vendredi 21 juillet 2017

49.Le pro.

  Le processus de création se manifeste dans une diagonale sinusoïdale. Il y a les références multiples que j'ai sous les yeux, les livres, et les souvenirs que j'ai en tête. Mon éducation et l'absence totale d'originalité de mes parents, le manque affectif qui est le trou dans lequel les trésors se puisent et que rien ne remplace. Il y a le désir de faire bien, de bien faire, de faire autrement, de faire pareil, de faire différent, de ne rien faire, de passer à autre chose, de déménager, de sentir le vent, de rester au chaud et même de manger un truc. Je ne peux pas tout dire, il y a des enfants de moins de trente ans qui peuvent lire ces lignes. L'aventure interurbaine. Passez-moi le standard et faîtes-moi un fax ou un pneumatique, on va y arriver.
  Le processus de création est sans symbolique, je suis profondément dément et en freinage permanent, c'est un soin de la peau, un shampoing pour cheveux gras, une coupe de champagne sans bulle avec un goût grenadine. Je le sens venir c'est tout. D'aucuns diront que je ne fais que défendre un process de process, un mec qui ne parle que de ses projets et défend le fait de produire des projets plutôt que les faire. J'ai toujours détesté les artistes sans œuvre(s). Pas viscéralement, rien de personnel. La détestation est après tout passagère et ça peut faire un livre ou deux. On vit avec, on laisse passer. Arthur n'a jamais trouvé le Graal, c'est Perceval qui a raflé la mise, sloubi un, sloubi deux, mes références sont télévisées et quotidiennes. Je veux dire dans mon quotidien des gens que je croise et regarde, car la vie rime à quoi, c'est ce que je ne cherche pas. Nous avons tous une raison d’espérer ou de défendre sa couenne, quel est le but ultime ? Il n'y en a pas, je n'en vois qu'un. Juste être là, c'est déjà si difficile. Le mouvement pourrait se faire mousse,  nous ne sommes pas encore prêts à lâcher nos occupations, apprécier le silence, et saisir que quand ça se passe bien, chaque fois que ça se passe bien, c'est qu'on a rien fait pour.
  Ils connurent les famines et inventèrent les camions. Ils connurent la peste et inventèrent les chats. Je ne peux pas m'empêcher de répondre à côté et en même temps dedans. Il n'y a toujours eu que la scène, et je rêve et tends vers ces moments particuliers où tu ne parles à personne en particulier et chasse les moustiques dans les douves de la citadelle de Blaye.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire