mardi 4 mai 2021

87.La vidéo qui vient.

  Bon. C'est un vrai malentendu. Entre mes plusieurs, je dirais. J'ai tardé un maximum à retourner au montage. C'est une longue journée de plusieurs mois que celle-ci. Je vais mixer hiver et été. Enfin printemps, fais pas si chaud. Pour alterner les idées véritables avec ma bêtise appréciée. Du moins je m'autocongrate, histoire de légender mon estime à moteur. Vroum.
  Si par un heureux bonheur vous êtes encore à ce paragraphe, c'est que comme vous, je planifie mon succès dans une mesure toute mesurable, avec beaucoup de méditation et l'arrêt du tabac froid. Mille antres s'ouvrirent pour laisser passer mille exhalaisons fétides mais tout de même jolies, avec des langues vertes et bleues et crépitantes (pleines d'un crépit haletant le genre qu'on trouve chez les meilleurs crépiteurs des professionnels des murs) et fourchues parfois, comme si le serpent était une méchante bête, alors que ça se love plus que ça n'attaque si l'on y prend le temps de voir. Enfin ça dépend l'état où t'habites. Si c'est dans le Tegzaz ou à la frontière du Megzique, il est nécessaire de te doter d'une flûte à six schtroumpfs. Ça devient une obsession.
  J'ai millimétré mon retour sur les écran de Youtube à 30 vues sorties, regardé entre les nouilles et le rôti, un peu avant que le four fasse ding (Fourfassding' le guerrier des mille lunes, non ?).
  Le désir d'être un nouveau soi-même en s'imaginant sans kids (ce qui est assez définitif depuis l'opération) sans impératifs sérieux (sinon celui de tenir une semaine avant de racheter du tabif sans additats) sans suel et pas rasé, sans chemise et pas talon, sans pellegrino et patatras. Le désir poli de donner de la joie à dix personnes que j'aime et qui m'aiment et que je sais que ça se suit, même avec une qualité dégueu, même avec l'espoir fol de sentir le vent de Wembley me pousser aux chevilles, tel un vélomoteur de tubes qui apprend sa guitare à trois doigts dans sa caravane en flammes bleues pour faire plus surnaturel. Ou publicité pour produits réfrigérés vendus aux gitans, ça dépend le support de vision. Les gens du voyage ont toujours eu six cordes à leur arc (encore six, maledizionne !).
  J'ai maltraité mon destin comme un ouragan la tempête en moi, je suis un héros depuis si longtemps, inconnu mais simple et tendre, et cela ne doit pas vous faire omettre que le défi d'une vie, la mienne, la tienne, la vôtre, c'est de trouver sa façon d'être de la meilleure façon, en embrassant d'un geste la solitude astrale de nos renommées possibles, éphémères comme une forêt d'Amazone, rongée par les dents longues des bestioles géantes dressées par l'Abominable, celui auquel chaque homme dresse un menhir de feu qui vibre à l'approche d'une troupe bariolée avide de danses sauvages où l'on fait des choses. Car, qui a besoin d'un peu de monnaie pour se nourrir soi-même, les siens et les siennes, pour fantasmer la douceur possible d'une baignoire en coin, lui donnera sa vie, son âme, son RIB, sans plus penser à rien d'autre qu'au labeur, parce que bon, c'est pas les boulots qui manquent pour ceux qui n'ont rien, et pis on a pas que ça à foutre, les éoliennes c'est moche, dangereux pour les chauves-souris et tout ce qui vole en général. 
  La solution serait-elle de tout arrêter pour penser un peu autrement, ne plus détourner les fleuves en vue de construire un barrage qui alimente la voracité pulpeuse de nos bits ? La pauvreté, Alévéque l'a dit, n'est pas un virus, y'a pas encore de vaccin.
  Ma guitare est en bois, mon traversin en plumes, mes chaussures en cuir et mes lunettes en plastique et verre fondu. Les technologies millénaires se croisent, se croivent, se vénèrent, se brouillent, se téléscopent du beule, et dans mon sinueux balisage, j'opte pour le meilleur des mondes, l'adouchement tout douchement, silencieux et perlé du pas à pas furtif, le capable palpable poulpable en huit branches, en regard neuf de chaque minutes qu'il me reste avant la prochaine sieste.
  Il n'y a plus rien à décrire, tout à crypter, les yeux de mes amis sont mon port d'attache, verts, marrons, avec des morceaux de bleu et de galaxie, de quasars et d'amas globulaires qui font coucou après la limonade. Le luisement me poulette les pores. Je reviens à la chasse en piaffant dans la basse-cour. J'ai l'inspiration qui pète.
 

dimanche 2 mai 2021

86.Le pouvoir du Weirdo.

