même, hier ici, j'ai écrit un message où pointait un semblant d'amertume. Et je n'aime pas trop. Si je relis mes anciens posts, je trouverais, ça et là, émaillés aux détour d'une phrase une petite plainte égotique naturelle de tout blogueur compulsif beaucoup moins quand même. Et c'est là que le bât blesse. Il faudra un jour que je me renseigne sur les traversées de la Creuse en dos d'âne. Bien. Vous aurez noté que j'écris en faisant des détours et que je noie le poisson, ce qui m'a toujours intrigué comme expression, car noyer un poisson c'est quand même assez balèze. Je fais des détours et je tourne à cloche-pied autour du pot. De quoi je veux parler exactement ? De ma pomme qui peint, certes, et après ? Que c'est dur dur d'être un artiste ? Oui, un peu, je vous le concède. Cependant, faut pas déconner trop avec ça. Peindre, dessiner, écrire, se projeter dans ses mondes, c'est tout de même une super chance de la vie pas de bohème j'ai donné. La société est contre toi dans sa majorité (si tu joues la corde paranoïaque alors que bon) tu as des flics de la pensée sur ton épaule tous les quatre matins, mais quand même. J'ai choisi ce parcours. D'où ce message où je vous fais toutes mes excuses si je me suis pleuré dessus. Et puis c'est assez ingrat. On ne peut pas jouir et souffrir en même temps. Enfin si, mais c'est un peu compliqué. Disons que c'est pas mon truc. On se connait peu. Je me livre en douce. Je fais mon intéressant en ménageant mes effets, et j'ai bien souffert-ci, et j'en ai chié ça. Non. Ce n'est plus possible. Le monde est touffu. J'ai morflé comme autant que vous autres en perdant Cabu et les autres. Je morfle chaque fois que je vois l'actualité mordante de ce monde qui perd ses pédales comme on m'a chourré mon vélo. Là. Voilà. C'est dit. Le drame de m'être fait chourré mon vélo mélangé aux drames du monde. Comment qu'on fait ? Et bien on passe du trivial au reste comme on peut. La vie n'est pas simple passé 11 ans. Relisez Harry Potter, c'est bien, surtout vers la fin.

lundi 18 mai 2015

28.Badaboum.

  Il est bon de douter de soi quand on est pas sûr d'avoir assez d'argent pour louer un arbre. Je cherche des pistes. La merveilleuse aventure d'un cerveau libre commence sans médias. Maya était allemande, je l'ai lu dans une méthode de langue. Vous savez, un dessin-animé des années 80 du siècle passé. On pense qu'un siècle passé est passé, mais pas une étoile ne cille. Les vraies statues sont vendues à des collectionneurs d'ailleurs pour financer des drames, celles en plâtre font le show pour faire croire qu'on casse de l'art en deux coups de pioches les doigts dans le pif gadjet. De retour de l'école, je regardais beaucoup la télévision. Une sorte de petite boite marrante sans télécommande sous un gros meuble aux pieds de bûches. J'envisageais de plonger dans les dessins-animés pour éviter de me confronter à ce monde d'adultes étriqués si plein de larmes et de conflits silencieux. D'où sont-ils venus mes dessins qui bougent pas ? Les cauchemars nourrissent les scènes de joie. On profite encore mieux. Je repense à ce merveilleux illustrateur Tommy Ungerer qui encourage les enfants à avoir de bons traumas. Créer sans fêlure c'est un peu comme manger sans bouche, le plaisir n'est pas le même. La vie me rend aveugle, l'imaginaire me porte à porte, témoin de j'ai envie. Je ne saisis pas bien ce monde d'humains affamés de vide mental décérébré, mais je le sens bien. Dans le tramway, les portables font du bruit, une génération de futurs sourds est en marche militaire. Les yeux sont baissés sur le fil d'actualité de sa non-actualité. Je le sens comme un ensemble. Si j'avais été noir et dans un pays illuminé dont les traditions m'auraient poussées à fuir sur un bateau instable, si j'avais été femme dans une cage dorée d'une communauté propre à cloisonner les âmes. Je ne me plains pas, je pense avec le vent. Le secret est la forme la plus simple pour survivre aux bêtises de notre lot. Le secret et les formes. Les figures, les plantes, et je me répète, les chats. Ces cons de chats qui reviennent tout crados de dessous la bagnole. Il pourraient jouer dans Mary Poppins déguisés en ramoneurs que ça ne m'étonnerait pas plus. Rien ne m'étonne plus, je suis un étonnant blasé dont les illusions infusées perdurent. Comme les boulettes de coton entre mes doigts de pied.

lundi 4 mai 2015

27.Serpillère éponge.

  Alors à l'encre. C'est une marque de fabrique. Des titres à l'encre sur mes cahiers de recherche. Un peu crado un peu bavé. Je ne dois pas lâcher ce style pour redevenir propre. Le chaos. Jet de poulpe. Garder son style. Voyons. C'est en échangeant que je trouve. Je pose des questions aux artistes qui m'entourent et les idées fusent. Manque de budget, ça va passer. Je suis un peu l'information, pas trop. Les crapauds fument. Je demande une cigarette à un mec bourré, il m'en donne deux. Les mecs bourrés sont généreux, parfois. Il squatte un peu, mais je suis détendu, un petit détour pour qu'il ne rentre pas dans l'atelier, parade habile, éviter de se laisser envahir, tout de même. Il me prend la main avec une grande douceur, parle d'un ancien ami et d'autres choses que je ne saisis pas bien, ne me lâche pas, et je pense à quelques prises d'aïkido, spontanément. Je respire encore, et fume. Il me lâche sans avoir fait mine de me retenir, ni de me serrer, bourré mais lucide, et reprend sa route titubante. C'est le bon moment pour aller acheter du lait de riz. Lait de riz ça fait laiderie. Mes céréales moches. J'ai préféré un maté aux madeleines. Moi qui ne suis que tisane. Je ne ressens bien que sous la chaleur orageuse, il me faut suivre le fil des multiples, ne pas me laisser happer par mes désirs trop crus. Ne pas diriger. Comment dire ? Ne pas lâcher et tout lâcher. J'en parle encore. Trop sans doute. Le plan de mon livre phare est rempli de tous les amis que j'aimais quand je fus con, ou fou, ou confoucious, conscious de sa connerie d'ours. Que je ne vois plus, qui ne veulent plus me voir. Ou alors j'invente. Chacun son tempo. L'âge avançant, on brosse mieux dans le sens.

