mardi 17 janvier 2023

101.Dense dense dense.

   Il est délicat et doux de parler de la vaisselle à faire avant que ma copine ne revienne de la gym avec les mémés (en espérant qu'elle revienne toute seule je n'ai pas assez de cake aux fruits) et de ce chat gros blanc qui insiste (et réussit) à se mettre sur mes genoux au moment où j'aurais plutôt besoin de me concentrer après avoir fait sortir deux fois la chienne fofolle de six mois qui a apparemment trop bu dans les flaques et fait déjà une fois pipi dans la maison alors qu'elle est propre depuis deux mois au moins parce qu'elle vient nous chercher en nous sautant dessus.
  Depuis février 2022, le 18 precisely comme dirait Gandalf (j'aime bien dire comme dirait Gandalf) je suis arrivé en Dordogne pour m'y installer, pour y vivre (du moins sans vraiment trop prévoir la suite comme à mon accoutumée d'irresponsable non calculateur des prévisions météorologiques aléatoires du continuum espace-temps de la départementale 706) pour supporter le froid, la neige en avril, les regards fuyants des paysans en Kangoo se demandant pourquoi on travaille à la maison, la pluie chaude la pluie froide, la suffocation des mobylettes en été pour le festival des mobylettes de Peyrignac, le virus du ragondin bleu dans la rivière à sec, le sable sur le sol du poulailler pour éviter que ça glisse, la patrouille des chercheurs de la fuite d'eau, le cantonnier qui rase tout, la boulangère raciste qui n'a jamais vu un noir ailleurs que sur TF1. 
  Demain donc sera un anniversaire de 11 mois, avec quelques excursions rares en extérieur pour visiter l'alcool, la route et mes vieux, pas forcément dans l'ordre, en collectant une crise de foi, des courbatures, un bonnet avec un petit hibou dessus que j'avais perdu que ma belle mère m'avait chouré et dit que c'était le sien, et un genou qui va strangement mieux depuis le rhume, qui va mieux aussi, je fais super gaffe. 
   Je devais retourner chez papa cette semaine pendant que ma belle-mère était partie se reposer de sa fatigue qu'elle génère en casse-cou de compète qui se pète le cou, et là je sais plus trop. Le froid a surgi sur mes sinus et dans mon torse velu mais moins au moment pas si opportun c'est l'hiver crotte, mais j'ai évité la toux (et pas le matou, haha, comme dirait Gandalf).
  Il est tout seul et tourne en rond dans sa tête, papa pas le matou, mais reste valide entre ses problèmes de clefs, ses photos souvenirs qu'on a vu cent fois et qu'il remontre cent fois, et sa télé avec des débats qu'il comprend pas tout mais c'est important, il y a des choses à comprendre et il faudrait ramasser les feuilles et ranger les affaires qu'il a plus dans le cagibi qu'on a fait construire, où il n'y a rien que des caisses vides, vu que ses affaires on les lui a prises ou jetées pour la plupart, retour de karma il m'a fait pareil, mais cette fois pas par moi, notons, ou si peu j'avais d'autres cartons à fouetter, encore merci pour le poisson. 
  Quelle idée de s'obliger à déménager quand c'est pas obligé, Toutatis nous garde de la foudre sur le relationnel longue durée qui pousse au changement quand on est si bien près du chauffage.
  J'ai de multiples choses en jeu, l'envie répétée dérisoire de redevenir heureux comme je sais faire et comme j'y arrive chaque jour quand même entre mes notes et mes images. Finaliser mon spectacle de marionnettes bizarres à thématique locale mais pas que (on ne parle mieux que de qu'est-ce qu'on voit) mon bavardage sans concession entre deux caisses sur une scène subventionnée, mon roman d'aventures à épisodes qui change de direction selon l'inspi, le goût du livre lu, du film vu, de la préférence pour la bande numérique qui donne une image tellement pas pareil. de Terry Gilliam et The Fisher King (et Time Bandits et...), bénis soient les Dieux pour un tel talent inspirateur trivial et rythmé du pied de caméra posé à l'endroit idoine, de Gotainer et son deuxième album vinyle "Contes de travioles" que j'avais acheté en K7 à Dijon quand j'avais 17 ans et fait découvrir au fils de ma belle-mère, décidément, qui avait bien aimé, on ne peut pas lui enlever ça, de Jean-Claude Mourlevat qui va me faire devenir végétarien comme Paul Mac Cartney avec son hérisson Jefferson tellement actuel et bien vu, écrire un livre jeunesse, combiner mon livre avec un livre jeunesse, gérer ce chat gris qui veut aussi des croquettes, regarder Touch of Zen de 1970 mais sorti en 1986, bien qu'il fut récompensé à Cannes en 1975, tout ça est bien mystérieux, trouvé en VHS dans la zone de gratuité de là où je vais moins tout de même et je prends moins de choses c'est sûr.
  Le processus doit nous tenir en haleine, le résultat n'est pas obligatoire quand on a pas d'inquiétude particulière sur la semaine qui vient. L'instabilité, c'est surtout dans l'espace.
  Et ne pas oublier de trouver un sommier.

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