vendredi 9 mars 2018

61.Comme un ouragan.

  Je me nourris aux boites à livres, in(ter)vention divine, dans laquelle on trouve de tout et même n'importe quoi, vu qu'elles se multiplient. Et pas que des livres. Des K7 vidéos aussi, plein, et des encyclopédies balkaniques en 12 volumes qui, elles, ne rentrent pas dans le magnétoscope, mais que j'aime à tracter en brouette jusqu'à l'atelier Demi-Cachalot où tout déborde avant qu'en des coins obscurs et honnis je tasse, en prévision de provision d'une invasion de mulots.
  La muse me taquine, et l'ordre approche. Tremblez. Autour de moi les piles s'amassent, et je glane dans les images des inspirations anciennes et nouvelles, je trie, je tricote, je tripote et fricote, Bibi, avec entrain. Mon cerveau fait un bruit de disquette avariée (il faut avoir connu la disquette pour comprendre) et j'entends siffler le train trois fois et plus, gavé de gaufres et de sucreries supposées apaiser l'angoisse de ces moments fébriles de gestation allongée. Allongée dans le sens qui dure, n'allez pas m'aliter avant que je n'm'écroule.
  Ainsi j'ai en tête les choses à réaliser dans l'ordre, avec pour phare une émission marionnettes et acteurs, ou acteurs et acteurs, sortant du livre, sortant du livre d'images, sortant de l'expo, sortant pour aller faire un tour à bicyclette bleue. Si c'est le bordel, c'est que c'est bien. Les techniciens feront le reste. Car l'équipe imaginaire est là, la maîtrise de l'anglais allemand espagnol chinois yosémite aussi. Ce qui permet de se faire comprendre par presque tous les dictateurs. Mais le Yosémite est un parc. Alors ne me faîtes pas dire n'importe quoi.
  J'ai revu trois fois Monstres Academy, en anglais c'est University, et deux fois Hôtel Transylvanie, qui peut tout de même provoquer des palpitations épileptiques. J'ai revu Willow cinq fois, remangé les muppets dans leurs multiples aventures et The Storyteller qui suit, j'ai avalé littéralement les 65 et plus ou moins dessins-animés de Tex Avery, patrimoine mondial de l'humanité, Dieu blesse l'Amérique, et je suis au milieu de Fraggle Rock version française en K7, trouvée dans une boite, donc.
  Je lis la fin des aventures de Harry, et l'autobiographie d'une courgette. Je me sens aléatoirement concentré, même au random.
  Comprenez-moi, au fond, je suis très jeune, si je n'ai pas eu la facilité relationnelle comme atout (voir pour cela l'excellente vidéo 27 que de nombreux fans inspirés ont prévu de brûler avec moi en dessus) et si, comme tout un chacun chacune toutes et tous, je m'allonge (cette fois pour de bon et pas chez un psy) en maudissant les 24 heures qui nous tiennent lieu de temporalité fragmentée, je perpétue ma croyance imbécile d'être profondément obsédé par l'envie de fabriquer des dialogues et des décors où l'on évolue sans gêne entre gens de bien, même si on est deux, je préférerais trois, quatre ne serait pas du luxe, douze me conviendrait bien. 
  Cela ne m'empêche pas de m'entourer de schémas et plannings, plans machiavéliques impossibles à tenir tant que je suis entouré de livres. Quiche au test quichottesque. Comme dans l'histoire sans fin, le 1, film pour les tout petits ça passe. Si seulement ils avaient pensé à m'appeler pour le scénario j'aurais fait en sorte que le petit guerrier de Fantasia (Pays Fantastique dans le livre) sauve le monstre qui veut le buter, en l'aidant à virer un rocher de sa couenne par exemple, au lieu de faire un combat final si attendu et qui ne dure même pas.
  Le livre est à découvrir dans le sens de l'alphabet, vous comprendrez quand vous l'aurez entre les mains. L'auteur au passage s'appelle Ende (Michael) il est allemand. Son livre, en allemand, se lit "Die Unendliche Geschichte" L'histoire sans Ende quoi. C'est monstrueusement fortiche. Car c'est un livre qui se fait par celui qui le lit. Et donc par moi, toi, tous les autres. Or, si l'auteur en est absent, c'est double cadeau (avec ou sans x ?).
  Le livre sur lequel je t'en parle un peu mais pas trop en détail, c'est un truc dans le genre, plus tu avances, plus tu piges rien et les personnages non plus, avec tout de même beaucoup d'indices et une fantaisie qui aide à vivre, enfin moi déjà, et plus tu comprends que le jeu en vaut la chandelle de l'hôtel de Bourgogne, plus ton nez s'allonge. 
  Il y a du théâtre, il y a des chansons, et si j'arrive à rester vivant assez longtemps, je te montrerais que la mise au réel de cet imaginaire va ouvrir la brèche qu'il faut. Mais faut vraiment que j'arrête avec ce désir d'être abandonné par Dieu au dernier moment.
  Atelier clown lundi, je vois une amie de longue date qui sait me tirer les vers d'une plume jeudi, je suis super content. Et toi aussi ?

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