lundi 18 mai 2015

28.Badaboum.

  Il est bon de douter de soi quand on est pas sûr d'avoir assez d'argent pour louer un arbre. Je cherche des pistes. La merveilleuse aventure d'un cerveau libre commence sans médias. Maya était allemande, je l'ai lu dans une méthode de langue. Vous savez, un dessin-animé des années 80 du siècle passé. On pense qu'un siècle passé est passé, mais pas une étoile ne cille. Les vraies statues sont vendues à des collectionneurs d'ailleurs pour financer des drames, celles en plâtre font le show pour faire croire qu'on casse de l'art en deux coups de pioches les doigts dans le pif gadjet. De retour de l'école, je regardais beaucoup la télévision. Une sorte de petite boite marrante sans télécommande sous un gros meuble aux pieds de bûches. J'envisageais de plonger dans les dessins-animés pour éviter de me confronter à ce monde d'adultes étriqués si plein de larmes et de conflits silencieux. D'où sont-ils venus mes dessins qui bougent pas ? Les cauchemars nourrissent les scènes de joie. On profite encore mieux. Je repense à ce merveilleux illustrateur Tommy Ungerer qui encourage les enfants à avoir de bons traumas. Créer sans fêlure c'est un peu comme manger sans bouche, le plaisir n'est pas le même. La vie me rend aveugle, l'imaginaire me porte à porte, témoin de j'ai envie. Je ne saisis pas bien ce monde d'humains affamés de vide mental décérébré, mais je le sens bien. Dans le tramway, les portables font du bruit, une génération de futurs sourds est en marche militaire. Les yeux sont baissés sur le fil d'actualité de sa non-actualité. Je le sens comme un ensemble. Si j'avais été noir et dans un pays illuminé dont les traditions m'auraient poussées à fuir sur un bateau instable, si j'avais été femme dans une cage dorée d'une communauté propre à cloisonner les âmes. Je ne me plains pas, je pense avec le vent. Le secret est la forme la plus simple pour survivre aux bêtises de notre lot. Le secret et les formes. Les figures, les plantes, et je me répète, les chats. Ces cons de chats qui reviennent tout crados de dessous la bagnole. Il pourraient jouer dans Mary Poppins déguisés en ramoneurs que ça ne m'étonnerait pas plus. Rien ne m'étonne plus, je suis un étonnant blasé dont les illusions infusées perdurent. Comme les boulettes de coton entre mes doigts de pied.

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