jeudi 16 avril 2015

26.La belle reprise.

  Rouler le matin dans la zone pavillonnaire, à vélo, au milieu des gens rapides et pressés. Combien de gens prennent encore le temps de prendre du plaisir à faire ce trajet ? Maison-travail-maison. Vite vite. Pas le temps de flâner. Parfois, ils me frôlent, et quand c'est vraiment limite je leur fais des doigts. Pourtant pas l'habitude de chercher des noises mais bon. Une fois un con à pilé dans un virage, il est sorti de sa voiture pour se battre. D'autres voitures arrivaient derrière, l'un a klaxonné. Pas le temps de se battre. Je suis descendu de mon vélo, j'ai posé mon vélo dans l'herbe et je me suis mis en position de combat. Les deux mains ouvertes devant moi, la droite à hauteur du visage, la gauche à hauteur de mes couilles, prêt à en découdre, même si je sentais que j'allais me faire ratatiner si un vrai conflit se mettait en place. J'ai pas bougé. Le type m'a insulté, est remonté dans sa voiture. La file a pu se remettre à rouler. Il avait failli me renverser, j'aurais dû rester poli, pardon pardon, je ne voulais pas te dire d'aller te faire foutre, sale con qui roule comme un manche. Combien de tarés en voiture aujourd'hui ? Pas le temps, pas le temps. Je fais très attention. Parfois ils arrivent si vite et ne respectent aucun céder-le-passage. Plus vite plus vite. Devant le carrefour en sortant de l'impasse, ça fait deux fois que je vois les gendarmes réglant un gros boum. Je ne suis là que depuis décembre. Ce matin j'ai pris mon vélo à la main sur la première partie du trajet. Je le pousse sur le trottoir. Quand il est tôt, je préfère. Les ceux qui vont au travail foncent. Il y en a toujours un qui est plus impatient que les autres et qui double trois voitures de suite sans grande visibilité. Je n'ai pas le temps, je suis pressé moi, j'ai des choses à faire. La vie passe et on ne regarde rien autour de soi. En deux semaines, les arbres ont explosé de bourgeons prometteurs à feuilles vertes pomme. Hier soir en rentrant très tard, sur une route déserte, j'ai passé une vingtaine de minutes à sauver des escargots suicidaires qui voulait traverser pour voir en face si il y étaient. Je voudrais bien que mon gros chat ne me réveille pas à six heures pour ses croquettes, mais je crois que ce n'est pas possible.

mercredi 1 avril 2015

25.Sassafras

  Vie de peinture. Dans les branches des arbres, mes yeux. Il y a sur le chemin que je prends pour aller à l'atelier, un arbre grand et fort tordu par le vent, comme s'il dansait. Je n'ai pas encore réussi à le prendre en photo, ce n'est pas qu'il ne se laisse pas prendre, mais je le laisse danser encore un peu pour trouver le bon moment. J'ai commencé beaucoup de carnets non terminés ces mois-ci. Notes narcissiques, ébauches de spectacles, désirs d'ordre dans ma tête, plans de travail jamais suivis, calendriers obsessionnels, grilles. Contrairement à ce que disait Débo dans le last post, je n'ai pas écrit cinq livres et douze pièces. Mais j'y aspire. Bon douze pièces peut-être, mais il y a un peu de réécriture avant d'éditer chez La Pleïade. Je ne renonce pas beaucoup à mes rêves, c'est ce qui me pousse vers le mieux. L'histoire de M2M comme je l'appelle est bien bâtie, elle est un roman d'aventure jeunesse en 4 à 9 livres. C'est variable. Même si pour l'instant je n'en vois qu'un seul. Un roman d'aventure et d'initiation je t'en dis plus quand j'ai fini, again. Je puise dans les bonnes recettes. Cette folie de vouloir écrire et faire des tas de choses quand je sais bien que je vais lentement. Il faudrait plusieurs vies me dit-on dans l'oreillette. Je ne crois pas. Il suffit d'être très concentré, ça ne va pas forcément plus vite mais ça construit la confiance en soi. Si j'ai envie de maîtriser tant de choses, ou de jouer avec tant de choses, la maîtrise n'est que le start, de pratiquer tant de choses, c'est que oui. J'ai trouvé un équilibre dans la projection de la pratique plutôt que la pratique. Remettre à demain tout en rêvant aujourd'hui. C'est une bizarrerie artistique, car pourtant je travaille beaucoup, je pratique beaucoup, et je ne pratique pas grand chose. Une nouveauté vient de cette envie de s'écouter comme j'écoute autour de moi, je regarde. Le temps passe et je ne suis pas inquiet pour le temps. L'inquiétude est dans quoi d'ailleurs ? C'est idiot, éculé, mais je sens que je me prépare depuis longtemps à sentir comme je sens, à vivre avec ce regard à la fois vague et précis. Je sais que je suis un monde, que tout le monde autour l'est quand ils veulent bien sentir l'air de l'espace, et cela me donne une confiance inouïe dans l'instant. Je ne dis pas que c'est simple, et je suis toujours le premier à me moquer des ceux qui parlent de l'indéfinissable, mais voilà. Je garde confiance dans l'anarchie libertaire et le laisser aller bosseur et constructif. Au fond, je suis un saumon.

mardi 31 mars 2015

24.Résumé, story-telling et ce genre de choses dont on se passerait bien pour avancer un peu.

