mardi 12 décembre 2023

111.Trois fois hein ne font pas sourdre un muet.

   Décider d'être heureux n'est pas une mince affaire, un chat noir arrive sur vos genoux et il faut laisser la place, même si ça n'aide pas pour taper sur le clavier. L'alcool parfois. Même si je ne le prends pas comme un support quotidien, j'ai des antécédents (j'allais écrire anesthésiants) familiaux qui m'ont fait comprendre que bousiller ses intestins avant quarante ans n'est pas la solution.
  La douceur aussi, aide. On a beau se tordre la cheville sur un chemin des bois de renard à la con et se vautrer les mains dans des arbustes qui déchirent pour faire plaisir au chien, c'est un choix permanent que de décider de s'embrasser tout seul quand tu n'as pas l'Internet. Les rencontres faciles, les escapades dans la lande déguisé en panda, c'est assez complexe à tenir. Surtout en Chine.
  L'envergure d'un caractère est à mettre sous cloche pour regarder tranquillement Bernard et Bianca sur K7 VHS, sans mettre le son trop fort pour pas déranger les chauve-souris du dessus. La ménopause est longue à arriver, il faut stratagémer les pommes de terre. Moi aussi je ne comprends pas ce que j'écris, rassurez-vous.
  J'ai ces jours derniers, maille à départir avec l'environnement de mes idées, et también à départure, je bougeotte, surtout dans la tête dans le cul mais pas que. L'origine de mes déboires déboite, et j'en fais mon beurre. Le couscous de l'amitié ne se limite pas à rencontrer des voisins autour d'une saucisse de tofu, surtout qu'ici j'ai de la citrouille au congélo à n'en savoir que faire, mais. Attends.
  J'ai maille à départir, à partager, je gamberge ma vidéo 114 d'une trentaine de vues sans pubs. J'oublie pas le spectacle, je ne lâche pas trop prise, et je vais apprendre mes chansons de chorale pour samedi, avec ou sans costume du moyen-âge, la chef de chœur y tient. Je disais en aparté, c'est quand même mille ans de mode, y'a matière à beaucoup, mais on m'argue que le Seigneur des Anneaux en terme de référence fera l'affaire. Pourpoint soit qui maille y panse. J'y reviens.
  J'ai paille à des martyrs, ça brûle mieux. Je re-dingotte, avec joie et passation de poussoir, il y a un plaisir de ressentir les émotions dans mon dos. Je ne me satisfais pas total de ma situasse, mais je fais au mieux. Comment ça va ? Et bé ça va taller !
  Les journées sont belles ici. Elles débordent. Les sources claires enchantent les routes, les arbres penchent de joie pour caresser le sol pleureur. Je me laisse champagner le bouchon. C'est à dire que tout acte créatif n'est qu'une poussée successive de bulles, et les fêtes que j'abhorre dans des conditions non choisies, et que j'aime lorsqu'elle traditionnent la boule avec une pétillance clignotante, me reviennent en mémémoire périgourgandine lorsque j'étais jeune et naïf à croire aux lutins dans les gâteaux et aux fées dans les lanternes.
  Il s'agit de devenir étoile. Filant bien entendu comme un coton de nuage. Et décorer les vitres avec des bonshommes grotesques pour mixer les périodes. Jambon sur deux jambes qui court pour éviter les mecs en blanc avec des bérets noirs et des foulards rouges qui chantent dans une langue qu'on se dit qu'elle vient d'un pays où je suis né quelque part.
  La brume s'installe, les cornes aussi. Je fouille avec une petite pince qui fait "bromp" quand on touche les parois, le cerveau appétissant d'une armée de marshmallows grillés prêts pour le gril en haut d'un immeuble un soir de Noël. 
  Les souvenirs remontent en vrombissant comme un chiotte bouché, s'étalent sur la castine immaculée nettoyée deux heures plus tôt qui sentait bon le produit bleu. J'émancipe encore le désir de décision vers l'ultime, je badaboume les étages en pétant le placo à une vitesse alarmante comme quand Gandalf tombe du pont de Khazad-dûm en gueulant les portes du pénitencier pour faire genre.
  Je persiste à croire dans mon chemin vers le mieux.

mercredi 22 novembre 2023

110.Parenthèse(s).

  Remonter pas-à-pas l'esprit de la conquête, de soi, de l'autre, de l'huître. Noël approche. Déjà dans les magasins les playmobils en chocolat sont sur les têtes de gondoles à agiter leurs bras raides pour qu'on les prenne dans le chariot d'étoiles.
  Quitter l'embarrassement créatif pour en faire une force qui est avec toi. (Relis le livre sur comment qu'il a créé Starvarse, l'écriture, le tournage, tu verras c'est WTF). C'est un peu ce que je fabrique depuis des années, mais j'arrive maintenant au petit plus décomplexé du voyage en avion. J'ai eu la voiture si tard, serait-il possible d'avoir un permis de polluer à points ? On me dit dans l'oreillette que ça existe déjà. Monde de merde. Les plus jolies pyramides aztèques sont dans mes projections mentales. Floutch.
  La quête du spectacle, j'ai fait un hors-sujet, le cœur sur la main, et je retrouve la vraie ligne. Enfin. J'ai bien dit mais je peux mieux. Que le mieux nous bute ! (Seulement s'il est ancre à bloque plus pas sympathique !). J'ai précisément la feuille blanche avec tout ce qu'il y a derrière. C'est-à-dire. Je vais tenter de ne pas vidéodelasemainiser. 
  Je veux parler du parcours chanté, et de ces années perdues gagnées qui firent tant de ouate de la plage (Et d'aujourd'hui itou, faut pas détrôner!). J'ai possible. Voyons. Je parle de ce trajet avec des marceaux dedans, grand maigremime pas assumé encore, je lance les boucles, mes sons frisés, et je danse. C'est une légèreté de one-man-chose. Là je suis sûr de me représenter sans bavure car j'ai un développé, un feuilleté aux oignons petits. Je bave. Je cafte. Pas tant.
   Le doigt mouillé sur le poison tournant les pages sans crainte, un petit gant pour protéger la peau. C'est un processus qui se débarrasse des clivages. Des empêchements séculaires. Et ça reste pourtant très convenu, sans problématique inventée, enfin je moule dans le plat. Le milieu, le début, la fin. Pour mon petit moi, c'est une joie sans faille d'avoir assimilé les miennes. Et de croire dans le pétrin qui me fait bonne pâte que le lot accumulé d'emmerdements du quotidien a sympathisé mes blocages pour les rendre vocaux, et drôles. Et tristes. Mélancolie douce. Sans regrettables regrets, pourtant. De l'avant en traineau. Ouikennde de 24 jours pour un cadeau béni à l'empaillé que je fus (que je reste ?). Les poux, vantail.
  Il s'agit de s'agiter et revivre sans crainte de jugement. Noël ! Noël ! C'est une vieille expression. Faire les choses, bien sûr ! Une à une. et je connais bien ce cerveau qui bouille, je connais ses feintes, ses compromissions avec la colère, ses errements graisseux, ses lâchetés et sa paresse dans l'adversité des déconcentrations imprévisibles (Le vrai défi, pour moi, m'extirper dans l'éditation ?). Mais aussi son courage, sa bravoure, sa connaissance du pas de deux, son allongé d'aspirateur, son électrocution quotidienne dans la prise des promenades en chaud ou froid d'un décor guérissant.
  Après je regarde mes pairs et m'alimente de leurs boulimie de po(s)tages, sans pour autant, l'expérience encore, m'intoxiquer de soupe. Il est long et périlleux de décupler sa façon avec un objectif récurrent de collectif en tête.
  Cette vie suffira t-elle à vider mon plein ? : "Tout projet inscrit dans le réel ne se passe pas comme François Hollande.". Mon exégèse apporteuse, gravée dans de la chantilly.

mardi 31 octobre 2023

109.Les cinq jours qui viennent, les cinq jours qui suivent et les cinq suivants.

