jeudi 12 avril 2018

64.En en.

  Après, n'allez pas me taxer de racisme anti-vieux, tout le monde a ses problèmes, et puis la vieillesse, c'est dans la tête. Et dans les genoux aussi un peu. Et moi-même, j'espère un jour y arriver. Je ne mets pas tous mes crabes dans le même panier, n'allez pas me faire critiquer n'importe quoi par n'importe qui. J'ai même souvent des sursauts d'humanité qui me font croire que les gens qui nous gouvernent connaissent la réalité des gouvernés. Ces malades du travail ne comprennent pas qu'on puisse ne pas en faire une (en foutre serait plus poli). Not to do a bloody thing me dit-on dans l'oreillette. En faire une quoi, c'est ce que je me demande.
  J'ai des vieux que j'aime et qui sentent bon. Je les mets dans des pots de fleurs et je les arrose deux fois par semaine, orientés sud-ouest.
  Même ma famille, dont je n'ai souvent parlé que généralement, en gros, critiquant des groupes vagues pour ne pas aller en procès, j'en cause en inventant, en en rajoutant une couche. Écrire est un travail de fiction. 
  Même en mettant le plus de ton talent et de ton temps sans revenus, tu n'arriveras pas à montrer ce qui est du réel de l'instant. C'est de l'écrit, car tous, nous voyons les événements, chaque événement, d'un autre œil, d'un œil différent quoi, chacun sa façon. Même si, on est influencé, par tout ce que l'on lit, par les journalistes, par les manières de dire pour qu'on se comprenne, et c'est pas simple de s'en tirer son épingle du jeu. 
  Penser pas pareil n'est pas le pas pareil qu'on veut nous faire croire, sans virer complotiste. Je me comprends, mais pas toujours et c'est une méga chance. Dinosaure prend un P comme dans chamois.
  C'est que, comme tout créateur inspiré qui se respecte ça dépend des jours, je fabrique avec ma bile enfouie et mon inconscient au galop. J'ai eu la chance de transformer ces tréfonds en gredinerie sympathique, car j'ai bien compris que je n'étais pas taillé pour la colère, et que je ne connais pas encore assez de prises de Jiu-Jitsu avec hache à deux mains pour te mettre ta branlée sans y perdre une dent.
  Je suis nul en actualité.
  Nul et renul. Je ne saisis pas le moindre broc de ce qu'on me propose, car je recoupe bizarrement les choses. Mon esprit est un zèbre acculé par un guépard, une idée vient, hop, a'pu l'idée. Pa'ti. Et remplacée par une plus bizarre. Parfois. Je me demande comment marche cette frustration magique. C'est comme sur Facebook, tu fais gentiment défiler les affreuses nouvelles des affreux humains et pis soudain, tu as une image/concert/news d'un sujet sympa heureux que tu te dis qu'il est pour toi, tu veux cliquer et hop, ça disparaît. Tu scrolles mais c'est pu là. Soit c'est le diable, soit c'est technique. Et je ne crois pas au diable. 
  J'ai espoir de devenir badass et de recouvrer le pouvoir du crâne ancestral. Même si ça m'avait toujours intrigué cette histoire de crâne, si ça se trouve c'est Skeletor le crâne ancestral, et Musclor est même pas au courant. Les méchants sont vilains, et ils se demandent parfois pourquoi ils perdent toujours à la fin, caraufond'eux, le désir de partager la franche camaraderie et les joies simples des gentils qui sauvent le monde, point (de poindre).
  Si les gens ne réagissaient plus à l'actualité, peut-être on s’intéresserait à soi et à la sauvegarde des zones humides, des oiseaux, des rivières, et de tous les espaces de glande et de promenade encore disponibles. Méditer sans médire. C'est moins marrant. La joie d'avoir des ennemis est importante, et puis quand on me klaxonne dessus parce que je baille aux corneilles, j'envisage souvent d'avoir une épée (cette fois) à deux mains (aussi) pour fendre le capot du 4x4 incongru. Hybride ta mère.
  Plus de manifs, plus de contestations, nous serions esclaves des taxes toujours plus fortes, des règles toujours plus strictes, des interdits toujours plus fous, et l'on respirerait mal en riant sous cape, car contrairement à ceux qui nous tueraient à petit feu et bousilleraient l'environnement au nom du libre échange et des lobbys qui vendent des produits maudits, nous serions conscient et heureux. Prêts pour adhérer à l'église de quelque chose en suicide de masse. Et à la fin tout le monde se relève et on va goûter dans le salon.

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