  L'auteur du blog Lavis Sauvage étant momentanément absent à lui-même, je décide, moi, deuxième personnalité après, lui, de prendre sa place pour écrire un post le temps qu'il se repose. Car il se repose souvent le bougre. L'a même acheté du fer en bouteille pour se refaire une santé, c'est dire. Alors à toi qui entame la lecture de ces messages d'en dessous, je te préviens, c'est toujours un peu pareil, blablabla, je vais pas trop en ce moment, blablabla, faudrait que je me mette au taf. Il se la joue chant de barde en rames mais je suis sûr qu'il bluffe. C'est son truc ça, noyer le poisson. Pour preuve tout à l'heure il a maté deux dessins-animés de suite les larmes aux coins des yeux. Il est émotif le petit. Enfin petit, faut le dire vite. Moi, il m'énerve ce mec, toujours à radoter sur le pourquoi du comment quand je sais que sa tronche est pleine d'histoires. Qu'est-ce qu'il attend ce con ? Pas besoin de moustache à la Disney ou de houppette à la Burton pour créer son magicland, quoi ! Il feignasse alors qu'il a de l'or dans les doigts. Se laisse vivre et mange des gâteaux. Nous sommes nombreux dans sa tête, y'a moi bien sûr, qui suis la plus douée pour lui secouer la couenne, mais y'a aussi Uther, vampire végét', Willy, auteur raté, un à trois fantômes aux noms changeants, une gamine gourmande (Grosse Lulu), un costaud déchaîné qui sort pas souvent (Piotr, faut vraiment le pousser à bout pour ça) et un petit qui ne veut pas donner son nom et qui est resté bloqué à 12 ans, un peu avant les événements pouraves mais on en parle pas trop entre nous. Rassurez-vous c'est pas du (trop) lourd, un bon trauma qui casse pas des briques comparé à ce qu'on peut imaginer de pire, peut-être on en causera quand même dans un flash-back si j'ai de nouveau la parole ou si ça peut nous ramener du public chez Oprah, j'en sais rien, on a pas encore la nationalité américaine. Pour la faire bref, je vous demanderais de pas trop le dorloter le bichon, il est tout à fait capable de se sortir les doigts, c'est juste qu'il accepte pas bien d'être capable. Y paraît que ce serait l'image que son père lui a mis sur la tronche, un truc heavy à porter. Le scénario parfait où le fils est hors du clan parce que différent et quand il réussit tout, tout le monde le fête à la fin. Mais ça c'est dans les films. Il est trop dans les contes. Alors il nous a tous inventé pour supporter l'ensemble, et puis il s'est trouvé des parents de substitutions, pleeein de fois, qui cherchaient pas trop à jouer le rôle parce que ça va bien les boulets. Aujourd'hui il a arrêté ça, il comprend bien quand son cerveau lui lance des piques pour le faire bouillir du dedans pour rien, pour passer le temps et lâcher de la colère incontrôlée sur tout et n'importe quoi. Il a même pigé que c'était une manière de pas s'y mettre encore, retarder l'événement du bœuf gras, éviter de ressembler à Nicolas Hulot. Il a écrit douze pièces et cinq livres, ce con, Cinq et douze ! Les livres il en a montré aucun, tu sais pourquoi ? Il dit que c'est pas encore mûr, que c'est pas PARFAIT, il veut arriver à neuf avant de proposer quelque chose. Je comprends qu'on ait besoin de peaufiner, mais à ce point ça tourne à la modestie névrotique. Il me dit qu'il n'aime pas les échéances et préfère finir sa série pour pas avoir de pression de public. Non seulement il est névrosé, mais un peu mégalo. Bon, comme je suis dans son camp, je dirais que c'est pas mal du tout ses récits, mais faudrait les montrer pour entrer dans le dur. Je voudrais bien lui trouver un sens narratif dans sa life pour l'obliger doucement à dévoiler pour de bon ses atouts. Il est doué mais pas radin et il pourrait faire une entreprise gagnant du blé, créer des emplois, aider des copains, la success-story à la walkabout : avant j'étais un promeneur et maintenant je vous ballade. Tu sais quoi ? On va essayer de revenir chacun son tour parmi les neuf et on va te donner les nouvelles de ses trucs qu'il fait, parce que franchement, ses histoires de chats et de douches qui fument, je commence à en avoir un petit peu rien à foutre. Je te bise, à biental. Débo.

lundi 30 mars 2015

23.Dix-huit fois sept.

