jeudi 2 mars 2023

105.Combinaisons de couvertures.

  Je fais mon lit avec quatre couvertures. Je n'ai pas encore trouvé la couette majeure. Je ne mets pas un ordre précis même si la bleue est plus chaude et qu'on a changé pour la rouge quand il a fait froid. Je mets d'abord la rouge, puis la couette. Ou d'abord la couette, trop petite pour deux, puis la rouge, qui est plus grande et qui borde bien. La rose à motifs que je mets maintenant du côté où c'est plus blanc parce que elle préfère. Et touche finale, celle à carreaux rose mais pas le même rose avec des quadrillages dans les deux sens, plus petite. J'avais envie d'écrire cadrillages, pourquoi c'est pas possible ? 
  Quand je me couche, je peux poser mon poncho en laine avec des lamas dessus, de mon côté, prêt du mur. On a pas de sommier. On est allé à Brive mais il fallait un supplément pour se faire livrer un 140x200 et elle a hésité et moi aussi. J'hésite si elle hésite et c'est idiot. Je disais qu'il fallait trouver quelqu'un qui nous prête un camion ou des barres de toit mais on connait personne pour l'instant. Je remonte les couvertures assez haut et je fais dépasser le drap, il y a un drap, pour faire une bordure que j'essaye de sauvegarder la nuit parce qu'elle le tire avec elle dans ses mains et il n'y plus que les couvertures sur le menton et j'aime pas.
  Quand je me couche je pousse le matelas avec le pied, parce que quand elle se couche, elle saute sur le lit, ou du moins elle se met en mouvement rapide en ouvrant les couvertures, elle défait tout ce que j'ai soigneusement bordé, elle dit que j'ai des manies de vieux, et le matelas s'écarte au niveau de ma tête. La pièce a des angles pas totalement à 45 degrés et franchement, dormir toute une nuit avec dix centimètres de vide derrière la tête, je peux pas, ça me casse le cou. Alors je pousse du pied, et elle grogne. Enfin elle fait mmmhouueuh. Je me couche plus tard souvent, en hiver. Je zone le soir parce que c'est calme, toutes les bêtes dorment.
  Quand j'écris sur l'ordi de la chambre et qu'elle rentre, elle laisse toujours la porte ouverte. Toujours. Et ça me fait un petit air froid sur les jambes. Elle pense que laisser la porte ouverte un petit peu ça fait plus convivial, mais ça fait toujours du froid. Et je me lève à chaque fois pour fermer la porte, sinon j'ai froid aux jambes. Mon fauteuil devant l'ordi est un fauteuil de récup qui me fait pencher un peu plus en avant, pas beaucoup, mais si je reste longtemps automatiquement je me redresse en arrière pour équilibrer.
  Le matin je dors trop longtemps si je me couche trop tard. et des fois la petite chienne se lance sur le lit de joie pour me faire bondir le cœur en arrêt cardiaque  
  Je rêve qu'elle puisse être plus agréable en fermant la porte et se couchant plus doucement, et caresser l'édredon en expérimentant la manière de glisser la main. Il faudrait un édredon. On a pas d'édredon. Je trouve c'est un truc de vieux les édredons. C'est difficile de trouver la bonne épaisseur pour poser la tête allongé. Ils en parlaient à côté des caddies : "Tu sais, le truc en long qu'on met sous les oreillers, ha je me souviens plus du mot, mais si, il y en avait en vente mais là je ne peux pas je n'ai pas de monnaie. Des édredons, oui, des édredons, tu passeras, tu passeras, hein ?". La manière de dire édredon devant les caddies de l'Inter. Édredon. C'est un drôle de mot. Aide re don. C'est pas breton.
  Dans l'Inter, une dame me passe après, et me dit, "Parce que j'ai trois personnes sur ma liste de courses, enfin trois listes quoi.". Puis je le recroise là où ils faisaient des travaux sur le rayon réfrigérant, et elle me dit en me reconnaissant parce que je veux prendre des riz au lait et que je la gêne (pas du tout) : "Parce que j'ai trois personnes sur ma liste de courses, enfin trois listes quoi.". Je sais pas si le point est correct après la citation qui a déjà un point, mais j'ose.
  Dans l'évier de cuisine, si je n'ai qu'un évier, je souhaite qu'il soit vide. C'est mieux pour faire la vaisselle parce que sinon, vu que le robinet est trop petit et tourne pas, je n'y arrive pas, je dois tout virer ce qui est mouillé je sais pas où et ça gâche le plaisir de commencer à laver des trucs. J'aime pas les machines à laver, ça fait une vaisselle propre jamais assez propre et ça colle aux doigts. Et je n'aime pas qu'on m'amène un truc quand je suis en train de laver. Je déteste ça même. Que tu me donnes un couvert de plus, une assiette de plus, un plat de plus alors que je suis déjà en train de laver quelque chose me rend juste zinzin. Respirons. Si il y a deux éviers ça va. Je compatis avec l'arrivée du sale.
  Je nettoie la litière des chats le soir, tard. Je nettoie en prenant du vinaigre blanc pour nettoyer le fond si je n'ai pas de savon liquide. Je prends du sopalin, je sais c'est pas génial, mais je prends quand même du sopalin, contraction de société du papier linge, mais c'est pas du sopalin, c'est une autre marque d'essuies-tout. Je mets les crottes dans des petites poches papier marron de la Biocoop ou du Biomonde. La Biocoop ils ont fait une pub pour dire le nombre de sacs papiers marrons utilisés chaque année, c'est énorme et ça pollue alors préférez les filets moches en vente ici. Il fut un temps j'en prenais dix que je mettais au fond de mon panier, mais je n'ai plus de panier et je me faisais engueuler si je masquais pas bien, depuis je n'y vais plus à la Biocoop, y'a un vendeur qui à la caisse est pas sympa avec moi, ça doit être mes cheveux. Avec les filles il est gentil, quand c'est mon tour il fait la gueule. Je n'y vais plus.
  C'est ennuyeux la litière, ça fait des sacrés tonnes de poubelles enfouies pour rien ils ont dit à la Région, maintenant c'est mieux il y a les cartes à puces pour ouvrir les poubelles, c'est plus cher mais c'est mieux, c'est incitatif. Les chats pourraient aller chier dans les bois comme moi, mais ils sont mieux au chaud et j'ai beau leur expliquer, que ça se biodégrade pas très vite leur truc, ils s'en foutent, ils vaquent à leur sieste et à leur croquettes et évitent la chienne qui se frotte le cul par terre un peu partout, il va falloir passer un coup de serpillère je pense.
  Je ne voulais pas de chienne. Je ne voulais pas de femme non plus. Encore moins des enfants ou des activités extra-scolaires. 
  J'ai des principes pour 2023, rester concentré sur l'activité principale créative pour fuir ce logis qui m'aspire à toujours me concentrer sur autre chose que l'essentiel : lire, écrire, lire, chanter, fabriquer des pièces qui seront jamais jouées, lire, voir des films américains avec des familles qui se réconcilient en se faisant des câlins et ensuite ils vont au bal de fin d'année déguisé en robes et lire.
  Dernièrement, je suis allé chercher un sommier avec Jean-Pat', qui a une galerie sur sa Kangoo blanche (j'ai réussi à rencontrer des gens en fin de compte) la chienne me saute toujours dessus le matin mais en ce moment je me lève plus tôt. J'ai pas changé l'erreur de chiffrage de l'article 104 et ça ne m'empêche pas de dormir. Je dois changer un peu.