dimanche 14 avril 2019

77.LCDçVM 2 : Le sens des affaires.

  J'ai fait le point encore un peu ce week-end, après avoir rangé mes toiles inachevées, en cours et autres, par tailles et inspirations, et tenté de rassembler tous les pots acryliques par couleurs et par poids, histoire d'utiliser les plus vides en premier, quoique ce soit pas obligé on verra, et tout ça dans le but de l'exposition à l'atelier et à la table du Renard Bleu qui vient, qui viennent, qui vient, vu que l'exposition sera dans deux lieux en même temps mais pas vraiment le même thème mais comme c'est le même mec, je peux dire c'est une exposition dans deux lieux donc je peux dire, je sais pas trop.
  Je voulais frimer en faisant un événement mondial dans ma rue dans mon atelier où je voulais mettre deux vidéos en même temps sur deux pages Facebook, la privée publique et la publique privée, et ça n'a pas marché. Ah on commence bien avec mon concept has-been winner, les sponsors vont être ravis.
  L'appareil photo qui fait vidéo est capricieux, c'est pas nouveau, il est comme moi il craint le froid, et il a décidé de se remettre à vrouvrouter après la première lecture de texte, ce merveilleux vendredi dernier du début du défi. Ce qui a donné que je n'avais qu'une vidéo montée au lieu de deux, c'est merveilleux, la vie d'artiste tout ça.
  En même temps, la chronique du ça va marcher que je croyais ajouter en numéro deux, qui était le post 76 (Des bretelles au clafoutis) de ce blog, relu plein de fois, remodifié plein de fois alors que c'était déjà posté (je suis enfin content de mon dernier long paragraphe) était en fait, je m'en suis aperçu après, un message blog-narratif-biographique-arrangé de plus et que ça collait pas trop au concept du ça va marcher. 
   Car les vidéos/textes du ça va marcher ont des codes que je me dois de respecter, ou au pire d'inventer et modifier en fonction de ce qui m'arrange et de la météo.
  Dans chaque vidéo/texte du ça va marcher, comme toute bonne chronique qui se tient, se tienne, se tient, il y aurait l'Australie citée quelque part parce que j'ai pas du tout envie d'y aller j'ai trop peur des crocodiles, et un déroulé précis de comment ensemble on pourrait m'aider à faire en sorte que ça marche. Pour moi, pour vous et en même temps en général. Je suis un fana de l'auto coach analytique, ce qui m'amène à réfléchir sur plusieurs points de la société de rêve où je crèche, et aussi au gros désir de phallus qu'on se traîne dans un monde où la réussite, le pognon et l'aisance en voiture sont souvent le plus important. L'entregent, l'estime de soi, le pouvoir de déplacer un mur et j'en passe. 
  Et puis ce qui serait bien aussi, c'est que ce soit un peu drôle, un peu cultivé, et que ça coïncide à l'évolution entre les vidéos de la semaine et ce que je sens que je suis devenu que je deviens, tout en étant un peu drôle.
  Donc, et au risque de rester un peu dans l'hiver de mon déplaisir, tant mieux si j'ai du matos moyen, ça m'a permis de prendre le temps et de réfléchir sur la valeur travail que la droite veut cardinale dans tous les programmes du vivant, en oubliant que la fin du monde des insectes, des oiseaux, des baleines et du pétrole est proche, j'ai entendu à la radio. Je rappelle au passage que vivre sa vie d'artiste reste un choix subséquent au chaos humain mondial, et que parfois, je me demande même si on choisit. Ou alors je deviens psychanalyste comme maman a voulu mais n'a pas pu, et je réussis dans les affaires, comme papa aurait aimé mais faut qu'on en parle.
  Je ne vais pas me plaindre (en général quand on dit ça c'est qu'on va faire le contraire) les contraintes et névroses accumulées sur l'initiative légère contrée par un surmoi au stade anal bloqué, font parfois de bons artistes, chiants (et c'est tout la contradiction) mais bons. Cela ne doit pas m'empêcher de croire à la cure et de réécouter boy's don't cry en boucle en me crêpant le chignon avec mes copines trans.
  Alors si jamais vous passez dans l'éparage pour m'encourager d'une caisse de légumes en bitcoin à continuer de ramer pour obtenir l'esprit calme nécessaire, je serais heureux d'entendre votre voix en commentaire, on s'amusera à déplacer quelques cartons pour vider toujours un peu plus l'espace dans l'objectif d'atteindre la lune avec des ressorts sous les godasses et un bon casque de protection avec lampe frontale intégrée au cas où on croiserait un satellite albanais en perdition.
  Et pour le succès, je veux dire celui que je vis au quotidien, j'aurais envie de vous dire avec une putasserie bien modeste que je préfère le bonheur de ma vie de nouille autistique en mal chronique d'intégration pour bien pouvoir faire la différence quand je gagnerais enfin le droit de payer des impôts sur mon château hanté en Écosse.

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