  Cent vingt six jours jusqu'à fin juillet pour quoi ? C'est qu'à l'heure du reality-show et des scores merveilleux des abstentionnistes qui ne croient plus dans le pouvoir de l'eau chaude (les régions ça gère tout de même ce qui fait marcher l'ensemble) je me repose (beaucoup) chaque jour la question de comment je vais où en tant que diplomate futur de ma double vie, un jour au combat contre des riches méprisants (il en est peut-être des éclairés, on verra ce que je deviens), un jour aux courses à baiser des mains gantées pour garder le contact avec ceux qui me font vivre. Feront vivre. Cent vingt six jours dont celui-là, où je me lève tard (mais j'ai veillé tôt aussi) après avoir fait des rêves costauds avec mes chats squatteurs à mes pieds de lit. Aujourd'hui, c'est ménage à la maison qui n'est pas ma maison. Un ménage tout seul. L'aspirateur va sûrement faire se planquer mes félins. Même peu bruyant, ils détestent ce long tuyau qui fait disparaître poils et poussières dans une reptation sinueuse qui nous rappelle qu'il n'y a pas que les arts martiaux pour se faire des muscles aux avant-bras (nom invariable j'ai vérifié). J'ai prévu aussi de me laver les pores en faisant marcher l'étrange vapeur de la douche multi-fonctions, et de faire un plat pour ce soir pour le retour de ma femme, sauf si le vent tombe. Dans ces cas là je pourrais en vélo revenir à mes toiles, mais rien n'est moins sûr car le vent va où il veut et quand il veut, c'est comme le fromage, c'est bien connu. Dehors il fait gris, la météo aide toujours à compléter une ligne de plus dans un texte ambitieux. Donc, dans quel ordre ? J'ai fait des plans, des projections, et je ne vois qu'une solution à ma crise, bosser bosser bosser. Mais surtout, trouver un ordre à ces bosses pour en profiter mieux. Construction de méthode, abandon de soi et étude(s). L'expérience de ma bizarrerie liée à mes absences happées par les éléments du monde se doit d'être un brin mise en route. Ma première quête de cette semaine, faire une feuille de nouvelles avec des dessins des trucs et une certaine mise à plat de cet esprit fouillu, tout en continuant de peaufiner les séries. Se donner des horaires un petit peu. Il est 13h40, je vous souhaite une belle respiration.

dimanche 29 mars 2015

22.Chez mémé.

  Je pars avec quelques handicaps. En plus d'avoir un clavier qui me met l'apparition des lettres parfois une ligne au dessus, car j'ai les paumes de la main qui parfois touchent l'espace tactile du défilement de la flèche de l'ordinateur portable chauffant (je ne sais pas si vous avez déjà rencontré ce problème en tapant quelque chose) ma vie de cerveau ressemble actuellement à un saloon de poivrots de l'ouest que je reprends en main plus vite que mon ombre fuyante et c'est heureux. J'ai bien pris conscience de ne pas faire partie du rock'n'roll à bar de ma ville en cours de téléchargement, également assimilé que mes méthodes d'apparition dans le gotha provincial manquaient de manières et qu'il me faudrait quelques appuis qui ne viennent pas pour m'insérer dans la fente prévue à cet usage. C'est un ensemble, elle dit. J'ai une communication aléatoire à orientations diverses sur des sujets multiples dont je commence à peine à cerner l'envergure, la multiplicité et la langue de bois, un débit de parole proche du signal long d'une machine respiratoire qu'on vient de débrancher et le cœur d'un petit phénix à qui l'on a pas encore appris à allumer un feu le soir au fond des bois de pinèdes. Napoléon voulait assécher ces foutus marécages pour en faire un parc d'attractions, les moustiques sont restés, les campings ont fleuris. Ma vie est belle souvent, j'ai du chauffage et je mange bien. Personne n'a encore cherché à m'assassiner, ou du moins pas à ma connaissance, et je peux encore chanter des bêtises sur mes deux pattes sans être épié par une firme de micros nanoscopiques du grand espionnage des produits de poudre à chocolat qui font des étincelles dans les bûchers festifs. Je pars avec quelques handicaps, deux chats, beaucoup de livres, une femme impatiente et des casseroles polies qui parlent espagnol quand on leur demande gentiment. Mon emploi du planning se peaufine, je garde confiance et essaie de ne pas oublier qu'on est ce qu'on dit et qu'on fait ce qu'on croit (les mots qu'on fait nous font et nos gestes si simples soient-ils sont nous, c'est une sorte de cogito ergo sum sans crainte divine bouteille, nos mots compacts nous créent au moment où on les dit, c'est ça que j'veux dire, après, nul besoin de s'y attacher comme à un mât pour écouter les sirènes, nous bougeons toujours.). Si le succès est une méthode, je vais devenir pieu. Il reste dix-huit semaines jusqu'à la fin du mois de juillet.

samedi 28 mars 2015

21.Support sur Face.

  Je ne vais pas à la pêche aux contacts, je ne suis pas influent. J'aurais pu me mettre à critiquer des livres, ou des maquillages, ou des robes, mais je n'ai pas l'étoffe. Les oiseaux sont nombreux, il y en a autour de la piscine vide. Tourterelles, merles noirs (car il existe des merles blancs atteints d'anomalie décolorante qu'on chante sur des airs des années 60) et des tas d'autres dont je n'ai pas le nom par manque de culture à plume. Ce n'est pas faute d'avoir des guides mais j'ai toujours préféré la glande à l'étude. Tacler les pommiers, secouer les prunes. Je me demande toujours s'il faut ou non se montrer sous un jour nouveau et faire suivre à 12 personnes, états d'âmes et pensées édulcorés car puisées dans l'envie de générique. Faux timide dans un environnement de salle des fêtes avec l'amicale des chasseurs cueilleurs de la région du Sichuan. Même si j'en ai entendu parler, comme je n'ai jamais reçu de coup de matraque pour des raisons politiques, je ne sais pas si le barrage du Tibet existe. Toutes les religions m'énervent quand elles se font exterminer pour des raisons obscurantistes ou géographiques. Prôner l'amour parmi les loups ne remplit pas la panse. Sauf celles qui ponctionnent ton compte en banque sous prétexte de salut les copains, elles méritent Hiroshima. La promesse d'un ailleurs reste souvent entre les lignes. J'aime autant lire Cingria que Nicolas Bouvier et rêver que je serais capable d'un jour aller à New-York avec toi. Oui, j'ai le cul carré à force d'être assis sur mes chaises ou mon vélo, et un grand besoin de pratiquer mon sabre pour rafraîchir les bambous du jardin, mais je ne suis pas tout à fait chez moi, pas encore, et j'ai l'âme aussi poreuse qu'un gruyère à souvenirs. Pourtant je sens en moi la fourberie des cavalcades, mâtinée de conscience qu'il faut mettre sa fougue au placard si l'on veut garder son dos. L'expérience de vendeur de cravates rêvant de partir de cette vie pour aller au soleil ne me taraude plus, car j'ai appris que l'expérience a du bon et qu'il ne faut pas tomber dans le piège des ceux qui rasent comme Attila, ou de ceux qui rêvent comme Athalie. Pour aller au ski, je prendrais la nationalité Suisse à ceux qui la laisseront aussi propre qu'elle était en rentrant. Les gens raisonnables ne font pas de bons messies.

