lundi 12 octobre 2015

31.Michel Drucker

  Dans la vie, j'ai décidé de devenir Michel Drucker. Parce que j'ai 37 ans et que lui en a 73. Je serais décoré de la légion d'honneur de-ceux-qui-font-des-choses-à-quarante-ans, car j'aurais sauvé des vies dans mon émission télévisée, "Je sauve des vies", des gens appellent à la rescousse et c'est l'animateur qui les sauve. Et puis être un animateur connu, c'est être toutes les stars en même temps sans les inconvénients. Parce qu'on ne se fait pas bousculer dans la rue pour avoir un autographe sans réussir à faire comprendre à l'autre que c'est elle la star et que c'est à elle de signer, car nous sommes tous des Victor Lanoux en puissance. Et tout le monde de rentrer chez soi heureux, et il y a du potiron dans la cocotte et le pape François montre ses fesses culottées (donc vêtues, ne me faîtes pas hérétique avant que je m'apostasie) aux capitalistes, en chantant La Marseillaise à des supporteurs du PSG qui se sont trompés de fête. C'est beau la Nouvelle-Zélande. Bien sûr, en attendant, il n'est pas le besoin de me battre ma coulpe pour expliquer sans cesse combien il me serait utile à l'agréable qu'on me laisse en paix dans la petite chambre bleue du palais de l'Élysée, qui ne se trouve pas dans la rue de Rivoli (à côté du Louvre) mais bien à côté des champs, d'où le nom. Je m'étais dit que devenir Claude François, qui lui a tout appris (à Michel) ce serait fabuleux aussi, mais je n'ai pas le téléphone à la campagne, et même pas non plus Internet, ce qui est un handicap majeur quand on ne l'est plus. Alors je glande les marrons dans leurs bogues, je ramasse des figues et du raisin chez les voisins qui me regardent d'un drôle d'air, car les braves gens n'aiment pas que l'on suive une autre route qu'eux, et je tente de me laisser bercer par le dadouronron du bus qui mets entre 35 minutes et 45 secondes, ça dépend du conducteur. Moustache est teigneux, il accélère comme un con et quand arrivent les dos d'ânes, pouf, il ralentit sec et nos cœurs se serrent là-bas devant la maison, la voilà la blanche Hermine vive la mouette et l'ajonc. Mais je déconne à vous paumer dans des références bretonnes que ne comprendront que ceux qui ont la chance d'avoir le best of des chansons celtiques avec la fille rousse dessus qui a les grains de beauté au vent et les cheveux sur le nez, ou le contraire, regardant au loin passer la guerre avec un air de s'en moquer qui me ressemble, car l'envie de vivre est plus forte et le chemin jusqu'au bonheur n'est pas écrit dans un livre à la con de Jacques Salomé, qui aurait mieux fait d'écouter les Pogues avant d'essayer de nous bassiner la tronche avec l'art et la manière de se bien parler dans les asiles psychiatriques ou les centres des impôts pour se comprendre enfin et jouer à la vie avant que tout s'éteigne à Ikéa. J'ai moi aussi une famille humaine, et personne ne s'y comprend. Tout le monde croit se connaitre mais on ignore les soirées autour du feu à écouter le blaireau japper, blottis que nous fûmes dans nos sacs de couchage en téflon qui font radio en position couché et sous-marin en position superposée. Je m'en fous, je vais bien finir par l'écrire ce livre, et il plaira bien à celui qui le lira.

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