dimanche 22 octobre 2023

108.Le fil conductible.

  L'humour. Bien sûr. Savoir que je dis des bêtises, qu'écrire ce qui me passe par la tête n'est qu'un exercice d'agencement de ce qui se trame. Penser. Et voir ce qu'il reste à faire. Profiter de l'instant et d'une région dite touristique. Approcher la bourgeoisie et se souvenir que eux aussi font caca.
  En de multiples années de rien, j'ai appris à fermer mes oreilles avec des bouchons pour concentrer le regard. Mes lunettes sont moins rayées depuis que j'ai des boites. Je suis content d'avoir un verre gauche moins gros pour l’œil, ça enlève le côté loupe en labo du professeur bigleux.
  Je suis en train de déconnecter de tout, c'est pour ça que j'ai envie de rien (et de tout, contradiction productive !). J'explique, je regarde avec amusement mon trajet et j'en joue. S'appuyer sur ce qu'on fut pour définir, pour définir quoi exactement ? Pour définir un moment partagé, partageable, drôle et enlevé, avec des surprises. Revenir sur ses pas pour penser à maintenant ? Bah c'est pas encore tout à fait ça.
  J'ai un projet secret de rassemblement des forces, si le temps me le permet, j'avais pas vraiment prévu d'être autonome, j'ai trop de chance pour déprimer, et en même temps, j'ai une autorisation du médecin. Depuis mon balcon qui fait la taille d'un étage de 60 logements étudiants, avec vue sur la Méditerranée et mon modeste jardin d'aromates aux palmier géants,  je pense à mon parcours dnas le milieu de la pègre. 
  Mes concessions, mes bassesses pour obtenir ce statut tant convoité par les artistes modestes, la liberté de faire ce que l'on souhaite dans une vie luxueuse et simple. Des petits déjeuners servis sur des tables gonflées de fruits d'ailleurs, de pains locaux aux graines régénérantes, de massages entre deux lignes de blog par des mains expertes. Oui, je devrais cesser de dire que la pluie me mine et que parfois, moi aussi, j'ai des états d'âmes quand je pense à la malédiction de la chute de cheveux de ma famille maudite sur sept générations de chutes de cheveux. Il reste la greffe en dernier recours.
  L'espérance est dans mes veines, je boursoufle un peu, mais ce sont les parties (à prononcer en anglais) que voulez-vous ! Ma mère n'est-elle pas née à Versailles entre deux glaces ?
  Je re-suis le fil. Je relis mes notes. Je répète les phrases déjà cent fois (108 fois !) écrites ici. Comme une resucée obsédante d'un souvenir en boucle de ce que je devrais être malgré les bouées à picots que je porte métaphoriquement autour des mes bras longs. Le désir punk n'est pas un vain espoir. 
  Aujourd'hui, une éclaircie, je pourrais faire un livre chiant de plus sur mes impressions de la vue de ma fenêtre par le comte de mes fesses, notaire retraité shooté au sucre de pharmacie, mais non. J'ai envie de poser ces miquets bordel de bite. Poser les miquets ! Poser les miquets !
  Je veux être une manif en dedans, je veux mon Donjons et Dordogne quotidien, je veux un chasseur mangé par un arbre, je veux un Pétillon qui buzze (Jack Palmer for ever).
  Au fond, au tréfonds de mon ego sous-marin Nautilus, j'envisage une possible journée sans but, avec un point d'interrogation sur ce soir. J'ai fait la vaisselle en me levant, j'ai posé les questions, nettoyé la litière, que voulez-vous, malgré mes nombreux rmistes qui font leurs quinze heures pour reprendre goût à l'emploi gratuitement dans mon palace, j'ai gardé des goûts simples, mes origines sont campagnardes simple vitrage.
  Je bouscule depuis quelques journées la crainte d'être raillé par moi-même, l'auto-critique est la pire plaie du rendement, j'ai confiance dans le vide même si c'est si difficile à expliquer au commun. C'est une productivité improductive qui demande du rien pour nourrir le moteur à explosion d'idées. J'ai l'expérience, Dieu je me répète, et elle me sert à booster mon talent imbécile dont je n'ai parfois aucune idée de comment l'agencer.
  Avec des surprises.

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