mardi 9 janvier 2018

53.Surnuméraire.

  Et puis, je suis en surnombre dans mon corps. D'ailleurs je me suis réveillé sur un ours. C'était la fin du rêve. Je n'ai pas entendu Aurélia se lever. Profondément endormi. 
  Je lis : Gagner la guerre, de Jaworski. Il y a beaucoup de noms pseudo italiens et je suis un peu paumé, mais en lisant on s'habitue. Le héros est en fâcheuse posture. Je me suis couché à quelle heure ? Une heure ? Une heure trente. Je pousse jusqu'à ce que mes yeux n'en puissent. Et ce matin en levant le matelas (je lève mon matelas) j'ai renversé la lampe halogène. Ampoule pétée. Je fais toujours des conneries quand je suis mal réveillé. 7h22. Le moment où elle part, presque. Là il est 10h00, je vais au code. Je l'ai loupé une fois déjà. Trente euros à la poste, merci mon cul. Même pas le prix d'une petite peinture papier. Dans le bus ce matin les gosses étaient à fond. J'ai écouté Tears for Fears. Le début de Woman in chains, après c'est relou au premier faux arrêt du morceau, trop de synthé. Mais le début est bien. Lyrique et tout. J'aimerais bien chanter dans un opéra australien.
  Il y avait un marché, qui ressemblait à un marché que je connais, mais c'est toujours un mélange. Grisouille est venu se coucher au pied du lit. Au début elle voulait jouer à pied-souris mais j'ai fait : ça suffit ! à voix basse. Alors elle a un peu agité la queue, et puis elle s'est mise en boule. Hier en fait, le gros chat s'est réveillé parce qu'Aurélia s'était réveillée. Mais j'avais pas entendu. Le gros chat bouge quand on bouge, c'est un peu logique. Ils se réveillent alors je vais pouvoir me réveiller. 
  Il y avait un marché, et je posais par terre, entre deux étals, le vieux dictionnaire Larousse des années 20, celui qui est tout abîmé, la couverture est dans un carton je sais où. Je devais le rendre à Emma. Aucune idée de pourquoi. Et je descendais pieds nus dans une sorte de garage brocante. Je trouvais un carnet intéressant sur les maisons cousues. Et ça m'a donné une idée de série pour des petites formats. Le livre ressemblait à un de mes livres, il était en bac. Le vendeur garagiste avec une sale tête d'escroc d'Hollywood en demandait 1000 pièces. Je disais que 20 c'était bien assez. Il reniflait de mépris et vaquait. J'ai continué mon exploration du lieu, le sol était plein de boue gadouilleuse et j'avais peur de rencontrer du verre ou des trucs qui coupent. Puis je suis monté sur un tracteur à la selle en fer percée avec des gros trous pour laisser passer l'air, et je me suis retourné vers une grande fille noire élégante qui cherchait aussi des ingrédients pour son vaisseau. J'ai tourné la tête dans l'autre direction vers le tas de chiffon informe au bout, qui donnait sur une grande porte ouverte invitant la lumière chaude du dehors.
  Puis l'ours à remué. Il semblait mal en point. Gris et maigre. Je me suis dit qu'il fallait le libérer. Et j'ai vu le réveil. 7h22. Je vais choisir ma salle de sport tout à l'heure, et je vais dessiner à partir des personnages de mon dernier carnet. J'aimerais bien acheter une maison avant la fin du monde.

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