mardi 24 janvier 2023

103.Supprimer l'animal.

   J'ai le talent frustré ces jours-ci. Ma vie est une promenade de chien. De chienne. Il faut rentrer le bois. J'attends avec impatience le lot de feutres japonais qui me permettront d'encrer mes chats. En 3D. J'envisage de faire un CAP taxidermiste bientôt. Ou peut-être me recycler en tueur en chérie. Je poserais une candidature à Pôle Travail, la boite où l'on trouve les bons outils pour casser des vitrines de banque. Je ne peux pas cracher dans la soupe, je suis un nanti. Et je peux même pas ajouter social parce que ce post est garanti sans jeu de mot. Est-il bon de s'offrir des défis à la crème une fois par an avant la fin du monde ? Elle va revenir de la gym, je dois faire la vaisselle (c'est une obsession, j'eus pu appeler ce post "le club du mardi").
  Je voulais mettre une transcription absurde de nos disputes ménagères qui permettrait de montrer jusqu'où vont les mauvaises fois de l'une et de l'un, mais j'ai préféré aller promener toutou dans la boue sèche bordée de neige d'une fin de jour rose. Prendre l'air aide à toucher le fond des choses. J'ai passé ma journée dehors car depuis qu'il fait frais, enfin un peu de lumière fut. Soleil entre deux giboulées, joie dans les chalets.
  Il s'agit de dire, un peu plus sérieusement, avec un sérieux sérieux qui fait sérieux, que j'ai l'image qui revient. C'est un peu comme si j'avais des gosses à poils qui poussent les portes quand il fait froid et lèchent les lunettes quand elles sont propres. J'ai tant à vous dire dans le désordre, c'est la raison pour laquelle je continue ce blog fameux lu par des millions de pixels.
  Il y a ces années formatrices que je peux dire, ce que j'ai vécu en dedans avec honte bue d'avoir été éduqué à la baguette électrique (l'image est drôle, je vois bien les scènes) ce qui m'a rendu trop souvent survolté. J'aimerais un jour trouver un moyen de dire pour de vrai avec simplicité sans pathos sans porthos, zut, cette vision de vie qui fut mauvaise et contrainte dans l'auto. 
  Je me masque hagard, bon. Je me masque au concombre (ah purée je viens de comprendre le jeu de mot de Mandryka, toutes ces années de recherche ne furent pas vaines !) et pousse ma cervelle à pondre de belles choses pour survivre avant la révolte, l'arrivée de la famille d'Alain Chabat à l'assemblée nationale, la chute de l'empire australopithèque et que sais-je encore. Je ne me sens pas brillant, pas exceptionnel ou transcendant, pas paré pour faire gourou ou garé pour (ah on avait dit pas de JDM) je ne me sens pas investi dans une problématique de gauche, pas conscient des problèmes de l'humain sur l'humain ou de l'animal sur l'humain ou de l'humain sur l'animal. Pas acteur, pas chanteur, panettone. KRRRZIIT FFRRR. Aïe.
  Je me sens posé dans mon monde de carnets bizarres et d'idées moultiplexes, avec l'envie de ne pas montrer et de montrer quand même, comme d'hab, mais je suis pas fait pour Internet. C'est trop tard.
  J'ai fait peinture, c'est un bon début.
  Des désirs moins mais toujours trop, et une curiosité à ne pas avoir besoin de beaucoup de distraction car mes images du dedans sont telles que je n'ai pas besoin de beaucoup de distraction, même si je suis ici tout le temps distrait (presque, pas la nuit). Je me distrais tout seul aussi mais moins. Assis dans le canapé devant le Godin, je suis bien. La distraction est nécessaire au vide béat qui laisse monter les images. Et je suis si curieux de tout mais pas trop. J'ai délimité le champ de mines. 
  Une phrase dramatique chasse l'autre et les lignes se suivent et font un récit facile, l'assemblage se fait tout seul je sais pas comment, un peu si mais c'est parce que pas toujours, et pourtant si. Mystère des synapses et du métier rentré.
  J'ai janvier ici maintenant, je vois février qui vient, des mots qui définissent des saisons qui ne se suivent plus, et je me sens pas trop mal sur cette planète jetée à une vitesse folle dans un truc très grand quand même qu'on se demande pourquoi y'a encore des gens qui croient au plat. Si je suis un organisme partie prenante du programme de remaniement des vivants, alors ça me va. J'aime pas trop tousser. Je mets ça là pour prévenir si jamais on devait en passer par là et qu'il y avait une petite fenêtre de tir pour choisir l'option de son final. Et j'aime pas trop les nazis non plus.
  L'ambiance à chier, le décor, super.
  La vie est pleine de moments. Je refais. Ma vie est pleine de moments de bulles. J'ai travaillé pour ça. Ah elle est là, je vous laisse, il est temps de lancer la semoule.
 

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