jeudi 5 février 2015

15.Le temps est loin de nos vingt ans, des coups de poings des coups de sang, mais qu'à cela ne tienne c'est pas fini on peut chanter quand le verre est bien rempli

  Sacré Graeme. Allright. Il nous aura bien fait rigoler avec ses chansons de beatnik américain amoureux de la France. Le genre de star aux gros yeux qui vient chanter sur scène en chaussettes. Quand il était plus jeune il était pied nus, mais c'est à cause des articulations, les chaussettes. C'est fou ce qu'on a froid aux pieds quand on prend dix ans de plus après avoir marché dans la neige en chantant des sutras. Après, il faut de la neige. Les chats grattent au carreau et je me lève comme un pépé. Du moins comme l'image qu'on peut se faire d'un pépé qui a mal au vieux. Pourtant être vieux n'est pas forcément synonyme d'être vieux. Je connais des moines zens de 80 balais qui te font un repas pour cinquante personnes tout seul sans rigoler en deux heures. Une omelette géante dans une cocotte et le tour est joué. Je m'égare. Je reviens de ces deux dernières semaines où j'ai le sentiment de ne pas me focuser sur les bonnes choses. Rhumes, fuites, blocages de vertèbres, bouteilles de gaz au goulot tronqué qui nous promènent de zones commerciales à haut risque en zones industrielles, au milieu des Roms réunis en infrastructures fraîches sous les ponts prêt des déchetteries et des projets de réaménagements pour les coureurs de bords d'eau jolis de demain. Je sue au lit, je lis Hushu, un poète zen de mon invention, et je tente de me rassembler les forces du bon côté obscur de la pleine lune. Comme d'hab me direz-vous ? Pas tout à fait. Je n'ai plus vocation à des effets d'annonce, j'ai trop de potirons dans ma besace pour user de cet artifice éculé, cependant, car il nous faut bien captiver un brin votre attention dévorée par les multiples pouvoirs de séduction des fenêtres qui clignotent un peu partout, ou des articles qui salivent sur vos genoux en vous promettant de vous donner les clefs pour comprendre le monde dans lequel on vit, cependant, oui. Au delà de l'inévitable badinage artistique qui nous traverse en flânant de ce ci de là sur les contrées multiples de nos occurrences délétères à liens sans cordes (quand on surfe sur des conneries), je retrouve un semblant d'humanité en nettoyant la litière, des crottes des chats, mal élevés, un peu avant minuit, au retour de la promenade. Cette phrase passée pourrait faire le sujet d'un post multi-interprétations. J'ai mangé un truc morue pomme de terres ce soir, la lune est décroissante, j'espère que je ne vais pas suer gras dans ma douzième maison.

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