vendredi 27 mars 2015

20.Après les patates.

  Le plus difficile, et ce pourquoi je suis pénible, c'est la recherche du désempesé. Trouver la façon de ne pas être lourd. Trouver l'équilibre dans une pièce, dans un mode de vie, dans une toile. Si ce n'est pas possible, je vais faire un tour. Je vois tant de gens qui poussent dans la direction à suivre, faire encore et plus. C'est un problème de commerce. On fait parfois ce qu'on aime à la façon de ce qu'on attend de nous. Quand on a trouvé, il ne faut pas toujours répéter son succès, sinon on devient homme d'affaire. Je n'ai rien contre les hommes d'affaires, il en faut pour faire vivre des gens comme moi. Les hommes d'affaires sont pratiques pour faire réparer les poutres du château mais pas pour entrer dans la boue. Ils délèguent aux charpentiers, maçons et autres jardiniers qui aident aussi souvent madame la baronne à ne pas sombrer dans une solitude littéraire. Entrer dans la boue c'est bon pour la peau. Se ressembler manque de muscle. Chercher l'instant où tout s'écroule avant que ça ne s'écroule. Suspendu. Il y a des spectacles qui cherchent la poésie et qui sont juste lourdingues. Ne pas s'acharner. Faire avec ce qui se passe, tout ce qui se passe. Si ce n'est pas bon, s'en rendre compte et le dire, c'est le plus difficile. Un groupe intelligent ne va pas voir de matchs, sauf peut-être pour s'oublier à Sochaux, mais c'est un sujet que je connais peu. En peinture, c'est toujours ce moment que j'oublie. Ce moment où tout est possible, je l'oublie. Je m'obstine. Et puis je m'aperçois que ça n'a aucune importance de faire bien, de réussir quelque chose, et ça marche (sinon, je vais faire un tour). En politique, on cherche à plaire au plus grand nombre, donc on ne ressemble à rien. Et si on a de la personnalité, ça devient une personnalité qui est déjà admise, le gentil, le méchant, le brimé, la victime. Les hommes politiques sont voués à ressembler à la caricature d'eux-mêmes, sinon on ne peut pas voter pour eux. L'intime poli et fin ne fait pas les hommes forts. Nous sommes tous des petits chaperons rouges, on aime le chemin le plus joli avec les papillons. Le plus court est trop court et le loup a le temps d'aller bouffer mémé. J'ai quatre mois devant moi pour aller au bout de mon Harrison Ford intérieur. Muscu, instrus, détente des vertèbres. Je me donne quatre mois. Planning planning. S'élever, batailler, laisser faire. J'ai l'instinct de l'autorité nécessaire pour m'accepter bon. On ne réussit pas sans être un peu méchant, et je me demande chaque jour si j'ai envie d'être un levier. Ou alors je vais faire un tour.

vendredi 20 mars 2015

19.Magique jaune sonne.

  De nombreuses questions m'assaillent avec régularité, c'est le commun. Non. C'est le lot commun des gens curieux. Pourquoi les réalisateurs deviennent gros ? Pourquoi les femmes posent des questions quand on a envie d'être tranquille ? Pourquoi n'ai-je pas encore de situation respectable dans le Connecticut avec mes copains dessinateurs ? En Belgique, les voitures de police ont des sirènes de films américains, mais au lieu de s'arrêter au Donut-Coffee-shop à la pause, ils prennent une frite. Les frites belges n'ont rien en commun avec celles des soirs de liesse à la patinoire de Bordeaux. Si j'étais un indicateur de la police, je mettrais beaucoup de guillemets dans mes déclarations, faisant peut-être réfléchir les enquêteurs sur le sens de cette mission qu'ils se sont donnés pour combattre le crime, et je les accompagnerais pour prendre une frite en parlant de la prochaine éclipse solaire. Je peins mieux l'estomac vide. C'est que la tentation est toujours grande de désirer raconter sa vie, mais la biographie, si elle embellit trop son personnage, m'intéresse peu. Si elle l'enlaidit trop aussi, notons. J'ai une vision toute felinienne de l'existence (de Roberto Felinni, l'inventeur des poules) raconter en trichant. Perdre le spectateur pour mieux le charmer, l'emporter dans une histoire qui le ramène aux histoires en général. J'ai envie de me raconter. Mais que pourrais-je bien raconter de moi sinon ma vie avant ma vie ? Ou ma vie vue par un renard ? Ou ma vie vu par un prêtre catholique qui serait devenu chasseur de primes dans le Montana ? L'Amérique est peut-être plus loin que Paris, mais elle m'attire autant que le Japon. C'est plus facile de comprendre l'anglais que le japonais, tout est question de pratique de ses kanji(s). Est-ce si difficile de parler japonais à un américain ? J'ai perdu confiance face à mes insomnies nombreuses, et puis je la reprends quand je dors un peu plus. Je voudrais que mes chats soient heureux et aient une éducation qui leur permette de se déplacer dans le monde sans être inquiétés par les administrations russo-sino-latines du consortium interfélin. Ma copine me dit que je devrais reconsulter si je continues de ne pas dormir. J'ai arrêté au bout de dix ans parce que j'étais toujours nerveux. L'identité est insaisissable et pourtant on m'a parfois dit que j'étais une personnalité. Il faudrait que je téléphone à des gens, peut-être je pourrais leur parler d'eux.

