J'ai ces temps-ci trouvé le cheminement long (encore, mais tu te répépètes mon vieux !) dur de m'y remettre à quoi Auguste ? Happé par les informations tronquées du monde et les guerres des arbres marcheurs, j'oculais les drosophiles épelant Cronenberg (là il faudrait une référence cinhématome-graphique). Nos monstres nous précèdent la place dans le métro. Quand on s'assoit dessus, c'est mieux. Raconter lentement les vies humaines et le respirement des bois n'enthousiasme pas toujours le faiseur pressé d'images (pas le temps Coco !). Marcher avec mon libraire, main dans la main au milieu de toutes ces tiges vouées à la glorification des mots. Cette phrase est obscure, ou ambivalente, ou les deux. Éclairons.
Le journalisme rend compte plus que ne prend en compte, oui, et le livre obscurcit, sinon je laisse tomber. Oublies ton montage vidéo, camarade fouisseur, va manger du fromage avec les autochtones, ils sont sympas passé les quelques relents de nationalisme Suisse planté comme un couteau au milieu de la miche. Posons. Relu deux dernières pièces, refais pour la quarante troisième fois le plan du récit songe de cette vie passée future, monde comédie où l'on joue dans les jardins botaniques et où l'on se course poursuite dans les rues pavées inégales. J'ai lâché prise sur bien des monuments de vaisselle, raté quelques autres en pétant une grenouille, une que j'avais trouvé dans un magasin de pauvres avec maman, céramique aux gros yeux imprimée en Chine. J'ai, grave, sociologisé vos histoires et vos faces (car je vais toujours à la source de vos trombinoscopes, Never Trust Un Fil D'actualité !) on se voit tous en train de faire ce qu'on devrait faire au moment où on ne le fait pas. Le temps passe et je n'ai toujours pas créé ma compagnie de marionnettes. Nous ne battmannerons pas la bêtise en culculklanpabilisant la bêtise, merci Bernard (Stiegler), qui écrit dur à suivre mais se pige sec après trois fines. Ni en la jugeant (la bêtise, suivez le guide) elle n'attend que ça pour faire la sourde et claquer la porte-oreille.
Pour contrer la bêtise il faut, un peu, lui faire de la place, la laisser entrer, lui donner le temps de raconter sa vie. Quand ce n'est pas payé, c'est ennuyeux. Comprendre l'épanchement sans pleurer avec elle, sans la juger, c'est difficile. Parfois on monte des reportages belges et tout le monde applaudit. C'est un peu pathétique ou ça touche au sublime. Et lui donner une ou deux pistes aux étoiles pour s'écouter elle-même, remplacer ses boucs émissaires par un gâteau, peut-être. Un Kouglof ? C'est long à faire, la bonne pâte se repose. Chanter. Retrouvé tout plein de livres fameux, vu trois à quatre hydres-séries d'un coup, avec soucoupes, trips et plein de sang qui fait vrai. Dormi avec les minous la tête engoncée dans un sac de voyage, et soudain, m'affalant, bave aux lèvres, frissonnant, porte ouverte, réveillé par mon étouffement, courant moitié cul nu à cinq heure du mat dans l'herbe mouillée pour séparer un feu de bengale de félidés noir et blanc faisant Yin et Yang comme dans le dessin-animé du Panda Kung-Fu, deux : "Et je vous mets Charlie avec le Canard ? - Non, merci non. Je vais vous prendre un Figaro pour changer."