jeudi 20 juillet 2017

48.Dix ça suffit.

  J'ai tout autant intérêt, avant la fin du monde, ou du moins du mien, à continuer ma mission d'amuseur pudique, section arts plastiques, option nettoyage de mâchicoulis par versement de thé à la menthe fraîche de mon jardin sur des gâteaux au sarrasin, afin de gagner ma monnaie pour le bus dans une attitude pragmatique et délétère de casseur social à l'objectif affiché : transformer le monde en une place agréable, avec plein de bancs en rond, où le vent dans les saules apporte à l'esprit une musique apaisante aidant à vivre les instants comme dans un tableau de Boudin. Eugène Boudin, pas Lampion, suivons (je n'ai pas mis "suivez" car l'injonction me donne du zona).
  La vie ces derniers mois fut comme à l'accoutumée pleine d'heureux bondissements, surtout au niveau du ventre, et ce ne sont pas mes petits bras qui empêcheront l'âge de faire son temps au milieu des loukoums (excusez-moi, je vous écris d'un bar à chicha, tout à côté d'une grosse chenille qui me bassine depuis une heure pour que je goûte son champignon. Mais je ne suis pas flou, j'ai bien vu que c'était un lactaire délicieux, et je préfère de très loin le lactaire sanguin, n'allez pas me faire prendre des vessies de porc gonflées à l'hélium pour des barigoules de carnaval, non mais) où j'en étais ? 
  Ah oui. Je voulais dire, on avance dans le temps et on mûrit, bien que l'image ne me satisfasse guère, je vois plus ça comme un rajeunissement inversé (du moment où l'on lâche-prise sur la marche du monde). La poire fait son beurre et c'est l'heure de ma leçon de conduite. Vite je paye le guichetier, le serveur, enfin pas le serveur vu que je me suis servi tout seul, je ne vais pas me payer la bête pour ma consommation. 
  Je dois vous expliquer : ce bar à thé socialiste où l'on fume des choses aux odeurs capiteuses, est tenu par un irlandais, et dans son pays de barbares (si l'Irlande était civilisée, elle serait unie, voyons) dont les frontières, comme chacun sait, commencent à l'orée de sa porte d'entrée, il est de tradition de prendre sa commande au bar. Cela évite aux serveuses  de se faire masser le fessier avant la plage, et permet une franche rigolade lorsque, à la troisième tournée de thé, l'on commence à parler avec les Leprechauns accrochés aux poutres. Cela permet aussi d'économiser sur les serveuses. Ou alors je me laisse pousser la barbe blonde, les tresses et le navire ?
  Mais je ne souhaitais pis aller en tous sens comme à mon accoutumée, vous entretenir du sujet qui nous anime tous, à savoir, comment monter une compagnie. L'élagage synaptique cher à mon cœur continue sa mission, je fréquente mon cerveau dans la tradition samouraï, vidant la masse de souvenirs confus à coups de lames sur du papier pour ne pas oublier de mentir. Flaubert est un con. Il s'agit de chapitrer ses erreurs pour en faire une belle réussite, et toute personne se reconnaissant sera priée de croire que la ressemblance est fort truite, elle glisse entre les doigts. Et lorsque les étoiles rougiront sur le changement du loto dans mes yeux mouillés d'émotion face aux caméras, d'une autre main discrète, j'engagerais des vigiles pour récupérer les dingues dont j'aime à voir chez eux le talent qu'ils gaspillent vu qu'ils bossent pour leur pomme (un post fruitier à n'en point douter). Producteur d'oies, tel est mon plan. Le couteau n'est pas loin.
  Rien n'est moins sûr que les plans de fabricant boutiquier perso, les usines à gaz emploient moults vents. Je mets un s si je veux.  Surtout lorsque magnifiant sans cesse les quidams dans leur désir d'aller vers le mieux, on les retrouve à voter pour un jeune homme aux idées thatchériennes. Le progrès vers leur mieux est la loi des puissants, ils n'ont jamais gardé de chèvres. Je ne vous le répéterais jamais assez, le succès est dans l'organisation du quotidien, la guérilla gentille notre lot imbécile. Cathares, cathares et demi. Cachalot. Salauds de papistes. Bien s'étirer, manger à heures fixes. Avoir des insomnies et rester chez soi pendant deux ans à compter ses collections de doryphores, aide aussi. Je suis heureux de planifier mes doutes, la beauté commence dans une graine de tournesol.

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