mercredi 21 octobre 2015

38.Monde ordinaire.

  Pas de magie au coin de la rue, pas de sorcier dans un chapeau, pas de solutions miracles pour les réfugiés dessous le pont, rien qui ne vaille la peine de remonter son moral d'un coup. Marcher, voir les travaux, sentir l'appel d'autre chose, quelque part, plus loin peut-être, ou là, si prêt, dans le ronron du chat, dans la lumière changeante étonnante d'hier soir, sans gros bateau de croisière qui nous pollue l'espace, HLM flottant où l'on se sent heureux d'être à l'étroit parce que le billet était cher. Un moment d'évasion pour décoller avec RyanAir, affiche désuète d'irlandais sans crise. Et puis le bouillonnement de l'eau crème, les oreilles froides et le passage enveloppé d'une robe un peu plus jolie que les autres. Un clin d’œil entre deux klaxons, une main levée pour saluer quelque chose derrière toi. Tu regardes les commentaires des riches et des pauvres, de ceux qui savent qu'on se zyeute pour savoir qui te zyeute, et tu attends. Pas de roman policier déprimant, si cruel de vérité, ou de nouvelle du monde terrible pour ajouter à ta fatigue. Miss Marple fera l'affaire. Quelques souvenirs flottants d'un passé proche quand tu regardais ces étendues si vastes en te demandant pourquoi tu n'y étais pas toute l'année. Rabattre son manteau, étouffer le bruit des voitures avec un casque bon marché. Quelle musique choisir, chanson française ou mexicaine à squelettes ? Et des chaussures neuves, ce serait pas du luxe, les rouges sont usées et font mal aux pieds. 
  Quelques nouvelles salles ouvertes, le soir tombe tranquillement, tu reposes ton âme en essayant de raccrocher les wagons de tes rêves de la nuit passée. S'il n'y a que ça, suis-je une part de ce ça ? La quête de l'argent nécessaire, les contrats, les disputes, une ou deux phrases en l'air qui ne veulent rien dire pendant quelques secondes, ça va ? Oui oui, ça va, ça va.... Et ces crétins qui massacrent le monde en faisant des bénéfices sur le dos des crétins qui acceptent leurs usines de merde. Il y a sûrement autre chose. Inutile de se perdre dans le sucre. Quelques fleurs qui fanent, des pétales par terre. Un vol de grue qui se cassent au chaud. Derrière les phrases qui s'accumulent, trouver le bonheur parfait d'un monde ordinaire qui brise sa croute briochée après 45 minutes de four combi. Les personnages invasionnent l'atelier pour une bataille de playmobils qui risque de durer un peu. Neuf histoires, je tiendrais l'haleine, moi ? Les héros sont plusieurs et trépignent à vouloir le premier raconter ce qu'ils me disent. Sans éviter les drames. C'est l'heure du bubus et des clients sont entrés, ne pas s'inquiéter, il y a de bonnes pizzas qui m'attendent quelque part, sans sauce tomate chinoise s'entend.

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