vendredi 13 mars 2015

18.Retour de croisade.

  Penser simplement. Ne pas s'emmêler les pinceaux. Si quelqu'un m'avait dit à cinq ans que ça allait être swing, je ne l'aurais pas cru, et je crois que je ne l'aurais pas compris, préférant des bonbons à une explication de texte. Le grand humoriste sociologue Bourdieu l'avait bien analysé, ce monde est trop attaché à ses dissertations. thèse antithèse synthèse, quand au fond, la vie n'est pas du tout comme ça. C'est toujours le bordel et la lutte des classes existe même dans les familles aisées. Si on m'avait dit à dix ans que la vie était raide et qu'il fallait faire ses lacets, je ne l'aurais pas mieux compris, même si je commençais à saisir qu'il y avait des règles et qu'il fallait les transgresser pour respirer un peu. Aujourd'hui, à quarante ans révolu (c'est un joli mot révolu, entre révolution et Revolver, le fameux album des Scarabées) j'ai un peu de mal quand on m'explique le chemin à prendre. Baliser, emprunter, faire crédit. Il faudrait développer, je développe pas toujours. Je vois peu de monde. C'est surtout pendant les vacances que j'aime à voir les enfants des autres. Mon métier de peintre plasticien est fort, utile j'en suis convaincu, mais je rêve de dormir mieux, d'avoir plus de lumière et de croire aux lendemains qui chantent. Déjà j'écoute les oiseaux. C'est génial les oiseaux. Mes chats ne diront pas le contraire. Le bruit des trilles sont multiples. Il y a deux jours j'ai flippé ma race en prenant une chouette pour un renard. Dans le noir le son d'un oiseau de nuit peut porter à confusion. J'essaye d'aimer tout le monde. Mes voisins sur la tête ou les imbéciles qui ne voient rien et foncent tête baissée dans des murs invisibles. Je dessine mes cerveaux. Je retrouve mes notes, mes projets inachevés. Je tente de finaliser des trucs qui s'éditent et de jouer à saute-mouton avec ma névrose anti-succès. C'est difficile d'être doué quand on a envie d'être tranquille. Regarder les nuages quand il y en a, chanter des conneries en fumant des choses. On pourra me taxer de gros prétentieux, et je répondrais que JK Rowling était aussi dans la shit quand elle a écrit son premier astre. Je rêve de poire au chocolat.

samedi 7 février 2015

17.Meriadoc.

  Et laisser venir est nécessaire. Ranger encore. Lorsque je me mets en marche, dans l'espace confiné configuré de cet espace immense de l'imaginaire en branle, j'ai, après avoir bien préparé l'espace atelier (je redis espace encore trois fois et je sors) espace espace. Je reviens. Me revoilà. Ellipses ellipses, avez-vous donc une âme ? Lorsque je me mets en marche, je sors parfois. Aujourd'hui je suis allé manger une frite devant la biblio, car j'avais des livres en retard, et bien elle était fermée. Je vérifierais pourquoi peut-être. Je n'ai pas voulu laisser de livres dans la boite prévue à cet effet, mais j'ai attendu un peu devant, me demandant ce que je foutais là. Il y avait deux camions de frites merguez steaks hachés oignons rangés sur le couloir du bus, dont le premier m'attira par les gens à l’intérieur. Je veux dire que les personnalités étaient en place et je sentais une histoire en marche, enfoiré d'intello que je suis. Une des deux vendeuses, qui semblaient ensemble, me fit un salut viril comme pour m'attirer dans cette Babylone du gras. Après un petit tour plus loin pour mater l'autre camion (tenu par un monsieur bourru gros un peu chauve au pull lâche, mais sympa sans doute, mais seul) et des gens assis en face, les doigts dans les saucisses, je suis revenu à ma première impression et j'ai commandé un frite (faudrait déplacer le Tibet au Québec). Rien à voir avec celles du Nord. Rien. Ici c'est du surgelé petit. Dans le Nord aussi c'est des surgelés des fois, mais pas petites, et on a envie d'en reprendre après. Alors que là, non. Comme je n'aime pas venir pour rien, je commandais donc une frite. Petite barquette plastique (alors que dans le Nord c'est des grands cornets de papier) qu'elle me remplit et qui déborde car je devais avoir l'air un peu con avec mon bonnet vert et rouge sur mes lunettes. Et j'avais failli me prendre le auvent dans la tête vu que j'étais perché sur mon vélo. Ensuite je mange mes frites assis debout sur une rambarde où c'est qu'on les accroche, les vélos. Passe une femme aux traits marqués, me demande si j'ai pas des pièces ou du tabac. Je dis non, j'ai des frites. Elle veut bien de mes frites, elle prend mes frites. Il n'en restait pas beaucoup. La vendeuse du camion m'a vue et s'est marrée, pas méchante, juste de voir que j'ai pas pu finir mes frites, je crois. Je hausse les épaules et je fais bah. Tout à côté, à la Patinoire, il y a une soirée Danse avec les stars ou un truc dans le genre, elle m'avait dit, la vendeuse. Je remonte sur mon vélo avec mes livres en retard dans mon sac à cinq euros noir, et je pense que depuis que je suis hors la ville, je vois les vies des ceux qui m'entourent avec davantage. Pas mieux. Espace. C'est sucré le ketchup.