  Le début commence par ici. Il me faut aligner des phrases. De mon fauteuil devant l'écran en T-shirt mouillé, après la course avec la chienne sur le goudron jusqu'au réservoir 11 des pompiers, qui est un petit étang sourcé qui s'est bien rempli depuis qu'il trombe, où des poissons avaient dû s'envaser pour survivre à ces chaleurs moites d'octobre, je planifie un brin mes projections murales.
   La plupart du temps, je ne cherche pas vraiment à suivre des emplois du temps, ce n'est pas calculé. Je n'avais pas prévu de ne pas prévoir. Mon cerveau suit ce cheminement depuis quelques années tout en gardant un objectif secondaire clair, se sentir bien partout tout le temps. Délicate intention absurde. La colère pouvant être dans ces cas là une option dans le se sentir bien partout.
  J'ai cinq histoires en cours dans mon esprit à cloques. La première percée, c'est donc écrire un post. Poster un clic. Cliquer un titre. Ici ou ailleurs. Et parfois avec des images dedans. Ensuite, c'est rameur. 
  Le matin c'est mieux car il me faut un torse. Cette phrase est étrange. Je mets mon mètre autour pour voir si ça prend. Comme les gosses du village font grève des citrouilles, me voilà paré pour bouffer des crocodiles en os de cochon tout l'hiver. Gélatine et Soca Dance. Espérons que ce liquide hydrocéphale derrière ma nuque accepte encore un peu le sucre. 
  Donc blog, pis galère. Quoique à y réfléchir tout en écrivant, si je veux toujours coller aux numéros des vidéos, me voilà Gros-Jean-comme devant, mais peu me chaut ! Quand je rame mécaniaque, je pense que je suis en b(i)arque. Je vais chercher conseil chez le sage au milieu de l'eau dans sa maison sur pilotis avec 5G et panneaux solaires, et je lui ramène ses chips et sa bière au passage. Je me suis fixé trois fois 200 coups de fouets avec fauteuil qui avance et recule genoux pliés comme à Oxford. Comme à Cambridge. Mais jusqu'à aujourd'hui si j'arrive à en faire une fois 200 c'est déjà bien.
  En 3, je me ferais bien un dessin en quelques cases, histoire de ne pas laisser tomber l'espoir qu'un jour Les Routiers (c'est des miquets anachroniques médiévaux chelous) revoient le jour dans une possible publication où je ne gagnerais rien. Sauf si je fais ça en privé. C'est possible. Ma maison sur la tête éditions.
  En 4, une image colorée à l'encre pour pas perdre la main. Avec une thématique journalière en 60 jours pour être honnête (c'est vrai que les chiffrages des choses m'aident), où je puisse relier une série et pondre des cartes à jouer qui se jouent pas. Remarque, créer un oracle me motive mais j'ai pas une très grosse paire de mamelles et je suis pas encore assez sexy pour mettre mes pecs sur le dos du packaging. Le salon de l'auto ne change pas de méthode.
  en 5 enfin, quand les enfants sont couchés, attaquer dans le dur de la feuille et faire mousser mon Mordo. Le livre est prêt depuis dix ans, surtout dans ma tête, et je crois qu'il me faudrait commencer par la reprise aux fils d'or du One-Man-Chose Frankensteinien où l'acteur c'est comme les yaourts, il y a plein de morceaux de plusieurs choses dedans, et pas forcément dans le bon ordre.
  Après j'ai aussi deux pièces à créer, toujours ce truc de penser que je ne suis pas assez bon et qu'il faut produire plus pour être à l'aise.
  L'entente parfaite avec mon épousée me permet de poser avec lucky charm, qui n'est pas un cowboy, un univers serein d'ambiance thé fumant dans la cabane au fond du jardin, chauffée au petit poil, pour enfin aligner une situation sociale en lien avec le reste d'existence qui m'attend le meilleur pour tout de suite.
  Je pose ces règles ici pour la quinzaine, vous serez gentil de me les remettre en mémoire quand j'en dévierais dans la vidéo suivante.
  (Rectificatif live, les terreurs locales qui piquent les culottes à mémé pour en faire des parachutes, viennent de passer me dépouiller de mes œufs collants et bonbons ronds qui attaquent les dents, avec en bonus, la chienne fofolle du paysan local qui saute sur tout le monde et la mienne qui hurle parce qu'elle peut pas participer au raout depuis derrière la porte fermée, c'était loto sportif, cette journée me baille et j'ai même pas cuit de nouilles...).

dimanche 22 octobre 2023

108.Le fil conductible.