   Depuis que je suis gosse, j'ai eu un mal de tordu à m'intégrer à des trucs de gens normaux sans passer par la case déguisé en danseur de sirtaki avec que des meufs parce que les mecs ont foot, et ta mère t'a pas dit que ça faisait un peu pédé ? 
  Pas possible de m'intégrer au club de belote basque du pôle santé de l'association des rugbymen mangeurs de salade. La mâche et le trèfle sont des envies irlandaises. Surtout quand tu as passé ta vie à prendre des coups d'épaules d'agneau dans les gencives.
  Concentration niveau treize, je reprends
  Emporté par des pulsions de gyrophare de livreur d'hématies, je me rappelle bien le parcours, trop bien même. Les choses dîtes, les gens croisés, les cœurs croisés, les croisés tout court, avec l'armure et tout, qui faisaient barricade au fond du catéchisme, et que les familles apportaient et ramenaient en brouettes. Tout le monde est assez bizarre quand on s'observe un peu derrière la caméra cachée, le cerveau fait des associations, d'idées cette fois, qui échappent même au plus normatif des normaliens, suintant l'ambition des fauteuils dorés avant même de voir que la route crevée est plus importante que le chiffre d'affaire. Cette conseillère pôle emploi a manqué d'ambition.
  J'aime du fond du cœur cette vie qui fait que j'aime. Les astres se télescopent, les planètes se succèdent, les galaxies dauphinent. De beaux volumes, idéal primo-accédant. Et du fond de ma cave ensoleillée, les libellules flottent avec des nez rouges pour me rappeler que même dans le plus sombre des jours de fin du monde, il reste toujours l'espoir que ce feutre soit encore bon pour faire des yeux globuleux argent fluo à ce monstre qui bave.
  J'ai pas eu trop de chance et à la fois plein. Je positive beaucoup pour un vieillard. Ce pas eu trop de chance en futune, car, c'est grâce à cette attitude de chat buté en bottes en caca pied gauche à expliquer les choses mal sans finasser à des esgourdes aux idées reçues sans retour de courrier, que j'ai pu me retrouver là, à tapoter la nuit en pensant à tout ce que je ne peux pas encore et peut-être jamais mais j'y crois quand  même pardon aux familles.
  Les places à prendre dans la forêt du mystère du miroir, sont rares, précieuses, et battent des ailes. Poursuivi par des souvenirs vengeurs où l'on dansait dans un pantalon de cuir ouvert par le milieu et où tes testicules ont pendu pendant une soirée sans que tu t'en rendes compte. Et apparemment personne d'autre n'a vu car je n'ai reçu aucune lettre anonyme avec demande de rançon en paquets de tabac et bières. Mais à l'époque, les smarteufaunes n'existaient pas, l'Internet n'était que pour les animaux connectés entre eux, déjà, le network mycélium prenait de l'avance sur nos composants. Et puis j'ai soudoyé le pion en lui donnant ma purée.
  Mes souvenirs sont-ils les complots futurs d'une page biographique d'un étranger qui m'adore ? Sommes-nous secrètement manipulés par le grand hamster géant aux dents d'or qui quand on sleep nous distille des programmes en boucle pour nous obliger à déprimer nos existences dans une roue qui tourne sans cesse, alors qu'il suffirait d'appuyer sur le bouton DO NOT PUSH pour être éjecté dans l'aquarium des cobras où l'on se révélera une mangouste vengeresse armée comme une tortue irradiée de beauté, de strass, de boule à facettes et de salive protectrice empoisonnée goût pharmacie ?
  Je suis heureux. Montrer sa joie modeste est un bien mauvais choix, surtout si on te demande de payer la place, tu vas trop golri jte promets gros. 
  Les machines rôdent et les roadies machinent, et me pressent de dire le contraire : je suis triste je suis triste et le monde va mal mal mal. Il m'arrive bien sûr d'avoir le regard vide et hagard parfois, et de douter du bien fondé de mes choix. Pourtant, par une magie primitive de bulldozer flower-power dopé aux marionnettes chaussettes devant des miroirs anonymes quand personne regarde, toujours quand un peu je respire et me calme et m'anime sur ce fauteuil jaune pourri qu'il est beau quand même, le parcours chanté recrée un historique de honte, de sueur, de toux, de rage, de vague qui écume, et de baiser au vin blanc sucré sur une nappe à carreaux quand tu te moquais bien d'aller manger des hamburgers frites au milieu des canards.
  Je pourrais m'arrêter là et ne pas témoigner de mes vingt ans à minuit, nu dans le cimetière et totalement cramé, à parler aux vers de terre en me demandant pourquoi il pleut, et me réveiller le matin comme un loup-garou sans victimes, blotti contre le chien gentil qui m'a fait une petite place dans sa niche et madame Lopez qui m'a prêté une blouse de jardin parce que quand même faut pas se promener comme ça dans le village, mais ce serait oublier que j'ai encore un peu de temps pour attirer à moi le possible, en oubliant le moi, et prodiguer des conseils à ces enfants multiples dont les parents seront loin quand je dirais sans rire, avec le plaisir d'avance d'embarrasser les chambres de créations impies pour intriguer les adultes qui se demandent tout de même si c'est bien raisonnable de continuer ce cours de création pour tous : "Et maintenant, nous allons fabriquer une marionnette avec des boites à œufs".