mercredi 12 octobre 2022

97.Un gentiment de pleine étude.

   Lire, écrire éconduire. Bercer la terre plutôt que la percer. Remettre en cause le soc de l'acharne rue. Déposer des baisers sur les mottes, sur les marottes et sur les lacs. Sentir les particules s'affiner au contact des instants célestes et Babar. Bouillir de dedans jusqu'à ce que, chaudron de perles, tu ressentes l'évaporisation de ton âme qui lâche les croûtes marrons de la traversée des égouts en période de guerre pour échapper à l'ennemi. Nous sommes venus de loin pour fuir la mort et on ne sent pas bon.
  J'ai brouillé les pistes et les œufs, purifié mon corps malingre dans une source avec cascade fraîche sur la tête qui fait pffffrrrrbllllll et puis et puis. Et puis quoi ?
  J'envisage enfin l'avenir au présent. Avec des trucs qui volent pour me distraire quand la fenêtre est ouverte (gloire aux insectes et aux quads bruyants convoyeurs de boue) et un peu de brocolis cuit dans la casserole ce matin. Penser au riz et aux carottes.
  Il me faut des images avec des chapeaux champignons rouges, comme Yok-Yok, car je ne peux me détacher de ce petit bonhomme animé de Délessert, Étienne, ce grand illustre illustrateur Suisse qui est parti loin loin et a pourfendu les plus beaux sujets du monde du New-Yorker au Siné mensuel en passant par plein de livres jeunesse. J'ai mes références que je peux.
  Je me sens à un début de débat de tout, tout à fait moderne et neuf et pollinisé. J'ai perdu des tas d'occasions de me terrer, et je relance les abdominaux à moitié écroulé de rire dans le fauteuil d'en face. La rouscaille. La rouscaille du dedans mental. Le temps du tempo de réveiller les liaisons. Entre mes petits trucs électriques éclectiques dans la boite qui crâne. Sleepy au low.
  Je mets toujours un temps flou âme rêve et yeah. Et je pourrais répondre à vos questions sans une once de café, laissez-moi juste me poser devant mon petit bureau jaune attire-loirs et activer le flux venir lentement. J'ai tant de choses à laisser venir dans une paix relative. Tant de petites bulles de pièces et de lumineuses éclatantes idées qui bousculent mon orgie de silence. Je me remets toujours à l'ordre. Ma façon est délicate.
  J'aimerais se comprendre, pousser le bouchon de champagne dans l'année lumière qui vient, qui est déjà là, qui ne fait que passer. J'aimerais du fond du portefeuille sentir la douceur envahir nos doigts et nos actes, en acceptant le lent réveil de chacun de nous, grains divers ou plantes, fromage ou poire, raquettes ou bottes. 
  L'automne est un merveilleux moment de couleurs de feuille. Et chaque matin mon réveil est un coup de fusil.


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