  L'humour. Bien sûr. Savoir que je dis des bêtises, qu'écrire ce qui me passe par la tête n'est qu'un exercice d'agencement de ce qui se trame. Penser. Et voir ce qu'il reste à faire. Profiter de l'instant et d'une région dite touristique. Approcher la bourgeoisie et se souvenir que eux aussi font caca.
  En de multiples années de rien, j'ai appris à fermer mes oreilles avec des bouchons pour concentrer le regard. Mes lunettes sont moins rayées depuis que j'ai des boites. Je suis content d'avoir un verre gauche moins gros pour l’œil, ça enlève le côté loupe en labo du professeur bigleux.
  Je suis en train de déconnecter de tout, c'est pour ça que j'ai envie de rien (et de tout, contradiction productive !). J'explique, je regarde avec amusement mon trajet et j'en joue. S'appuyer sur ce qu'on fut pour définir, pour définir quoi exactement ? Pour définir un moment partagé, partageable, drôle et enlevé, avec des surprises. Revenir sur ses pas pour penser à maintenant ? Bah c'est pas encore tout à fait ça.
  J'ai un projet secret de rassemblement des forces, si le temps me le permet, j'avais pas vraiment prévu d'être autonome, j'ai trop de chance pour déprimer, et en même temps, j'ai une autorisation du médecin. Depuis mon balcon qui fait la taille d'un étage de 60 logements étudiants, avec vue sur la Méditerranée et mon modeste jardin d'aromates aux palmier géants,  je pense à mon parcours dnas le milieu de la pègre. 
  Mes concessions, mes bassesses pour obtenir ce statut tant convoité par les artistes modestes, la liberté de faire ce que l'on souhaite dans une vie luxueuse et simple. Des petits déjeuners servis sur des tables gonflées de fruits d'ailleurs, de pains locaux aux graines régénérantes, de massages entre deux lignes de blog par des mains expertes. Oui, je devrais cesser de dire que la pluie me mine et que parfois, moi aussi, j'ai des états d'âmes quand je pense à la malédiction de la chute de cheveux de ma famille maudite sur sept générations de chutes de cheveux. Il reste la greffe en dernier recours.
  L'espérance est dans mes veines, je boursoufle un peu, mais ce sont les parties (à prononcer en anglais) que voulez-vous ! Ma mère n'est-elle pas née à Versailles entre deux glaces ?
  Je re-suis le fil. Je relis mes notes. Je répète les phrases déjà cent fois (108 fois !) écrites ici. Comme une resucée obsédante d'un souvenir en boucle de ce que je devrais être malgré les bouées à picots que je porte métaphoriquement autour des mes bras longs. Le désir punk n'est pas un vain espoir. 
  Aujourd'hui, une éclaircie, je pourrais faire un livre chiant de plus sur mes impressions de la vue de ma fenêtre par le comte de mes fesses, notaire retraité shooté au sucre de pharmacie, mais non. J'ai envie de poser ces miquets bordel de bite. Poser les miquets ! Poser les miquets !
  Je veux être une manif en dedans, je veux mon Donjons et Dordogne quotidien, je veux un chasseur mangé par un arbre, je veux un Pétillon qui buzze (Jack Palmer for ever).
  Au fond, au tréfonds de mon ego sous-marin Nautilus, j'envisage une possible journée sans but, avec un point d'interrogation sur ce soir. J'ai fait la vaisselle en me levant, j'ai posé les questions, nettoyé la litière, que voulez-vous, malgré mes nombreux rmistes qui font leurs quinze heures pour reprendre goût à l'emploi gratuitement dans mon palace, j'ai gardé des goûts simples, mes origines sont campagnardes simple vitrage.
  Je bouscule depuis quelques journées la crainte d'être raillé par moi-même, l'auto-critique est la pire plaie du rendement, j'ai confiance dans le vide même si c'est si difficile à expliquer au commun. C'est une productivité improductive qui demande du rien pour nourrir le moteur à explosion d'idées. J'ai l'expérience, Dieu je me répète, et elle me sert à booster mon talent imbécile dont je n'ai parfois aucune idée de comment l'agencer.
  Avec des surprises.

vendredi 20 octobre 2023

107.Programme attenant.

   Bon, je sais que j'ai un spectacle à monter, à remonter, à améliorer réécrire et rejouer. Parce que depuis le 31 août j'ai pas foutu grand chose. J'avais une idée que j'ai l'impression d'être passé à côté en écrivant mon premier jet, c'est pour ça, je voudrais bien un jour dans ma vie avoir un fil que je tiens, et arriver à quelque chose proche de l'idée de départ.
  J'ai pas rappelé Benjamin, quand je déprime je rappelle pas les gens. Là c'est pas un gens c'est mon cousin mais c'est pareil. Disons je rappelle pas, quoi. c'est comme pour ma belle-mère j'arrive pas à la rappeler, même si je dois lui dire qu'elle va recevoir un courrier de résiliation de Canal Plus de mon père. Il avait pris Canal Plus depuis le lancement de la chaîne, mais depuis quelques temps qu'il est en Epadh, et même avant, il regardait plus trop la télé géante que je trouvais que ça faisait documentaire de guerre en live sur tous les programmes. Quand c'est un film de guerre c'est bien, ça fait réaliste. par exemple les films avec les américains de la deuxième guerre mondiale qui se battent contre des nazis, ça donnait l'impression de la guerre en Ukraine sur une chaîne d'infos. C'est de toutes façons toujours une histoire d'essence à mettre dans des chars.
  Quand je déprime, je sais plus quoi faire, alors je vais à l'Intermarché de Montignac où ils ont fait une repro métal couleur des grottes de Lascaux au dessus du rayon boucherie, mais là il pleuvait super fort, alors je me suis rangé sur un trottoir et j'ai attendu que ça passe pour penser à ma vie. Comme j'ai pas d'amis à la campagne, ça fait encore plus seul que quand j'avais pas d'amis en ville, parce que c'est plus étendu. J'avais l'option d'aller à la séance ciné de 18h00, mais c'était un film qui s'appelle Les Trolls 3, et j'avais pas vu les deux premiers. Ça se trouve c'est comme Mission Impossible et si t'as pas vu les deux premiers tu comprends rien. Mais j'ai pas vu Mission Impossible, je vois les films en lisant les critiques des films et les bandes-annonces. Je me dis que dans un monde qui déconne à plein tube, on devrait faire moins de films et plus de bandes-annonces, ça serait moins cher. On se réunirait et on ferait des soirées où on invente le film à plusieurs. On se débrouillerait pour qu'il n'y ait pas d'espions des plateformes de films et séries qui viendraient puiser leurs idées chez nous, et comme ça on serait assez paranos pour soupçonner qu'un intrus s'est glissé dans l'assistance et que Mission Impossible commence dans la vraie vie.
  Mettre du sel dans le beurre, ou du beurre dans les épinards, je sais plus l'expression, dans les nouilles, c'est important, enfin j'ai attendu qu'il pleuve moins quoi. Et quand il a moins plu, j'ai redémarré en allant pas trop vite, même si dans la région, et sans doute partout sur la planète, j'ai parfois des colle-au-cul qui me collent et qui voudraient que je roule aussi vite qu'eux sur les routes de campagne, mais il a plu, alors je fais gaffe parce que les grosses flaques ça fait de l'eau dans le moteur et après ça couine comme si on était en train de scier un cochon vivant dans une boite de magicien.
  En plus on a l'air con en Kangoo. Imagine-t-on James Bond dans une voiture Renault ? Dans Mission Impossible, c'est pas James Bond c'est un autre scientologue, mais je suis pas très doué en religions américaines. Je connais bien un peu le capitalisme et l'obscurantisme des platistes, parce que ça me faisait marrer de voir des mecs bourrés essayer de trouver des idées pour bien mettre en doute que la terre est pas ronde. Ils font plein d'expériences débiles pour prouver qu'ils ont raison, et quand ils se rendent compte que ça va pas, ils trouvent un idée débile en plus pour justifier. C'est le sens du club. Rester lié en disant les mêmes conneries. La base du sport collectif.
  J'ai un bout de vidéo 107 que je suis en train de monter, j'arrive toujours pas à savoir ce que je vais faire quand je serais grand, et je regrette l'époque où tout était simple quand il fallait chercher maman dans les bars et mettre des petites marques sur les bouteilles d'alcool qu'on vérifiait ensuite avec papa pour voir si maman ou la bonne avait bu quelque chose : "- Tu vois ! Tu vois ! Là ça a descendu !" Ah on rigolait bien.
  J'ai vraiment de la chance de faire un métier artistique instable et pas connu, surtout que mon site Internet va se remplir bientôt, je saurais quoi mettre dans la première page, et pareil pour le spectacle, ça me permettra de faire des rencontres et qui sait, peut-être, des contacts pour étendre mon réseau et jouer dans des lieux avec du public jeune.

samedi 24 juin 2023

106.Foudre de Dieu.

