mercredi 16 mars 2016

46.L'atteint love heure.


  J'aimerais t'emmener dans un pays d'après-midi et de goûters tranquilles, sans exclusion de foutoir, qui aide à vivre le ciel rose en mangeant des orties. Tu n'y croiseras aucun monstre gentil ou locomotive en feu, méfies-toi de la forêt le soir, la pluie y est tiède et les ruisseaux nombreux dans les clairières de menthe. Dans la maison en pinces d'épices géantes, où l'on croque des livres à la saveur de souvenirs inquiets, tu pourras entamer ta part de jeu dans ton atelier chambre où tu retrouveras ce que signifies le sens du mot prosopopée (d'un simple claquement de langue, comme ça). Les modèles inertes aux visages de bois lisse, seront prêtes à se plier sous tes doigts agiles, dans tous les angles décisifs d'une lueur crue, si l'âme humaine t'intéresse. Pas de nécessaire de couture, pas de shampoing pour les crânes rasés qui passent de temps en temps pour vérifier la température de l'orangeade. Le petit chien sympa déchiquette les pantoufles pour en faire des origamis charentais et le coq matinal fait la grasse en cocotte. Tu pourras peindre des géants sur papier, des géants sur maroufle, des géants sur géants et sentir le vent tiédasse d'une soufflerie morte t'apporter le courrier avec des marrons chauds. Lire, ici, n'est pas une excuse, et enseigner des matières qui n'ont pas de nom à des étudiants anonymes, est fortunement encouragé. Tu auras la phrase légère, les pieds avec ou sans poils, selon que tu aimes la corne ou le râpoir. Tu nageras dans la vase artificielle pour tester les grenouilles et chantera si tu l'entends. Ce n'est pas un paradis, on se méfie des autres comme un peu partout, ceux qui désirent cadrer et donner des lignes pour les rares poissons volants sorti d'un film connu. La méfiance est la règle. Les montagnes pourtant ne sont pas si lointaines, on entend les ours gueuler contre les autoroutes. Et comme le temps se pose en plume sur la gamme visible, ondulante autour de nos nez à la manière du fumet de la soupe à la courge d'Inde qui nous attend ce soir, rien ne se laisse au hasard, qui fait si bien les choses quand on lui donne la main. Juste après la séance d'étirements de blocages de la jeune nouvelle, dont le passé sombre parfume notre respect, nous nous mettrons sur les tapis, avec ou sans musique. Des fenêtres rondes, du sol au plafond, on verra des enfants qui n'ont pas le droit de crier pendant les happy-hours. Chaque seconde de délice sera remisée dans le coffre-sablier, où l'on peut venir observer les accumulations d'énergies passéistes. Un monde accessible aux grains de sable inspirés entre les sabots des chamelles allaitantes.

jeudi 10 mars 2016

45.État des liants.


  Comment prouver qu'on est de la patrie quand on fait du jeu de rôle. Ils sont autour de la table et ne font pas mine de te voir. Que reste-t-il à prouver pour entrer dans les ondes et peut-être parler au micro ? Bonjour, j'ai écrit un livre que je n'ai pas fini d'écrire mais qui depuis longtemps est terminé. Fin de l'hémistiche. Aimé césure. Il s'agirait enfin de pousser la cancion, avec accent sur o, sureau sureau tu es trop beau, mais où se cache t-il dans ce clavier docile ? Cachetil, le médicament des matous qui ont la toux guérie. J'ai exhumé pour vous, et pour vous plaire, toutes mes strates de pensées en touffes afin de passer à l'art adios. C'est un début qui recommence. On sait déjà plus de quoi le sujet fait son beurre. Je m'amasse. Il est bon, quand tu crées, de te taire et surtout, de te montrer partout. Mais dans les bons endroits. En droit de. Il est bon de faire et de commutateur. Light on. Plus plus. Apatride, ah partir ! Facile idée ! Je voulais tant émigrer sur un terrain huileux, mais glissé dans la flaque et redevenu plat, je passé z'en maintes mains avant d'enlacer la bonne, qui était portugaise mais savait écouter. Par quel bout du morceau chanter son accord ? J'ai quelque temps caressé l'éphémère illusion de répondre à des tracteurs, mais cochons comme copains, je songeais à l'abattage qu'il faut se prendre par les mains, dans la boue si douce pour l'appeau, pour avoir sa place au canard. Même si c'est en Bretagne. Le cheminement long n'est autre qu'un dialogue inusable avec celui qui m'a né. Grincements de bois sur le plancher d'Êve hache. Dans le grenier, je monte l'échelle, quelques livres dans ma besace, et des biscuits, et je ne sortirais qu'à l'heure du repas. Je ne puis me cacher dans mon trou éternellement (bien appuyer long sur le double el quand tu lis les messages à haute voix). Il va bien falloir faire quelque chose oui mais quoi. Sont-ce les souvenirs qui m'acculent, et ça fait tâche. Je mélange les temps multiples de la meute à côté des carcasses, comme tout un chacal. Je me languis d'un bon jet de dés. Feuille d'aventure où mes caractéristiques se sont remplies comme la baignoire, avec un liquide rose et collant où une forme apparaît peu-à-peu, pâte superposée de lave infusion qui se lie en escalier fondant, tas mou bloup bloup, humanoïde inquiétant qui annone comme un yahourt, je mets un h si je veux, pour atteindre lentement la taille d'un gnome de salle de bain, genoux ramenés vers soi, proférant entre deux bulles avec une pointe d'accent britannique, ceci : "J'ai des révélations à vous faire sur votre prochaine série de peintures, en utilisant le rose, vous allez plaire à un riche collectionneur de Bangkok qui est domicilié dans les environs. Ce message s'autodétruira dans cinq secondes...". C'est très difficile à ravoir les chewing-gums entre les rainures des carreaux anciens. Dans les cheveux, je rase.

mercredi 9 mars 2016

44.Six cent soixante six cyclopes.