16.Hop laisse mais avec espoir.

  Expliquer qu'on bade actif n'est pas une mince affaire, et pas une pince à linge non plus. Ma copine, qui est ma meilleure amie vu que je n'en ai pas d'autres, de copines pas d'amis, quoique je doute beaucoup en ce moment de ma faculté de science de l'art de flûter du Cinzano en levant le coude sur les comptoirs du Nord où les derniers terrains vagues tout ça. Je vais un peu vitre, sortons le dégraissant. Ma copine est une femme adorable, on s'en serait douté vu mon potentiel a attirer toutes les notifications de rejet des Pôles Emplois réunis, ma femme est une copine adorable qui ne saisit pas toujours mon grand esprit profond qui adore laisser venir à lui l'inspiration nécessaire à toute création littéraire enjouée. Et c'est là qu'on se frite car en Belgique tout commença. Elle me prend pour le dernier des veaux car j'aime le vide et bader et babiller peu. Elle pourrait me lire ensuite, mais elle me dit que je ne m'intéresse qu'à moi alors que c'est tout le contraire, je ne m'intéresse qu'à moi car c'est par ce biais que je m'intéresse à vous. Faire des films, des pistes, des traits. Rencontres. La curiosité de soi est surtout parce que soi est souvent absent. Ailleurs. Invisible. Inexistant. Je me sens nobody, et nobody is perfect. Ce qui n'exclue pas d'aimer se dresser (du verbe dress en nanglé) en jupe longue et rouge et à huit branches le soir autour des ronds-points de mon enfance. J'ai sincèrement le désir d'une résidence de travail dans une cabane à miel bien chauffée avec des savonnettes pour garder les dents propres et 364 boites de sardines à la tomate. La biographie est une escroquerie sévère qui consiste à tourner à son avantage les soupçons de nos existences fruitées.

jeudi 5 février 2015

15.Le temps est loin de nos vingt ans, des coups de poings des coups de sang, mais qu'à cela ne tienne c'est pas fini on peut chanter quand le verre est bien rempli

  Sacré Graeme. Allright. Il nous aura bien fait rigoler avec ses chansons de beatnik américain amoureux de la France. Le genre de star aux gros yeux qui vient chanter sur scène en chaussettes. Quand il était plus jeune il était pied nus, mais c'est à cause des articulations, les chaussettes. C'est fou ce qu'on a froid aux pieds quand on prend dix ans de plus après avoir marché dans la neige en chantant des sutras. Après, il faut de la neige. Les chats grattent au carreau et je me lève comme un pépé. Du moins comme l'image qu'on peut se faire d'un pépé qui a mal au vieux. Pourtant être vieux n'est pas forcément synonyme d'être vieux. Je connais des moines zens de 80 balais qui te font un repas pour cinquante personnes tout seul sans rigoler en deux heures. Une omelette géante dans une cocotte et le tour est joué. Je m'égare. Je reviens de ces deux dernières semaines où j'ai le sentiment de ne pas me focuser sur les bonnes choses. Rhumes, fuites, blocages de vertèbres, bouteilles de gaz au goulot tronqué qui nous promènent de zones commerciales à haut risque en zones industrielles, au milieu des Roms réunis en infrastructures fraîches sous les ponts prêt des déchetteries et des projets de réaménagements pour les coureurs de bords d'eau jolis de demain. Je sue au lit, je lis Hushu, un poète zen de mon invention, et je tente de me rassembler les forces du bon côté obscur de la pleine lune. Comme d'hab me direz-vous ? Pas tout à fait. Je n'ai plus vocation à des effets d'annonce, j'ai trop de potirons dans ma besace pour user de cet artifice éculé, cependant, car il nous faut bien captiver un brin votre attention dévorée par les multiples pouvoirs de séduction des fenêtres qui clignotent un peu partout, ou des articles qui salivent sur vos genoux en vous promettant de vous donner les clefs pour comprendre le monde dans lequel on vit, cependant, oui. Au delà de l'inévitable badinage artistique qui nous traverse en flânant de ce ci de là sur les contrées multiples de nos occurrences délétères à liens sans cordes (quand on surfe sur des conneries), je retrouve un semblant d'humanité en nettoyant la litière, des crottes des chats, mal élevés, un peu avant minuit, au retour de la promenade. Cette phrase passée pourrait faire le sujet d'un post multi-interprétations. J'ai mangé un truc morue pomme de terres ce soir, la lune est décroissante, j'espère que je ne vais pas suer gras dans ma douzième maison.