   Dans les possibles de la vie qui passe dans le sens des aiguilles d'un destin multiple, il y a le vieillissement et la mauvaise organisation, parfois les deux cumulés donnent à voir un humain réfractaire comme une brique qui fait des pizzas, mais pas toujours. Il peut aussi faire des tartines chèvres miel avec du cresson et de la salade roquette, très utile en cas de conflit culinaire.
  Où je vais. Car c'est un peu ça, où je vais je me le demande. J'ai tant à faire dans cette préparation non prête de spectacle de danse marionnette one-man-chose réflexion sur le bouc émissaire de la désintégration sociale dont je suis le parangon, à ne pas confondre avec le pangolin qui est un animal célèbre. Car être un dur, un tuff comme on dit en anglais, un boxeur de la vie, c'est toujours une chance quand l'adversité frappe trois coups à la porte fenêtre sans s'annoncer mais comme c'est une porte fenêtre on voit derrière et on peut rester sous le canapé à grignoter des Tucs comme un écureuil volant qui sait que la fourrière vient lui remettre un libellé alors que cette fourgonnette empruntée à la gendarmerie hier à la fête des abeilles arc-en-ciels n'était pas de mon fait. Non non non, trois fois non. C'est Crapaud qui a fait le coup.
  J'ai trop de désirs d'avenir, j'ai trop de choses en main et je ne sais pas quelle main choisir. Mes vidéos sont molles, mes peintures sont humides, mes dessins de presse sont gras, rien ne fonctionne, et je continue d'y croire. Je sais qu'un jour viendra où je remplirais des salles de spectacle avec mes images qui défilent, et je serais accueilli par le comité municipal en grande pompe car ils penseront que je suis le cordonnier magique qui vient réparer les choukaras et les ceintures et faire des clefs avec la machines à clefs, sauf que non, je serais là pour détourner les panneaux de direction et peindre des passages piétons en 3D pour que les automobilistes s'arrêtent enfin et fassent marcher leurs cerveaux reptiliens qui voient les couleurs en jaune et vert, comme les tracteurs de mon enfance. Mon père est peut-être un extra-terrestre de la planète des lézards, cela expliquerait mon attrait pour les bains de soleil prolongés et la viande crue.
  Donc, je travaille d'arrache-verrue sur mon spectacle qui va mettre en lumière mes failles et dont je ne dois plus rien révéler sous peine de gâcher la surprise. Je commencerais sans doute par une approche basique de présentation classique, un peu Larousse, où je dis bonsoir ça va et vous moi aussi, même si en ce moment je ne me sens pas très bien. Je suis bizarre, ça fait des années et j'en ai fait les frais. Certains artistes ont l'exclusion inclusive collée au corps, ils sont bons mais n'arrivent pas, certains savent parler ça aide, en ferais-je partie ? 
  Analysons si vous le voulez bien ce graphique de la loose qui ne m'a pas encore permis d'entrer dans un milieu, ni empire ni terre, et cherchons à regarder où la faille aux démons à pu s'ouvrir à quel âge sans qu'on y puisse rien. Car si bouc émissaire est un métier utile aux grand magasins, peut-on l'utiliser dans une quête de l'intermittence et sans nez rouge ? Il y a des échecs qui font de grandes carrières sans passer forcément par la case maladie honteuse. J'ai dû me poser la question de déterrer des cadavres comme le docteur Victor Frankenstein, car se narrer demande une puisée de souvenirs arrangés pour la scène. C'est, je l'ai déjà dit, des bouts cousus ensemble.
  Chercher l'essence même de la vie dans cette vie de comédien ambulant me parle et m'appelle. Je n'en suis pas tout à fait convaincu, comme à peu près tout ce que je fais, mais j'ai envie d'essayer. Dessiner ma maison rêvée qui existera après l'héritage, construire un laboratoire avec plaque réceptive à la foudre et télescope pour mater les voisines, prendre des bouts de moi de différentes époques pour assembler un puzzle de récits qui se recoupent et se répondent dans un texte disponible aux éditions de Minuit, et va falloir le faire pour de vrai parce que j'ai une date.

jeudi 2 mars 2023

105.Combinaisons de couvertures.