  Merdaille travail, les cimes. Michel. Je patauge pâtine épate et puis, put put, ça fait teuf. Je boulgourise mes semoules, petits gâteaux algérois à la figue. Que te dire depuis des mois ? Je pleus. Le temps passe-t-il ? J'approuve mes multitudes et je rame. Sec. Mais bien. Mais quoi ? Toujours l'envie de se faire passer pour James, quand je ne fais de bonds que par ma corde à sauter. Autour de moi des glyphes. Des notes éparses, des projets inachevés ouverts, et ce bus à 19h15 qui m'empêche sournoisement de rester plus avant en mes lieux. Sans jardin. Que devenir, nous qui marnons ? 
  Je polyglotte, je multilangues, je monopolyse, je l'abonne paye, je jeu de l'oie sans plomb dans l'aile. Tirage de cartes. Tarot de ma sœur. Perdu dans les couloirs sans freins d'un cerveau profusionnel multiportes, avec toutes ces idées voletantes alentour. Un crâne caméléon à la langue dérouleuse, qui choppe les esprits pour gloutonnement, délicieusement, délictueusement, les digérer repu, et les recracher de la pointe d'une bille ou d'un feutre, transformés à travers le prisme de mes expériences interdites aux plus de dix-huit ans, sur des feuilles volantes et moins. Folliculaire (dans le sens ancien). J'ai pâte, plusieurs jours par moi. 
  Et je reviens à mes tables graphiques bondées, boudées parfois. J'espère avec foi d'on ne sais-où (sézou) y retrouver un ordre, un fil, pour créer enfin un arrêt du bavardage intempestblog et l'avoir, ma première série, nom de Diou ! (Je fais tout pour, je planche je planche et ma grande bouche de grenouille bénite vous promets trois vœux avant l'an nouveau). Envie permanentée d'arriver au bout du rouleau, pour reboucler mes plumes dans des encriers qui m'amarrent. Mur mur. De Bruxelles à Berlin en passant par ma rosette (la pierre, celle qui déchiffre les trucs de l'ancienne Égypte).
  Résumons-nous. Fol espoir. Conscience accrue. Petite page, petit mot pour te dire à quel point je compte sur mes doigts, sur toi, sur la possibilité de faire mieux vieux et concentrer l'esprit dans un voyage imaginaire relié aux accents de j'y reviens pour voir car j'y ai vu du lourd. C'est pas au poids qu'on s'note, mais quand mêêême. Bergerie. Se visiter les choses faites et dîtes. Croire reprendre à zéro quand il ne s'agite que de peaufiner ses rames. Corps criblé de dettes, poussin dans la centrifugeuse de l'existence exsangue avec des éclairs et du vent et la jeune fille en blanc sur la corniche au loin qui fait : "Jiiiiihimmm, Jihiiiim le Héééééérrrrooooos, ta destinée est de suivre ta voiiiiiiiiihaaaaaaaaa. Plouf." Mais qu'ont-elles toutes à sauter ces spectrâles ? Poésie salvatrice d'un moment 18eme, tu m'émeus à cornes. Wapiti partout. Wapitipédia. Faire pieux, plus saint-ple, reprendre là où l'enquête bâclée s'acheva mal. Reprendre là où je peux. Et des rencontres qui m'hébergent le temps d'une insomnie. Trop de générale générosité m'ont fait rendre l'arme à celui à qui elle appartient. J'époussette de compét' à quatre roues motrices. Pizzicato. Un cornu célèbre. Sur le mont Saint-Michel, proche des Douves, proche des proches. Grand quoi, grand n'importe, grand de ma largeur sur la croix. Les artistes se font passer pour des Christs en berne quand ils ne sont que des clous rouillés. Frankenstein dansant avec ses gros sabots. Mettre son je dans une boite le temps d'une ultime escapade dans le collimateur d'une opportunité fabuleuse, produite, réalisée, provoquée. Le téléphone sonne, "Jiiiiihimmmm le Hééééérrrrooooos, tu vaaaaas raahaallieeeer notre cause en parlaaaaaant de nooouuuuhouhouhouuuuu !". 
  J'ai toujours eu du succès chez les mortes (je ne parle pas de toi chair de ma chair qui vole sur un balai les soirs de plume laine). Groupies zombies d'un concert en plein air. Les tombes en cercles autour d'une fosse d'orchestre, je sors mon banjo braille et convoque mes squelettes accompagnants en fracs régionaux. Haut-de-formes, trompettes, violons, tubas, citrouille. Les nuits sont courtes en Transylvanie.