vendredi 20 mars 2015

19.Magique jaune sonne.

  De nombreuses questions m'assaillent avec régularité, c'est le commun. Non. C'est le lot commun des gens curieux. Pourquoi les réalisateurs deviennent gros ? Pourquoi les femmes posent des questions quand on a envie d'être tranquille ? Pourquoi n'ai-je pas encore de situation respectable dans le Connecticut avec mes copains dessinateurs ? En Belgique, les voitures de police ont des sirènes de films américains, mais au lieu de s'arrêter au Donut-Coffee-shop à la pause, ils prennent une frite. Les frites belges n'ont rien en commun avec celles des soirs de liesse à la patinoire de Bordeaux. Si j'étais un indicateur de la police, je mettrais beaucoup de guillemets dans mes déclarations, faisant peut-être réfléchir les enquêteurs sur le sens de cette mission qu'ils se sont donnés pour combattre le crime, et je les accompagnerais pour prendre une frite en parlant de la prochaine éclipse solaire. Je peins mieux l'estomac vide. C'est que la tentation est toujours grande de désirer raconter sa vie, mais la biographie, si elle embellit trop son personnage, m'intéresse peu. Si elle l'enlaidit trop aussi, notons. J'ai une vision toute felinienne de l'existence (de Roberto Felinni, l'inventeur des poules) raconter en trichant. Perdre le spectateur pour mieux le charmer, l'emporter dans une histoire qui le ramène aux histoires en général. J'ai envie de me raconter. Mais que pourrais-je bien raconter de moi sinon ma vie avant ma vie ? Ou ma vie vue par un renard ? Ou ma vie vu par un prêtre catholique qui serait devenu chasseur de primes dans le Montana ? L'Amérique est peut-être plus loin que Paris, mais elle m'attire autant que le Japon. C'est plus facile de comprendre l'anglais que le japonais, tout est question de pratique de ses kanji(s). Est-ce si difficile de parler japonais à un américain ? J'ai perdu confiance face à mes insomnies nombreuses, et puis je la reprends quand je dors un peu plus. Je voudrais que mes chats soient heureux et aient une éducation qui leur permette de se déplacer dans le monde sans être inquiétés par les administrations russo-sino-latines du consortium interfélin. Ma copine me dit que je devrais reconsulter si je continues de ne pas dormir. J'ai arrêté au bout de dix ans parce que j'étais toujours nerveux. L'identité est insaisissable et pourtant on m'a parfois dit que j'étais une personnalité. Il faudrait que je téléphone à des gens, peut-être je pourrais leur parler d'eux.

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