  Je fais mon lit avec quatre couvertures. Je n'ai pas encore trouvé la couette majeure. Je ne mets pas un ordre précis même si la bleue est plus chaude et qu'on a changé pour la rouge quand il a fait froid. Je mets d'abord la rouge, puis la couette. Ou d'abord la couette, trop petite pour deux, puis la rouge, qui est plus grande et qui borde bien. La rose à motifs que je mets maintenant du côté où c'est plus blanc parce que elle préfère. Et touche finale, celle à carreaux rose mais pas le même rose avec des quadrillages dans les deux sens, plus petite. J'avais envie d'écrire cadrillages, pourquoi c'est pas possible ? 
  Quand je me couche, je peux poser mon poncho en laine avec des lamas dessus, de mon côté, prêt du mur. On a pas de sommier. On est allé à Brive mais il fallait un supplément pour se faire livrer un 140x200 et elle a hésité et moi aussi. J'hésite si elle hésite et c'est idiot. Je disais qu'il fallait trouver quelqu'un qui nous prête un camion ou des barres de toit mais on connait personne pour l'instant. Je remonte les couvertures assez haut et je fais dépasser le drap, il y a un drap, pour faire une bordure que j'essaye de sauvegarder la nuit parce qu'elle le tire avec elle dans ses mains et il n'y plus que les couvertures sur le menton et j'aime pas.
  Quand je me couche je pousse le matelas avec le pied, parce que quand elle se couche, elle saute sur le lit, ou du moins elle se met en mouvement rapide en ouvrant les couvertures, elle défait tout ce que j'ai soigneusement bordé, elle dit que j'ai des manies de vieux, et le matelas s'écarte au niveau de ma tête. La pièce a des angles pas totalement à 45 degrés et franchement, dormir toute une nuit avec dix centimètres de vide derrière la tête, je peux pas, ça me casse le cou. Alors je pousse du pied, et elle grogne. Enfin elle fait mmmhouueuh. Je me couche plus tard souvent, en hiver. Je zone le soir parce que c'est calme, toutes les bêtes dorment.
  Quand j'écris sur l'ordi de la chambre et qu'elle rentre, elle laisse toujours la porte ouverte. Toujours. Et ça me fait un petit air froid sur les jambes. Elle pense que laisser la porte ouverte un petit peu ça fait plus convivial, mais ça fait toujours du froid. Et je me lève à chaque fois pour fermer la porte, sinon j'ai froid aux jambes. Mon fauteuil devant l'ordi est un fauteuil de récup qui me fait pencher un peu plus en avant, pas beaucoup, mais si je reste longtemps automatiquement je me redresse en arrière pour équilibrer.
  Le matin je dors trop longtemps si je me couche trop tard. et des fois la petite chienne se lance sur le lit de joie pour me faire bondir le cœur en arrêt cardiaque  
  Je rêve qu'elle puisse être plus agréable en fermant la porte et se couchant plus doucement, et caresser l'édredon en expérimentant la manière de glisser la main. Il faudrait un édredon. On a pas d'édredon. Je trouve c'est un truc de vieux les édredons. C'est difficile de trouver la bonne épaisseur pour poser la tête allongé. Ils en parlaient à côté des caddies : "Tu sais, le truc en long qu'on met sous les oreillers, ha je me souviens plus du mot, mais si, il y en avait en vente mais là je ne peux pas je n'ai pas de monnaie. Des édredons, oui, des édredons, tu passeras, tu passeras, hein ?". La manière de dire édredon devant les caddies de l'Inter. Édredon. C'est un drôle de mot. Aide re don. C'est pas breton.
  Dans l'Inter, une dame me passe après, et me dit, "Parce que j'ai trois personnes sur ma liste de courses, enfin trois listes quoi.". Puis je le recroise là où ils faisaient des travaux sur le rayon réfrigérant, et elle me dit en me reconnaissant parce que je veux prendre des riz au lait et que je la gêne (pas du tout) : "Parce que j'ai trois personnes sur ma liste de courses, enfin trois listes quoi.". Je sais pas si le point est correct après la citation qui a déjà un point, mais j'ose.
  Dans l'évier de cuisine, si je n'ai qu'un évier, je souhaite qu'il soit vide. C'est mieux pour faire la vaisselle parce que sinon, vu que le robinet est trop petit et tourne pas, je n'y arrive pas, je dois tout virer ce qui est mouillé je sais pas où et ça gâche le plaisir de commencer à laver des trucs. J'aime pas les machines à laver, ça fait une vaisselle propre jamais assez propre et ça colle aux doigts. Et je n'aime pas qu'on m'amène un truc quand je suis en train de laver. Je déteste ça même. Que tu me donnes un couvert de plus, une assiette de plus, un plat de plus alors que je suis déjà en train de laver quelque chose me rend juste zinzin. Respirons. Si il y a deux éviers ça va. Je compatis avec l'arrivée du sale.
  Je nettoie la litière des chats le soir, tard. Je nettoie en prenant du vinaigre blanc pour nettoyer le fond si je n'ai pas de savon liquide. Je prends du sopalin, je sais c'est pas génial, mais je prends quand même du sopalin, contraction de société du papier linge, mais c'est pas du sopalin, c'est une autre marque d'essuies-tout. Je mets les crottes dans des petites poches papier marron de la Biocoop ou du Biomonde. La Biocoop ils ont fait une pub pour dire le nombre de sacs papiers marrons utilisés chaque année, c'est énorme et ça pollue alors préférez les filets moches en vente ici. Il fut un temps j'en prenais dix que je mettais au fond de mon panier, mais je n'ai plus de panier et je me faisais engueuler si je masquais pas bien, depuis je n'y vais plus à la Biocoop, y'a un vendeur qui à la caisse est pas sympa avec moi, ça doit être mes cheveux. Avec les filles il est gentil, quand c'est mon tour il fait la gueule. Je n'y vais plus.
  C'est ennuyeux la litière, ça fait des sacrés tonnes de poubelles enfouies pour rien ils ont dit à la Région, maintenant c'est mieux il y a les cartes à puces pour ouvrir les poubelles, c'est plus cher mais c'est mieux, c'est incitatif. Les chats pourraient aller chier dans les bois comme moi, mais ils sont mieux au chaud et j'ai beau leur expliquer, que ça se biodégrade pas très vite leur truc, ils s'en foutent, ils vaquent à leur sieste et à leur croquettes et évitent la chienne qui se frotte le cul par terre un peu partout, il va falloir passer un coup de serpillère je pense.
  Je ne voulais pas de chienne. Je ne voulais pas de femme non plus. Encore moins des enfants ou des activités extra-scolaires. 
  J'ai des principes pour 2023, rester concentré sur l'activité principale créative pour fuir ce logis qui m'aspire à toujours me concentrer sur autre chose que l'essentiel : lire, écrire, lire, chanter, fabriquer des pièces qui seront jamais jouées, lire, voir des films américains avec des familles qui se réconcilient en se faisant des câlins et ensuite ils vont au bal de fin d'année déguisé en robes et lire.
  Dernièrement, je suis allé chercher un sommier avec Jean-Pat', qui a une galerie sur sa Kangoo blanche (j'ai réussi à rencontrer des gens en fin de compte) la chienne me saute toujours dessus le matin mais en ce moment je me lève plus tôt. J'ai pas changé l'erreur de chiffrage de l'article 104 et ça ne m'empêche pas de dormir. Je dois changer un peu.

vendredi 3 février 2023

103.Cuisine épée dans danse.

