samedi 31 janvier 2015

11.Château baleine

  Je vais interviewer les gens qui passent, car je sens que je ne vais pas être prêt. Leur demander comme je me demande quel serait la maison la plus sûre, la plus belle, la plus proche de celle qu'ils aimeraient avoir. Et si on la construisait ensemble, leur serait-il possible d'y faire quoi ? Mes maisons rêvées sont nombreuses, elles hantent mes yeux quand je vois des gens dormir dehors. On me dit dans l'oreillette que les parcours cassés sont des bleus de l'âme et qu'on y peut pas grand chose. Le rêve, l'espoir et l'entraide intelligente y peuvent beaucoup. Un sourire bien placé, ni trop, ni pas assez, réveille un macaque englouti sous la vase, des bulles se forment autour, et lentement la statue de glaise tout en remontant à la surface reprend des couleurs et les poils s'ébrouent, les yeux s'ouvrent et on entend la première phrase du monde sortir en même temps qu'un peu de vapeur d'une narine frémissantte : "T'as pas une clope ?". 
  Notre nature prédatrice nous pousse à bien des drames, assoir son identité mal reconnue aussi. Il est si délicat d'être le Père Noël sans cadeaux pour les siens. Je voudrais construire un sapin habitable, plein de racines, où chaque décoration pourrait abriter une pièce complète à vivre. Un genre d'Atomium belge vivant, en bois mobile. Tu sais ces arbres du désert, vieux de milliers d'années, tout moches et tout tordus. Ils tiennent le choc devant tous les orages et autres feux improbables des hommes et des météores. Ils tiennent. Il nous faudra des capsules de sodium, aussi. J'espère que mes chauffages au gaz vont remarcher après le changement de bouteille.

vendredi 30 janvier 2015

10.De vraies nouvelles

  Je travaille à suivre mon programme de l'année. Trois langues à maîtriser, dont la mienne, ce qui fait quatre. Attends, je reprends. Je travaille à suivre mon programme de l'année, d'après mes petits thèmes lancés, réaliser de vrais livres jeunesse. Oui. Ma maison sur la tête, puis Graal Peinture, puis Oiseaux. C'était les premiers thèmes. Château baleine le quatrième. Je suis content de me retrouver un peu, car à m'être perdu dans des réflexions froides, j'ai oublié ma qualité première. Inventer, délirer, s'amuser et amuser mes humains d'amis. M'amuser à inventer. J'aime mes premières amours, les fables, les mensonges enjolivés qui font briller les yeux, la magie des histoires. 
  Dessiner des choses qui racontent. Alors oui, je travaille à suivre mon programme. Me nourrir, douter au maximum et parfois, heureusement, pop, devenir champagne grisant. Flot de paroles. Je suis un sauvage mondain, ma massue n'est jamais loin et je la manie mal. Manimal, c'était un multi-Animagus lui, balèze. (une série télé où un mec se transformait en bestiole de son choix, et les animagi, au pluriel, ce sont des joyeux drilles qui peuvent se transformer en UN animal, relisez Harry Potter, les trois premiers sont un peu jeunes mais la suite en vaut le panache, et vous saurez d'où viennent mes récits illustrés ensuite, originellement). J'espère vous voir bientôt (sauf si vous êtes dingue ou que vous sentez mauvais de la bouche).