mercredi 4 février 2015

14.Examen de baguette

  Difficile de trouver un boulanger talentueux dont le pain ne durcit pas dans l'heure et qui utilise de surcroît de bonnes farines et a autre chose en tête que nous refourguer des pizzas improvisées pour payer la nourriture des apprentis. Dans Harry Potter 4, à un moment, le lendemain je dirais, on examine les baguettes des quatre candidats au tournoi des trois sorciers. Une sorte de compétition entre des écoles pour prouver qui c'est qui a la plus grande. Et bien moi c'est pareil, je me sens souvent en examen. Physique, mental. Le fait d'avoir seulement réussi mon brevet des collèges doit jouer. Après je me trouve petite mine. Dos tordu, bras menus, le chemin est encore long pour avoir une tête de rat, tel le maître des tortues Ninja qui aiment les (bonnes) pizzas. Je suis un souvenir vivant de multiples lieux, des pierres et des feuilles, des ciseaux un peu. Pierre de manoir ancien où solitaire j'errais, de la souillarde au grenier en passant par les écuries servant de local à oignons d’œillets et râteau à feuilles. Feuille de parc silencieux, où je m'ennuyais en m'inventant des histoires d'humains métamorphosés en écureuils, bien avant de connaître le Merlin de Walt Disney. Ciseaux des coupes de cheveux ridicules d'un mauvais coiffeur sadique auquel on me trainait comme à l'abattoir qui ne connaissait que la coupe au bol en parlant de Paris-Match, et me ratait chaque fois sans que ma famille ait rien à en redire. Laid des poils quand j'aurais pu ressembler à un petit con prétentieux qui pouvait frimer joyeusement au milieu des poules. Pas de regrets, notons, l'art du clown est un cheminement radical. Mes questions sont les suivantes : comment relier, comment narrer sans s'étaler à l'huile de palme, comment amuser, faire plaisir et durer plus longtemps qu'un repas attendu dans un restaurant indien ? Mes réponses sont les suivantes : tenir sa ligne au concours du poisson chat des bords de Saône, ne pas se lamenter sur soi et son sort et son histoire, rester humble, faire rire, se faire rire, rire de soi, trouver un bon plombier, puiser dans tout ça pour faire un fanzine de dessins avant la fin de la semaine. Ne jamais faire de publicité pour une banque.

mardi 3 février 2015

13.C'est déjà lundi.

  La petite gorge enflammée, je me sens l'âme d'un politique après son discours sur la chute des glaces à Aqualand, je vais un peu mieux. Le rangement s'opère et j'ai repris pied ici pour refaire de belles peintures et dessiner un max (et les maximonstres, peut-être). Apprendre à parler et se faire des poignets corrects. Une éternité que je n'ai pas repris mon micro trottoir pour vous donner des nouvelles, mais je doute, et quand je doute, je doute. Oh ça ne dure pas, le temps de mater un Retour vers le futur et je vais mieux, mais tout de même, quarante ans et toujours pas de CDI. J'hésite à prendre ma carte dans un parti quelconque pour me sentir moins seul, ou m'engager dans un club. Mais dés que je me trouve en groupe, j'ai des tas d'idées et je retourne fissa dans mon atelier pour douter davantage et regarder un Retour vers le futur pour me remotiver et avoir envie de me resocialiser et... Je n'en sors pas. Je sais pourtant être capable de rentrer dans du concret, j'ai la foi, comme cette chanteuse blonde qui venait des banlieues de la télévision et qui ondulait de la croupe en le criant haut et fort sans craindre le foudres de je ne sais qui. Je doute et j'ai faim. C'est souvent lié. Alors je range. Il va falloir changer ce réservoir des cabinets, les dossiers prennent l'eau.

dimanche 1 février 2015

12.Château Baleine 2

  Les chauffages fonctionnent ! Joie de la trivialité, je vais laisser ma peau de philosophe à trois balles (pas dans le corps, merci) pour passer à l'essentiel, narrer, vous narrer, nous narrons. J'ai donc moins froid, je suis encore un peu fébrile mais le flew est parti (tout ce qui coule de soi). Qui voulait que je travaille mon allemand ? J'ai passé le samedi passé dans une glaciale caserne, déguisé en soldat nazi qui venait chercher un mec qui voulait pas cafter son général, le tout chapeauté par la belle verte, très humaine en équipe, franche et ne laissant personne dans le pourquoi-tu-joues-ça-comment-même-si-t'es-rien-du-tout-là-devant, je suis rassuré. Il y a des réalisatrices humaines. Le contraire m'eut étonné. Parler allemand était totalement inutile.
  Les vêtements de cinéma seraient-ils moins chauds que les vrais ? Je ne sais pas, mais je n'avais pas la doudoune de la jeune première, ni les chaussettes chaufferettes d'un chanteur lyrique allemand qui faisait le méchant. J'ai pris là-bas, bien malgrè moi, la décision de rater ma semaine de travail et de réussir à me reposer en coulant du nez. Le retour de ce samedi est bordélique, certes il fait meilleur, mais il y en a partout, et ce qui est affreux, c'est que je n'en éprouve pas la moindre gêne ! Je suis bien dans le cafard, et dans le capharnaüm. Au passage, c'est le nom du bar maudit qui m'a tant pris la tête l'an passé avec ses soirées de merde sans isolation sonore, tout à côté de l'espace de travail et de vie que je hante. Concert concerts. J'ai un problème avec le silence et le vide, je les aime de plus en plus. Ai-je un problème avec le silence et le vide ? Mais de quoi voulais-je dire déjà ? Ah oui, of course. Donc, j'essaierais d'écrire davantage cette année dans cette feuille électrique, et je vais tenter de cadrer mes articles. Non, je ne crois pas, je vais tenter de ne pas trop tenter. Oui c'est mieux. Cette courte plongée du corps dans le froid et le brouillard m'a amené à m'apercevoir, comme si ce n'était pas encore évident, que je n'ai pas peur de mon chaos et des mes idées inachevées et multiples. Que je puisse m'alléger me semblait inévitable, que je puisse travailler en groupe me motive et si le temps me le permet, lalala. Je vais aller chercher des nouilles et je vous dis à lundi.