  J'ai fait lire une BD ancienne mienne à papa, il a pris le temps, un temps infini et concentré comme je ne le voyais jamais faire avant, à regarder, longuement, trèèès longuement, anormalement longuement même, les originaux de cette histoire foutraque aux rebondissements loufoques, personnages entre le cucurbite au bandeau et le Robinson abécédaire, qui pend dans mon esprit depuis plusieurs siècles telle une possible orientation de Comic dont vous êtes le héros, où je puisse exploser toutes les pistes drôles et inventives vitrées. Et il a dit, après m'être demandé ce qu'il avait bien pu voir dans son cerveau de brume aléatoire aux fulgurances lucides, combats de l'oreille interne : "Et ben, dis donc, c'est du boulot...". 
  En effet.
  Je me suis toujours demandé pourquoi n'ai-je pas plus tôt dans ma vie travaillé à Pilote ? Parce ça n'existait plus quand j'avais la légalité ? Sans doute. Sûrement. 
  J'aurais été bien jeune pour publier mes Routiers, personnages médiévaux (parce que ils marchent sur la route, voyez...) un peu fantastiques, que j'avais abandonné lâchement pour me mettre à la peinture et à la papsychanalyse (lapsus, le pa ayant été ajouté sans malice, intéressant, poursuivez...). Ces personnages furent du créatif barbare et expérimental, découpage de jeune adulte pas entamé, aventuriers de la case, montrés à la mauvaise personne que j'idolâtrais bêtement dans un festival BDiste passé dont la souvenance s'estompe en courge spaghetti autant que celle de mon vieux, imbécile que je fus de le prendre au sérieux quand on a 17 ans. Même si j'en avais 19. Inventés par frustration d'être seulement scénariste et me poussant au quoi pour apprendre à dessiner, ils furent ma première vraie création. 
  C'était un été où ma mère encore se reposait là où il le fallait mieux parce que ça n'allait pas trop. Livré à moi-même, j'inventais des trucs sans comprendre ce que je faisais. Le type du festoche, il avait démonté mon style et craché dans mes bottes en me conseillant de faire autre chose et j'avais tout mis à bas de dépit et de hargne, dessin de presse compris dans le package : j'étais un nul. Ce que c'est qu'écouter des idiots. Je l'étais sans doute aussi. 
  J'ai pas mis à bas longtemps, quand on m'énerve, je m'acharne. C'est pour ça que je vais réussir dans mes branches avant de devenir ramasse poussière d'étoile.
  Comme souvent dans mon jeune âge avancé de planète incertaine, obsessionnellement laminé à l'époque, accaparé d'angoisses par le père suscité me conseillant des boulots utiles fortement éloignés de mes envies pour aborder le monde par la face glue, menaçant et remenaçant de me laisser tomber vilain affreux pas beau, enfant mauvais et incapable, du haut de sa grosse retraite et de son patrimoine florissant, sans voir que je creusais ma tombe et mon sillon avec foi passion guimauve et confettis névrotiques dans l'espoir fol de tracer ma route à travers un milieu opaque dont les règles encore me semblent assez proches de la quête du badge en milieu scout... Comme souvent, donc, je baissais la garde face aux ambitieux et aux planificateurs, ma naïveté m'embarquant souvent dans un refus de voir qu'il faut davantage avoir confiance dans le flux de la rivière que dans les cons en canoës dessus.  
  Et les jours compliqués sans thune s'ajoutant aux jours, je suis allé consulter un doc généreux croyant dans la CMU car j'étais amoureux sans savoir comment aimer et désireux de monter des projets collectifs sans rien comprendre à la bataille des egos et à la diplomatie du ça va venir patience infinie est mère du sucès, c'est toujours lié à la création mes histoires.
  Depuis, je collectivise moins (mais me socialise mieux) et je repense à Spirou, au Canard et à quelques maisons d'éditions intéressantes et intéressées, qui pourraient mettre la main sur le pactole de la prochaine décennie si je suis vivant assez longtemps pour m'occuper de la chienne. Sauf si je reprends l'écriture et que je mise en scène sur une autre ligne éditoriale accessible d'une phrase qui se lit sans maux de crâne, il y a tant à faire dans tous les sens que je suis heureux de vivre seul dans ma grande maison sans bêtes avec enfin la fortune après un coup de pelle bien placé. 
  Ou alors, las de cet hiver en campagne, je pourrais épuiser mon temps dans un brouillard vaporeux rempli de lascives créatures ondulantes aux voiles colorées et aux wonderbras couleur peau qui viendraient me nourrir à la becquée en caressant mon menton adipeux pas beaucoup, et je dirais  soudain, réveillé par un grain de raison avalé de traviole : "mais oùske que j'ai foutu mon épée buveuse d'âmes pour me sortir de ce guêpier langoureux d'épreuve de 12 travaux d'Astérix à la noix (du Périgord) ?".
  Je repartirais du campement dévasté et sanglant, le campement pas moi, tel un gros Dark Davos vengeur de rien du tout et sans jetski, sans non plus me retourner dans mon plumard et sur le carnage perpétré, engageant ma mule sur un chemin caillouteux jaune étroit et western où le vent frais qui part de la gueule de la grotte hantée m'appelle et me rappelle à rajouter une laine sur mes bras gonflés de graisse mollassonne et de laisser-aller lié sans aucun doute à une porte de frigo qui ferme mal après des confinements décérébrants dans une lande désolée mais pas loin d'un Inter. 
  Je descendrais alors, avec l'élégance d'un hippoglouton, m'appuyant comme je peux sur Stormy, la lame maudite mille fois maudite, et je m'engagerais dans le boyau tel Legolas, Gimli et Aragorn, le trio gagnant de vos soirées mousses, en leur temps 2000 béni avant la trilogie de trop du gros hobbit joufflu, sans crainte de m'y coincer à la malfaçon du spéléologue maudit qui regrette la blanquette du midi, et je gueulerais dans la langue gutturale de mes ancêtres, approchante du chant d'amour du varan de komodo, pour qu'on m'entende quand même on ne sait jamais deux points ouvrez les Guillemette(s) (qu'elle était jolie et cultivée cette grande allumeuse à qui je donnais la becquée) : 
  - Arioch ! Arioch montre-toi ! Je sais que cette cavité est tienne ! J'y suis venu il y a cent ans ! Redonne-moi l'élégance passée, ramène-moi au pays des buildings d'albâtre et des rues de marbré chocolat, je te dédie mon passé et futur de boucherie charcuterie dans les abattoirs du quotidien, prends ma graisse et mon turban, je suis à toi tout entier par mes morceaux appétissants, découpe les en pointillés, joue de ma harpe enguirlandée de mes boyaux prêt à bander ! (à ce moment du récit, pardonnons le lyrisme un peu désordonné de l'auteur et écoutons si vous le voulez bien, chers petits amis, la cloche faire ding, tournons la page et soyons attentifs à la réponse du Dieu vengeur, reprenez une part de cake).
  Et une voix profonde et branchée sur des baffles en sourdine genre grosse saturée mais super loin très loin par là dessous, jaillira en geyser islandais : 
  - Elrik de Melnibornée ! Ta proposition ne me papille point ! Tu m'as ignoré tant de temps que je ne puis te tendre quoique ce soit, même pas un piège, je suis devenu trop faible, ma religion s'est étiolée et mon pouvoir avec, plus personne n'a entamé de chant massacre ou prière impie en mon nom depuis trop d'années, relis Les Petits Dieux aux éditions Atalante et en livre de poche aussi chez Pocket collection Fantasy, tu as massacré tes gens pour rien, je ne peux t'aider à retrouver la forme vu que j'ai perdu la mienne, il va falloir passer par la case running et régime, le nouveau programme de l'an qui vient sans tartines au beurre, sans bière au beurre, sans jambon beurre, et avec sans sel biscottes. Ta meilleure option est de commencer par lâcher ton arme ici, et partir en courant sans ta monture, je la retiendrais, elle m'aidera à voyager en pélerin colporteur de ma foi potentielle, et tu commenceras une vie de pénitent ascète, sans contrepèterie, et tu pourras vendre des encyclopédies balkaniques aux béotiens crédules sans followers constants. Je ne puis t'aider à reconstruire, reconquérir et rejoindre la cité aux cent tours et réveiller les dragons, qui font grève en ce moment à ce qu'on m'a dit.
  - Tu charries ou what ? 
  - Je charrie rien du tout, la planète terre, ronde comme une couille selon Axel Foley qui comme Indiana Jones aurait mieux fait de s'arrêter au 3, a pris la place galiléenne des Jeunes Royaumes ! Tu devras désormais dealer avec les Hommes, qui sont croyants en tout un tas de trucs techniques dont tu n'as pas idée. C'est de la magie avec des prises.
  - Mais, Arioch, tu dis n'importe quoi, je ne peux pas avoir changé de monde sans m'en être rendu compte, pour preuve, j'étais là et aucune porte temporelle ne s'est ouverte quand j'ai buté mon staff. 
  - Tu es un psychopathe et l'écriture fait ce qu'elle veut, j'ai d'ailleurs ressuscité tes gens, hop hop, comme ça, c'est la moindre des doses, je suis devenu chaotique bon en perdant ma clientèle, tu repars à zéro et donne-moi ta feuille d'aventure, on va relancer tes caractéristiques. 
  - Mais, maître... 
  - Y'a pas de mais maître. Là. On retire un personnage, tu t'appelles Haroun El Poussah et tu vis dans une cité joyeuse et le peuple t'aime tant. Sauf un. C'est ton vizir.
  - Une lessive ?
  - Une lavette. Mais heureux que tu es, ses mauvais tours se retournent la plupart du temps sur son passage et ne t'atteignent pas.
  - On passe pas dans trop de mondes à la fois dis ?
  - Le multivers est impénétrable. Pardonne à tes grands anciens et vis tes mondes futurs. Ils sont ton présent et tu as droit de les faire naître sans plus me célébrer ou t'enticher de références.
  - Y'a le petit chien qui ronfle, je fais quoi ?
  - C'est une chienne, il fait nuit, il est temps d'aller dormir. La journée de manifestation, mienne comprise, fut longue, va doucement dans le lit, réveille pas la chérie et fais dodo.
   - Merci maître. C'est un peu long comme post.