jeudi 29 janvier 2015

9.Pensées diverses

  D'abord, les connexions sont touffues et je trouve de plus en plus savantes. Je veux dire, quand je me connecte à quelque chose. Il faut de la patience et de la lenteur pour ne pas tomber dans les multiples liens encombrants qu'on nous donne pour s'informer, se désinformer, et croire résoudre des problèmes quand il n'y en a pas. Les méandres de nos ordinateurs sont autant que les émotions non acceptées, des manges-temps. Et lorsqu'un vrai problème s'offre à nous, réduire une image, poster quelque chose, ôter un programme malveillant de notre vue, mein Gott ! Que c'est parfois long ! 
  Par exemple, dans le dernier article, je voulais sauter une ligne à chaque paragraphe, et laisser un blanc entre, donc, et bien j'ai mis deux bonnes heures à ne pas résoudre ce problème. Vous me direz, on s'en fout, mais si vous l'appliquez à toute les situations de la vie, on peut s'apercevoir que peu de choses sont véritablement importantes et capitales à notre survie. Il nous faut un toit, un peu de chaleur, des chats et un clavier qui fonctionne. Le vent aujourd'hui souffle beaucoup, je bois de la tisane en mangeant des gâteaux devant la cheminée, je fus privé de cette simplicité depuis combien d'années déjà, je n'ose plus me souvenir.
  Je vais donc me faire un pari, essayer de me concentrer un peu et vivre pour ce que je sais faire. Dessiner, peindre, jouer. Se taire surtout. Pas se taire par dépit défi ou bougonnerie, se taire comme un morceau de vent dans mon bol en bois, se taire comme un Harpo siffleur qui joue de la harpe cent fois mieux que moi si j'avais une harpe. Reprendre confiance dans ses errements, c'est le secret le plus difficile à garder comme une braise dans un petit temple de peau et de rochers où l'on allume le feu en remerciant les arbres et en s'excusant auprès des nombreuses choses qui y grouillent. Je vais lentement, je me dépêche. ll y a dans ces tristes jours de pluie au milieu des branches, une sensation de vide qui me donne la force de guérir d'un gros rhume en inventant mes logis à venir.

mercredi 21 janvier 2015

8.Paramètres

  Mener à bien une mission comme la mienne d'essayer de créer un univers de joie et de beauté, pardon pour les gros mots, n'est pas une mince affaire, on l'aura compris. Je me suis donné quelques règles à tenir, afin de rester compréhensible et surtout puiser dans la merveilleuse expérience existentielle qui m'échoue. Ou m’échoit, mieux. L'inconscient mien se rebiffe souvent contre le succès à portée de main. Il s'agit donc de tenter de peindre, d'écrire une série de récits, et peut-être un jour revenir à la scène pour créer des histoires-amusantes-pleines-de-rebondissements avec des acteurs grassement payés et des salles chauffées où il n'y pas de chien qui vient pisser sur la table de mixage.
  Mes règles de travail, car c'en est un, et costaud, consistent d'abord à comprendre où je suis au présent, puis de m'adapter à celui-ci et tenter d'exprimer avec mes moyens ce que je vais où. En ce moment d'aujourd'hui par exemple, je vais dans mon atelier, je prépare une exposition de peinture pour Arles et une autre pour Bordeaux, avec deux thématiques, une sur les fauteuils et sièges divers et l'autre sur la carte des étoiles. Ajoutez à ça l'envie de réaliser un fanzine avec des dessins et des nouvelles fraîches, ainsi que les nombreuses mises à jour de mon site en ligne, grâce soit louée au grand Loeb parmi les grands (le Webexploiteur créateur de cette merveille des merveilles).
  J'apprends aussi l'allemand pour samedi prochain car je vais figurer un nazi dans une prison, et mes bases si elles sont solides ont besoin de grand rafraichissement, comme ma coupe. Donc j'ouis à donf de la méthode Assimil, et je relis Harry Potter qui est très bien écrit en anglais aussi (les deux choses ne se font pas en même temps et n'ont pas grand chose à voir, je suis un homme rappelons-le). Cela étant, il me faut ne pas rentrer trop tard car les nuits sont fraîches, et mes doigts gèlent, et je suis invité à différents endroits pour voir des choses. Mais je sens que je vais décliner, non pas physiquement mais fort diplomatiquement, car je ne puis me séparer en plusieurs pour obéir à mes injonctions intérieures multiples. Certains jours, j'aimerais être aussi beau qu'un agenda vide. Certains autres, j'aimerais qu'on m'appelle pour aller au ciné.