jeudi 13 octobre 2022

98.Un blog de charme.

  Une résidence s'achève, une autre s'éveille. J'ai bien rigolé. Cela faisait quelques temps que je zonais dans une maison sans vie. Enfin sans autre vie que la mienne, et j'ai aimé ça. Il faudrait que je recommence plus souvent. Il s'agit de se laisser faire lorsque cela survient.
  J'ai pu focuser un peu le point sur mon parcours, si seulement on pouvait appeler ça un parcours. Mon grand âge me donne le privilège de donner maintenant des conseils aux jeunes sur Ulysse 31. Comment il a perdu ses copains qui sont montés au ciel (mais qui redescendront à la fin) et comment il a maravé les Dieux avec son pistolaser et son Nono le robot qui chante boitaclou déguisé en geisha dans une soirée karaoké d'une boite de dryades locales. Je m'égare. Les jeunes nés en 2000 ne comprendront pas. Mes amis ne sont pas assez étendus de toute façon. C'est souvent une histoire de matelas inconfortable.
  Il me fallait ce temps, il m'en faudra d'autres, pour poser les idées et trier en faisant le même bruit qu'une disquette sur un Amstrad CPC6128 plus, en plein chargement de Lost in Time ou Captain Blood ou Sorcery plus aussi, tout ça et si loin je ne sais pas je ne sais plus.
  Après les Amstrad, je n'ai jamais acheté de console de jeu. Je n'ai pas non plus trop souvenir d'en avoir partagé. J'étais plus week-end jeux de rôles café clopes. D'ailleurs au dos des magazines de jdr, on mettait des publicités pour des mentholés. et ça on ne le verrait plus aujourd'hui. 
  Ce soir la nostalgie ma bite. J'ai grand désir de retour en arrière en mieux dans le futur. C'est l'effet résidence, les souvenirs affluent, les regrets éternels de ne pas avoir inventé le fusil de chasse à canon inversé, ou la bicyclette toute terrain increvable, aux roues en peau de raie confort optimum, selle rembourrée en panda, munie de lance-fléchettes intégrées au bout qui pique au foudroyant venin radical socialiste pour riposter aux tribus d'extrême-droite en cagoules de jaguars d'une Amazonie désertique dévastée par la bêtise, les tractopelles et les magasins d'ameublement non éthiques, privilégiant le fléchage au sol pour éviter qu'on regarde par les velux en plastique le ciel pourtant si beau en ce mois frais d'amour où chatoient les couleurs dans des tourbillons de couleurs. 
  J'aurais pu dire empoissonnées mais il y a des limites quand on ne sait même pas faire la différence entre un étang et un lac. 
  J'ai beaucoup réfléchi à ma niche. Pas parce que ma copine, ou supposée telle jusqu'à preuve du contraire, a adopté un petit chien, qui est une petite chiotte, n'ayons pas peur des mots. Je m'exclue.
  J'ai beaucoup réfléchi à ma niche, à ce que je dois faire pour être dans le coup, dans le in, dans la dédicace, dans le mouvement d'ambiance, dans le jus, dans le sac, dans le complet veston qui sied, dans l'abdominal j'en rajoute, dans la caisse sciée en deux, dans le mode qui est à côté et la mode qui est en dedans, indémodable et fier, comme un slip coloré sympathique et gai dans lequel on se pavane car il est beau, vous rend beau, fait de vous un autre mâle qui n'a plus besoin de prouver à quiconque que la parade léopard grande roue léon est votre domaine d'hébergement gratuit.
  Je n'ai pas trouvé. Je me réponds en écho, comme d'habitude cluster one, que le réseau social sera pour quelqu'un d'autre. Que parler à des autruis que je ne connais guère me rend toujours aussi stressé que des autruis que je connais déjà, et que même si ça passe car la journée est grande, tant que je n'ai pas encore pondu la pièce qui me rendra enfin paresseux, celle sur laquelle je lance des piques à mon timing pour me dire si oui ou non cette résidence a t-elle été utile, car productive, et la productivité c'est la vie même, alors, alors, alors, alors quoi ?
   Faire des nouilles au poivre avec des concombres sauce verte, voilà le secret du monde.

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