mardi 24 janvier 2023

103.Supprimer l'animal.

   J'ai le talent frustré ces jours-ci. Ma vie est une promenade de chien. De chienne. Il faut rentrer le bois. J'attends avec impatience le lot de feutres japonais qui me permettront d'encrer mes chats. En 3D. J'envisage de faire un CAP taxidermiste bientôt. Ou peut-être me recycler en tueur en chérie. Je poserais une candidature à Pôle Travail, la boite où l'on trouve les bons outils pour casser des vitrines de banque. Je ne peux pas cracher dans la soupe, je suis un nanti. Et je peux même pas ajouter social parce que ce post est garanti sans jeu de mot. Est-il bon de s'offrir des défis à la crème une fois par an avant la fin du monde ? Elle va revenir de la gym, je dois faire la vaisselle (c'est une obsession, j'eus pu appeler ce post "le club du mardi").
  Je voulais mettre une transcription absurde de nos disputes ménagères qui permettrait de montrer jusqu'où vont les mauvaises fois de l'une et de l'un, mais j'ai préféré aller promener toutou dans la boue sèche bordée de neige d'une fin de jour rose. Prendre l'air aide à toucher le fond des choses. J'ai passé ma journée dehors car depuis qu'il fait frais, enfin un peu de lumière fut. Soleil entre deux giboulées, joie dans les chalets.
  Il s'agit de dire, un peu plus sérieusement, avec un sérieux sérieux qui fait sérieux, que j'ai l'image qui revient. C'est un peu comme si j'avais des gosses à poils qui poussent les portes quand il fait froid et lèchent les lunettes quand elles sont propres. J'ai tant à vous dire dans le désordre, c'est la raison pour laquelle je continue ce blog fameux lu par des millions de pixels.
  Il y a ces années formatrices que je peux dire, ce que j'ai vécu en dedans avec honte bue d'avoir été éduqué à la baguette électrique (l'image est drôle, je vois bien les scènes) ce qui m'a rendu trop souvent survolté. J'aimerais un jour trouver un moyen de dire pour de vrai avec simplicité sans pathos sans porthos, zut, cette vision de vie qui fut mauvaise et contrainte dans l'auto. 
  Je me masque hagard, bon. Je me masque au concombre (ah purée je viens de comprendre le jeu de mot de Mandryka, toutes ces années de recherche ne furent pas vaines !) et pousse ma cervelle à pondre de belles choses pour survivre avant la révolte, l'arrivée de la famille d'Alain Chabat à l'assemblée nationale, la chute de l'empire australopithèque et que sais-je encore. Je ne me sens pas brillant, pas exceptionnel ou transcendant, pas paré pour faire gourou ou garé pour (ah on avait dit pas de JDM) je ne me sens pas investi dans une problématique de gauche, pas conscient des problèmes de l'humain sur l'humain ou de l'animal sur l'humain ou de l'humain sur l'animal. Pas acteur, pas chanteur, panettone. KRRRZIIT FFRRR. Aïe.
  Je me sens posé dans mon monde de carnets bizarres et d'idées moultiplexes, avec l'envie de ne pas montrer et de montrer quand même, comme d'hab, mais je suis pas fait pour Internet. C'est trop tard.
  J'ai fait peinture, c'est un bon début.
  Des désirs moins mais toujours trop, et une curiosité à ne pas avoir besoin de beaucoup de distraction car mes images du dedans sont telles que je n'ai pas besoin de beaucoup de distraction, même si je suis ici tout le temps distrait (presque, pas la nuit). Je me distrais tout seul aussi mais moins. Assis dans le canapé devant le Godin, je suis bien. La distraction est nécessaire au vide béat qui laisse monter les images. Et je suis si curieux de tout mais pas trop. J'ai délimité le champ de mines. 
  Une phrase dramatique chasse l'autre et les lignes se suivent et font un récit facile, l'assemblage se fait tout seul je sais pas comment, un peu si mais c'est parce que pas toujours, et pourtant si. Mystère des synapses et du métier rentré.
  J'ai janvier ici maintenant, je vois février qui vient, des mots qui définissent des saisons qui ne se suivent plus, et je me sens pas trop mal sur cette planète jetée à une vitesse folle dans un truc très grand quand même qu'on se demande pourquoi y'a encore des gens qui croient au plat. Si je suis un organisme partie prenante du programme de remaniement des vivants, alors ça me va. J'aime pas trop tousser. Je mets ça là pour prévenir si jamais on devait en passer par là et qu'il y avait une petite fenêtre de tir pour choisir l'option de son final. Et j'aime pas trop les nazis non plus.
  L'ambiance à chier, le décor, super.
  La vie est pleine de moments. Je refais. Ma vie est pleine de moments de bulles. J'ai travaillé pour ça. Ah elle est là, je vous laisse, il est temps de lancer la semoule.
 

lundi 23 janvier 2023

102.Démagnétiser le boulderdash.

   Je percute lentement la manière de dire. Mes mots partent et font du raffut, j'ai le sentiment de blesser mais je dis pas du méchant, je parle. C'est comme à l'écrit, je parle. Les mots me défont. Je dis ce que j'ai sur le ventre en sentiment confus pas si confus, tu m'écoutes ? Tu m'écoutes et tu mens tant. Reprise de chaussette. Téléphone à rab. 
  Alors après, parfois, par vaux, par lasse, je doute du bien fondé de ma parole débitée. Pas niquer me panique. Et c'est l'erreur du débutant qui n'en est pas un. Douter quand on est trop fin est l'ouverture au puits d'Alice sous une plaque en fonte soulevée au pied de bitche. Tu tombes tu tombes tu tombes. Est-ce que je tombe dans quel sens ? 
  Ne plus me fesser l'air, voilà ce que mes tripes de quand disent au pays initial martial. J'élucubre mal, il me doit de faut de croire en mon malaise philippin, alors que c'est pal à peine. La puissance du Polonius 21, non assassiné derrière le rideau. Esquive-Hamlet, pare-fleuret.
  Par ma famille, c'est toujours une histoire de. Si ma sœur, si ma mère, si mon père, Simon Pierre. Reniés trois fois. Tous. Ce qui fait neuf. Pas dans le même pas niés, chacun sa case en moins, chacun sa claque ou sa caresse piquante. La lente confiance pour dire ce que je dis comme je le dis, car je le dis, et si je le dis, je le dis. J'ai tant retroussé mes babines en dedans. Tourné ma langue dans ma caverne ornée. Plus envie de crocs tard, trop de plis pris, de matelas rouillés, de dettes à déterrer. Savoir à qui tu t'agresses. Ok corral. 
  Duel sur la poussière avec le mastard musqué surmusculeux dans les tourbillons de grains à moudre, une mouche se pose sur ton cil trembleur et tu dégaines ta dégaine battante d'ange lamatissé : "Ashkapoum !". Il est mort le sérif, police d'écriture à plat alignée dans le ruban mesureur du croque-muk de lucky-laure.
  On dit pas comme ça, Jim, on fait pas comme ça, il faut faire attention à ça et ce que tu dis et ce que tu fais. Shit. Je fais comme je peux. Je fais avec ce que vallée d'asperger. La tête pleine, le corps sain, la lunette grasse, je fais ce qui vient, je tente d'expliquer et ça marche pas, braquage à l'italique. Apprendre l'américain, jouer à la roulette belge et au banjo chinois.
  L'enfance s'arrête le jour où l'on s’achète un plateau à fromage.

mardi 17 janvier 2023

101.Dense dense dense.

   Il est délicat et doux de parler de la vaisselle à faire avant que ma copine ne revienne de la gym avec les mémés (en espérant qu'elle revienne toute seule je n'ai pas assez de cake aux fruits) et de ce chat gros blanc qui insiste (et réussit) à se mettre sur mes genoux au moment où j'aurais plutôt besoin de me concentrer après avoir fait sortir deux fois la chienne fofolle de six mois qui a apparemment trop bu dans les flaques et fait déjà une fois pipi dans la maison alors qu'elle est propre depuis deux mois au moins parce qu'elle vient nous chercher en nous sautant dessus.
  Depuis février 2022, le 18 precisely comme dirait Gandalf (j'aime bien dire comme dirait Gandalf) je suis arrivé en Dordogne pour m'y installer, pour y vivre (du moins sans vraiment trop prévoir la suite comme à mon accoutumée d'irresponsable non calculateur des prévisions météorologiques aléatoires du continuum espace-temps de la départementale 706) pour supporter le froid, la neige en avril, les regards fuyants des paysans en Kangoo se demandant pourquoi on travaille à la maison, la pluie chaude la pluie froide, la suffocation des mobylettes en été pour le festival des mobylettes de Peyrignac, le virus du ragondin bleu dans la rivière à sec, le sable sur le sol du poulailler pour éviter que ça glisse, la patrouille des chercheurs de la fuite d'eau, le cantonnier qui rase tout, la boulangère raciste qui n'a jamais vu un noir ailleurs que sur TF1. 
  Demain donc sera un anniversaire de 11 mois, avec quelques excursions rares en extérieur pour visiter l'alcool, la route et mes vieux, pas forcément dans l'ordre, en collectant une crise de foi, des courbatures, un bonnet avec un petit hibou dessus que j'avais perdu que ma belle mère m'avait chouré et dit que c'était le sien, et un genou qui va strangement mieux depuis le rhume, qui va mieux aussi, je fais super gaffe. 
   Je devais retourner chez papa cette semaine pendant que ma belle-mère était partie se reposer de sa fatigue qu'elle génère en casse-cou de compète qui se pète le cou, et là je sais plus trop. Le froid a surgi sur mes sinus et dans mon torse velu mais moins au moment pas si opportun c'est l'hiver crotte, mais j'ai évité la toux (et pas le matou, haha, comme dirait Gandalf).
  Il est tout seul et tourne en rond dans sa tête, papa pas le matou, mais reste valide entre ses problèmes de clefs, ses photos souvenirs qu'on a vu cent fois et qu'il remontre cent fois, et sa télé avec des débats qu'il comprend pas tout mais c'est important, il y a des choses à comprendre et il faudrait ramasser les feuilles et ranger les affaires qu'il a plus dans le cagibi qu'on a fait construire, où il n'y a rien que des caisses vides, vu que ses affaires on les lui a prises ou jetées pour la plupart, retour de karma il m'a fait pareil, mais cette fois pas par moi, notons, ou si peu j'avais d'autres cartons à fouetter, encore merci pour le poisson. 
  Quelle idée de s'obliger à déménager quand c'est pas obligé, Toutatis nous garde de la foudre sur le relationnel longue durée qui pousse au changement quand on est si bien près du chauffage.
  J'ai de multiples choses en jeu, l'envie répétée dérisoire de redevenir heureux comme je sais faire et comme j'y arrive chaque jour quand même entre mes notes et mes images. Finaliser mon spectacle de marionnettes bizarres à thématique locale mais pas que (on ne parle mieux que de qu'est-ce qu'on voit) mon bavardage sans concession entre deux caisses sur une scène subventionnée, mon roman d'aventures à épisodes qui change de direction selon l'inspi, le goût du livre lu, du film vu, de la préférence pour la bande numérique qui donne une image tellement pas pareil. de Terry Gilliam et The Fisher King (et Time Bandits et...), bénis soient les Dieux pour un tel talent inspirateur trivial et rythmé du pied de caméra posé à l'endroit idoine, de Gotainer et son deuxième album vinyle "Contes de travioles" que j'avais acheté en K7 à Dijon quand j'avais 17 ans et fait découvrir au fils de ma belle-mère, décidément, qui avait bien aimé, on ne peut pas lui enlever ça, de Jean-Claude Mourlevat qui va me faire devenir végétarien comme Paul Mac Cartney avec son hérisson Jefferson tellement actuel et bien vu, écrire un livre jeunesse, combiner mon livre avec un livre jeunesse, gérer ce chat gris qui veut aussi des croquettes, regarder Touch of Zen de 1970 mais sorti en 1986, bien qu'il fut récompensé à Cannes en 1975, tout ça est bien mystérieux, trouvé en VHS dans la zone de gratuité de là où je vais moins tout de même et je prends moins de choses c'est sûr.
  Le processus doit nous tenir en haleine, le résultat n'est pas obligatoire quand on a pas d'inquiétude particulière sur la semaine qui vient. L'instabilité, c'est surtout dans l'espace.
  Et ne pas oublier de trouver un sommier.